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La Chapelotte

Dés la déclaration de guerre, les troupes allemandes occupent tous les cols de la frontière de 1871. Celle-ci passait sur la crête des Vosges depuis la Suisse jusqu'au col du Donon où elle prend la direction du nord-ouest en suivant l'actuelle limite du département de Meurthe-et-Moselle. Les troupes françaises avaient reçu l'ordre de laisser un no-mans-land d'une dizaine de kilomètres au niveau de cette frontière.

Le premier affrontement sérieux a lieu le 10 août 1914. Un détachement de la 2e Division de Cavalerie (DC) s'empare du village de Lagarde situé au-delà de la frontière. La réaction allemande chasse les Français qui laissent 350 morts sur le terrain. Cette défaite coûtera son commandement au général Lescot. Le 14 août 1914, la 1re et la 2e armée françaises franchissent la frontière sur la ligne allant de Morhange à la région des étangs, à l'ouest de Sarrebourg. Elles se heurtent aux 6e et 7e armées allemandes et à des positions fortifiées. L'avance française sera stoppée à Morhange et à Sarrebourg le 20 août 1914. Les troupes françaises entament le repli en laissant 7000 morts et plus de 10 000 prisonniers sur le terrain. Elles vont se retrancher à l'ouest de la Meurthe et résister à l'avance allemande. Celle-ci sera stoppée le 25 août 1914 au col de la Chipotte. Pendant dix-sept jours, les Français contiendront les assauts allemands. Le 11 septembre 1914, les Allemands, épuisés par la 1re Bataille de la Marne, renoncent à forcer le passage.

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La chapelle du col de la Chapelotte

Les Allemands se replient en abandonnant la vallée de la Meurthe. Les Français, tout aussi épuisés, ne sont pas assez prompts à suivre le mouvement. Ce qui permet aux Allemands de faire volte-face. Ils s'enterrent sur les hauteurs, fortifiant les sommets et les cols sur une ligne passant par les cols du Bonhomme, de Sainte-Marie aux Mines, la Roche de la Mère Henry, le Coquin, la Fontenelle et le col de la Chapelotte. Cette ligne de front va se stabiliser et ne bougera plus jusqu'à l'armistice.

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Vestiges de tranchées au Haut de Faîte

La première mention du col de la Chapelotte dans les annales militaires date du 22 août 1914. Durant la nuit du 21 au 22, le zeppelin LZ-33 survole Lunéville puis vint larguer trois bombes sur le camp du 2e échelon du 21e Corps d'Armée (CA) à Badonviller. Ce bombardement ne fait que des dégâts légers, mais déchaîne un puissant tir antiaérien. Le LZ6-33 essuie de la part du 62e Régiment d'infanterie territoriale (RIT) plus de 1000 tirs au fusil Lebel et 12 obus de 75 tirés par deux canons. Le LZ-33, après avoir franchi le col de la Chapelotte, s'écrase à la Place des Charbons au-dessus des Colins sur le versant est du col. Le LZ-33 aurait également subi des tirs fratricides avant sa chute. L'équipage se réfugie derrière les lignes allemandes avant l'arrivée des troupes françaises qui pillent la carcasse. Le LZ-33 était long de 156 m et large de 14,9 m. Il était constitué de 18 ballons logés dans une structure en aluminium contenant 22 140 m3 d’hydrogène. Il avait un poids de 16 880 kg et une charge utile de 8850 kg. Propulsé par trois moteurs de 180 cv, il atteignait une vitesse de 72 km/h. Il a fait son premier vol le 21 février 1914.

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Vestiges de tranchées et de bunker allemand au sommet

La vallée de La Plaine descend du col du Donon pour déboucher sur la vallée de la Meurthe à Raon l’Étape. Cette vallée est séparée par une succession de crêtes nord-sud du plateau lorrain débutant à Badonviller. La route reliant Celles-sur-Plaine à Badonviller en passant par le col de la Chapelotte avait pour l'état-major une certaine importance stratégique. Après la guerre de mouvement d’août et septembre 1914, la région connut un certain calme, troublé cependant par les attaques allemandes sur la Renière, au nord de Celles-sur-Plaines, du 6 octobre et du 5 novembre 1914 et les contre-attaques françaises du 24 octobre et du 15 novembre 1914.

