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La bataille du Reichsackerkopf

Le Reichsackerkopf domine la haute vallée de Munster. Il la sépare en deux avec au nord la vallée de la petite Fecht (Soultzeren et la route vers le col de la Schlucht) et au sud la vallée de la grande Fecht (Metzeral et Mittlach). Il permet une vue directe sur Munster et la vallée vers Colmar. Les Français et les Allemands se le disputeront, au cours de terribles combats, durant la 1re moitié de 1915.

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Vestiges de tranchée au Altmattkopf

Au début de la 1re Guerre mondiale les deux camps occupèrent les sommets des Vosges du sud, que de façon très espacée en multipliant les patrouilles. Début 1915, les Français envisagèrent une offensive d'envergure en direction de Colmar. Ils seront devancés par les Allemands qui, le 12 février 1915, débutèrent leur progression dans la haute vallée de la Fecht et occupèrent Metzeral. Ils engagèrent le combat avec les troupes françaises le 19 février 1915. Leur offensive portait sur la haute vallée, le Barrenkopf et le Reichsackerkopf. Ils se rendirent maitres du Reichsackerkopf, du col du Sattel et de l'Altmattkopf. Du côté français, l'artillerie de la 2e Brigade fut à court de munitions dès 10h du matin et ne pourra être ravitaillée que la nuit suivante. La contre-attaque du 12e bataillon de chasseurs alpins (BCA) échoua au Reichsackerkopf. Le 21 février 1915, les troupes françaises reprirent le Reichsackerkopf aux Allemands, mais le reperdirent dans la soirée. Ces combats prirent fin le 24 février 1915. Les troupes du 4e Regiment de Landwehr Bavarois étaient épuisées et avaient subi des pertes considérables. Les pertes de la 2e Brigade de chasseurs français se chiffrèrent à 313 morts, 897 blessés et 342 disparus. En 1914, une brigade comprenait 135 officiers et 6500 hommes.

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Observatoire bétonné (P2)

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Abris en tôle métro (P19)

Fin février 1915, le général Dubail ordonna à la 47e division d'infanterie (DI) de reprendre le Reichsackerkopf. Le 1er mars 1915, les Allemands pénétrèrent dans Soultzeren, mais furent rejetés par les Français le même jour. L'attaque française débuta le 6 mars 1915. La 2e Brigade avait pour objectif Stosswihr et la 4e Brigade devait s'emparer du Reichsackerkopf. Le 23e BCA attaqua à 11h et enleva le Petit et le grand Reichsackerkopf. Il repoussa avec l'aide du 6e BCA une contre-attaque allemande. Durant cette action, le chef de bataillon Fabry (ministre de la Guerre de 1934 à 1936) sera grièvement blessé et devra être amputé d'une jambe. Pendant ce temps, le 11e BCA échoua dans sa tentative de s'emparer de Stosswihr. Le 7 mars 1915, la 2e Brigade était bloquée par les Allemands. Ces pertes de ce jour furent de 102 morts, 278 blessés et 142 disparus.

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Entrée de l'abri du minenwerfer allemand (P3)

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Le puits de tir du minenwerfer

Le 19 mars 1915, la 47e DI repartit à l'attaque de Stosswihr depuis le Reichsackerkopf, mais ne parvint pas à remplir son objectif. L'attaque allemande du 20 mars 1915 leur permettra de se rendre maitre du Petit et du Grand Reichsackerkopf jusqu'au col du Sattel. Les contre-attaques de la 4e Brigade du 21 et du 23 mars 1915 échouèrent à reprendre le Reichsackerkopf.

