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Le Hilsenfirst

Le sommet du Hilsenfirst (1274 m) fait partie de la chaine montagneuse, allant du Grand Ballon au Petit Ballon, séparant la vallée de la Lauch (Guebwiller) de celle de la Fecht (Munster). Le Hilsenfirst détient le triste titre de plus haut champ de bataille de France.

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Les chaumes du Hilsenfirst

À l'automne 1914, les deux belligérants se concentrèrent presque exclusivement sur les cols des Vosges centrales, les Français espérant déboucher en Alsace et les Allemands en Lorraine. Les principaux combats se déroulèrent au col du Bonhomme avec le Violu et au col du Donon. Dans la partie sud des Vosges, les différents sommets n'étaient parcourus que par des patrouilles qui ne cherchaient pas l'affrontement direct. Il n'y a guère qu'au Sudelkopf que des combats sérieux furent engagés. Cet état de fait changea en décembre 1914. Le 21 décembre 1914 commença la bataille pour la possession du Hartmannswillerkopf (HWK). Elle se poursuivit jusqu'en janvier 1916.

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Vestiges des lignes françaises dans les chaumes du sommet

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Vestiges de tranchées françaises dans les chaumes du sommet

Au début de février 1915, des patrouilles à ski de chasseurs alpins français s'aventurèrent de plus en plus fréquemment sur les sommets entre le Breitfirst et le Petit Ballon. Ce qui irrita les généraux Fuchs et Von Stein à la tête des deux divisions allemandes en charge du secteur. Le 13 février 1915, les Allemands passèrent à l'offensive au fond de la vallée de la Fecht. Les skieurs du Bayerische Bataillon 1, commandé par l'Oberstleutnant (lieutenant-colonel) Alfred Steinitzer, et soutenu par le Bayerische Reserve Infanterie Regiment 18 (RIR 18), le Reserve Jager Bataillon 8 (RJB 8) et par le GebirgsBatterie 1 (GEBA 1) équipé de canons Krupp de 7,5 cm, attaquèrent par le sud et par le Petit Ballon le sommet du Langenfeldkopf et le Hilsenfirst. Sous une tempête de neige, ils surprirent totalement les hommes du 3e bataillon de territoriaux de chasseurs alpins (3e BTCA) qui n'opposèrent que peu de résistance. Le 14 février 1915, les Allemands étaient maitres de tous les sommets entre la vallée de la Lauch (Guebwiller) et la vallée de la Fecht (Sondernach) et notamment du Hilsenfirst et du Petit Ballon. Entre le 9 et le 16 février 1915 les pertes dans les rangs français furent cependant peu nombreuses, mais 100 d'entre eux partirent en captivité. Je ne connais pas les pertes des Allemands. À partir du 19 février 1915, les Allemands portèrent leur attaque sur le Reichsackerkopf du côté nord de la vallée de la Fecht.

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Vestiges de tranchées allemandes au Petit Ballon

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Entrée d'un abri français au Hilsenfirst

Au printemps 1915, l'état-major français décida une grande offensive dans la vallée de la Fecht avec pour objectif la prise de Metzeral, de Munster et déboucher sur Colmar. L'offensive débuta le 17 avril 1915. La 66e division d'infanterie (DI) s'empara du Schnepfenried pendant que la 47e DI progressa vers le Sillackerwasen. Le 20, les Français contrôlaient la vallée de la Wormsa, mais ne purent aller plus loin. Début juin, la 1re brigade de chasseurs du colonel Tabouis (7e et 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA)) fut chargée d'une offensive destinée à rompre le front au nord du Hilsenfirst sur un axe Landersen / Ilienkopf / Muhlbach. Cette partie du front était tenue, côté allemand, par la Wurtenbergische Gebirgskompagnie 1 (WGK 1), le Mecklemburgische Jäger Bataillon 14 (MJB 14), le 2e bataillon du Bayerische Landwehr Infanterie Regiment 3 (LIR 3), le 3e bataillon du LIR 56 et par le Garde Jäger Bataillon de Potsdam. L'offensive était prévue pour le 14 juin 1915 et le 7e BCA devait partir en tête. Il signa durant cette offensive un des actes les plus héroïques de la guerre.

