Le château de Pierre-Percée

Pierre-Percée en Lorraine évoque surtout le lac de Pierre-Percée, retenu d'eau artificielle servant aux loisirs nautiques. À proximité du lac se trouvent cependant des lieux chargés d'histoire comme le château médiéval de Pierre-Percée ou le champ de bataille de la 1^re Guerre mondiale du col de la Chapelotte.

Du château de Pierre-Percée ne subsistent que quelques pans de murs et un donjon carré de 8 m de côté dont les vestiges ont encore 13 m de hauteur. Ces vestiges furent classés aux Monuments historiques en 1981. Le château est érigé sur une barre rocheuse remarquable longue de 120 m et haute de 12 m.

La première mention d'une construction castrale à cet endroit date de 1140, où il est fait mention de Albertum de Longuicastro (Adalbert de Langenstein). Il était le cadet des comtes d'Alsace et fut nommé duc de Lorraine par l'empereur du Saint Empire romain germanique Henri III. Adalbert mourut en 1048 lors de la bataille de Thuin contre Godefroy II le Barbu qui voulait récupérer son duché. Après la mort d'Adalbert, l'empereur Henri III donna le duché au frère d'Adalbert, Gérard 1^er de Lorraine. La fille d'Adalbert épousa Folmar IV, comte de Metz. Leur fils, comte de Langenstein, épousa vers 1100 Agnès de Bar.

Agnès de Bar fut un personnage important dans la vie du château. C'est elle qui fit creuser un puits profond de 100 pieds (environ 30 m) et d'un diamètre de 2,20 m au sud-ouest de la barre rocheuse. C'est ce puits qui donna l'appellation de Pierre-Percée (Piereperciée en vieux français) au lieu, qui auparavant était nommé Langenstein (pierre longue). Veuve, Agnès épousa Hermann II, comte de Salm et fils d'Hermann 1^er, roi de Germanie. En 1134, Hermann II soutint le duc de Lorraine dans son conflit avec le comte de Bar et l'évêque de Metz, Étienne de Bar. Il fut tué lors de la bataille devant le château de Frouard. Le château de Pierre-Percée fut assiégé par les troupes de l'évêque de Metz. Pour ce siège, ils érigèrent trois forts autour du château à Dame Galle, à la roche des corbeaux et à Ortomont. Le château capitula au bout d'un an.

Un texte daté entre 1228 et 1244, fait état de la présence d'une chapelle dans le château ou à proximité et de sa donation par Henri III à l'abbaye de Saint-Sauveur. En 1258, Henri IV vendit le château à l'évêque Jacques de Metz, qui le lui rendit en fief. La connaissance de l'histoire du château est par la suite très lacunaire, cependant les comptes du comté font état, entre 1564 et 1634, de différentes dépenses liées à des travaux de réfection réguliers des planchers, charpentes et toitures. En 1587 eut lieu un renforcement de la garnison et de nombreux travaux de modernisation pour améliorer les défenses du château. Des aménagements furent effectués dans la basse-cour, les toitures, la citerne, le pont-levis, la tour de guet, les deux corps de garde et une canonnière fut construite. L'histoire du château prend fin en 1636 durant la guerre de Trente Ans (1618-1648) où il fut pris et détruit par les Suédois commandés par Bernard de Saxe-Weimar à la solde du roi de France. Les restes du château furent ensuite démantelés sur ordre du cardinal Richelieu. Après la Révolution, le site servit de carrière de pierre pour la reconstruction du village.

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Vue sur le lac de Pierre-Percée

De Badonviller, prendre la D182 en direction de Pierre-Percée et de Celles-sur-Plaine. Arrêtez-vous au parking du château.

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