Le 26 février 1915, une patrouille allemande vient éprouver les postes français tenus par le 70e Bataillon de Chasseurs alpins (BCA) au Haut-des-Planches au-dessus du col de la Chapelotte. Le lendemain, à 5h30, le site au nord du col est bombardé par les batteries allemandes disposées au nord des Roches Ganaux. À 6h15, l'infanterie allemande prend d'assaut les positions françaises tenues par cinq sections du 70e BCA, trois sections du 349e Régiment d'infanterie (RI) et une section du 38e Régiment d'Infanterie territoriale (RIT). À 8h30, malgré une résistance acharnée des Français, les Allemands sont maîtres des Haut-des-Planches (côte 587) et des Haut-des-Roches (côte 576). Ils sont à moins de 800 m du col. L'état-major envoie dès le début des combats trois sections du 373e RI, mais suite à une erreur ceux-ci sont dirigés vers une autre direction. Ils arriveront finalement qu'à 9h à la Chapelotte. La contre-attaque va échouer et les troupes françaises doivent se cramponner aux pentes abruptes. Des renforts, et notamment la compagnie cycliste du 41e Bataillon de chasseurs à pied (BCP), arrivent au compte-goutte et, bien qu'essoufflés par l'ascension des pentes abruptes, sont immédiatement jetés dans la bataille. Le général Claret de la Touche fait monter en ligne à l'aide de camions les deux compagnies du 37e Régiment d'Infanterie coloniale (RIC) en réserve à Marzelay. À 16h, une de ces compagnies arrive enfin à la Chapelotte où elle contre-attaque en direction du Haut-des-Roches. À ce moment, les hommes du 373e RI, qui tenaient le Haut-de-Faites (côte 542), lâchent prise. Le colonel Bruté de Rémur ordonne donc au 37e RIC de reprendre le Haut-de-Faite. À 17h15, une partie des positions est reprise par les Français, mais à 18h la totalité de la position est revenue entre les mains des Allemands. Une nuit glaciale s'abat sur les combattants. Les Allemands vont en profiter pour fortifier leurs positions pendant que leur artillerie continue de bombarder les villages alentour et les chemins d'accès des renforts français par la Vierge Clarisse et la Croix Charpentier. Le flanc gauche au niveau de Badonviller donnant des signes d'inquiétude à l'état-major français, une ligne de résistance couvrant la Vierge Clarisse/Croix Charpentier/Pierre à Cheval est mis en travaux durant la nuit. La neige qui se met à tomber à gros flocons va sensiblement compliquer les conditions de survie des soldats.

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La grotte des Poilus

Le 28 février 1915 de 5h30 à 7h30, l'artillerie française se déchaîne contre les positions allemandes. Trois batteries de 65 et 75 vont massacrer la forêt de sapins qui recouvre la Chapelotte. À 7h30, une compagnie du 37e RIC, une du 41e BCP, une du 358e RI et une section du 349e RI se lancent à l’assaut. Ils sont cloués sur place par les mitrailleuses allemandes et les lignes de barbelés posés durant la nuit. À 16h, après une demi-heure de bombardement, une nouvelle attaque est lancée par le commandant Le Magnen arrivé avec la 3e compagnie du 37e RIC. Après avoir réussi à franchir le 1er réseau de fil de fer barbelé, l'attaque est stoppée, car toutes les troupes n'arrivent pas à avancer en même temps. Le capitaine Thierry du 41e BCP, le dernier officier valide, ordonne le repli sur les tranchées de départ. Les écrits allemands font état de cinq attaques françaises (5h30, 9h20, 11h35, 15h45 et 18h) sur le Haut-de-Faîte ce jour et font état de quatre morts et 21 blessés dans leurs rangs. Les fantassins français vont passer la nuit à s'enterrer à une cinquantaine de mètres des positions allemandes sous le feu de l'artillerie et des mitrailleuses.

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Vestiges de tranchées françaises

Durant la nuit du 28 au 1er, de nouveaux renforts sont acheminés avec de grandes difficultés sous la neige. Un canon de 65 a même pu être amenée en 1re ligne. Celui-ci pourra endommager deux mitrailleuses allemandes préparant ainsi une nouvelle attaque ordonnée par le général Claret de la Touche. Le lieutenant-colonel Hatton forme deux colonnes : à droite, trois compagnies du 358e RI avec une section de mitrailleuses du 368e RI, et à gauche, deux compagnies du 37e RIC, une section du 41e BCP et une section de mitrailleuses du 37e RIC. À 13h30 est déclenché le bombardement par les canons de 65 et de 75 et l'assaut est donné à 16h. La colonne de droite atteint et prend la 1re ligne allemande, mais la colonne de gauche est clouée sur place par les mitrailleuses. Les rapports allemands font état d'une autre tentative vers 19h40. Les préparatifs de l'artillerie française n'ont causé aucun dégât sur les lignes allemandes, car bien trop imprécis et les sapeurs, dépourvus de leur matériel qui n'avait pas suivi, n'ont pu ouvrir des brèches dans les barbelés. Une nouvelle nuit sous la neige et le froid recouvre le champ de bataille.

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Tranchées françaises

Le 2 mars 1915 sera consacré à la relève des troupes françaises et à l'évacuation des blessés et des morts. Le froid, de plus en plus intense, épuise les hommes qui ne peuvent faire du feu. La moindre fumée provoque un bombardement de la part des Allemands. Plus de 100 soldats se verront amputer des orteils à cause des gelures. Le haut commandement n'accepte cependant pas le terrain perdu. Le général Putz, commandant le détachement d'Armée des Vosges, ordonne une nouvelle attaque pour le 3 mars à 10h. L'intense préparation d'artillerie est tout aussi inefficace, le bataillon du 370e RI qui part à l'attaque est cloué sur place par les mitrailleuses. Le 370e RI inaugure à cette occasion le nouvel uniforme bleu horizon. Le 4 mars 1915, l'artillerie française (canon de 75 à la Vierge Clarisse et canons de 65 à la Pierre à Cheval) entame le combat à 11h15, mais est immédiatement prise sous le feu des canons allemands. Devant le manque de résultat, l'attaque de l'infanterie est reportée. L'artillerie reprend ses tirs de 15h30 à 16h15 sans plus de succès. À 16h30, l'assaut est tout de même déclenché. Les Français se font hacher menu par les mitrailleuses allemandes tirant des tranchées restées intactes. Ils se replieront à la faveur de la nuit poursuivie par les tirs et les fusées éclairantes des Allemands.

