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Le massif de la Sainte-Baume est une barre rocheuse, constituée de calcaire de l'ère secondaire, abritant, au sein de la falaise nord, une grotte (Baumo en provençal) que choisi Marie-Magdeleine comme résidence pour y finir sa vie. Cette grotte devint un des hauts lieux de la chrétienté attirant nombre de pèlerins, de rois et de papes.
Marie-Magdeleine, nous informe le Nouveau Testament, lava puis essuya les pieds du Christ avec ses cheveux au cours d'un repas. Le Christ la libéra ensuite de sept démons. Convertie à sa doctrine, elle se tint au pied de la croix lors de la crucifixion. Lors de la Pâque, elle reconnut le Christ ressuscité qui lui demanda de l'annoncer à ces apôtres. À cette occasion, elle acquit le titre d'apôtre des apôtres. Persécutée par Hérode, elle fuit Israël avec son frère Lazare (que le Christ ressuscita) et sa sœur Marthe dans un frêle esquif sans voile ni gouvernail et arriva miraculeusement en Provence aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Après avoir évangélisé la Provence, elle se retira à la Sainte-Baume, vers 47 apr. J.-C., où elle vécut durant trente-trois ans, retirée du monde. Selon la légende, elle fut, sept fois par jour, portée par des anges jusqu'au sommet de la falaise pour y entendre les chants du Paradis. Après sa mort, l'évêque Maximin, qui lui avait donné la dernière communion, l'ensevelit au sein de son oratoire situé actuellement dans la basilique de Saint-Maximin.
La statue de Marie-Magdeleine
Le reliquaire de Marie-Magdeleine
Le massif de la Sainte-Baume couvre une superficie de 35 sur15 km occupés principalement par une barre rocheuse de 13,3 km de longueur. Celle-ci présente du côté sud une pente faible, mais du côté nord une falaise presque verticale d'une hauteur maximale de 300 m. Ce massif, constitué de calcaire de l'ère secondaire, est une conséquence du plissement pyrénéen il y a 50 millions d'années. Le massif présente une stratigraphie inversée puisque les couches du crétacé surmontent celles du jurassique. Le point culminant du principal château d'eau de la région est le Joug de l'Aigle avec une altitude de 1148 m. Le massif est parcouru par un important réseau de rivières souterraines dont l'exploration reste encore à faire.
La grotte de la Sainte-Baume est une grotte naturelle qui s'ouvre à flanc de falaise à une altitude de 946 m. Cette grotte était depuis la nuit des temps un lieu de vénération des déesses de la fécondité. Chaque couple de jeunes mariés élevait, sur le chemin grimpant à la grotte, des tas de cailloux correspondant au nombre d'enfants qu'ils souhaitaient. Dans la paroi se trouve, près de la grotte de la Sainte-Baume, la grotte aux œufs dans laquelle se passaient également des rites de fécondité. L'ouverture de cette grotte présente d'ailleurs une certaine ressemblance avec un sexe féminin. La grotte de la Sainte-Baume devint un haut lieu de la chrétienté à partir du Ve siècle. Vers 415, Jean Cassien y fonda un premier prieuré à son retour d'un pèlerinage en Égypte. À la même époque, il fonda également l'abbaye Saint-Victor à Marseille. Le pape Étienne IV visita la grotte en 816. Le pape Jean VIII fit de même en 878.
L'entrée de la Sainte-Baume
En 1070 fut fondé sur les lieux un monastère bénédictin. Le roi René fit un des premiers actes publics en Provence de son règne en venant, en 1254, à la grotte en compagnie de son neveu, le futur roi de France, Louis IX, mieux connu sous le nom de Saint-Louis. En 1279, Charles II d'Anjou, roi de Sicile et comte de Provence, découvrit à Saint-Maximin les reliques de Marie-Magdeleine. En 1295, le pape Boniface VIII authentifia les saintes reliques qu'il confia à l'aide d'une bulle papale aux soins des dominicains. Le comte de Provence fit alors construire la basilique de Saint-Maximin pour les abriter. Au cours du XIIIe siècle furent érigés, de chaque côté de l'entrée de la grotte, un hospice pour les étrangers et un couvent pour les dominicains. La grotte reçut, en 1332, la visite du roi de France, Philippe VI de Valois. En 1440, un incendie dévasta la grotte et les bâtiments du monastère. Afin de reconstruire le sanctuaire, le roi de France Louis XI fit, en 1456, un don important à la grotte.
