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L'abbaye de Cluny

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L’abbaye de Cluny représente un des sommets de la spiritualité, de l’organisation monastique et de l’art religieux médiéval. Son modèle a profondément influencé l’histoire de l’Église en Occident. Bien que largement détruite, sa mémoire fait aujourd’hui l’objet de multiples valorisations patrimoniales et scientifiques.

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Le clocher de l'Eau bénite

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Le clocher de l'Eau Bénite

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Le grand transept

Au début du Xsiècle, Guillaume Ier d’Aquitaine, dit Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine, comte d’Auvergne et de Mâcon possédait, sur un site forestier du Mâconnais, une villa appelée "Cluniacum". Cette villa installée à proximité de la rivière de la Grôsne, s’ordonnait comme une villa de l’Antiquité. Elle comprenait une petite chapelle, des vignes, des vergers, des prés, des bois, des moulins et même des plans d’eau. Dans un contexte de crise du monachisme bénédictin et de fragmentation de l’autorité impériale carolingienne, il y fonda, le 11 septembre 910, une abbaye. Il la dota d'une charte exceptionnelle dans laquelle il renonça explicitement à tout droit de regard sur le monastère, le plaçant "sub tutela Sancti Petri", c’est-à-dire sous l’autorité directe du pape. Elle échappa ainsi à toute tutelle laïque ou épiscopale. Soumise à la règle de Saint-Benoît centrée sur l’ora et labora (prière et travail), contenu dans un petit livre de 73 chapitres, il la confia au moine Bernon, issu du monastère de Gigny. L'abbé Bernon amena avec lui douze moines des abbayes de Gigny et de Baume-les-Messieurs. Guillaume 1er précisa également que les moines auraient le pouvoir et la liberté de choisir comme abbé un religieux de leur ordre selon la volonté de Dieu sans qu’une quelconque opposition ne puisse empêcher cette élection. L'abbé Bernon lança immédiatement la construction d'une abbatiale, Cluny I. Celle-ci sera achevée et consacrée sous l'abbatiat de son successeur, l'abbé Odon, en 927.

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Le clocher de l'Eau bénite

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Le grand cloitre

L'abbaye de Cluny compta alors une trentaine de moines, mais l'abbé Bernon avait initié l’idée d’un système monastique ramifié, centralisé autour d’un seul abbé. En 931, l'abbé Odon obtint du pape Jean XI la confirmation de l’indépendance de l’abbaye. Il compléta l'abbatiale et réforma plusieurs abbayes en France et en Italie. Il obtint même le droit de battre sa propre monnaie (confirmé en 1058 par le pape Étienne IX) et mit en place une bibliothèque et une école. Odon y rassembla les premiers manuscrits en rapportant des livres provenant de Saint-Martin de Tours. Les ouvrages conservés à Cluny se multiplièrent rapidement grâce à l'activité du scriptorium. La bibliothèque conservait des œuvres patristiques et des maîtres carolingiens, parmi lesquels Jean Scot Érigène. On pouvait y trouver des textes latins (Tite-Live, Ovide, Cicéron), mais aussi des livres de médecine ou de musique. C'est à Cluny que le moine Rodulfus Glaber rédigea la plus grande partie de ses "Histoires" à partir de 1031. Les abbés furent également des auteurs comme Odon de Cluny qui rédigea une "Vie de Géraud d’Aurillac". Le "Guide du pèlerin de Saint-Jacques" fut sans doute écrit par Aymeri Picaud à Cluny au XIIe siècle.