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Tranchées au Haut de Faîte

Le 5 mars 1915 a lieu à Baccarat une réunion entre le général Dubail (commandant la 1re Armée) et les officiers supérieurs commandant le secteur. Le général Dubail vient pour "sanctionner les incompétences et redresser la situation". Il va maintenir, malgré les réticences et l'absence de moyens supplémentaires, son ordre d'attaquer et de reprendre le terrain perdu. Tous les officiers qui s'y opposent sont relevés de leurs commandements. Le général Kaufmant vient se rendre compte de la situation à la Chapelotte. Le 13 mars 1915, le colonel Bruté de Rémur signifie, lors d'une réunion avec les généraux Claret de la Touche, Mordrelle et Humbert, son refus de reprendre les attaques. Le général Dubail va y consentir le 15 mars 1915 devant l'opposition croissante des officiers supérieurs du secteur. Les positions vont rester figées jusqu'à la fin de la guerre. Les sommets sont entre les mains des Allemands et les Français s'accrochent dans les pentes. L'objectif allemand a été atteint, la route du col de la Chapelotte est devenue inutilisable par les Français.

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Abri allemand au Haut de Faîte

De nombreux coups de main vont être réalisés de part et d'autre. Il s'agit de recueillir des informations (en faisant des prisonniers) et de détourner l'attention d'un autre secteur. Les Français, situés en contre bas, n'ayant aucune visibilité sur le secteur, décident de construire à 50 m en retrait de la 1re ligne, au Haut-des-Roches, un mirador à l'aide de sacs de sable. Au prix d'une consommation faramineuse de sacs, la construction atteignit six mètres de haut, permettant de voir dans les premières lignes allemandes. Les différents chefs de secteurs se disputèrent l'utilisation de la construction pour se résoudre à y installer un observateur d'artillerie (contre l'avis des artilleurs). La réaction allemande ne se fit pas attendre. L'artillerie et les mitrailleuses se déchaînèrent sur le mirador et l'ouvrage, malgré les efforts pour le maintenir en état, finit par s'effondrer. Encore une réalisation totalement inutile demandée par le commandement aux hommes de troupe.

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Abri allemand au Haut de Faîte

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Tranchée allemande

Le combat à la Chapelotte va changer de dimension le 8 juin 1915. À cette date, les Allemands font exploser la première mine inaugurant une guerre des mines qui se conclura le 2 septembre 1917 après 55 explosions. L'ensemble des explosions sera concentré au Haut-de-Faîte (côte 542) sur 150 m de front. Le 19 juin 1915, les Allemands font exploser une charge sous un gros rocher surplombant les tranchées françaises au Haut-des-Roches, en face du mirador, afin de déclencher une avalanche. Dans la nuit du 21 au 22 juin 1915, les Allemands déclenchent une fusillade à 20h puis à 23h30 une nouvelle explosion projette de nombreux rochers sur le mirador. À 2h50, les minenwerfer bombardent le secteur et des grenades incendiaires mettent le feu au mirador. Les Allemands profitent des lueurs de l'incendie pour ajuster leurs tirs sur les tranchées françaises. Mais aucun assaut des troupes allemandes n'est déclenché. Il s'agissait d'une diversion pour l'attaque déclenchée au soir du 22 juin 1915 sur les hauteurs de Senones (roche de la Mère Henry).

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Abri allemand au Haut de Faîte

Le 15 juillet 1915, les Français font exploser leur première mine. Elle sera suivie le 1er et le 6 août par deux autres en vue de détruire les galeries creusées par les Allemands. Le 21 août 1915, l'artillerie française bombarde les positions allemandes. À 3h50, les Français font exploser une mine qui creuse un entonnoir de 10 m de diamètre à l'avant des lignes allemandes. À 10h45, l'artillerie allemande contre-attaque, les positions françaises de la côte 542 reçoivent plus de 3000 obus. À 12h, une quarantaine de fantassins allemands essayent de s'emparer de l'entonnoir. Trente-deux y laisseront la vie. Le 4 septembre 1915, une mine française de deux tonnes mise à feu à 11 m de profondeur crée un entonnoir de 25 m de diamètre dans la première ligne allemande. Elle provoque également l'effondrement d'une galerie allemande tuant six mineurs. Le 6 et le 7 septembre 1915, deux nouvelles mines sont mises à feu par les Français pour détruire les galeries allemandes. Les Allemands répondent le 7 et le 8 par trois explosions destinées aux galeries françaises.