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Abri en tôle métro (P4)

Le 17 avril 1915, les Français lancèrent une nouvelle opération. La 66e DI s'empara du Schnepfenried et la 47e DI progressa vers le Sillackerwasen. Elle se trouva bloquée au Burgkopfle, au nord de Mittlach, par les mitrailleuses allemandes. Durant la nuit, les Allemands se replièrent et le Burgkopfle fut occupé le 18 sans combat. Le 19 avril 1915, la 47e DI occupa la vallée de la Wormsa (à l'ouest de Mittlach) et la 66e DI avança vers Metzeral. Les Allemands leur opposèrent une forte résistance au Sillackerwasen. Le 20 avril 1915, les Allemands évacuèrent Mittlach devant le risque d'encerclement. L'avance française resta cependant bloquée jusqu'au 28 avril 1915. Ce jour, après 3 jours de tempête de neige, la 47e DI occupa le Sillackerwasen. L'échec subit par les 47e et 66e DI à l'Anlasswasen, au sud-ouest de Metzeral, décida l'état-major à programmer une nouvelle action pour le 15 juin 1915. Le général Maud'huy décida d'une attaque sur le Linge pour s'emparer ensuite de Munster.

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Bunker allemand (P5)

Le 15 juin 1915, la 47e DI s'empara du Braunkopf, mais la 66e DI se heurta à une vive résistance au Hilsenfirst. À cet endroit, la 6e compagnie (Cie) du 7e BCA, commandé par le capitaine Monhés, fut encerclée. Ils résistèrent durant 3 jours avant d'être dégagés. Après de durs combats, la brigade Tabouis s'empara du sommet du Hilsenfirst le 17 juin 1915. Le 18 juin 1915, la 66e DI progressa vers le nord en direction de Sondernach et s'empara du hameau de Landersen. Le 19 juin 1915, il poursuivit son attaque vers Metzeral. La 4e Brigade du colonel Lacapelle atteignit la lisière nord de Metzeral, le 20 juin 1915. Les Français n'occupèrent le village que le soir du 22 juin 1915 après l'avoir conquis maison par maison. Le 27 juin 1915, la 66e DI s'empara de Sondernach et fut maitre des hauteurs de Metzeral. Les pertes françaises furent de 165 officiers et 6502 hommes tués, blessés ou disparus. Les pertes allemandes furent équivalentes.

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Le mur de protection des positions française (P7)

Le 5 juillet 1915, le général Maud'huy prépara une grande offensive pour le 8 juillet 1915. Elle était prévue en trois phases. Durant la 1ere phase, la 129e DI devait s'attaquer au Linge, au Barrenkopf et au Kuhberg, tandis que la 47e DI attaquerait le Reichsackerkopf. Durant la 2e phase, la 129e DI, renforcé de la 66e DI, attaquerait au nord de Hohrod. Durant la 3e phase, la 129e DI devait s'emparer du Frauenackerkopf et la 66e DI devait s'emparer du Reichsackerkopf. L'offensive sera reportée au 12, puis au 18 et finalement au 20 juillet 1915. Ce jour, le général Nollet lança la 129e DI à l'attaque du Linge où ces hommes furent cloués au sol par les mitrailleuses allemandes (voir le récit sur la page "Le Linge, Tombeau des Chasseurs"). La 4e Brigade du colonel Lacapelle s'attaqua au Reichsackerkopf, le 6e et le 24e BCA en tête. Après une préparation d'artillerie de 8h à 12h, l'attaque des fantassins débuta à 12h45. Les compagnies de tête furent vite bloquées par les mitrailleuses. Une nouvelle préparation d'artillerie précéda une nouvelle attaque à 15h. La compagnie de tête du 24e BCA s'empara d'une tranchée allemande au grand Reichsackerkopf et fit 50 prisonniers. Le 6e BCA fit de même au petit Reichsackerkopf. Une contre-attaque allemande provoqua des corps à corps de 16h à 20h. Le soir, le général Pouydraguin ordonna une nouvelle attaque pour le lendemain. Le colonel Lacapelle lui fit alors savoir que le 6e et le 24e BCA avaient subi de trop lourdes pertes pour reprendre l'attaque. Le 21 juillet 1915 de 4h à 12h, le 6e BCA repoussa six contre-attaques allemandes. Vers 13h, ce fut au tour du 24e BCA d'en repousser deux. En deux jours, la 4e Brigade avait perdu 72 officiers et 986 hommes. Le général Maud'huy décida alors d'abandonner le Reichsackerkopf aux Allemands pour se concentrer sur le Linge. Le front du Reichsackerkopf s'apaisa pour le reste de la guerre.