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Tranchée sur les pentes nord-ouest du Hilsenfirst

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Pente nord-ouest du Hilsenfirst

Le 10 juin 1915, le 7e BCA prit donc position en première ligne au Langenfeldkopf à l'ouest du Hilsenfirst. L'objectif assigné à la 6e compagnie du capitaine Manhès était d'ouvrir une brèche de 300 m dans les tranchées allemandes à la lisière du "Bois inférieur" puis d'aller jusqu'à la lisière du "Bois en brosse" où elle devait attendre les hommes de la 4e compagnie. Les deux compagnies devaient ensuite se rendre maitres du "Bois en brosse" puis occuper le hameau de Landersen. Tous ces lieux se trouvaient sur le versant nord du Hilsenfirst. L'offensive débuta le 14 juin 1915 à 11 h 22 par une préparation d'artillerie censée détruire toute résistance ennemie. À 15 h 30 débuta la charge de l'infanterie. La 6e compagnie dévala la pente du ravin du Malchrunz pour déboucher dans la clairière du Wustenrunz. Elle y fut immédiatement prise sous le feu de trois mitrailleuses allemandes. La traversée du ruisseau du Wustenrunz causa d'énormes pertes. Des 52 hommes de la 2e section du caporal Pradel, il ne subsista à ce moment que 5 survivants. Les hommes de la 6e compagnie parvinrent tout de même à atteindre leur premier objectif en passant la première tranchée allemande abandonnée par ses occupants. Ils firent la jonction avec deux sections de la 4e compagnie et furent rejoints par le sous-lieutenant Moreau avec les 9 survivants de sa section d'éclaireurs (36 hommes au départ).

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Pendant ce temps, la 1re compagnie, passant par la lisière sud-ouest du "Bois inférieur", attaqua le sommet du Hilsenfirst. Le commandant Hellé avec la 2e et la 3e compagnie fut pris en enfilade par les mitrailleuses allemandes et ne parvint pas à franchir le ravin du Wustenrunz. Deux autres compagnies du 7e BCA et deux compagnies du 13e BCA essayèrent vainement de franchir ce ravin. À 17 h 30, le capitaine Pierre Manhès envoya un de ses chasseurs rendre compte au commandant Hellé. Le chasseur revint très rapidement. Les autres compagnies n'ayant pu percer le front, les Allemands les avaient encerclés. Le capitaine Manhès organisa donc un retranchement face au "Bois en brosse" (à l'est), au sommet du Hilsenfirst (au sud) et au ravin du Wustenrunz (à l'ouest). La pente au nord était si raide qu'elle constituait un obstacle naturel. Se retrouvent encerclés 2 officiers et 79 hommes (sur 218 au départ) de la 6e compagnie, 2 officiers et 28 hommes de la 4e compagnie et 1 officier et 6 hommes de la section d'éclaireurs. Il y avait également 1 officier et 24 hommes blessés. Ils disposaient d'un fusil et de 150 cartouches par homme et de 160 grenades. Ils avaient pris à l'ennemi 32 fusils avec 12 000 cartouches et une mitrailleuse avec 5 caisses de cartouches. En vivres, chaque homme avait un jour de ration.

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Vestiges de tranchées allemandes sur le versant nord du Hilsenfirst

