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Les églises de Dijon

Outre la cathédrale Saint-Bénigne, la ville de Dijon possède de nombreuses églises et lieu de culte. Certaines d'entre elles ont été désacralisées et servent de musée ou de lieux d'expositions. En voici quelques-unes d'entre elles dont la visite mérite le détour.

L'église Notre-Dame

L'origine de cette église se trouve dans une simple chapelle existant au début du XIIe siècle en dehors des murs de la ville. Cette chapelle fut reconstruite en 1150 dans le style roman. En 1187 après l'octroi d'un statut communal elle devint le lieu de serment du maire de la ville et le lieu de conservation des archives communales. En 1220 fut entreprise la construction de l'actuelle église gothique. Situé au milieu d'un quartier populaire, le manque de place obligea l'architecte à user de nombreuses techniques inédites. Le poids de la charpente repose ainsi sur les piliers et non comme habituellement sur les arcs-boutants.

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En 1382, après la victoire des armées franco-bourguignonnes contre les Flamands révoltés de Philippe van Artevelde, le roi de France Charles VI, tenant à montrer sa détermination d'en finir avec les soulèvements flamands, décida de détruire la ville de Courtrai devenue le symbole de l'esprit d'indépendance des Flandres. Le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, en ramena une horloge, le "Jacquemard". Celle-ci fut installée en 1383 au sommet du campanile construit sur l'amorce de la tour sud de la façade de l'église Notre-Dame. Cet automate sonne les heures en tapant à l'aide d'un marteau sur une cloche. La cloche, qui fut brisée lors du transport, fut refondue lors de l'installation. Les habitants de Dijon obtinrent en 1651 le rajout d'un deuxième automate dénommé "Jacqueline". En 1714, à la demande du poète Aimé Piron, fut rajouté un "enfant" nommé "Jaquelinet" chargé de sonner les 1/4 d'heures sur une petite cloche. Un deuxième enfant, "Jacquelinette" fut rajouté en 1884.

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Le Jacquemard

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Le Jacquemard

À la Révolution, en 1794, les sculptures des portails furent détruites. L'église fut classée Monument historique en 1840. Elle fut restaurée entre 1865 et 1884 par les architectes Émile Boeswillwald, Eugène Millet et Charles Laisné. Lors de cette restauration, cinquante et une fausses gargouilles furent rajoutées sur la façade. Elles remplacent les gargouilles originales déposées en 1240 après qu'un usurier fut tué par la chute d'une gargouille représentant un usurier. Selon le récit du moine Étienne de Bourbon fait au XIIIe siècle, l'usurier fut victime de cet accident le jour de son mariage. Des vitraux réalisés en 1235, il ne reste que cinq exemplaires situés dans les lancettes du bras nord du transept. Les cinquante-huit autres vitraux furent réalisés entre 1874 et 1897 par le peintre verrier parisien Édouard Didron qui s'inspira pour sa création des cinq vitraux originaux.

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L'église Notre-Dame a une longueur totale de 65 m. La hauteur sous voûte de la nef est de 18,50 m et celle des bas-côtés est de 8,70 m. La façade a une largeur de 19,50 m et une hauteur de 28,60 m. La tour lanterne est haute de 74,40 m. Dans l'absidiole sud du chœur est conservée une statue en bois datée du XIe ou du XIIe siècle. La statue Notre-Dame de bon espoir est une des plus anciennes de France. Il s'agissait à l'origine d'une vierge à l'enfant, mais celui-ci disparut au cours de la Révolution. Peinte en noir au cours du XVIe ou du XVIIe siècle, elle retrouva sa polychromie originelle en 1945. La tradition populaire lui attribue au moins deux miracles. Le 11 septembre 1513 lors du siège de Dijon par les Suisses, les Dijonnais la portèrent en procession. Deux jours plus tard, les Suisses levèrent le siège. L'évacuation de la ville par les troupes allemandes sans combats, le 11 septembre 1944, lui est également attribuée.