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Vestiges de sculptures exposées dans le musée d'Art et d'Archéologie

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Vestiges de sculptures exposées dans le musée d'Art et d'Archéologie

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Vestiges de sculptures exposées dans le musée d'Art et d'Archéologie

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Vestiges de sculptures exposées dans le musée d'Art et d'Archéologie

Sous l'abbatiat d’Aymar (942-954), l'abbaye entama une période d’agrandissement de ses domaines par des dons. Alors que l'abbé Bernon n'avait reçu que 21 dotations et l'abbé Odon 82 donations, l'abbé Aymar en reçut 272. L'abbé Mayeul en reçut 620, l'abbé Odilon en reçut 613 et l'abbé Hugues en reçut 786. L'abbé Mayeul (954-994) entreprit en 955 la construction d'une nouvelle abbatiale, Cluny II. Constituée d'une nef large, d'un transept étroit et d'un chevet complexe avec plusieurs absidioles, elle fut consacrée le 14 février 981. En 994, Odilon de Mercœur fut élu nouvel abbé. Il obtint du pape Grégoire V en 998 la confirmation du privilège d'exemption. Celui-ci fut confirmé en 1024 par le pape Jean XIX. Sous son abbatiat, Cluny devint une seigneurie. Le 5 mai 999, l'abbaye de Cluny reçut en donation le prieuré de Paray-le-Monial par le roi Robert II. Entre 1002 et 1018, l'abbé Odilon entreprit des travaux d'agrandissement de l'abbatiale.

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Le grand transept

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Le grand transept

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Le portail de la chapelle Jean de Bourbon

Sous les abbatiats successifs d’Odon, de Mayeul et d'Odilon, l’influence de Cluny s’étendit à travers l’Europe. Ces abbés renforcèrent l’autorité de Cluny sur d'autres monastères, qui devinrent des prieurés dépendants. Cluny devient le chef d’un réseau monastique comptant plusieurs centaines de maisons à travers la France, l’Italie, l’Espagne, la Lorraine, la Bourgogne et l’Angleterre. Ce réseau obéissait directement à l’abbé de Cluny, ce qui renforça son autorité spirituelle et politique. Sous l'abbé Mayeul, Cluny joua un rôle dans la diplomatie pontificale et impériale, contribuant à la réforme de l’Église et au renouveau spirituel de l’Occident. À son apogée, l'abbaye de Cluny comptait plus de 10 000 moines repartis dans 1184 abbayes (dont 883 en France, 99 en Allemagne et en Suisse, 44 en Angleterre, 54 en Lombardie et 31 en Espagne). Elle était alors surnommée la "Seconde Rome".

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Un reliquaire du trésor de Cluny

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Le petit cloitre

Au début du XIe siècle, deux autres sanctuaires furent construits près de l'abbatiale. Un petit édifice tréflé, la chapelle Notre-Dame du cimetière, et une grande chapelle (40 m de long), dédiée à la Vierge, destinée aux dévotions de la communauté et pour les infirmes. À partir de 1049, l'abbaye fut dirigée par l’abbé Hugues de Semur. Sous son abbatiat qui dura jusqu'en 1109, l’abbaye atteint l’apogée de son influence religieuse, intellectuelle, artistique et politique. Il entama en 1080 la construction d'une nouvelle abbatiale, Cluny III. L’abbatiale Cluny II était devenue trop petite pour les nombreux moines. Dans "La vie de Saint-Hugues", écrit en 1115 par le moine Geilon, celle-ci est décrite comme une "bergerie étroite et vétuste". Le projet de la "Maior ecclesia" aurait été révélé par Saint-Pierre à un moine âgé et malade du nom de Gunzo. Il lui serait apparu pour lui demander de se rendre auprès de l’abbé Hugues et de lui ordonner de reconstruise une église plus grande pour "accueillir dignement la communauté que ne cessait de croître". Saint-Pierre aurait précisé qu’il pourvoirait à toute chose nécessaire à cette œuvre et que Gunzo gagnerait sept ans de vie pour accomplir sa tâche. En revanche, si l’abbé tardait à obéir, il se verrait affligé des mêmes maux que son messager. Saint-Pierre lui aurait également montré comment édifier l’église, et Gunzo se serait vu en songe tendre lui-même des cordes pour délimiter l’espace en longueur et en largeur. En 1077, Alphonse VII octroya à l'abbaye une rente annuelle de 100 000 deniers. Cluny était alors un très important lieu de pèlerinage avec plus de 1000 reliques vénérées. En 1088 fut posée symboliquement la 1re pierre sous la direction de l’architecte Hézelon de Liège. En 1095, le pape Urbain II consacra deux pierres d'autel et trois chapelles au milieu du chantier. Ce même pape proclama le 25 octobre 1095, à la demande de l'abbé Hugues, un "ban sacré" soit un espace de paix inviolable d'une demi-journée de marche autour de l'abbaye. La même année, Urbain II y lança la première croisade.

