Les statues de Bratislava

La ville de Bratislava a un faible pour les œuvres d'art. De nombreuses statues, parfois insolites, ornent ses rues et ses places. Certaines d'entre elles font la joie des passants et sont devenues incontournables pour tout touriste qui se respecte.

La plus célèbre est certainement la statue Cumil (ou Numil) que l'on pourrait traduire par l'observateur. Œuvre du sculpteur Viktor Hulik, elle a été mise en place à l'angle des rues Lauriska et Panska en 1997. Représentant un homme sortant d'une bouche d'égout, elle est depuis devenue un des symboles de la ville. La légende urbaine le qualifie soit de travailleur communiste se reposant soit comme un voyeur regardant sous les jupes des filles. Il réalise les vœux que l'on fait en lui touchant la tête à condition de les garder pour toujours secrets.

La statue, très convoitée par les touristes, a cependant déjà perdu par deux fois sa tête, écrasée par des chauffards qui ne l'avaient pas vue.

À quelques pas de Cumil, rue Sedlarska, se trouve la statue de "Schone Naci". Elle représente Ignac Lamar, un Allemand qui vécut à Bratislava et qui réussit à ne pas se faire expulser en 1945. Né en 1897, il est mort à Bratislava en 1967 de la tuberculose. C'était un homme pauvre, mais qui portait toujours un haut de forme et était très courtois. Il errait tous les jours dans les rues de Bratislava en offrant des fleurs aux femmes et des bonbons aux enfants. Selon la légende, une déception amoureuse l'aurait rendu fou.

Sur la place Hlavné Namestie se trouve la statue dite du "Français" ou selon d'autres "Napoléon". Cette œuvre du sculpteur Juraj Melis représente un homme, habillé comme Napoléon, appuyé sur le dossier d'un banc. Il est placé devant l'ambassade de France et regarde la façade de l'hôtel de ville. Sur cette façade est incrusté, depuis le siège de la ville par Napoléon en 1805, un boulet de canon. Pour la petite histoire, après le siège, le maire de l'époque promit aux habitants que la ville prenait à sa charge les réparations des dégâts provoqués par les boulets de l'armée française. Après cette déclaration, le nombre de boulets incrusté dans les façades cru de manière phénoménale. La légende voit dans cette statue la représentation d'un soldat français tombé amoureux d'une fille de la ville et qui déserta pour elle. Il devint producteur de vin mousseau à qui il donna son nom : "Hubert". Il s'agit aujourd'hui de la marque la plus populaire en Slovaquie.

Sur la même place que le "Français" se trouve le "Garde". Abrité dans une guérite, il est un rappel des gardes stationné sur cette place entre le XVII^e siècle et 1960. Il s'agit d'une œuvre des artistes Marian Presnajdes, Otto Grossman et Juraj Simek.

À l'arrière de l'hôtel de ville se trouve le palais Primatial. Ce palais, qui était le siège du Primat de Hongrie (archevêque d'Esztergom au XVIII^e siècle), est couronné par une représentation d'un chapeau de cardinal. Celui-ci a une circonférence de 180 cm et un poids de 150 kg.

Sur la place Hviezdoslav, en plus de la statue du célèbre poète Pavol Orszagh Hviezdoslav (1849-1921), se trouve la statue de Hans Christian Andersen. Cette œuvre du sculpteur Tibor Bartfay (1922-2015) commémore la visite du célèbre auteur en 1841.

La tour de la cathédrale St-Martin est couronnée par la copie de la couronne royale de Hongrie. La cathédrale fut le lieu de couronnement des rois de Hongrie durant les 300 ans que dura l'occupation de ce pays par les Ottomans du XVI^e au XVIII^e siècle. La réplique de la couronne fut réalisée en 1870 par les orfèvres de Bratislava. Haute de 1,60 m, elle pèse 300 kg et est recouverte de feuille d'or. Elle repose sur un "coussin" carré de 2 m de côté et haut de 85 cm. La couronne est surmontée d'une croix de 2,70 m de hauteur. L'ensemble fut installé en haut de la tour en 1902.

Non loin de la cathédrale, au 29 rue Panska, se situe, dans le creux d'une façade en hauteur, un petit bonhomme tout nu dénommé le "Moqueur". Deux histoires s'affrontent pour en expliquer la présence. La première nous conte que deux hommes étaient amoureux de la même fille qui décida d'épouser celui qui lui construirait la plus belle maison. Ils construisirent donc leur maison côte à côte. Mais l'histoire ne dit pas comment celui qui se moque obtint la main de la belle. La deuxième histoire nous dit que l'homme habitant dans cette maison était en train de se laver ou de faire ses besoins sur le pot de chambre lorsque passa le cortège royal. Ne voulant manquer le spectacle, il se précipita à la fenêtre dans le plus simple appareil.

Dans la zone piétonne de la rue Obchodna se trouvent deux jeunes filles se reposant sur une boite aux lettres après avoir fait du skateboard. Bien que l'ensemble forme une œuvre d'art, la boite aux lettres est une vraie et vous pouvez y poster votre courrier.

Une très belle jeune femme surnommée la "sorcière" se trouve sur une petite place dans la montée piétonne au château de Bratislava près de l'église Mikulasa. C'est une œuvre du sculpteur Tibor Bartfay.

D'autres œuvres sont positionnées le long de la berge du Danube entre le nouveau pont (Most SNP) et le nouveau centre d'affaires sous la colline du château.

La statue de Cumil se trouve à l'angle des rues Lauriska et Panska. Schone Naci se trouve rue Sedlarska. Les statues du "Français" et du "Garde" sont situées sur la place Hlavné Namestie. Le palais Primatial se trouve à l'arrière de l'hôtel de ville sur la place Primacialne Namestie. La statue d'Andersen se trouve sous les arbres de la place Hviezdoslav. De cette place vous pouvez rejoindre la cathédrale puis aller voir le "Moqueur" au 29, de la rue Panska.

Pour trouver la "sorcière", il faut grimper, depuis la place Rudnayovo Namestie, vers le château en empruntant les petites ruelles au-delà de l'autoroute urbaine passant devant la cathédrale.

Pour les œuvres d'art le long du Danube, il faut longer la rive gauche du Danube en remontant le courant depuis le nouveau pont (Most SNP).

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