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Une pelle allemande

Le 15 juin 1915 à 3 h un bataillon allemand lança une attaque contre le retranchement. Une batterie de 75 vint providentiellement au secours des assiégés et repoussa l'attaque. Le capitaine Manhès fut à cette occasion légèrement blessé à la tête par une balle allemande. À midi, l'artillerie française pilonna les lignes allemandes du Hilsenfirst. La soif torturant les assiégés, le 16 juin 1915 avant l'aube, ceux-ci firent une sortie vers une source distante de 400 m. Les quatre Allemands de garde à cet endroit furent tués à la grenade. En même temps, deux patrouilles furent envoyées vers les lignes françaises. Elles ne purent traverser les lignes allemandes et revinrent avec trois blessés. À l'aube eut lieu un nouvel accrochage près de la source. Les Français tuèrent sept Allemands et firent un blessé, qui fut fait prisonnier. Un autre accrochage eut lieu avec une patrouille allemande descendant du sommet du Hilsenfirst. Les Français firent trois morts et deux blessés parmi les Allemands et firent trois prisonniers. À 9 h les Allemands attaquèrent par deux fois depuis le "Bois en brosse". La première attaque fut repoussée à la grenade et la deuxième à l'aide de la mitrailleuse prise aux Allemands. À 10 h, nouvelle attaque. Les Allemands tentèrent l'escalade par la pente nord. Les Français leur jetèrent des rochers déclenchant une avalanche de pierres. À 10 h 30 s'établit enfin une communication avec les premières lignes françaises. Les assiégés communiquèrent avec des fanions et en langue provençale. Les Allemands répondirent à l'aide de leur artillerie en bombardant les assiégés avec des obus de 77 et de 105 jusque vers 13 h. À 21 h des bruits d'une attaque française furent perçus par les assiégés, mais le calme revint très rapidement.

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Le Minenwerfer 2

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Le même vu du haut de la pente

À l'aube du 17 juin 1915, une nouvelle fusillade opposa les Français et les Allemands à la source. Les Français ont tenu bon et quatre Allemands furent tués. À 10 h une nouvelle communication s'établit où le commandant Verguin de l'artillerie demanda comment il pouvait venir en aide aux assiégés. Le capitaine Manhès lui fit transmettre qu'il signalerait les limites du retranchement par des fusées de signalisation et qu'il devait pilonner tout autour. Le marmitage des obus français débuta à 13 h. À 18 h l'artillerie allongea le tir sur le "Bois en brosse". À 18 h 15, deux sections du 13e BCA et deux sections du 7e BCA sous le commandement du capitaine Regaud déboulèrent sur le retranchement. Les assiégés étaient libérés. Des travaux furent immédiatement engagés pour relier le carré Manhès aux premières lignes françaises.

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Le Minenwerfer 1

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Un crapouillot (obus de mortier de 58) français non explosé

Le 18 juin 1915 à l'aube, le 5e BCA, la 3e compagnie du 7e BCA, la 2e compagnie du 13e BCA et un bataillon du 213e RI reprirent l'attaque du "Bois en brosse". Ils furent repoussés par les mitrailleuses allemandes. Une autre attaque, sous l'autorité du commandant Collardelle, qui fut tué au cours de l'action, fut une nouvelle fois repoussée par les Allemands. Les Français y subirent de lourdes pertes. Le 20 juin 1915 à 6 h commença une nouvelle offensive française sur le Hilsenfirst. Trois compagnies du 13e BCA contournèrent le sommet par la gauche tandis que trois compagnies du 53e BCA le firent par la droite. Le 13e BCA emporta le Hilsenfirst en fin d'après-midi. Les Allemands contre-attaquèrent le 25 juin 1915. À 7 h leur artillerie se déchaina sur le Hilsenfirst. Les tirs s'intensifièrent entre 9 h et 9 h 30. L'attaque de l'infanterie débuta ensuite, mais fut arrêtée par un tir de barrage de l'artillerie française. Le bombardement allemand de la tranchée en "V" du sommet, le 30 juin 1915, causa de sérieuses pertes à la 5e compagnie du 5e BCA. Monsieur Éric Mansuy a chiffré les pertes françaises entre le 10 et le 30 juin 1915 à 229 tués, 894 blessés et 539 disparus. Les pertes allemandes doivent être sensiblement du même ordre. Le 7e BCA a pour sa part perdu dans cette bataille 6 officiers et 90 hommes et a eu 5 officiers (dont le commandant Hellé) et 272 hommes de blessés.