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Galerie française effondré

Le 25 septembre 1915, durant un bombardement de l'artillerie allemande par des canons de 150 et de 77, un obus touche de plein fouet un abri français. Un officier (le sous-lieutenant Georges Sriber) et neuf soldats seront tués et 18 autres seront blessés. Le 27 septembre 1915, une recrudescence des coups de main allemands est signalée tout au long du front dans le secteur. Les explosions de mines reprennent le 19 septembre 1915 par une explosion française suivie, le 30, par une Allemande. Le 4 octobre 1915, une section allemande accompagnée d'une mitrailleuse attaque durant une vingtaine de minutes les postes français à Benameix. Le 30 octobre 1915 à 6h une mine allemande creuse un cratère de 30 m de diamètre dans les lignes françaises. Les Français répliquent par une explosion à 9h30 afin de détruire les galeries creusées par les Allemands.

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Entrée de galerie française au Haut de Faîte

Le 5 novembre 1915, l'explosion d'une mine française de 3,5 tonnes de dynamite détruit un bunker allemand. Un furieux combat de fantassins et d'artillerie fit rage pour la possession de l'entonnoir durant les six jours suivants. L'entonnoir passa successivement à l'un et à l'autre des adversaires. Le 12 novembre 1915, une nouvelle mine française agrandit les destructions de la première ligne allemande et permet aux Français de reconquérir quelques mètres au Haut-de-Faîte. À cet endroit, les premières lignes sont séparées seulement de quelques mètres.

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L'hôpital allemand au Haut de Faîte

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Galerie allemande à l'arrière du front

Au fur et à mesure des explosions de mines, le terrain devient trop friable pour creuser de nouvelles galeries. Les postes d'écoute français signalent en cette fin de 1915 l'utilisation par les Allemands de perforatrices électriques et qu'ils avaient entamé le creusement de nouvelles galeries plus profondes. Un déserteur confirma qu'ils ont atteint la profondeur de 20 m en utilisant des perforatrices, des ventilateurs et des pompes électriques. À l'époque, les sapeurs français ne dépassaient pas 12 m. Ils vont creuser, dans les galeries existantes, des puits pour atteindre également les 20 m. La mise en œuvre, côté français, de nouveaux outils vont permettre d'entreprendre le creusement de nouvelles galeries à 30 ou 40 m de profondeur. Ces galeries atteignent plusieurs centaines de mètres de longueur et sont équipées de treuil électrique tirant des chariots pour évacuer les gravats. Dix-neuf explosions se succèderont jusqu'au 7 août 1916 où une mine allemande de 80 tonnes créa un entonnoir de 50 m de diamètre qui détruit une bonne partie des tranchées françaises. Ce sera la dernière mine dont les effets seront visibles en surface. Préalablement à cette ultime explosion de mine visible en surface, le 25 avril 1916, les Allemands réalisent une attaque pour s'emparer du col. Leur artillerie bombarde les lignes françaises durant cinq heures avec plus de 30 000 obus. Après ce bombardement, un millier de fantassins prennent d'assaut les tranchées françaises en avançant par bond successif. L'attaque sera un échec devant la résistance acharnée et les positions renforcées des Français. Le col restera français.

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Entrée de galerie française au Haut de Faîte

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Galerie française

Dorénavant, les mineurs se battront entre eux dans les profondeurs du Haut-de-Faîte. Les galeries sont creusées de plus en plus profondément. Chaque nouvelle entrée de galerie est aménagée en retrait de la précédente sur le flanc de la montagne. Les Allemands sur le versant nord et les Français sur le versant sud-ouest. Les galeries s'entrecroisent et parfois se rencontrent. Vingt-deux explosions vont encore résonner sous les pieds des soldats occupant les tranchées. Chacune dégage une grande quantité de gaz toxique, dont du gaz carbonique (CO2) contre lequel les masques à gaz sont inefficaces. Ces gaz envahissent les galeries et les tranchées en surface à travers les fissures des roches causant de nombreuses victimes. De nombreux accidents sont également répertoriés lorsque les galeries s'effondrent ou que les mineurs percent une poche de gaz crée par une explosion précédente. Après avoir totalement fracturé les roches à une profondeur de 50 m où de nombreux mineurs sont toujours ensevelis, la bataille reprend un étage plus bas. Nous sommes maintenant à 75 m de profondeur, le 14 avril 1917. Deux explosions souterraines marquent le début d'une offensive allemande. Un violent tir de barrage pilonne la tranchée de première ligne et les axes de soutien en provenance de l’arrière. Les gaz des mines vont faire leur œuvre dans les tranchées, le lieutenant Mathieu et neuf chasseurs sont intoxiqués et sept soldats sont asphyxiés dans leur abri. Les fantassins allemands prennent d'assaut les tranchées françaises. Ils s'approchent très près des entrées des galeries françaises, mais un groupe de chasseurs commandé par le sergent Bellinger réussi à les repousser et à sauver les galeries du Génie français. La contre-attaque française finit par repousser les Allemands dans leur ligne. Durant cette attaque, l'artillerie française a expédié 1059 obus de 75 et 155 sur le Haut-de-Faîte.

