Suivez les Lieux-Insolites en France sur INSTAGRAM logo instagram

Le château d'Epinal

Les vestiges du château d'Épinal sont au sein d'un grand parc paysagé constituant une enclave verte dans la ville. Il surplombe la vieille ville et sa basilique et est un lieu de promenade apprécié par les citadins.

chateau 3
Côté sud du château

Le premier château fut érigé par Thierry 1er de Hamelant, évêque de Metz (965-984) et cousin de l'empereur Otton 1er. Ce château, constitué d'une tour, la tour des Vouès, était construit sur une épine gréseuse à Spinal pour surveiller la Moselle et les vallons d'Ambrail et de Saint-Michel. Au XIIIe siècle, Conrad Le Scharfeneck, évêque de Metz de 1213 à 1224, puis Jacques de Lorraine, évêque de Metz de 1239 à 1260, construisirent un nouveau château. Il était constitué d'un châtelet (écurie et échoppes d'artisans), d'un fossé sec du côté occidental, d'un château et d'un fossé oriental. La ville fut fortifiée par une puissante muraille montant jusqu'au château.

chateau 6
Côté sud du château

chateau 9
Côté sud-est du château

chateau 4
Accès du château au sud-ouest

chateau 5
Vestiges de tour au sud-ouest de l'enceinte

Le tremblement de terre de Bâle en 1356 provoqua d'importantes fissures dans le donjon. En 1465, le roi de France, Louis IX, céda la ville au maréchal de Bourgogne, Thiebaut de Neufchâtel. Comme les Spinaliens refusèrent cela, le maréchal mit le siège à la ville. La bataille d'artillerie qui dura d'avril à juillet provoqua d'importants dégâts à la ville et au château. Celui-ci fut alors, entre 1465 et 1500, adapté à la nouvelle artillerie. L'évêque de Metz s'allia avec la Bourgogne en 1473 afin de récupérer la ville. Charles le Téméraire, en guerre avec la Bourgogne, attaqua la ville et en prit possession en 1475. La salle neuve fut construite dans l'angle de la courtine sud-ouest en 1481 et, en 1495, fut démoli le logis seigneurial.

chateau 14
Vestiges de la tour au sud-est

chateau 15

En 1512 et 1513 furent construits des défenses percées de canonnières et un nouvel accès derrière le château constitué d'un grand pont couvert en bois. Cet accès fut muni d'un pont-levis en 1515. En 1519/1520, trois piliers en pierres furent érigés pour soutenir le pont en bois et la tour de Lespinoux fut reconstruite. Une rampe pour accéder à la plateforme de la courtine ouest fut érigée en 1524. Le duc Antoine de Lorraine fit, en 1533, surélever le toit du donjon et y construire le petit beffroi. Ce toit fut couvert par 5000 tuiles plombées en trois couleurs. Un inventaire, réalisé en 1601, estimant l'ensemble des bâtiments en mauvais état préconisa d'importants travaux pour remplacer toutes les charpentes et couvertures. Le pont couvert fut réfectionné en 1629 et en 1631 fut construit dans l'angle de la courtine nord et du donjon, un bâtiment comprenant un four, un fournil et un corps de garde. Le donjon fut alors signalé comme ruiné.

chateau 16

chateau 20
Cour haute au nord-est

chateau 11
Vestiges dans la cour du donjon

chateau 13
Une des tours d'escaliers près du donjon

La ville fut occupée par le maréchal français Caumont-la-Force en 1633. Il installa une garnison française dans le château. La ville fut reprise par le duc de Lorraine, Charles IV, en 1635. Contraint à se retirer de la ville, le duc la reprit par ruse en 1637. De puissantes levées de terre, des demi-lunes et des redents furent alors érigées pour protéger les murailles des tirs d'artillerie. Reniant le traité de paix qu'il avait signé à Paris, le duc de Lorraine mit la ville et le château en état de défense en 1641. Il remplaça le toit du donjon par une plateforme accueillant des canons. Le 23 aout 1641, après une furieuse canonnade, la ville capitula devant les troupes françaises du maréchal François de Hallier. Le château, défendu par le baron d'Husbache, tint jusqu'au 28 aout où une brèche dans la courtine nord permit l'assaut. Les Français commandés par le maréchal de la Ferté remirent le siège à la ville en 1649. La vigoureuse défense des colonels lorrains fit douter les Français qui se retirèrent. Une nouvelle occupation de la ville par les Français eut lieu à partir de 1653. Cette occupation prit fin en février 1661 par le traité de Vincennes.

plan

Lorsque le 19 septembre 1670 les Français s'emparèrent de Nancy, le duc de Lorraine, Charles IV, se retira à Épinal. Après un siège de 18 jours, le maréchal français de Créquy s'empara de la ville. Pour servir d'exemple, la ville d'Épinal fut alors condamnée à payer 30 000 francs barrois et à détruire à ces frais les fortifications et le château. Les fortifications de la ville avaient alors dix-huit tours, sept tours de porte et deux portes. Le château avait 14 tours et 1700 m de murailles.

chateau 23
Mur nord du donjon

chateau 25
Les contreforts du donjon

chateau 32
Mur au sud-est

chateau 33
Mur au sud-est

En 1724, le duc de Lorraine, Léopold, autorisa la ville à prélever des pierres sur les décombres du château. En 1747, les murs du château étaient encore hauts de 10 m et épais de 1 à 2 m. Le château se composait alors d'une succession en longueur de trois enceintes flanquée de tours. Il était ouvert sur le front de gorge, vide et sans toit ni pièces fermée. Les ruines furent vendues en 1791 comme bien national à l'ancien maire. Christophe Doublat, trésorier-payeur général des Vosges, député et président du conseil général, racheta en 1804 les ruines du château puis l'ensemble du site en 1827. Il fit transformer l'ensemble en jardin paysagé préromantique avec serres, pavillon d'accueil, glacière, fabriques et une laiterie. Pour y accéder, il fit ériger, dans la cour de son immeuble, par l'architecte Henri Joseph Hogard, une tour d'escalier (80 marches) en forme de pagode chinoise (la tour chinoise).

maison chinoise 2
La maison chinoise

maison chinoise 4
La maison chinoise

Devenu banquier, Christophe Doublat se suicida en 1840 après avoir fait faillite. La propriété fut rachetée en 1844 par Paul Brocart, ancien capitaine d'artillerie. À sa mort en 1857, il en fit don à la ville d'Épinal. Après la mort de madame Brocart en 1890, la ville s'appropria le site et l'ouvrit au public. Au cours du XXe siècle, le site délaissé disparut progressivement sous la végétation. En 1984, le maire de la ville, Philippe Séguin, fit procéder à des fouilles archéologiques. Le classement comme Monument historique intervint en 1992. De 2009 à 2011 fut restaurée la tour chinoise et le parc fut réaménagé de 2011 à 2013.

chateau 31
Les piles du pont

chateau 27
Vestiges de la tour au nord est

chateau 22
Vestiges de la tour au nord-ouest

chateau 24
Mur d'enceinte

Ces photographies ont été réalisées en aout 2022.

 

Y ACCÉDER:

Le parc et le château sont accessibles depuis la tour chinoise, rue d'Ambrail, ou depuis le chemin de la Colombière reliant la rue derrière le château à la rue Saint-Michel.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 18 mars 2023

Cette page a été mise à jour le 18 mars 2023