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Tranchée allemande sur le versant nord

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Tranchée allemande sur le versant nord

Le 19 juin 1915, le capitaine Manhès fut décoré de la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Le 26 juin 1915, le général Maud'huy, commandant la 66e DI, signa l'ordre suivant : "Par ordre du général commandant l'armée, la 6e compagnie du 7e BCA sera dénommée compagnie de Sidi-Brahim, en souvenir de l'exploit qu'elle a accompli dans le Wustenrunz. Les officiers, sous-officiers et chasseurs de cette compagnie sont dignes de leurs ancêtres, les héros du 8e bataillon de chasseurs qui ont défendu le marabout de Sidi-Brahim. Honneur à eux". Sidi-Brahim est une localité algérienne où les chasseurs français résistèrent du 23 au 25 septembre 1845 aux troupes supérieures en nombre d'Abd el-Kader.

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Le monument Sid-Brahim

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Le 1er juillet 1915, les Allemands effectuèrent un bombardement intense (30 coups par minute) à l'aide de leurs canons de 74, 77, 105 et 150 des positions françaises. Le bombardement dura de 10 h à 11 h et fut entrecoupé par trois attaques des fantassins. À 16 h, les Allemands occupèrent le versant nord du Hilsenfirst tenu par la 3e compagnie du 5e BCA. La 2e compagnie y fut envoyée en renfort, mais à la tombée de la nuit, les Allemands occupèrent tout le Hilsenfirst. Le 2 juillet 1915, les Français envoyèrent, entre 9 h et 10 h, 60 obus de 220 sur le sommet du Hilsenfirst. À partir de 11 h les Allemands répliquèrent en bombardant les positions françaises aux "Épaulettes" et à la tranchée en "V". Le bombardement s'intensifia entre 19 h et 20 h avant l'attaque de l'infanterie qui fut repoussée par un tir de barrage de l'artillerie française et par un tir de fusils. Le bombardement français reprit à 8 h le 3 juillet 1915. À 11 h les Français occupèrent le sommet du Hilsenfirst déserté par les Allemands. Ceux-ci contre-attaquèrent après un bombardement de 18 h à 19 h, mais furent repoussés par l'artillerie française. Le duel d'artillerie se poursuivit les jours suivants.

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Tranchée française au sommet du versant nord du Hilsenfirst

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Un observatoire allemand au Petit Ballon

Le 10 juillet 1915, les Français lancèrent une attaque à la clairière de Maettle au pied du versant nord du Hilsenfirst. Cette offensive qui dura de 7 h à 17 h 30 ne déboucha pas. À 21 h les Allemands contre-attaquèrent à la clairière et lancèrent une attaque sur le sommet, sans avoir plus de succès que les Français. Une nouvelle attaque allemande le 12 juillet 1915 n'eut pas plus de réussite. Le début des batailles du Linge et du Reichsackerkopf, le 20 juillet 1915, ramena un peu de calme au Hilsenfirst. Un nouveau bombardement allemand débuta à 5 h le 24 août 1915 sur le sommet du Hilsenfirst tandis qu'ils attaquèrent sans succès à l'aide de lance-flammes les positions françaises à la clairière de Maettle.

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Vestiges d'un blockhaus allemand sur le versant nord

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Entrée d'un abri allemand

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Dans cet abri

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La galerie est entièrement boisée

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Mais elle est en cours d'effondrement

Après son inspection du 10 septembre 1915, le général Maud'huy conclut que le Hilsenfirst était une position clé qu'il ne fallait pas perdre. Entre le 17 et le 27 septembre 1915, les Allemands harcelèrent quotidiennement les positions françaises de la montagne. Le 15 octobre 1915 eut lieu une nouvelle inspection des positions françaises par un officier supérieur de l'état-major général. Il autorisa l'exécution des travaux prévue par le général Maud'huy pour l'installation de batteries d'artilleries lourdes afin de défendre la crête du Hilsenfirst. En décembre 1915, quarante canons de 155, 220 et 240 avec 4700 obus étaient en batterie autour du Hilsenfirst. Du 2 novembre au 6 décembre 1915, les tempêtes de neige réduisirent considérablement les activités des deux belligérants. Du 14 au 18 décembre 1915, les duels d'artilleries quotidiens reprirent avant d'être interrompus par une nouvelle tempête de neige qui dura jusqu'au 25 décembre 1915. Le 28 décembre 1915 entre 14 h et 16 h 20 de nombreux combats de tranchée eurent lieu sur les flancs du Hilsenfirst. Ces combats furent ponctués tous les quarts d'heure par des duels d'artillerie. Ceux-ci se poursuivirent jusqu'au 31 décembre 1915 à minuit. À partir de là, le front se figea. Les français tenaient le sommet et les flancs sud et ouest et les Allemands occupaient les flancs nord et est.