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Sur le contrefort d'une des chapelles de l'église Notre-Dame, à 1,80 m du sol, se trouve la statue d'un corps trapu d'un oiseau, haut de 35 cm, appelé "Chouette". La chapelle ayant été construite à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, certains historiens voient dans cette statue la signature d'un tailleur de pierre nommé "Chouet". Pour d'autres, elle représente un hibou grand duc réalisé en hommage au duché de Bourgogne. Cette statue donna naissance à une pratique superstitieuse devenue une des attractions de la ville. En caressant la chouette de la main gauche, il faut formuler un vœu. Celui-ci sera exaucé à condition de ne pas croiser le regard de la salamandre sculptée un peu plus haut sur le contrefort de la chapelle. Le 5 janvier 2001, un vandale porta plusieurs coups de marteau à la Chouette. Devant l’émoi des Dijonnais, la Chouette étant le symbole de la ville, celle-ci fut immédiatement réparée. La Chouette réparée fut inaugurée le 12 mai 2001. Elle est depuis placée sous vidéosurveillance.

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L'église Saint-Philibert

Un document de 1103 mentionne la présence à Dijon d'une église dédiée à Saint-Philibert. L'église actuelle fut construite en 1137 après l'incendie qui détruisit une grande partie de la ville. Au cours du Moyen-âge, l'investiture du maire se faisait sur le parvis de cette église. Entre 1508 et 1511 fut construite la travée centrale du porche de l'église. Les deux travées latérales le furent au XVIIIe siècle. La tour octogonale disposée au-dessus de la croisée du transept fut construite en 1510.

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L'église fut désaffectée à la Révolution. À partir de 1795, elle servit de logement à une garnison, d'écurie et de dépôt de matériel militaire. Elle revint en nu propriété à la ville de Dijon en 1818 qui la remit, en 1819, au Génie. En 1825, la ville fit détruire l'abside et les absidioles du chœur pour élargir la rue des Vieilles Étuves. Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, elle servit de dépôt de vivres pour l'armée. Inscrit sur la liste des Monuments historiques en 1862, elle fut classée en 1913. L'armée arrêta d'utiliser les lieux en 1920 et remit l'église à la ville de Dijon qui y installa le Musée archéologique en 1921. Au cours de la 2e Guerre mondiale, elle abrita le centre de messagerie routière.

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Accueillant des expositions et des concerts durant les années 1950 et 1960, elle fit l'objet de travaux en 1974 et 1975 pour en faire un lieu d'exposition permanente. Ces travaux contribuèrent à la remontée de sel dans les murs provoquant leur dégradation au point qu'il fallut fermer les lieux au public. À partir de 2002, l'église fut à nouveau ouverte à la visite lors des journées du patrimoine. Depuis 2011, elle accueille à nouveau des expositions.

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L'église Saint-Michel

La première mention à cette église date de 889. Il s'agissait à l'époque vraisemblablement que d'une simple chapelle. Celle-ci fut remplacée en 1020 par une église longue de 58,44 m et large de 9,74 m. Cette église fut construite à l'initiative de l'abbé Garnier de Mailly. Elle fut consacrée par l'évêque de Langres, Lambert de Bassigny. L'abbé Garnier de Mailly y fut inhumé en 1051. Devenue trop petite, une souscription pour son remplacement fut lancée en 1497. La nouvelle nef fut érigée entre 1511 et 1525. La nouvelle église fut consacrée le 29 juillet 1529 par l'évêque de Tonnerre, Philibert de Beaujeu. Le portail sud fut achevé en 1537 et le portail central le fut en 1551. Le tympan de ce portail, représentant le jugement dernier, fut sculpté par Nicolas de la Tour. Les travaux de la façade furent ensuite interrompus entre 1570 et 1650. La tour sud de la façade ne fut donc achevée qu'en 1659, et la tour nord en 1667. Cette façade de style renaissance est considérée comme une des plus belles de France. Cette église a une longueur de 57,30 m et une largeur de 18,30 m. La nef a une hauteur sous voûte de 19,50 m.