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Le clocher de l'Eau bénite

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Reconstitution des chapiteaux du rond-point
du chœur de la "Maior ecclesia"

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En 1130 fut consacrée, par le pape Innocent II, la nef fermée alors que la construction du bras nord du transept, des tours et de l'avant-nef étaient à peine entamé. En 1220 fut achevée l'avant-nef par l'abbé Rolland 1er de Hainaut dans un style gothique. L'abbatiale Cluny III présentait un plan en forme de croix archiépiscopale avec une nef dont la voûte culmina à 33 m encadrés par quatre collatéraux. Elle possédait un narthex monumental surmonté de deux tours, un double transept et un chœur entouré d'un déambulatoire avec des chapelles rayonnantes. Le grand transept, dont la coupole culmine à 31 m de hauteur, était surmonté de trois clochers, le clocher de l'Eau bénite au sud, le clocher des Bisans au nord et le clocher du chœur (le plus imposant) au centre. Le petit transept, situé au milieu du chœur et nommé transept matutinal, était surmonté de la tour des lampes. Jusqu’à la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome en 1506, Cluny III, avec ses 187 m de longueur, était le plus grand édifice religieux en Occident. Cluny III incarna le prestige spirituel et liturgique de l’abbaye, la liturgie y est somptueuse, célébrée de jour comme de nuit, dans un faste sacré. L’art roman y atteint un raffinement extrême. L’église servit de modèle architectural dans toute l’Europe.

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Reconstitution de l'abbatiale Cluny III (source : Georg Dehio & Gustav von Bezold : Architecture ecclésiastique de l'Occident. Stuttgart, Édition de la librairie Cotta'schen, 1887-1901 (© Wikipédia)

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Emplacement de la "Maior ecclesia"

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Emplacement de la "Maior ecclesia"

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Emplacement de la "Maior ecclesia"

Malgré son prestige, Cluny entama un lent déclin à partir du XIIe siècle. Ce déclin est notamment imputable au déficit financier lié aux dépenses inhérentes à la construction de Cluny III, mais également à la montée de nouveaux ordres religieux (chartreux, cisterciens) prônant un retour à la pauvreté et à l’austérité, jugeant Cluny trop riche et mondain. Les moines de Cluny, qui ne furent plus qu'une soixantaine au cours du XVe siècle, vivaient dans un grand luxe. Des tensions internes apparurent dans la gestion des prieurés et l’échec du concile de Pise (1409), dont l’abbé de Cluny Pierre d’Ailly fut un acteur, affaiblit la position politique de l’ordre. Au cours de l'abbatiat de Jean de Bourbon (1456-1480), l'abbaye passa sous le régime de la commende. Les abbés furent alors des prélats nommés par le roi ou le pape, parfois non-résidents comme Richelieu ou Mazarin. Au cours des guerres de Religion, l'abbaye eut à subir des saccages en 1562 et 1574. Sous la pression des réformes catholiques postérieures au Concile de Trente (1545 - 1563), Cluny tenta de se renouveler. Les Mauristes, congrégation bénédictine réformée du XVIIe siècle, apportèrent un renouveau intellectuel et spirituel dans plusieurs abbayes, mais Cluny ne joua plus un rôle moteur. L’ordre clunisien, affaibli, ne survit pas à la centralisation monarchique et à la sécularisation croissante des biens ecclésiastiques.