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Entrée d'une autre galerie souterraine

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Vue interne de cette galerie

À partir de l'hiver 1916, le ravitaillement des lignes françaises à l'Hilsenfirst comme dans d'autres secteurs dans les Vosges fut réalisé par une "Section d'Équipage canin de l'Alaska". Cette section était composée de 50 hommes et de 205 chiens de traineaux en provenance de l'Alaska. Les Allemands disposaient de lignes de téléphérique permettant de ravitailler les sommets depuis les vallées. De janvier 1916 à l'armistice, le Hilsenfirst fut un front secondaire. L'attention des états-majors s'était portée sur d'autres lieux de batailles. Le quotidien des soldats fut cependant ponctué par des échanges de tirs, des duels d'artillerie (presque quotidien) et par des "coups de main" destinés à faire des prisonniers (obtention d'informations) ou à détruire un poste de mitrailleuse menaçante ou d'abris afin de rendre la vie difficile à l'ennemi. Un de ces "coups de main" fut organisé le 24 novembre 1916 par le 348e RI. Il fut réalisé par deux patrouilles. La première se composait d'un sous-officier et de treize hommes et la deuxième d'un sous-officier et de onze hommes. Il débuta à 5 h 35 par un pilonnage d'artillerie. À 5 h 45 l'artillerie lourde prit pour cible un poste de mitrailleuse. À 6 h les deux patrouilles sortirent des tranchées françaises, sautèrent dans la première ligne allemande et fouillèrent deux abris. Ils tuèrent un Allemand et firent quinze prisonniers du Sächsische Uhlanen Regiment 5 qu'ils ramenèrent à 6 h 25 dans les lignes françaises. À 6 h 40 le pilonnage de l'artillerie lourde reprit pendant un quart d'heure. À la même période, les Allemands exécutèrent un coup de main similaire auquel participa Erwin Rommel, futur maréchal du IIIe Reich.

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Abri en 1re ligne sur le versant nord

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Abri français sur le versant nord-ouest

Un autre coup de main français fut exécuté le 6 décembre 1916 à 5 h 35. Après un pilonnage d'artillerie encerclant une tranchée allemande, quatre patrouilles constituées chacune d'un sous-officier et de douze soldats ramenèrent dans les lignes françaises 192 prisonniers. À partir de l'été 1918, les troupes américaines virent seconder les troupes françaises dans les Vosges. Parmi les Américains ayant combattu au Hilsenfirst figurait un certain Harry Truman, le président américain qui autorisa l'emploi de la bombe atomique contre le Japon. La 35e DIUS exécuta le 6 juillet 1918 une attaque des premières lignes allemandes au Hilsenfirst en vue de détruire les abris. L'attaque débuta à 7 h 45 après 45 minutes de pilonnage de l'artillerie. Les Américains eurent quatre tués et dix-huit blessés. Vingt-cinq Allemands furent tués, sept furent faits prisonniers et la plupart des abris en première ligne furent détruits à l'explosif.

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Le cimetière français de la clairière de Maettle