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À la fin du XVIIe siècle, les sommets des tours de la façade furent reconstruits et la nef fut, en 1763, surélevée. Lors de la Révolution, l'église fut convertie en temple dédié à "l’Être suprême". À partir de janvier 1791, l'église abrita la "Sainte hostie". Il s'agissait d'une hostie miraculeuse représentant le Christ. Celle-ci lorsqu'elle fut percée par des coups de stylet, avait laissé couler du sang. Elle avait été donnée en 1433 au duc de Bourgogne, Philippe le Bon, par le pape Eugène IV. Le duc la donna ensuite à la ville de Dijon. Le 10 février 1794, les révolutionnaires vandalisèrent l'église. Le mobilier, l'orfèvrerie et les verrières furent détruits, ainsi que les statues des portails. La "Sainte hostie" fut brûlée en public.

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Tympan du portail sud

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Tympan du portail central

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Tympan du portail nord

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Mise au tombeau

Lors de la restauration (1815-1830), l'abbé Deschamps, curé de Saint-Michel, restaura les dégâts causés lors de la Révolution. L'église fut classée Monument historique en 1840. Des modifications réalisées au toit du portail en 1847 provoquèrent des infiltrations d'eaux détériorant les sculptures qui durent être restaurées. Une nouvelle restauration fut réalisée en 1970 et en 1990.

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Le 19 avril 1891, Sainte-Élisabeth de la Trinité (1880-1906) fit sa première communion à l'église Saint-Michel. Elle entra au carmel de Dijon le 2 août 1901. Après sa mort en 1906, ses reliques furent déposées dans l'église. Elle fut béatifiée par le pape Jean-Paul II le 25 novembre 1984.

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La chasse de Sainte-Élisabeth de la Trinité

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La chasse de Sainte-Élisabeth de la Trinité

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L'église Saint-Étienne

Au Ve siècle, après le saccage de Langres, le siège épiscopal fut transféré à Dijon. Une église dédiée à Saint-Étienne fut construite sur des fondations gallo-romaines pour servir de cathédrale. Une crypte y fut construite et consacrée en 1077. L'église devint au XIIe siècle une abbaye augustine. Celle-ci, après l'abbatiat d'Antoine Chambellan (1497-1509), fut mise en commende. L'abbaye fut sécularisée en 1613 par le pape Paul V. L'église resservit entre 1731 et 1789 de cathédrale au diocèse de Dijon.

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À la Révolution, en 1792, l'église fut désaffectée et servit de halle aux blés. Le clocher fut détruit. Le bâtiment fut classé Monument historique en 1862. La nef accueillit à partir de 1896 la chambre de commerce et d'industrie de Dijon. Celle-ci quitta les lieux en 1947. Le chœur de l'église fut à cette date aménagé en musée pour accueillir le moulage du "Départ des volontaires de 1792 (la Marseillaise)". Cette sculpture, de 11 m sur 6 m, réalisés entre 1833 et 1836 par François Rude, orne le pied droit de l'Arc de Triomphe de l’Étoile à Paris. Le moulage fut commandé par l’État en 1938 qui craignait la destruction par voie de guerre du monument. Le musée Rude accueille depuis les moulages en plâtre de principales œuvres de François Rude (1784-1855) commandé par la ville de Dijon entre 1887 et 1910. La nef de l'église accueille, depuis 2009, une des bibliothèques (la "Nef") de la ville de Dijon et le service documentaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon.

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Départ des volontaires de 1792

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Ces photographies ont été réalisées en juillet 2023.

 

Y ACCÉDER:

L'église Notre-Dame est située place Notre-Dame.

L'église Saint-Philibert est située rue Michelet.

L'église Saint-Michel est située rue Vaillant.

L'église Saint-Étienne est située place Saint-Michel.

 



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Cette page a été mise en ligne le 15 octobre 2023

Cette page a été mise à jour le 15 octobre 2023