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Le grand transept

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Le grand transept

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Le grand transept

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Le grand transept

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Le grand transept

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Le petit transept

À partir de 1750, comme dans de nombreuses autres abbayes, on a entrepris la reconstruction des bâtiments conventuels. L'abbé Frédéric-Jérôme de la Rochefoucault, 57abbé, confia à l’architecte Jean-Joseph Marchal cet important programme de modernisation. De vastes corps de bâtiment, s'ordonnant en "U", de style classique avec des allées ouvertes vers des jardins ordonnés, de larges galeries et des escaliers monumentaux remplacèrent les anciens bâtiments. L'ancien petit cloître médiéval, connu par les plans anciens, fut remplacé par un grand cloître de plan carré. La salle capitulaire qui servait aux réunions quotidiennes des moines, avec ses deux rangées de sièges, pouvait accueillir jusqu’à 250 moines.

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Plan de l'Abbaye de Cluny / D'après le Plan géométrique levé en 1790 par Philibert fils par Penjon, Auguste (1843-1919).
(© Wikipédia & British Library digitised image from page 197 of "Cluny, la ville & l'abbaye ... 2e édition" )

La Révolution française sonna le glas de l’abbaye. Le 29 juillet 1789, des bandes révolutionnaires incendièrent plusieurs demeures seigneuriales des environs, mais furent empêchées de faire de même avec l'abbaye par la milice des habitants de Cluny. Le 28 octobre 1789, un décret de l'Assemblée nationale ordonna que les enfants élevés à l'abbaye soient rendus à leur famille. Le décret du 2 novembre 1789 mit les biens ecclésiastiques à la disposition de l'état et celui du 13 février 1790 supprima les ordres ecclésiastiques. Les moines durent quitter l'abbaye en 1791. La dernière messe y fut célébrée le 25 octobre 1791. L'abbaye, laissée sans surveillance, fut vandalisée en 1793. La commune de Cluny demanda vainement en 1795 que l'abbatiale devienne église paroissiale et que les bâtiments de l'abbaye soient transformés en fabrique. L'ensemble fut finalement vendu à partir de 1797 comme bien national. Achetée pour la somme de 50 000 francs comme matériaux de construction, l'abbatiale commença à être déconstruite en juillet 1798.

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Les bâtiments conventuels

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Les bâtiments conventuels

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Les bâtiments conventuels

Alexandre Lenoir visita le site en août 1800 et préoccupé par le sort du mausolée du cardinal de Bouillon, abbé de Cluny sous Louis XIV, il intervint auprès du ministre Chaptal pour en demander la conservation. Celui-ci ordonna en novembre 1800 au préfet de faire suspendre la démolition de l'abbatiale. Mais contrevenant à l'arrêté préfectoral, la démolition se poursuivit et une route fut même ouverte au travers de la nef. Le 8 mai 1810, on démolit à l'explosif la façade et le grand portail. L'abbaye servit de carrière jusqu'en 1813. Il ne subsiste que 8 % de l’édifice d’origine, le bras sud du grand transept, la tour octogonale dite de l’Évêque, le clocher de l’Eau-Bénite, le cellier, le farinier et quelques bâtiments conventuels ainsi que quelques chapiteaux et éléments architecturaux. En 1801 un collège enseignant les disciplines classiques, littérature, latin, géographie et mathématique, s'installa dans les bâtiments de l'abbaye. En 1820, la commune de Cluny installa dans la chapelle Jean de Bourbon un dépôt lapidaire. Le ministre de l'instruction publique Victor Duruy installa, en 1866, une école normale spéciale pour la formation des professeurs dans les bâtiments de l'abbaye et un collège d'enseignement technique remplaça le collège classique. Le collège technique se développa rapidement en accueillant en 1891 plus de 300 élèves. Il se transforma en école d'ingénieurs "Arts et Métiers" en 1901. Occupant toujours les lieux elle accueille chaque année environ 200 élèves. Les vestiges de l'abbaye furent classés Monuments historiques en 1862 par Viollet-le-Duc. En 1928, l'archéologue américain Kenneth John Connant commença ces études sur l'abbaye de Cluny. Entre 1928 et 1950, il entreprit avec Edmond Malo, architecte des Monuments historiques, des fouilles sur le site. Il était financé par la Medieval Academy of America. De nouvelles fouilles réalisées en 1991 et 1992 permirent la réalisation d'une cartographie en trois dimensions de l'abbatiale. En 2009, les vestiges firent l'objet d'une numérisation aboutissant à la reconstitution en 3D de l'ensemble de l'abbaye. Les fouilles se poursuivent depuis 2006 et ont permis l'étude de la salle capitulaire, du chœur de l'église de l'An Mil, des chapelles du Xe siècle et de l'ancienne infirmerie. Un extraordinaire trésor monétaire y fut découvert en 2017. Depuis 2021, les fouilles se concentrent sur le cloître.

