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L'hôpital de Domjevin

L'accroissement constant de blessés difficilement transportable au cours des combats nécessita l'implantation de postes de secours et d'hôpitaux près du front. Un de ces hôpitaux a été construit à Domjevin à quelques kilomètres des tranchées de 1re ligne.

Le village de Domjevin s'est transformé au fil de la guerre en centre de secours où toutes les caves servaient d'abris aux blessés avant leur évacuation. Le besoin d'un centre chirurgical pour les blessés intransportables se fit sentir dès 1915. En 1916 fut planifiée la construction d'un centre souterrain creusé dans le flanc de la côte 291 à l'abri des tirs directs de l'artillerie allemande. Les travaux débutèrent, sans trop de certitude, en novembre 1916, se poursuivirent durant toute l'année 1917, pour se finir le 3 janvier 1918. La première équipe médicale prit possession des lieux le 10 janvier 1918.

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Le mur de protection des entrées de l'hôpital souterrain et des annexes

L'hôpital se compose de deux galeries parallèles reliées par une galerie perpendiculaire. Ces galeries sont constituées d'une armature en tôle métro recouvert d'un mètre de béton, d'une forte couche de pierre et par de la terre afin de les mettre à l'abri des tirs de gros calibre de l'artillerie. Des installations annexes entouraient cette partie souterraine. Les galeries abritaient une salle pour 50 blessés couchés, un abri pour officiers blessés, une salle de pansement, une salle d'opération et une chambre pour les chirurgiens. Dans les installations annexes se trouvaient une salle pour 100 blessés assis, une salle de stérilisation, une salle de radiographie, un magasin, une cuisine, une pharmacie, une chambre mortuaire et une salle de repos pour les infirmiers. L'alimentation en eau était assurée par un puits. Les salles étaient chauffées par un chauffage central complété par des radiateurs électriques et l'aération était assurée par des ventilateurs électriques. Un groupe électrogène assurait l'alimentation en électricité de l'ensemble. L'hôpital était desservi par une voie ferrée de 60 cm depuis la forêt de Mondon.

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La galerie de l'hôpital souterrain

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Le croisement des galeries

La construction de l'hôpital a été assurée par les brancardiers de la 73e division d'infanterie (DI) dirigée par un officier de la Territoriale. D'après les JMO (journal de marche et d'opération), le bétonnage des galeries fut achevé le 25 janvier 1917. Le 7 février 1917, les travaux furent stoppés par le manque de matériaux et de travailleurs, seul 7 des 30 prévus étant disponibles. Le service de santé de la 73e DI signala, le 23 février 1917, que les travaux avançaient lentement attribuable au manque de matériaux. L'ouvrage central fut signalé comme terminé et les annexes en voie d'achèvement le 30 avril 1917. Le creusement et le boisement des galeries souterraines destinées à abriter les blessés assis furent finis le 3 mai 1917. Le médecin divisionnaire soumit le 5 mai 1917 au capitaine Lotz, supervisant la construction, un projet pour l'aménagement du couchage des grands blessés. Cet aménagement consistait en des casiers formant des tiroirs superposés de 0,75 m sur 2 m dans lesquels étaient placés des lits de 0,65 m de large et de 1,90 m de long. La mise en place d'une rangée de ces casiers contre chaque paroi de la galerie laissait un couloir de circulation de 1,10 m de large au centre.

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Une des deux entrées des galeries souterraines

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Une des salles au fond des galeries

Le 27 juillet 1917, une partie des locaux bétonnés fut déclarée utilisable par l'antenne chirurgicale. L'abri souterrain du groupe électrogène était également achevé, il ne restait que le câblage à réaliser. Le 10 août 1917 fut signalé qu'il restait la cuisine à terminer et le puits à forer. Après l'enlèvement des coffrages des murs en béton, le 21 septembre 1917, il fut constaté que l'hôpital était visible de très loin et donc aisément repérable par l'aviation ennemie. Des instructions furent donc immédiatement données pour réaliser un camouflage. Durant le bombardement du village de Domjevin le 1er octobre 1917, l'hôpital servit d'abri. Les travaux furent complètement achevés le 3 janvier 1918 et la 1re formation sanitaire s'y installa le 10 janvier 1918.

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Vestiges des annexes

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L'hôpital devint une référence et accueillit des visites de corps médicaux, mais une interrogation demeure. A-t-il réellement servi ? Hormis la construction, aucune mention d'un usage de cet hôpital ne figure dans les JMO et aucun décès n'est mentionné dans cet hôpital. Il est également le seul à n'avoir pas reçu de numéro d'hôpital ou d'ambulance. Une revue sanitaire américaine qui évoqua une visite à l'hôpital de Domjevin en mai 1918 mentionna qu'à cette occasion aucun blessé n'était présent. Il est vrai qu'après son achèvement, aucune offensive particulière n'eut lieu dans cette partie du front. Fut-il gardé en réserve en prévision d'une offensive en Lorraine qui ne fut finalement pas réalisée ? Nous ne connaitrons probablement jamais la réponse. L'hôpital, intact à la fin de la guerre, fut classé Monument historique en 1920 en tant que témoin pour les générations futures.

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Le mur des annexes

Ces photographies ont été réalisées en février 2014.

 

Y ACCÉDER:

À Domjevin, prendre la direction de Manonviller. L'hôpital est situé dans le bois à quelques mètres à droite de la route après la sortie du village.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 26 avril 2014

Cette page a été mise à jour le 26 avril 2014