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Le site de "l'usine souterraine" française

Le 2 septembre 1917 à 11h les Français font exploser dix tonnes d'explosif à 70 m de profondeur. Après plusieurs jours de ventilation, les mineurs découvrent au fond de leur galerie une cavité de 200 m3. En déblayant les gravats, une galerie allemande est mise à jour. Au bout de 50 m, cette galerie débouche sur un croisement de galerie. Les sapeurs y installent un barrage de sacs de terre et trois tonnes de dynamite. Un microphone permet une écoute pour déclencher l’explosion lors de l'arrivée des Allemands. L'attente sera vaine, les Allemands ont abandonné la guerre des mines. La dernière galerie creusée par les Français est la galerie Chevrot. Elle était située à une profonde de 120 m et était longue de plus de 300 m. En tout plus de 1500 m de galeries et 120 m de puits verticaux ont été creusés. Plus de 200 tonnes d'explosifs ont été utilisées pour 55 mines dont 38 ont été tirés par les Français. Les différentes entrées des galeries françaises seront détruites par dynamitage le 28 mai 1918 pour empêcher toute possibilité de communication par les Allemands. Les galeries allemandes sont détruites de la même manière juste avant le départ des troupes après l'armistice du 11 novembre 1918. L'effondrement du terrain peut cependant donner à nouveau accès à ce réseau souterrain. L'accès y est fortement déconseillé. Les explosions souterraines ont fortement fragilisé le terrain (donc risque d'effondrement) et de nombreuses poches de gaz toxiques peuvent toujours exister dans les galeries.

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Galerie allemande dans le "village allemand" à l'arrière du Haut de Faîte

Après septembre 1917, la Chapelotte ne connut plus d'action d'envergure, les journées passèrent "tranquillement" entre fusillade et jet de grenades. De nombreux coups de main destinée à faire des prisonniers et à saper le moral furent encore exécutés de part et d'autre. Les combats coûtèrent la vie à plus de 2000 Français. Les pertes allemandes sur le site ne sont pas connues, mais sont certainement du même ordre.

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le plan

La visite du site débute au col de la Chapelotte. Un parking permet de se garer facilement. Au niveau de ce parking se situe la fontaine de la république. Elle fut construite en 1916 par le 6e bataillon du 363e RI. Elle fut restaurée avant la fin de la guerre par les pionniers du 338e RI qui s'en sont attribué la paternité en signant la gravure qui l'orne. À ces côtés, le long de la route se trouve une des bornes du Touring-Club marquant la ligne de front.

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La fontaine du 6e bataillon du 363e RI

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La borne du Touring Club

Au nord de la route se dresse une stèle élevée par le Souvenir français pour rappeler les faits tragiques qui se sont déroulés en ces lieux. À ces côtés, le symbole le plus connu de la Chapelotte, la chapelle Cartier-Bresson. Détruite par les combats, elle fut reconstruite après le conflit. De la chapelle originale, il reste les deux colonnes encadrant le chemin d'accès.

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La stèle du Souvenir Français

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La chapelle Cartier-Bresson

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La chapelle

Depuis le col de la Chapelotte, nous allons prendre le chemin partant à gauche de la chapelle (balisage anneau jaune). À l'embranchement, nous nous suivons le chemin de gauche qui nous amène très rapidement aux vestiges des tranchées françaises. Peu après l'embranchement, nous prenons le sentier partant à gauche du chemin. Il mène vers le camp français creusé dans les rochers. À cet endroit, à l'abri des bombardements allemands se trouvent plusieurs salles souterraines reliées par des galeries. Dénommés l'Usine, ces abris servaient de poste de commandement, de magasins et d'ateliers aux hommes chargés de creuser les galeries de mines en direction des tranchées allemandes. Y étaient abrités les compresseurs fournissant l'air comprimé pour les perforatrices et les générateurs fournissant le courant pour l'éclairage et la ventilation. Le camp s'étire sur plus de 200 m le long des rochers de grès. Les rochers étant constitués de grès très friables, il peut être dangereux de s'aventurer au-delà de trois, quatre mètres à l'intérieur. La plupart sont d'ailleurs barrés par des garde-corps. Attention également aux éventuelles ouvertures créées par l'effondrement des galeries souterraines.

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Entrée de galerie à "l'usine souterraine"

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Entrée d'abri à "l'usine souterraine"

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Le site français de "l'usine souterraine"

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Une autre entrée de galerie

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Début de galerie française à "l'usine souterraine"

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Une autre entrée

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Barre rocheuse avec entrée d'abri à "l'usine souterraine"

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Réservoir d'eau dans un abri

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Une autre galerie de ce site

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Un abri de ce site

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Dans les excavations de l'usine

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Certaines des galeries et chambres souterraines commencent à être envahies par l'eau.

Au centre du camp, le sentier remonte vers le chemin que nous empruntons vers la gauche. Au niveau de la stèle "corse", nous prenons le sentier poursuivant la montée. Nous passons ainsi devant le poste de commandement de l'artillerie française avant de rejoindre un chemin que nous empruntons vers la droite. Le cheminement des tranchées françaises de la côte 542 (Haut-de-Faîte) est encore parfaitement visible. Après quelques mètres nous voilà au ravin dit du chemin de fer (sur la gauche). Il s'agit d'une tranchée où fut installée une voie de chemin de fer de 60 cm (doublé par la suite) qui servait à évacuer les déblais du creusement des galeries de mines. En parcourant cette tranchée, nous y voyons quelqu’une des entrées de ces galeries. S'aventurer dans ces galeries souterraines peut-être dangereux. Les risques d'effondrement dans un terrain fortement fracturé par les explosions sont très élevés. Des poches de gaz toxique existent également dans ces galeries ne bénéficiant d'aucune ventilation. Au bout de la tranchée se trouve le puits "J.L. Donetti" recouvert d'une grille métallique. Ce puits, qui donnait accès à des galeries de mine, est, à 6 m de profondeur, comblé. Il permettait l'aération des galeries et le passage des matériaux et des hommes à l'aide d'un treuil.