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Poste d'observation (P14)

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L'entrée du bunker allemand (P5)

Les vestiges de ce front des Vosges se visitent à partir du col du Sattel. De cet endroit des sentiers balisés permettent de faire le tour du Reichsackerkopf et des environs. Au col du Sattel ont été érigés deux monuments. Le 1er commémore la mémoire du sous-lieutenant Jean de Guardia du 51e BCA tombé à cet endroit, à 20 ans, lors de l'assaut du 21 février 1915. Connaissant le secteur, il s'était porté volontaire pour guider les compagnies partant à l'assaut du grand Reichsackerkopf. Le 2e monument a été érigé à la mémoire des chasseurs des 47e, 64e, 67e et 68e bataillons de chasseurs à pied (BCP) tombé lors des combats de février 1915. Les inscriptions, en laiton, ornant ce monument ont été dérobées par des personnes peu respectueuses ou totalement ignares. À ces bataillons commémorés par le monument, peuvent être rajoutés les hommes des 6e, 11e, 14e, 23e, 24e, 27e, 51e, 63e, 67e, 106e, 115e, 120e et 121e BCA ou BCP ayant également combattu sur les flancs du Reichsackerkopf.

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Le monument du Sous-lieutenant Jean de Guardia

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Le monument à la mémoire des chasseurs

Le sentier grimpe tout droit vers le sommet du petit Reichsackerkopf où se trouve une croix. Elle marque l'emplacement où furent retrouvé, en 2004, les restes du soldat Jean Giovanni du 6e BCA, tombé, à cet endroit, devant la 1re ligne allemande, le 20 juillet 1915.

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L'emplacement où furent retrouvés les restes du soldat Jean Giovanni

Nous empruntons le chemin/sentier qui descend le long du flanc de la montagne sur la droite pour retrouver un abri circulaire en béton (marqué P2 par le balisage). Il s'agit d'un avant poste allemand construit probablement après 1915 au niveau de l'amorce descendante de la 1ere ligne allemande vers le village de Muhlbach.

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L'observatoire bétonné allemand (P2)

Le sentier part ensuite vers la gauche en traversant les 1re lignes allemandes. Il nous mène vers le bunker bétonné d'un minenwerfer (P3) retrouvé intact. L'intérieur peut être visité, mais attention à la tête, car les chambres sont basses de plafonds. Il a été construit par la 22e Cie de Pionniers bavarois comme en témoigne l'inscription sur la colonne de soutien du plafond de la chambre de repos. Sur la droite, un escalier donne accès à la chambre de tir où était installé le mortier lourd. Il s'agissait certainement d'un Ladungswerfer ERHARDT de 245 mm dont l'angle de tir était fixé sur le col du Sattel d'où provenaient les troupes françaises.

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Le local du minenwerfer (P3)

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La chambre de tir

De cet endroit, le sentier remonte vers le sommet pour rejoindre un chemin que nous suivons vers la droite. Nous y rencontrons des entrées de galeries (toutes effondrés). L'une d'elles a été dégagée (P4) et mise en valeur. Durant la guerre, tout un réseau de galeries truffait la montagne. Plusieurs de ces galeries communiquaient entre elles permettant aux troupes allemandes de relier les différentes tranchées hors de vue et surtout à l'abri des balles des Français.

