Suivez les Lieux-Insolites en France sur INSTAGRAM

Les tombeaux des ducs de Bourgogne

Les tombeaux des ducs de Bourgogne Philippe le Hardi et Jean sans Peur, véritable chef d’œuvre du XIV^e et XV^e siècle, sont exposés dans la grande salle d'apparat du palais des ducs de Dijon. Ce palais abrite le Musée des Beaux-Arts de Dijon dans lequel vous pouvez admirer de nombreuses œuvres d'art retraçant l'histoire de la Bourgogne.

Philippe le Hardi (1342-1404), fils du roi de France Jean II le Bon, duc de Bourgogne, chargea, en 1381, Jean de Marville, son imagier, de lui concevoir un tombeau. Les travaux de celui-ci débutèrent en 1384. À la mort du duc, son fils, Jean sans Peur, chargea le sculpteur Claus Sluter de finir le tombeau. En 1406, à la mort de Claus Sluter, son neveu, Claus de Werne, acheva les éléments architecturaux, les pleurants et le gisant. Le peintre Jean Malouel exécuta la polychromie et les dorures. Le tombeau fut installé en 1410 dans l'abbatiale de la chartreuse de Champmol fondé par Philippe le Hardi en 1385. Le gisant représente le duc en prière, les yeux ouverts, accueilli par les anges au paradis. Ce gisant est supporté par 40 pleurants. Ces statues, haute de 38 à 42 cm, représentent les personnes de l'entourage du duc en manteaux de deuil, tous égaux. Les drapées des pleurants sont cependant parfois généreux, parfois simples. Dans l'ordre nous y trouvons : l'aspergeant, portant un seau d'eau bénite et un goupillon, deux enfants de chœur, un porte-croix, un diacre, l’évêque, trois chantres, deux chartreux, les membres de la famille du duc, les officiers du duc et les gens de maison.

Jean sans Peur (1371-1419) manifesta la volonté d’édifier pour lui et pour sa femme, Marguerite de Bavière (1363-1423), "une sépulture semblable à celle de feu son père". Elle sera réalisée par son fils Philippe le Bon. Celui-ci en passa la commande en 1443 au sculpteur espagnol Jean de la Huerta. Jean de la Huerta quitta Dijon en 1546 en laissant le tombeau inachevé. En 1461, Philippe le Bon en confia l’achèvement au sculpteur Antoine Le Moiturier. Le tombeau sera installé dans l'abbatiale de la chartreuse de Champmol en 1470.

À la Révolution, en 1791, la chartreuse fut supprimée. Les deux tombeaux furent démontés et transférés dans l'église Saint-Bénigne. Les restes des ducs furent enterrés dans la crypte de cette église. Ils y furent identifiés en 1841. En 1793, le conseil général de la commune de Dijon décida de la destruction des tombeaux des ducs. Les gisants furent réduits en morceaux, mais les autres éléments des tombeaux furent conservés. Sur les quatre-vingts pleurants, soixante-dix furent déposés au musée de la ville. Les tables et les bases en marbre noir furent mises en dépôt à l'église Saint-Bénigne. Les ornements en marbre blanc et en albâtre furent dispersés dans différents établissements de la ville.

Les tombeaux furent restaurés entre 1819 et 1826 sous la supervision du conservateur Charles Févret de Saint-Mémin. Le sculpteur Joseph Moreau restitua les gisants détruits et les pleurants manquants. Le sculpteur Louis Marion et l'architecte Claude Saint-Père s’occupèrent des architectures. La restauration coûta 25000 francs de l'époque. Les tombeaux furent installés en 1827 dans la grande salle du palais des ducs de Bourgogne édifiée entre 1450 et 1455 par Philippe le Bon. Cette salle d'apparat est longue de 18 m, large de 9 m et a une hauteur sous plafond de 9 m. Elle possède une imposante cheminée gothique. Les dix pleurants dispersés en 1793 furent repérés entre 1890 et 1960 dans des musées et des collections privées. Seulement trois d'entre eux purent être rachetés. Une autre restauration fut réalisée en 1945 par le conservateur Pierre Quarré. La dernière restauration, financée par la fondation Getty et le ministère de la Culture, fut réalisée par Benoît Lafay entre 2003 et 2005.

Dans le Musée des Beaux-Arts de Dijon, vous pouvez également admirer le retable de la Crucifixion et le retable des Saints et Martyrs installé à l'époque dans l'abbatiale de la chartreuse de Champmol. Ces retables furent commandés en 1389 par le duc Philippe le Hardi. Ils prirent forme à partir de 1390 dans l'atelier du sculpteur flamand Jacques de Baerze à Termonde. Les sculptures terminées, ils furent envoyés en 1391 à Ypres chez Melchior Broederlam pour la peinture et la dorure. Ils furent installés dans l'abbatiale en 1399. À la Révolution, en 1792, ils furent transférés dans l'église Saint-Bénigne. Le retable de la Crucifixion fit son entrée au Musée des Beaux-Arts en 1819. Il fut restauré en 1825. Le président du Conseil général de la Côte-d'Or attribua le retable des Saints et Martyrs, dont les volets peints ont été perdus, au Musée des Beaux-Arts en 1827. Celui-ci procéda à sa restauration jusqu'en 1852.

Le retable de la Crucifixion est consacré à l'histoire de la Vierge et du Christ. Les volets peints représentent pour l'un l'annonciation et la visitation à la Vierge et pour l'autre la présentation au temple et la fuite en Égypte. Sur le panneau central est représenté, à gauche, l'adoration des mages, au centre, la crucifixion et, à droite, la mise au tombeau.

Le retable de la crucifixion

Sur la partie centrale du retable des Saints et Martyrs sont représentées les vies de Saint-Jean-Baptiste, de Sainte-Catherine et de Saint-Antoine. Sur les volets latéraux sont représentées les effigies des saints et saintes intercesseurs vénérés au XIV^e siècle.

Le retable des Saints et Martyrs

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2023.

Y ACCÉDER:

Le Musée des Beaux-Arts est situé au centre ville de Dijon. Sa visite est gratuite.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

Cette page a été mise en ligne le 15 octobre 2023

Cette page a été mise à jour le 15 octobre 2023