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Le poste de commandement de l'artillerie

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Vue sur le puits Donetti

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Le tranchée d'évacuation des déblais

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Entrée d'une galerie de mine française

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Entrée de galerie de mine française

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Entrée de galerie de mine française

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Vestiges de tranchées française au-dessus du site de "l'usine souterraine"

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Entrée d'abri dans la tranchée française au Haut de Faîte

Nous rebroussons chemin pour revenir sur le premier chemin que nous suivons vers la droite. Sur le bord droit du chemin, nous croisons ensuite les ruines d'un blockhaus en béton. Nous venons de passer dans les lignes allemandes.

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La ruine du blockhaus de 1re ligne allemande au Haut de Faîte

Au croisement des chemins, nous continuons tout droit pour prendre ensuite le chemin partant à droite. Nous passons devant les ruines (sur la droite) d'un grand blockhaus. À cet endroit débutait le Saarstollen, une des galeries de mines allemandes.

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Blockhaus allemand près de l'emplacement du Saarstollen

Nous poursuivons sur le chemin jusqu'au grand virage sur la droite. À cet endroit, il nous faut trouver sur le côté gauche le sentier menant au "village allemand". L'affleurement rocheux situé sur le versant nord du Haut-de-Faîte en contrebas du chemin a été aménagé en véritable village. La visite débute par une surface plane contenant deux embases métalliques soutenant soit des minenwerfer (lance-bombe de tranchée) ou des compresseurs. Il peut également s'agir du support de la partie terminale d'un téléphérique en provenance du fond de la vallée.

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Le début du "village allemand"

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Un blockhaus sans entrée du "village allemand"

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Entrée de galerie du "village allemand"

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Entrée de galerie protégée par un pare-éclats en béton

Viennent ensuite une série d'abris creusée dans la roche dont une entrée est munie d'une cloison pare-éclats en béton coffré par de la tôle ondulée.

Le bâtiment le plus remarquable du site est l’hôpital. Il s'agit de deux salles semi-enterrées avec une façade en béton. Sur la droite est disposée en amont une chapelle dont la frise décorative est toujours parfaitement visible après près de 100 ans d’existence. Les différentes salles sont reliées par des galeries creusées dans le rocher. Les salles de ce bâtiment bénéficiaient de chauffage. C'est à cet endroit que se rassemblaient les résistants durant la Deuxième Guerre mondiale.

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L'hôpital du "village allemand"

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La chapelle attenant à l'hôpital

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L'intérieur de la chapelle

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La salle de l'hôpital à l'arrière de la chapelle

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Une autre des salles de l'hôpital

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La galerie reliant les différentes salles de l'hôpital

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Le grand bunker (PC ?) du "village allemand"

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Galerie souterraine de ce grand bunker

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Le plafond d'une des salles de ce bunker

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L'accès au 2e étage du bunker

Le "village" se poursuit par d'autres abris creusés dans les rochers et par d'autres blockhaus, dont un grand (le PC) constitué de plusieurs salles. Toutes sont reliées entre elles et à d'autres salles souterraines par des galeries creusées dans le roc. D'autres abris ont servi de cuisines. Le "village" construit sur le versant nord était à l'abri de l'artillerie française. Nous quittons le "village" par l'une des deux tranchées restaurées débutant à proximité du deuxième grand blockhaus.

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Une autre entrée d'une galerie du "village allemand"

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Une entrée de galerie bétonnée du "village allemand"

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Une galerie souterraine du "village allemand"

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Le début d'une des tranchées reliant le "village allemand" au Haut de Faîte

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Vue de cette tranchée

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Un autre bunker du "village allemand"

Au débouché sur le chemin nous reprenons vers la gauche. À l'embranchement avec le nouveau chemin, nous prenons vers la droite et restons sur la droite au prochain embranchement. Nous nous trouvons dans les tranchées allemandes de premières lignes du Haut-de-Faîte, la côte 542, objet de toutes les luttes durant quatre ans. Les tranchées sont étonnamment bien conservées. Les abris y sont cependant tous en ruines. Ils ont été détruits durant les combats soit après par les ferrailleurs pour récupérer les métaux.

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Tranchée allemande au Haut de Faîte

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Abri dans les tranchées allemande de 1re ligne au Haut de Faîte

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Autre vue de ces tranchées

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Un autre abri dans ces tranchées

La plupart de ces abris ont été construits à l'aide de poutres en béton préfabriqué. Ces poutres, disponibles dans plusieurs longueurs, étaient munies de poignées pour le transport et étaient marquées avec la date de fabrication. Cette date permettait peut-être de ne pas utiliser avant que le béton n'ait atteint sa résistance optimale.