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Entrée d'une galerie (P4)

Le chemin mène au col entre le petit et le grand Reichsackerkopf où sont visibles deux bunkers allemands (P5). Ces bunkers étaient armés de mitrailleuses permettant d'effectuer des tirs de barrage empêchant la progression des troupes françaises vers le grand Reichsackerkopf. À proximité se trouve une croix (P6) marquant l'emplacement où fut retrouvé, en 1971, le caporal Félix Bouchet du 62e BCA. Lors de l'attaque du 19 mars 1915, il fut blessé aux jambes. Ces camarades l'ont mis à l'abri dans un trou d'obus en vue de son évacuation lors de leurs retours. Ils ne le retrouvèrent pas lors de leurs replis. Le caporal ayant probablement été tué et enseveli par un des nombreux obus tombés, ce jour, sur ce secteur. Son corps fut retrouvé, mais de nombreux autres sont toujours ensevelis sous la forêt qui recouvre aujourd'hui le Reichsackerkopf.

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Bunker allemand (P5)

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L'emplacement où fut retrouvé, en 1971, le caporal Félix Bouchet

De ce col, vous pouvez rejoindre le col du Sattel en prenant le chemin à gauche ou, comme nous, poursuivre la visite en suivant le chemin. Sur la droite, légèrement en contrebas du chemin, se trouve un petit blockhaus (P16). Il est placé face au petit Reichsackerkopf et au col du Sattel.

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Le blockhaus P16

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La chambre de ce blockhaus

En poursuivant sur le chemin, nous aboutissons à des vestiges de portes et de fenêtres. Il s'agit des entrées d'abris souterrains servant de poste de commandement aux unités allemandes du Reichsackerkopf. Ils sont placés sur le flanc sud-est, idéalement à l'abri des regards et des tirs français.

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Les vestiges du poste de commandement allemand

Juste après se trouve un embranchement de chemin. Il faut, ici, quitter le chemin et emprunter le sentier prolongeant presque tout droit le chemin d'où nous arrivons (balisage rectangle rouge/blanc/rouge). Ce sentier traverse la montagne pour rejoindre la face nord. Il débouche sur un blockhaus (P14) à deux niveaux dont l'embrasure de tir a fait l'objet d'une certaine recherche architecturale.

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Le blockhaus à 2 niveaux (P14)

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La chambre au sous-sol

Nous empruntons ensuite le chemin partant sur la gauche (vers le nord-ouest). Un petit sentier sur la gauche grimpe vers le blockhaus (P13) "Schilling Heim". Son nom est probablement le patronyme d'un officier ayant occupé les lieux. Sa façade a été décorée afin de ressembler à un assemblage de parpaings.

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Le "Schilling Heim"

Nous reprenons le chemin pour aboutir à un gros blockhaus (P12) qui fut épargné par le dynamitage des abris effectués après la guerre. Il était occupé par les officiers et les spécialistes des réseaux électriques et téléphoniques allemands. La plupart des abris et tranchées allemandes bénéficiaient, vers la fin de la guerre, de l'éclairage électrique. Le blockhaus a également dû servir d'habitation à une famille des environs après la guerre en attendant la reconstruction des villages.

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Le blockhaus P12

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L'intérieur de ce blockhaus

Nous poursuivons sur le chemin. Un peu plus loin se trouve, sur la droite, une dalle en béton (P11). Il s'agit du toit d'une des stations d'arrivée d'un téléphérique acheminant le matériel et le ravitaillement depuis la vallée. L'accès à l'intérieur est assez difficile vu la forte déclivité de la pente.

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La station d'arrivée du téléphérique (P11)

Après le virage vers la gauche se situe, sur le côté gauche, au-dessus du chemin un poste de mitrailleuse bétonné (P10). Il s'agit d'un blockhaus de la 2e ligne allemande. Celle-ci était prévue en cas de rupture de la 1re ligne.

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Poste de mitrailleuse (P10)

Le long du chemin se trouve ensuite un autre blockhaus (P9). Celui-ci a été dégagé lors de la construction du chemin. À l'origine, il était totalement enfoui sous terre, comme tous les autres, pour le protéger des tirs de l'artillerie française. Ces différents blockhaus ont été construits entre 1916 et 1918 lorsque le front était "plus calme".