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Les vestiges des lignes françaises disparaissent petit à petit sous la végétation. Il est cependant assez facile de reconnaitre les tracés des anciennes tranchées et les nombreux trous d'obus qui parsèment la lande au sommet du Hilsenfirst. Celui-ci fait actuellement partie, avec le Langenfeldkopf, d'une zone protégée où la présence de l'homme n'est pas souhaitée (et même interdite à certaines périodes). Aucun sentier ne parcourt ces sommets. Les vestiges de tranchées sont plus visibles sous la forêt recouvrant les flancs ouest et nord du Hilsenfirst. Les sentiers y sont également très rares sauf pour accéder au monument Sidi-Brahim qui bénéficie d'un fléchage du Club Vosgien au départ de Landersen. Le départ peut également se faire depuis la ferme de la Lechterwand. Pour y accéder, prendre à Sondernach la direction du Petit Ballon. Après Landersen, laisser la voiture au niveau du 2e virage en épingle à cheveux et suivre à pied le chemin partant vers l'ouest. Après la ferme de la Lechterwand, ce chemin va croiser le sentier menant au monument de Sidi-Brahim. Le sentier donne accès au-dessus du monument à la lande où il se perd sous les hautes herbes. Les bois au-dessus de la ferme de la Lechterwand cachent les vestiges d'au moins trois minenwerfer allemands (coordonnées GPS du MW1 : 47 N 58' 07" et 7 E 05' 03", MW2 : 47 N 58' 08" et 7 E 04' 59") et d'anciennes galeries souterraines réalisées par les Allemands (coordonnées GPS : 47 N 58' 14" et 7 E 04' 55" ou 47 N 58' 07" et 7 E 05' 00"). Aucun sentier ne mène à ces vestiges situés dans une pente extrêmement raide. Les galeries souterraines sont toutes en cours d'effondrement et donc très dangereuses. Le site est également truffé d'engins explosifs non explosés, mais toujours actifs. Pour y accéder, prendre après la ferme de la Lechterwand, le chemin qui part à gauche dans le virage. Il grimpe le long du versant pour se perdre dans les vestiges des tranchées. Les vestiges des abris français sont quasiment inexistants. S'il existe l'un ou l'autre poste d'observation ou de mitrailleuse bétonné, la majorité des abris n'a pas résisté au temps ni aux opérations de comblement des tranchées effectuées dans les années après guerre. Il existe un vestige au-dessus de la ferme de la Lechterwand dans la lande (coordonnées GPS : 47 N 58' 06" et 7 E 05' 01"). Le chemin passant devant la ferme de la Lechterwand redescend ensuite vers Landersen. Le long de ce chemin subsistent également des abris français et, sur un pan rocheux dominant le ravin du Wustenrutz, la stèle du chasseur Fianson, mitrailleur du 6e BTCA, tué à cet endroit le 2 mai 1916.

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Le monument du chasseur Fianson

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Entrée d'une galerie française sur le versant nord-ouest

Les vestiges allemands du Petit Ballon sont plus facilement accessibles. Un grand blockhaus parfaitement visible domine le parking du Petit Ballon. Sur le versant est du Petit Ballon est également visible la station intermédiaire du téléphérique qui reliait Wassebourg au Petit Ballon. Depuis le parking du Petit Ballon, prendre la route descendant à Wasserbourg pour vous arrêter au prochain parking. De là, suivre le chemin vers la ferme auberge du Buchwald. Après la ferme auberge, suivre le sentier qui remonte en direction du Strohberg (balisage rond rouge). Les vestiges sont à une centaine de mètres.

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Blockhaus allemand au Petit Ballon

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L'autre face de ce blockhaus

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La station intermédiaire du téléphérique allemand du Petit Ballon

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Les vestiges de la station

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Vestige d'abri près de la station de téléphérique

En faisant le tour du Petit Ballon par Kahlerwasen, on peut accéder aux dépôts de vivres et de munitions que les Allemands ont creusés dans les rochers du flanc est du Petit Ballon. Du parking du Petit Ballon, suivre le chemin en direction du Strohberg et du col du Boenlesgrab, puis le sentier partant à droite qui monte vers le sommet (balisage croix rouge). Sur la lande couvrant le sommet du Petit Ballon, le cheminement des tranchées reste bien visible.

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Entrée du dépôt de munitions allemand au Petit Ballon

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Une autre entrée de ce dépôt

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Dans le dépôt

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Salle de stockage

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Une des entrées du dépôt

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Galerie à l'arrière du dépôt

Ces photographies ont été réalisées en octobre 2015 et en janvier 2016.

 

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Cette page a été mise en ligne le 12 mars 2016

Cette page a été mise à jour le 12 mars 2016