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Abri dépourvu de toit

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Un autre abri allemand

Au bout des tranchées, nous débouchons sur les cratères créés par les explosions des mines françaises et allemandes. Au-delà se trouvent les lignes françaises. Les photos ne rendent malheureusement pas très bien le relief de ces cratères vraiment impressionnant. Une visite sur le terrain est ici indispensable. Il faudra en plus s'imaginer le site sans la moindre végétation. Les bombardements avaient très rapidement rasé tous les arbres qui, sectionnés au niveau du sol, s’abattaient sur les tranchées. Des témoignages rapportent que les cimes des arbres sectionnées en hauteur par les explosions d'obus étaient projetées en l'air avant de retomber à la verticale pour venir se ficher dans le sol.

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Vue sur les cratères formées par les explosions de mines

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Une autre vue sur ces cratères

Après avoir parcouru les tranchées, nous rebroussons chemin le long du chemin par lequel nous sommes arrivés au sommet. À l'embranchement, le chemin descendant vers la droite (balisage anneau jaune) retourne au col de la Chapelotte. En face débute un sentier menant vers la "tranchée des chouettes" (Swalbennest). Cette tranchée, récemment dégagée par l'association s'occupant du site est la tranchée de 1re ligne allemande face aux lignes françaises du "Couronné des Colins". Cette 1re ligne est un ensemble de rochers fortifiés relié par une tranchée creusée dans le grès et reliant le sommet du "Haut de Faite" à la Turbine, une ancienne scierie sur la rivière "Plaine" dans la vallée de Celles-sur-Plaine. Cette tranchée était reliée par différents boyaux au ravin à l’arrière où passait une voie ferrée de 60 cm.

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La tranchée de 1re ligne allemande au "Couronné des Colins"

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Entrée d'un abri souterrain dans la 1re ligne allemande

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Poste fortifié dans la 1re ligne allemande

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Poste fortifié dans la 1re ligne allemande

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Abri dans la 1re ligne allemande

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Abri dans la 1re ligne allemande

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Abri dans la 1re ligne allemande

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Dans cet abri

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Autre vue de cet abri

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Poste de mitrailleuse dans la 1re ligne allemande

Un des plus imposants ouvrages de cette 1re ligne est le blockhaus du Collet. Il dominait et interdisait toute attaque depuis le secteur français en contrebas et dénommé Seguetti (Gechetti?)- Blaise d'après deux soldats corses du 373e RI tués dans ce secteur. Construit sur un rocher aménagé, le blockhaus, coffré à l'aide de rail de chemin de fer, possède quatre embrasures de tir pour mitrailleuse.

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Le blockhaus du Collet

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Le blockhaus du Collet

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Abri dans la 1re ligne allemande

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Dans cet abri

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Couloir de liaison entre deux abris

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Abri dans la 1re ligne allemande

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La stèle Karl Junker se trouve devant un important abri souterrain de la Bismarkschanze. Le lieutenant Karl Junker de la 4e compagnie du RIR 70 fut grièvement blessé à cet endroit le 16 octobre 1916. Après son évacuation par train jusqu'aux Roches Ganaux, il fut transféré par téléphérique jusqu'à Bionville puis par train jusqu'au col du Donon ou un train le conduisit jusqu'à l’hôpital de campagne n° 31 à Schirmeck où il décéda dans la soirée.

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La stèle Karl Junker

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Entrée de galerie dans la 1re ligne allemande

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Poste fortifié dans la 1re ligne allemande

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Poste fortifié dans la 1re ligne allemande

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Abri dans la 1re ligne allemande

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L'ouverture vue depuis l'intérieur

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Galerie d'accès à cet abri

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Poste fortifié dans la 1re ligne allemande

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Entrée d'un abri

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qui donne sur cet escalier

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qui accede à cette galerie

Après avoir parcouru la partie dégagée de la tranchée de 1re ligne, nous voilà au "Haut des Roches" (Cote 576). Nous remontons la pente pour rejoindre le chemin. En descendant ce chemin, nous rejoignions les vestiges des tranchées françaises. En remontant, nous passons à côté d'un poste de mitrailleuse bétonné.

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Blockhaus à mitrailleuse au Haut des Roches

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Vestiges de tranchées françaises au Haut des Roches

Ce chemin rejoint le chemin venant du "Haut de Faite" (balisage rectangle vert) que nous empruntons vers l'est en direction du Haut-des-Planches. Après le virage vers la gauche (le nord) et la montée (avant la ligne électrique), nous arrivons à l'emplacement d'un ancien cimetière allemand dont il subsiste quelques stèles (coordonnée GPS : 48 N 29' 16" et 6 E 58' 16"). Les corps ont été transférés à la fin de la guerre vers une des nécropoles allemandes de la région.

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Le cimetière allemand

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Nous poursuivons sur le chemin. Avant de déboucher sur le passage de la ligne électrique, nous pouvons observer dans les bois une citerne en béton surplombant certainement un abri allemand disposé dans la falaise. Nous suivons ensuite le sentier balisé d'une croix bleue en direction des Roches Ganaux.

