L'abbaye de Vauclair

L'abbaye de Vauclair qui fut la quinzième fille de Clairvaux ne survécut pas à la Révolution française. Ces ruines furent ensuite presque totalement détruites par les bombardements de l'offensive du Chemin des Dames en 1917. Les ruines sont tirées de l'oubli depuis les années 1970 par des bénévoles.

L'abbaye de Vauclair fut fondée en 1134 par Saint-Bernard de Clairvaux. Cette fondation se fit à la demande de Barthélemy de Jur, l'évêque de Laon. Il s'agissait de la quinzième abbaye-fille de l'abbaye de Clairvaux. Saint-Bernard la baptisa "Vallis Clara" en référence à la maison-mère nommée "Clara Vallis". Occupée par une douzaine de moines, elle fut confiée à l'abbé anglais Henri Murdac qui la dirigea entre 1134 et 1143. Il devint, en 1144, l'abbé de l'abbaye de Fountains qu'il dirigea jusqu’à sa mort en 1153. En 1147, il devint également l'archevêque d'York en Angleterre. Pour la construction de ses bâtiments, l'abbaye exploita ses propres carrières de pierre comme la Caverne du Dragon ou la carrière de Chermizy. Elle possédait également la ferme d'Hurtebise sur le Chemin des Dames.

À partir de 1142, à l'initiative de Saint-Bernard et de Hatton, l'évêque de Troyes, l'abbaye de Vauclair assura la tutelle de l'abbaye de Notre-Dame du Reclus, au nord de Sézanne. L'abbaye donna naissance en 1167 à l'abbaye Notre-Dame de la Charmoye, près d'Épernay, à la demande d'Henri 1^er, comte de Champagne. Au XIII^e siècle fut construite une nouvelle abbatiale qui fut achevée sous la direction de l'abbé Gilles 1^er (1256-1259). Cette abbatiale plus grande fut consacrée le 24 juin 1257 par l'évêque de Laon, Itier de Muny. Au cours de la guerre de Cent Ans, l'abbaye fut pillée, en 1359, par les troupes du roi d'Angleterre, Édouard III, en route vers Reims. L'abbé Jean Colleret, qui fut à la tête de l'abbaye entre 1362 et 1394, entreprit la reconstruction. En 1419, une épidémie de peste tua onze moines en l'espace de 55 jours.

L'abbaye de Vauclair reçut, le 22 juillet 1429, la visite de Jeanne d'Arc après le sacre de Charles VII à la cathédrale de Reims, le 17 juillet 1429. Une nouvelle catastrophe frappa l'abbaye en 1590 lorsque les habitants de Laon la pillèrent en même temps que la ferme d'Hurtebise. Elle fut à nouveau pillée par les Espagnols en 1650. Cette même année fut introduite à l'abbaye la "stricte observance" de l'ordre cistercien. L'abbaye fut fermée puis abandonnée en 1789 à la Révolution française. Les bâtiments furent vendus comme bien national en 1791 à un groupe de sept personnes pour la somme de 80 900 livres. L'abbaye fut transformée en exploitation agricole et constitua un petit hameau de quatre maisons et de deux fermes. Cette exploitation et les bâtiments furent détruits lors de l'offensive française du Chemin des Dames en 1917. Tombés dans l'oubli et perdus sous la végétation, les vestiges firent l'objet de fouilles à partir de 1966 sous la conduite du jésuite belge René Courtois. En 1970, les ruines furent dégagées par l'action de 200 jeunes étudiants européens menés par l'action des Pères Anselme Dimier et René Courtois.

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L'ancien pigeonnier

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Dépot lapidaire

De Cerny-en-Laonnois, prendre la D18Cd en direction de Craonnelle. Après la Caverne du Dragon, au niveau de la ferme d'Hurtebise, prendre à gauche la D886 en direction de Bouconville-Vauclair. Les ruines de l'abbaye se trouvent sur la droite de la route après la descente de la côte. Parking en bord de la route avant les ruines au niveau du croisement entre la voie verte (piste cyclable) et la D886.

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