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Le blockhaus P9

Un peu plus loin est érigée une croix en granit (P8). Elle a été érigée par la famille de l'aspirant Georges Crozier du 63e BCA qui fut tué à cet endroit à l'âge de 21 ans lors de l'attaque du 23 mars 1915.

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La croix de l'aspirant Georges Crozier

Nous voici revenus au col du Sattel. Avant de le rejoindre, il faut emprunter le chemin à gauche. À peu de distance se trouvent, au-dessus du chemin sur la droite, les restes d'un parapet de tir en pierre sèche. Il s'agit des derniers vestiges restant des aménagements français sur les pentes du Reichsackerkopf.

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Le mur de protection des positions françaises (P7)

Depuis le col du Sattel, nous empruntons en voiture le chemin forestier en direction du Gaschney. Peu après la colonie de vacances, part, sur la gauche du chemin, le sentier menant à la stèle (P17) du caporal Willie Morgan. La famille a reçu, après guerre, l'autorisation exceptionnelle d'ériger, à l'endroit où est mort leur fils, une stèle mortuaire. Le caporal Morgan du 6e BCA a été tué par un obus, le 20 mars 1915, à l'âge de 21 ans. Le long du sentier se devinent encore les emplacements des abris souterrains et des tranchées françaises.

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La stèle du caporal Willie Morgan

Nous reprenons le chemin jusqu'à l'emplacement du cimetière Germania qui est, contrairement à ce que laisserait penser le nom, le 1er lieu de sépulture de plusieurs centaines de soldats français et américains. Les corps furent transférés en 1930 vers les nécropoles nationales du Chêne Millet et du Wettstein. Seules les stèles en pierre furent conservées sur place.

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Le cimetière Germania (P18)

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Le cimetière était dépendant d'un hôpital de campagne. En suivant le chemin, nous aboutissons à une fourche où nous laissons la voiture pour rejoindre par le chemin de droite les vestiges de cet hôpital (P18). Une imposante plateforme fut aménagée à flanc de montagne. Cette plateforme donnait accès aux huit salles d'opération souterraines construites avec des tôles "métro" le long de la façade de 45 m de longueur. Cet hôpital n'a été retrouvé et identifié qu'en 2005. Selon les archives de l'hôpital militaire du Val de Grace à Paris, cet hôpital était le modèle des hôpitaux de campagne à installer sur le front à partir de 1916. Il recevait donc la visite des médecins-majors de toute l'armée française. Il était situé au cœur de l'un des plus importants camps français de ce secteur du front, le camp Nicolas, du nom du commandant du 24e BCA tué au Reichsackerkopf le 21 juillet 1915. L'hôpital échappa de peu à la destruction le 1er novembre 1918. Ce jour, un obus allemand pulvérisa la baraque en bois érigée sur la plateforme.

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La façade de l'hôpital (P19)

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L'entrée d'une des chambres

Nous reprenons la voiture et prenons le chemin de gauche vers le Gaschney. Nous croisons, sur notre gauche, un des rares blockhaus français du secteur. Il a servi, entre 1915 et 1918, d'abris à plusieurs généraux français, dont le général Pouydraguin, commandant la 47e DI lors de ces opérations au Reichsackerkopf.

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L'abri des généraux français

Avant d'arriver à la station de ski du Gaschney, nous passons devant le monument, sur la droite, érigée par la ville de Nice en hommage aux nombreux enfants de la région niçoise tombée lors des attaques du Reichsackerkopf. Le monument a été érigé au-dessus de la place d'armes où avaient lieu les cérémonies de remise de décorations ou les revues de troupes effectuées dans le secteur.

