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Le petit cimetière qui entoure l'église de Varengeville-sur-Mer est perché sur le bord de la falaise à 80 m au-dessus de la mer. La vue sur les falaises de Dieppe y est fabuleuse. De nombreux artistes ont choisi ce lieu pour leur dernière demeure.
L'église fut érigée au XIIe siècle au lieu-dit "Catelier" que les autochtones nomment "La tombe du petit doigt de Gargantua". Elle a la particularité de posséder deux nefs. Celle du nord, datée du XIIe et du XIIe siècle, est construite en silex et est couverte d'une charpente caractéristique du style roman. La nef du sud qui est plus récente (1548) est de style gothique et est construite en grès. Elle fut peut-être construite par Jehan Ango dont le manoir se trouve également dans le village. Le porche d'entrée s'ouvre dans la nef sud. Entre les deux nefs se trouve un pilier polygonal décoré de sculptures. Nous pouvons y voir une coquille Saint-Jacques (sans aucun rapport avec le pèlerinage de Compostelle), des têtes de personnages coiffés à la mode d'Henri II, des rosaces et des blasons, dont un avec un dauphin couronné. Parmi les personnages se trouvent un marin en train de vomir et un chef indien témoignant des voyages des marins dieppois. L'église a un clocher du XIIIe siècle qui fut plusieurs fois détruit par la foudre dont le 3 décembre 1826 en pleines vêpres. Les vitraux modernes ornant les fenêtres sont des œuvres de Raoul Ubac. Un des vitraux est "l'arbre de Jessé" créé en 1963 par Georges Braque. Le peintre Michel Ciry, habitant le village, offrit, en 1998, la grande toile dénommée "le Christ rédempteur". Adossée contre le mur nord de l'église se trouve une pierre tombale de 1634. L'église fut classée Monument historique en 1924.
La dénomination de cimetière marin est due à Jérôme et à Jean Tharaud. Les deux frères, académiciens, qui habitaient Varengeville-sur-Mer, consacrèrent en 1948 plusieurs articles dans les Chroniques du Figaro à cet endroit. Certains artistes comparèrent les articles avec le poème de Paul Valéry "Le cimetière marin" écrit en 1920 et vantant les charmes du cimetière marin de Sète. Il n'en fallut pas plus pour rendre célèbre le petit cimetière de Varengeville-sur-Mer.
Parmi les artistes inhumés dans le cimetière se trouvent Georges Braque (1882-1963) et sa femme Marcelle. Le peintre et sculpteur, initiateur du cubisme, vécut les 30 dernières années de sa vie au village.
Le compositeur Albert Roussel (1869-1937) qui après une carrière dans la marine composa de nombreuses mélodies, des symphonies, dont le "festin de l'araignée", et l'opéra-ballet "Padmavati" inspiré par ses voyages en Inde. Il partage sa sépulture avec sa femme Blanche.
La comtesse Marthe de Fels (1893-1988) fut une écrivaine et biographe. Parmi ses œuvres nous trouvons "Pierre Poivre ou l'amour des épices" et "La vie de Claude Monet".
Georges de Porto-Riche (1849-1930), auteur dramaturge et écrivain, étudia le droit à Paris. Il écrit à 20 ans ses premières pièces de théâtre historiques qui connurent un certain succès. Grand officier de la Légion d'honneur, il fut élu, en 1923, à l'Académie française, mais n'occupa jamais le siège de son prédécesseur, car ses pairs le jugèrent irrévérencieux envers sa mémoire.
Paul Nelson (1895-1979), étudiant à Princeton, s'engagea comme volontaire dans l'escadrille La Fayette puis dans l'Air Force américaine durant la 1re Guerre mondiale. Architecte, diplômé de l'École des Beaux-Arts de Paris en 1927, il œuvra toute sa vie au rapprochement culturel entre la France et les États-Unis. Il passait ses vacances à Varengeville-sur-Mer en compagnie de ses amis Joan Miro, Calder ou Braque.
La sépulture de la famille Yard accueille l'épouse de Francis Yard, Marthe, et ses enfants René et Madeleine. Francis Yard, écrivain et poète, n'a jamais vécu à Varengeville-sur-Mer. Anéanti par la mort prématurée de sa fille, il sombra dans l'alcool puis mourut comme un clochard. Il est enterré à Rouen.
Jacques Antoine Danois était un enfant du pays. Il fut un grognard des guerres napoléoniennes où il servit durant 14 ans au 57e régiment de ligne. Il combattit à Wagram, à Austerlitz, à Iéna, à Dresde, à la Moskova, à Lützen, à Bautzen, à Eylau, à Ulm, à Friedland, à Eckmühl, à Essling et à Smolensk. Il quitta l'armée avec le grade de sous-lieutenant pour devenir percepteur des contributions à Varengeville-sur-Mer. Il décéda en 1857.
Sépulture de la Demoiselle Pauline Hebert
Famille Hardy
Famille Le Caisne
Sépulture de H. Emile Blondelet (1874-1928)
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2018.
Y ACCÉDER:
L'accès au cimetière marin est fléché depuis le centre de Varengeville-sur-Mer.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
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Cette page a été mise en ligne le 12 octobre 2018
Cette page a été mise à jour le 12 octobre 2018