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La basilique Saint-Maximin est le plus grand édifice gothique de Provence et également le plus ancien monument chrétien de Provence. Elle abrite le tombeau de Marie-Magdeleine, le troisième tombeau de la chrétienté (le premier étant le Saint-Sépulcre à Jérusalem et le deuxième étant le tombeau de Saint-Pierre à Rome).
Selon la tradition s'élevait ici l'oratoire de Saint-Maximin, 1er évêque d'Aix-en-Provence et compagnon de Marie-Magdeleine. Celle-ci, nous informe le Nouveau Testament, lava puis essuya les pieds du Christ avec ses cheveux au cours d'un repas. Le Christ la libéra ensuite de sept démons. Convertie à sa doctrine, elle se tint au pied de la croix lors de la crucifixion. Lors de la Pâque, elle reconnut le Christ ressuscité qui lui demanda de l'annoncer à ces apôtres. À cette occasion, elle acquit le titre d'Apôtre des Apôtres. Persécutée par Hérode, elle fuit Israël avec son frère et sa sœur dans un frêle esquif sans voile ni gouvernail et arriva miraculeusement en Provence aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Après avoir évangélisé la Provence, elle se retira à la Sainte-Baume. Après sa mort, l'évêque Maximin qui lui avait donné la dernière communion, l'ensevelit au sein de son oratoire.
Le tombeau de Marie-Magdeleine
L'accès à la crypte
Au début du VIe siècle, une église, avec un baptistère de 11 m de côté, fut érigée à côté de l'oratoire. Celui-ci fut transformé en mausolée qui, au fil des siècles, devint une crypte souterraine. En 716, les moines en charge des reliques les cachèrent pour éviter le pillage par les sarrasins qui ravagèrent alors la région. L'église fut reconstruite vers l'an mil puis restaurée en 1260. En 1279, Charles II d'Anjou, comte de Provence, sur "inspiration divine", fit faire des recherches à l'emplacement de l'ancienne église mérovingienne. Il y découvrit les tombeaux de Marie-Magdeleine et de Saint-Maximin, cachés quelques siècles plus tôt. Un écrit, retrouvé dans un des sarcophages et daté du VIIIe siècle, déclarait que le corps de Marie-Magdeleine fut caché à cet endroit par crainte des sarrasins. Le pape Boniface VIII reconnut, en 1295, les saintes reliques qu'il confia aux dominicains. Charles d'Anjou, roi de Sicile et comte de Provence, fit alors ériger une nouvelle église et, à ces côtés, un monastère pour les dominicains. Le premier architecte de l'église fut Pierre d'Angicourt. Entre 1300 et 1316, la construction fut supervisée par Jean Baudici, l'architecte du palais des comtes de Provence, aux ordres du prieur Jean Gobi. En 1320, le chevet et la première travée de la nef étaient achevés. Les quatre travées suivantes furent construites entre 1330 et 1345. L'abside et la nef furent achevées en 1404. À cette date, Jean II le Meingre dit Boucicaut, maréchal de France, décida d'incorporer la crypte dans l'édifice. Il fit alors construire la partie nord de la quatrième travée de la nef.
La nef
Le choeur
La nef
Entre 1508 et 1543, le prieur Jean Domiani reprit les travaux. Avec les architectes Hugues Caillat et Jean et Pierre Garcin, il fit ériger la sixième travée et reprendre les trois premières travées de la nef. Les travaux furent définitivement arrêtés en 1592, laissant la façade occidentale inachevée. La Révolution française chassa les dominicains. Les reliquaires furent pillés, mais les reliques furent sauvées de la destruction par le sacristain et quelques habitants fidèles. L'église et le couvent furent alors transformés en dépôt de vivre. L'édifice ayant retrouvé son rôle de sanctuaire bénéficia, en 1839, de travaux de restauration avant son classement aux Monuments historiques en 1840. Les dominicains se réinstallèrent dans les lieux en 1859. Des travaux furent entrepris sur la façade sous la direction du père Lacordaire à partir de 1875.
La chaire
L'état de l'édifice devint très préoccupant au point de nécessiter, à partir de 1975, plusieurs campagnes de restaurations. Le 4 mai 2004 fut faite l'annonce de la découverte dans l'église, lors de travaux, d'un crâne susceptible d'être une relique de Saint-Sidoine. L'église fut élevée en basilique mineure par le pape en 2017.
La basilique possède une nef de neuf travées avec des collatéraux de huit travées. La nef donne sur un cœur dépourvu de déambulatoire et de transept. Elle est longue de 73 m pour une largeur de 43 m. La nef est haute de 28,70 m, les collatéraux sont hauts de 17,50 m et les chapelles latérales sont hautes de 10,25 m. La nef est voutée d'ogives dont les clefs de voute portent les blasons des comtes de Provence et des rois de France. Le chœur est clos par une abside à sept pans. Les collatéraux, moins hauts que la nef pour permettre son éclairage par des fenêtres hautes, s'achèvent par des absidioles à quatre pans. L'extérieur de la basilique est de style gothique mêlant les influences du nord aux traditions locales. La basilique n'a pas de clocher et sa façade occidentale est inachevée. Les contreforts massifs lui confèrent un aspect trapu.
(© Wikipédia)
Les stalles
L'accès à la crypte, longue de 4,48 m et large de 4,25 m, se fait au travers d'un escalier construit au XVIIe siècle. Celle-ci renferme les sarcophages du IVe siècle de Marie-Magdeleine, de Saint-Maximin, de Saint-Sidoine, de Sainte-Marcelle et de Sainte-Suzanne. Le sarcophage de Saint-Maximin a été renommé sarcophage du massacre des saints innocents. Au fond de la crypte se trouve le reliquaire en bronze doré, daté de 1860, contenant le chef (crâne) de Marie-Magdeleine et le "Noli me tangere". Le "Noli me tangere" (ne me touche pas) est un lambeau de chair ou de tissu osseux adhérant à l'os frontal de Sainte-Marie-Magdeleine où le Christ aurait posé ses doigts le jour de sa résurrection. Ce morceau s'est détaché du crâne lors des manipulations faites lors de la Révolution française.
L'accès à la crypte
Le tombeau de Marie-Magdeleine
Le reliquaire de Marie-Magdeleine
Le chef de Marie-Magdeleine
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2022.
Y ACCÉDER:
La basilique Saint-Maximin se trouve au centre-ville de Saint-Maximin.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 10 septembre 2022
Cette page a été mise à jour le 10 septembre 2022