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Une citerne en béton

En haut de la montée, sur la droite du sentier se cache un bunker construit dans un abri sous roche. Une partie de l'abri est creusé dans le rocher et la face avant a été réalisée en béton. Cet abri, comme nous l'indique la plaque apposée à l’arrière, servi de refuge à des résistants à l'occupation nazi.

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L'entrée d'un blockhaus allemand

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Le côté arrière de ce blockhaus qui servi d'abri à la résistance

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La galerie traversant le blockhaus

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La salle creusée dans le rocher

Un peu plus loin, nous passons au-dessus d'un vaste site d'abris utilisant les cavités naturelles creusées par l'érosion dans le grès. De nombreuses galeries ont été creusées par les Allemands au fond de ces cavités. Certaines permettent de traverser le rocher de part en part. Entre les deux avancées rocheuses, un vaste blockhaus a pris place. Celui-ci, constitué d'une unique salle et d'une vaste ouverture, devait constituer un abri pour canon (coordonnée GPS : 48 N 29' 34" et 6 E 58' 50").

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Abri sous roche au "camp allemand" à l'arrière du front

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Autre abri sous roche utilisé par les allemand sur ce site

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Passage sous roche converti en abri au "camp allemand"

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Le passage vue dans l'autre sens

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La galerie partant de ce passage sous roche

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De l'autre côté de ce passage

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Entrée d'une autre galerie de ce "camp allemand"

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Dans cette galerie

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Le grand bunker au "camp allemand"

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L'intérieur de ce bunker

Le sentier passe ensuite au-dessus d'un grand bunker à deux étages. L'étage supérieur est accessible par un escalier partant du haut. L'étage inférieur s'ouvre au niveau de la plate forme au pied de la barre rocheuse, 10 m plus bas. Plusieurs abris sont creusés dans cette barre rocheuse.

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Le bunker à deux étages

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L'entrée de la partie supérieure de ce bunker

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La salle supérieure de ce bunker

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La salle inférieure de ce bunker

Nous empruntons ensuite le sentier balisé d'un triangle bleu ou d'un cercle jaune vers le Rocher de l'Aigle. Le site était très fréquenté par les colonnes de ravitaillement de l'armée allemande.

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Le rocher de l'Aigle

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Le rocher de l'Aigle

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Le rocher de l'Aigle

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Le rocher de l'Aigle

Nous rebroussons chemin pour poursuivre vers les Roches Ganaux. Nous arrivons à la station supérieure du téléphérique dont il ne subsiste que les embases en béton et la tranchée creusée dans le roc pour le passage des câbles. Nous devons descendre le long de la tranchée pour atteindre les Roches Ganaux où se trouvait le poste de commandement du général Stadthagen, le commandant du Reserve Infanterie Regiment (RIR) 70 occupant le secteur. Après la visite des Roches Ganaux, nous retournons vers le col de la Chapelotte.

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Les Roches Ganaux

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Vestiges d'abris au bout des Roches Ganaux

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Les Roches Ganaux

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Abri au Roches Ganaux

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Un autre abri de ce site

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L'intérieur de cet abri

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Les Roches Ganaux

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Les ruines du téléphérique

Au col, nous empruntons, en voiture, le chemin goudronné grimpant vers la Grotte des poilus. À la Croix Charpentier, un petit arrêt nous permet de jeter un coup d’œil à la roche de la Pierre à Cheval, observatoire français. À cet endroit était stationnée une batterie de canons de 65. Mais actuellement, à part quelques traces de tranchées, aucun vestige ne subsiste.

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La roche de la Pierre à Cheval

Le chemin passe ensuite au-dessus de la Grotte des Poilus. Cette cavité naturelle a été aménagée par les Français pour servir de poste de secours. À comparer avec l’hôpital allemand du versant nord du Haut de Faîte. Le confort des soldats français n'était pas le souci du commandement français.

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La grotte des Poilus

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La grotte des Poilus centre médical français

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L'autre côté du rocher de la grotte des Poilus

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La grotte (hauteur sous plafond : 1.20 m)

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La sortie de la grotte

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Point d'eau (lavabo) à proximité de la grotte des Poilus

En poursuivant sur le chemin, nous débouchons sur la route que nous empruntons vers la gauche vers la Pierre-Percée. Nous nous arrêtons au cimetière de la Pierre-Percée pour admirer la fresque sculptée par Antoine Sartorio à la gloire de son régiment, le 363e RI, en mars 1916. Sartorio est également l'auteur du cénotaphe de la victoire sous l'Arc de Triomphe à Paris.

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Le monument Sartorio

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La frise à la gloire des hommes du 363e RI

Ces photographies ont été réalisées en mai 2012 et en mai 2018.

 

Y ACCÉDER:

Pour visiter ce champ de bataille, il faut rejoindre le col de la Chapelotte soit depuis Badonviller soit depuis Celles-sur-Plaine. Depuis Celles-sur-Plaine, prendre la D392 vers le col du Donon. Prendre ensuite à gauche la direction des Collins et Badonviller (avant le village d'Allarmont). Garez-vous au col de la Chapelotte et suivez à pied le circuit décrit ci-dessus.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 25 juin 2012

Cette page a été mise à jour le 7 avril 2023