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La colline surplombant la ville de Hyères supporte les ruines du plus grand château féodal de Provence. Bien que démantelées sur ordre de Richelieu, les ruines témoignent toujours de la puissance de cet ancien château des comtes de Provence.
Le château
En cette fin du Xe siècle, Guillaume, comte de Provence, aidé par son frère Roubaud, marquis de Turin, et plusieurs grands seigneurs dont Pons de Fos chassèrent les Sarrasins de la Provence. La première mention de la ville de Hyères date de 963 sous le nom de Eyras. En remerciement des services rendus, Guillaume offrit en 972 ou 973 le territoire de Hyères à Pons de Fos. En 1062, la mention d'un "castrum Arearum" appartenant aux seigneurs de Fos apparait dans des chartes impériales. Le "castrum Arearum", le château de l'Aire étant l'ancienne désignation du château de Hyères. En 1074, il est fait mention d'un castellum soit un village à cet endroit. Ildefonse 1er, comte de Provence, y mit le siège en 1192. Lors de son retour de la VIIe croisade, le roi de France Louis IX (Saint Louis) y séjourna.
Une des tours de la basse-cour
L'escalier de la porte
L'emplacement du donjon
Au début du XIIIe siècle, les seigneurs de Fos participèrent à toutes les querelles intestines de la région. En 1209, leurs révoltes contre l'autorité comtale leurs furent fatales. Ils furent condamnés à verser une forte somme au comte Sanche de la maison de Barcelone, comte de Provence. En 1246, Charles 1er d'Anjou devint le nouveau comte de Provence. Entre 1257 et 1263, la lutte entre les comtes de Provence et les seigneurs de Fos pour la possession de la ville et le château de Hyères s'accentua et tourna finalement à l'avantage de Charles 1er, comte de Provence. Les seigneurs de Fos abandonnèrent le site pour d'autres territoires et une somme de 10 000 sous provençaux. Charles II d'Anjou, comte de Provence, y reçut la reine Jeanne 1re de Naples en 1348. Entre 1423 et 1431, le château fut la propriété d'Arnaud de Villeneuve, seigneur de Trans et des Arcs. Lors du rattachement de la Provence au Royaume de France, en 1481, le château fut intégré au domaine royal.
Une des tours de la basse-cour 1
Une des tours de la basse-cour 1
Une des tours de la basse-cour 1
L'enceinte extérieur (entrée actuelle)
En 1524, la garnison du château résista au siège organisé par l'armée du roi de France. Six ans plus tard, en 1530, le roi François 1er y fit une visite. Le roi Charles IX fit de même en 1564. Entre 1588 et 1598, durant les guerres de religion, le château fut le théâtre d'affrontement entre la garnison aux ordres de la Ligue (catholique) et la ville dominée par les légitimistes (soutien du roi protestant Henri III). Le château fut partiellement démoli sur ordre du roi Henri IV après un siège de cinq mois en 1596. Le château fut totalement démantelé puis abandonné en 1620 sur ordre de Richelieu, ministre de Louis XIII.
L'enceinte extérieur (entrée actuelle)
L'enceinte extérieur (entrée actuelle)
Les tours encadrant l'entrée
Plateforme supérieure
Après des années d'abandon, le château, ou plutôt ses ruines furent classés Monument historique en 1862. En 1925, la vicomtesse Vroomans-Leclercq le tira de l'oubli en publiant son "Histoire et archéologie du vieux château d'Hyères" suite aux recherches effectuées sur une parcelle de la colline dont elle était la propriétaire. Entre 2004 et 2016 eut lieu une campagne de restauration des ruines et, entre 2014 et 2017, la partie sommitale du château bénéficia d'une campagne de fouilles archéologiques.
La plateforme inférieure
L'accès à la porte biaise
La poterne nord
La poterne nord
Vestige de tour dans la basse-cour 2
La porte
Durant son histoire le château connut huit longs sièges, le premier en 1192 et le dernier en 1596. Durant le Moyen-âge, la défense du château était assurée par une petite garnison renforcée par les habitants de la rue franche (l'actuelle rue du puits Saint-Pierre) qui, en contrepartie, étaient exonérés de taxes. L'accès au château, qui possédait deux basses-cours, un puits, un donjon, etc., se faisait au travers de plusieurs portes bénéficiant de plusieurs niveaux de défense. L'entrée la plus importante était constituée d'un ouvrage où deux tours jumelles encadraient une porte équipée d'une herse et défendue par des meurtrières. Avant d'atteindre cette porte, les assaillants avaient déjà dû pénétrer dans la première basse-cour qui est surmontée de deux plateformes de défense. Cette porte s'ouvrait sur la deuxième basse-cour, elle-même surmontée des ouvrages de défense d'une autre plateforme. L'accès à cette plateforme se faisait par un pont-levis et un passage couvert. Un autre accès à cette plateforme se faisait par la poterne nord qui était défendu par une herse, un assommoir et une bretèche. Le puits du château était défendu par la porte biaise. Un inventaire effectué au cours du XVe siècle mentionne la présence au château d'une chapelle, de chambres et de salles, de dépendances, de cuisines, d'une citerne, d'un moulin, de celliers, de greniers, d'une forge, d'une écurie et d'une bergerie.
L'emplacement du puits
La poterne nord
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2022.
Y ACCÉDER:
L'entrée des vestiges du château se fait à pied depuis la vieille ville de Hyères par la rue au bout de la rue Saint-Pierre ou en voiture en suivant le fléchage "Villa Noailles". Poursuivre sur le chemin après la "Villa Noailles" jusqu'au parking sous le château.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 10 septembre 2022
Cette page a été mise à jour le 10 septembre 2022