Le monastère
François 1er, qui visita la grotte après sa victoire à Marignan, fit, en 1516, restaurer les bâtiments du sanctuaire. En 1564, Charles IX y fit également une visite. À la suite des pillages que connut le sanctuaire durant les guerres de religion, le parlement de Provence ordonna, en 1586, la construction d'un pont-levis pour défendre l'entrée du passage vouté de l'hospice. Ceci n'empêcha pas un nouveau pillage en 1592. En 1629, le pape Urbain VIII fonda la confrérie de Marie-Magdeleine. Sur le chemin menant de la grotte au sommet de la falaise fut construite, en 1630, une nouvelle chapelle qui prit le nom de chapelle des Parisiens.
La partie basse de la grotte
Monseigneur de Marinis offrit, en 1649, une statue de la Vierge qu'il avait commandée au sculpteur Orsolino. Louis XIV vint visiter le sanctuaire en 1660. La Révolution française, en 1791, mit fin à la présence des religieux à la grotte. En 1793, la Terreur révolutionnaire détruisit le sanctuaire. La grotte fut rebaptisée "Thermopyles" et les bâtiments furent vendus comme bien public au marquis d'Albertas. Une nouvelle destruction eut lieu en 1815. Elle fut le fait du maréchal Brune que Napoléon envoya lors de la période des "Cents jours" mâter la guerre civile qui ravageait la Provence. De nouveaux bâtiments furent construits à partir de 1822 sous l'impulsion de monsieur Chevalier, préfet du Var. En 1859, à l'initiative du père Lacordaire et de monseigneur Dupanloup, une nouvelle hôtellerie pour l'accueil des pèlerins fut construite au bas de la falaise. En 1913, le père dominicain Marie-Etienne Vayssière, gardien des lieux entre 1900 et 1932, fit édifier l'escalier de 150 marches pour faciliter l'accès à la grotte. Les 150 marches représentent les 150 Ave Maria du rosaire. La Pietà, exposée sur le parvis de la grotte, fut réalisée en 1932 par Marthe Spitzer.
La partie basse de la grotte
L'autel de la partie basse de la grotte
Durant la Deuxième Guerre mondiale, en 1941, le père Gabriel Piprot d'Alleaume, aidé par des sœurs dominicaines, fonda sur les lieux une école d'hôtellerie et y cacha de jeunes filles juives et des résistants. En 1948, Le Corbusier conçut un projet de basilique souterraine qui devant une forte opposition ne fut pas réalisé. Il en alla de même du projet de couvent moderne conçu par Oscar Niemeyer en 1966. Pierre Petit réalisa, entre 1976 et 1981, les vitraux ornant les fenêtres du mur fermant la grotte. Fermé entre 1997 et 2002 pour des travaux de restauration, le sanctuaire rouvrit sous la responsabilité de quatre dominicains. Depuis 2008, ils sont huit moines à veiller sur le site. La chapelle des Parisiens fut restaurée en 2009 et la chapelle Saint-Pilon, au sommet de la falaise, le fut en 2017. La chapelle Saint Pilon fut érigée à l'endroit où, selon la légende, les Anges transportaient tous les jours Marie-Magdeleine pour y entendre les chants du Paradis.
Le monastère
L'arrivée de l'escalier de 150 marches
La chapelle Saint-Pilon (© Wikipédia)
La chapelle des Parisiens (© Wikipédia)
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2022.
Y ACCÉDER:
La grotte de la Sainte-Baume se situe le long de la D95 reliant Plan-d'Aups-Sainte-Baume à Mazaugues. La grotte est accessible à pied depuis le parking de l'Hôtellerie de la Sainte-Baume ou depuis le parking au croisement de la D95 et de la D80.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 10 septembre 2022
Cette page a été mise à jour le 10 septembre 2022