Le terme borie est une ancienne désignation de domaine agricole ou ferme dans la langue des pays d'oc à l'ouest du Rhône. C'est une désignation tombée en désuétude depuis fort longtemps. Le terme a été repris dans la deuxième moitié du XIXe siècle par les érudits provençaux pour désigner les cabanes en pierre sèche existant dans les campagnes de Provence. Il a été popularisé à partir des années 1960 par les guides touristiques et notamment par le parc naturel régional du Lubéron où, à ce jour, 1610 bories ont été répertoriées.
Ces cabanes sont construites en pierre provenant de l'épierrement des champs alentour. Les petites cabanes ont généralement une forme ronde et les plus grandes ont une assise rectangulaire. Elles sont toutes construites selon la technique de l'encorbellement. Les pierres plates sont posées à plat avec une légère inclinaison vers l'extérieur. Chaque rangée de pierre dépasse légèrement vers l'intérieur par rapport à la précédente. L'épaisseur du mur, le centre de gravité de chaque pierre judicieusement repartie, puis le contrefort du mur opposé, empêche l'effondrement. Dans les constructions rectangulaires, le faitage est constitué de dalles plates.
L'entrée du rucher
L'enclos du rucher
L'intérieur de la borie d'entrée dans le rucher
Ce type de construction peut être très ancien. Des voûtes en encorbellement existent dans le tumulus de Barnenez, en Bretagne, qui fut construit en 4500 av. J.-C.. Certains érudits du XIXe siècle ont fait remonter la construction des bories à la période celto-ligure voir au néolithique. Les bories actuellement visibles datent de la seconde moitié du XVIIIe et du XIXe siècle. Elles ont été construites lors des grands défrichements de la fin de l'ancien Régime et d'après la Révolution. Elles ont servi d'habitats saisonniers, de granges, de bergeries ou d'abris aux bergers et agriculteurs travaillant loin de leur ferme.
Le
mur séparant les deux parties du village
Une
très rare borie double
L'enclos des bories est un parc de quatre hectares situé au dessus du village perché de Bonnieux. Le site abandonné depuis des lustres a été défriché par son propriétaire depuis 2004. Ce défrichage a fait apparaitre une vingtaine de constructions. Le site peut être considéré comme un hameau rural voué au pastoralisme. Un certain nombre de ces bories ont été ensuite patiemment restaurées.
La
maison du village
Une
borie non reconstruite
Les visiteurs peuvent admirer différents types de bories allant de la simple borie circulaire à une intéressante borie double. Un grand enclos rectangulaire dont l'entrée s'effectue au travers d'une borie a été identifié comme étant un rucher. Les niches aménagées dans les murs de l'enclos abritaient les ruches.
Borie de défense avec des fenêtres en forme de créneaux de tir
Borie présentant deux chambres
Dans cette
borie
Le village est organisé sur deux terrasses séparées par un mur imposant. Chaque zone possède une aire de battage des céréales aménagée sur une grande dalle calcaire. Celle du bas sert en plus d'aiguier alimentant, à travers une rigole, une citerne creusé dans le roc. Dans une autre partie du site, l'alimentation en eau était assurée par un puits d'une profondeur de sept mètres. En août 2011, celui-ci était cependant à sec.
Sur la carte IGN au 25000e, le site est désigné comme "Village gaulois". Peut-être que les Celtes (les Gaulois n'ont jamais existé) ont habité ici. Les vestiges retrouvés sur le site ne permettent cependant pas de remonter le temps au-delà du XVe siècle. La plupart des vestiges, notamment des tessons de céramiques, datent du XVIIIe siècle. Par contre, la construction la plus récente du site semble bien être la maison en construction traditionnelle située au centre du village et qui aurait été construite à la fin du XIXe siècle. L'abandon du site date certainement des années 1920 ou au plus tard après la 2e Guerre mondiale lors de l'exode rural.
le
puits
La citerne
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2011.
Y ACCÉDER:
Depuis Bonnieux, prendre la D36 vers Lourmarin. En haut de la côte, suivre le fléchage "Forêt des Cèdres" et "Enclos des Bories". Un chemin forestier mène jusqu'au site.
Il est également possible d'accéder au site à pied depuis le camping de Bonnieux au pied de l'éperon supportant le village, le long de la D194.
Le site est ouvert d'avril à novembre et la visite est payante.
Le village
de Bonnieux
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 10 octobre 2011
Cette page a été mise à jour le 23 février 2015