Sigy-le-Châtel

Le petit village de Sigy-le-Chatel est dominé au nord par un des plus anciens châteaux du Mâconnais. Au sud, au sommet d'une colline, se trouve l'église Saint-Nicolas, vestiges d'un ancien prieuré fondé par les bénédictins de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire).

La première mention du château de Sigy apparaît en 978. Une charte mentionne alors "le comte Hugues de Chalon en son château de Sigy". Au cours du XI^esiècle, le comté de Chalon fut partagé entre les sires de Bourbon et de Luzy, le fief de Sigy allant à ces derniers. Le château fut reconstruit au XII^esiècle. Renaud de Luzy fut mentionné comme seigneur de Sigy en 1203. En 1266, Archambaud de Sauzet, seigneur de Chanay, épousa Sibylle de Luzy, dame de Sigy, qui lui apporta en dot le château. À la fin du XIII^esiècle, Humbert de Sauzet hérita du domaine et, en 1314, Alix, sa veuve ou sa sœur, était Dame de Sigy. Jean de Marzé fut signalé comme seigneur de Sigy en 1361. En 1374 ou en 1379, Hugues de Trezettes épousa Guillemette de Marzé et devint le seigneur des lieux.

Girard de la Magdeleine, bailli d'Auxois, racheta le domaine en 1535 qui passa, en 1560, aux mains de Philibert de La Guiche. L'église paroissiale du village menaçant ruine, le culte fut transféré dans la chapelle du château en 1610. En 1629, Marie Henriette de La Guiche, fille de Philibert, épousa Louis-Emmanuel d’Angoulême, petit-fils du roi Charles IX. Le couple alla vivre à la cour du roi et le château fut laissé à l'abandon. Il retourna par la suite par héritage à la famille de La Guiche. En 1794, Amable-Charles, marquis de La Guiche, dernier seigneur de Sigy, fut guillotiné. Le château fut vendu comme bien national à Gervais-Blaise Laubignat, maçon, pour la somme de 3375 livres. Le château en ruines fut partiellement démoli en 1890. La ruine ressortit de l’anonymat en 2011 lorsque ses propriétaires, Anne Laure Descombin et son mari Tao Zemzemi, y organisèrent un festival de théâtre. Ce festival se répéta durant quelques années, le 1^erweek-end d’août.

Le château était constitué d'une grande enceinte close d'une épaisse courtine. L'entrée, située au nord, est flanquée de deux tours hémicylindriques. Actuellement, il en subsiste la base des deux tours, un angle du logis avec une échauguette, des pans de la courtine et une tour carrée de 8 m de côté.

Sur la colline en face du château fut fondé au XII^esiècle le prieuré Saint-Nicolas. Ce prieuré bénédictin était une dépendance de l'abbaye de Fleury de Saint-Benoît-sur-Loire. L'église prieurale comprend une nef rectangulaire flanquée de collatéraux, un transept saillant, un chœur prolongé par trois absidioles et un clocher au-dessus de la croisée du transept. Le chœur est daté du milieu du XII^esiècle et la nef fut reconstruite à une date plus récente.

En 1740, après que les moines aient déserté le prieuré, l'église devint église paroissiale en remplacement de l'église Saint-Symphorien du village qui était ruiné. À la Révolution, en 1791, l'église fut vendue comme bien national à monsieur Caillery pour la somme de 34 100 livres. Elle fut alors utilisée comme bâtiment agricole. En 1081, après le rétablissement de la liberté du culte par le concordat, la municipalité loua le chœur de l'église. N'ayant pas perçu le loyer, le propriétaire mina une partie du chœur en 1803 et le réutilisa comme hangar. En 1825, la municipalité racheta la nef à monsieur Chevalier, le nouveau propriétaire. Des réparations urgentes au niveau de la nef furent effectuées en 1827 par Jean-Pierre Lheritier afin de pouvoir y lire la messe. La veille de Noël 1828, le clocher et le chœur s’effondrèrent. Ce n'est qu'en 1849 que Louis Monnier, le propriétaire du chœur, accepta de le céder à la municipalité. Entre 1850 et 1853, un nouveau chœur avec une abside, un nouveau clocher haut de 18 m (au nord) et une sacristie (au sud) furent construits par la municipalité. Un clocheton fut également érigé au-dessus de la façade. Le nouveau bâtiment a une longueur de 24 m, l'ancien avait une longueur de 36 m. En 1873, les bâtiments adossés à la nef du côté sud furent détruits. Une réfection de la couverture du clocher fut effectuée en 1924, mais la lente dégradation du bâtiment conduisit à sa fermeture au public en 1974. L'église bénéficia depuis 1980 d'une campagne de rénovation qui se termina en 2000 par la réfection de l'intérieur.

Le village de Sigy-le-Châtel est accessible depuis Cluny en empruntant la D980 en direction de Montceau-les-Mines. Le château n'est pas visitable.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.