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Le monument de la ville de Nice

Depuis la station de ski du Gaschney, nous empruntons la route menant dans la vallée. Dès la fin des constructions, nous bifurquons à droite pour emprunter le chemin forestier menant au Sillacker. À la 1re fourche, nous prenons le chemin à gauche, puis celui de droite à la fourche suivante. Ce chemin nous mène à l'emplacement de l'ancien cimetière du Sillacker. Jusqu'aux années 1950 reposaient, à cet endroit, 25 soldats français. Leurs restes ont été transférés à la nécropole du Chêne Millet. Il ne reste sur place que la tombe du capitaine Mounier, officier du 23e BCA, tombé le 15 juin 1915 à l'âge de 41 ans.

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La tombe du capitaine Mounier au Sillacker

Nous poursuivons sur le chemin, prenons la 1re à droite pour revenir au Gaschney et prenons la route vers la vallée. Au bout de 2 km, un chemin, à gauche, mène au chalet Wibelskirchen. Nous nous engageons sur le chemin et prenons la 2e à droite jusqu'à l'embranchement d'un chemin privé. Nous voici en face de l'Altmattkopf. Un sentier, empruntant l'ancienne tranchée, permet d'en faire le tour et de monter au poste d'observation aménagé par les Français au sein d'un amas rocheux.

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Les vestiges de l'observatoire français à l'Altmattkopf

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La vue sur la vallée depuis cette position

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Les vestiges d'un autre observatoire français à l'Altmattkopf

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Vestiges de tranchée au sommet de l'Altmattkopf

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Le monument commémoratif au sommet de l'Altmattkopf

Le monument érigé au sommet de l'Altmattkopf a été inauguré le 20 mars 2015. Le panneau explicatif porte l'inscription "Monument dédiée à la mémoire des victimes civiles et militaires de la bataille de Metzeral (15-22 juin 1915). Les deux piliers vers la vallée symbolisent les deux armées en présence. Le 3e représente les habitants. Les lames en inox évoquent la réconciliation et la construction européenne dans un élan commun".

Notre périple se poursuit par la descente vers Muhlbach où nous prenons la direction de Metzeral puis de Mittlach pour nous rendre à la nécropole nationale du Chêne-Millet (attention, il n'y a aucune indication, la nécropole se trouve à gauche de la route). La nécropole est la dernière demeure de 2632 soldats. Son nom provient du peintre Jean François Millet (1814-1875) qui séjourna en 1868 chez Frédéric Hartmann, magnat du textile et maire de Munster. Il fit, durant son séjour, des croquis du groupe de chênes situé à l'emplacement de la nécropole.

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La nécropole du Chêne-Millet

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Nous poursuivons vers Mitlach et empruntons la route en direction du camping. Au bout de quelques centaines de mètres se trouvent, sur la gauche de la route (bien cachée par des tas de bois de chauffage), les restes du four de Knochenoffen. Ce four crématoire, construit en 1915, était utilisé par les bouchers de la garnison française pour incinérer les restes des carcasses des animaux débitées pour nourrir la troupe.

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Le Knochenoffen

Nous terminons notre périple en revenant sur Munster en nous rendant à Breitenbach au cimetière allemand de l'Ilienkopf. Ce cimetière regroupe les sépultures de 3529 soldats tombés durant la 1re Guerre mondiale et 173 soldats de la 2e Guerre mondiale.

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La nécropole allemande de l'Ilienkopf

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Ces photographies ont été réalisées en juillet 2013.

 

Y ACCÉDER:

Le circuit de visite des combats du Reichsackerkopf débute au col du Sattel. Depuis Munster, prendre la D10 vers Muhlbach puis la D310 vers le Gaschney. La route forestière pour le col du Sattel part à droite dans un virage en épingle à cheveux de la montée.

Du col partent deux circuits circulaires balisés. Nous les empruntons dans le descriptif ci-dessus. Pour les autres lieux de visite, se reporter au descriptif des vestiges ci-dessus.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 22 septembre 2013

Cette page a été mise à jour le 4 février 2015