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Couloirs dans les bâtiments conventuels

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Couloirs dans les bâtiments conventuels

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Une salle des bâtiments conventuels

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Les bâtiments conventuels

Aujourd’hui, le site est géré par le Centre des monuments nationaux. Il comprend un musée d’art roman situé dans l'ancien palais Jean de Bourbon du XVe siècle, des maquettes et reconstitutions 3D de Cluny III, un centre d’études clunisiennes et un pôle archéologique rattaché à l’École des hautes études. Une découverte importante fut faite en avril 2008 qu'en apparut à l'hôtel Drouot, un manuscrit présenté comme datant du XIIe siècle et sans origine géographique connue. Repéré par un ancien conservateur général des manuscrits de la BNF et après une rapide enquête sur les bases de données du ministère de la Culture, fut reconnu le manuscrit enluminé "De institutis coenobiorum et de octo principalium vitiorum remediis", recopié par un moine copiste de l'abbaye de Cluny entre 1075 et 1100, et porté disparu depuis plus de deux siècles. Racheté par l'état, il a rejoint les collections de la BNF.

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Le grand cloitre

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Le grand cloitre

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Le lavabo des moines

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La salle capitulaire

La chapelle Jean de Bourbon, épargné par la déconstruction de l'abbatiale, fut conçue par le grand abbé bâtisseur Jean de Bourbon (1456-1485) pour être sa chapelle funéraire. Érigée dans un style gothique durant les années 1460, longue de 12 m, elle est voûtée d’ogives et éclairée par de hautes baies à vitraux. Elle possède un oratoire privé accolé à la chapelle, où l'abbé pouvait suivre confortablement les messes à l’abri des regards et à la chaleur de la cheminée. L’ornementation est fastueuse avec de nombreuses et grandes représentations finement sculptées, à l’origine polychromes et rehaussées de feuilles d’or, de grandes figures du Nouveau et de l’Ancien Testament malheureusement disparues.

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La chapelle Jean de Bourbon

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La chapelle Jean de Bourbon

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La chapelle Jean de Bourbon

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La chapelle Jean de Bourbon

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La chapelle Jean de Bourbon

Le Palais Jean de Bourbon, construit au cours de la seconde moitié du XVe siècle, abrite aujourd’hui, au sein du musée d'Art et d'Archéologie, des sculptures de la "Maior ecclesia". L'abbé Jean de Bourbon fit construire son palais au nord-est, dans l’enceinte du monastère. Pour ce faire l'abbé dû acheter des terres aux moines. À proximité de la porte d’honneur, il dominait l’église abbatiale. Cette vaste demeure résidentielle s’élève sur trois niveaux desservis par deux escaliers en vis dans des tourelles placées aux extrémités de la bâtisse. Elle comporte de vastes salles confortables, pourvues de cheminées, appartement privé, chapelle, salle d’armes et cuisine.

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Le Palais Jean de Bourbon

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Le Palais Jean de Bourbon

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Le Palais Jean de Bourbon

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La bibliothèque du palais Jean de Bourbon

Le palais dit du pape Gélasse fut construit au XIVsiècle et fut modifié à de nombreuses reprises. La façade fut complètement reprise au cours du XIXsiècle, seule la claire-voie du dernier niveau est encore de l'époque médiévale. Il sert aujourd'hui de local d’accueil pour les visiteurs.

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Le palais dit du pape Gélasse

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Le palais dit du pape Gélasse

Le farinier du XIIIe siècle est le seul bâtiment médiéval à usage domestique subsistant. A l'origine il avait une longueur de 56 m et seul les deux tiers ont été conservés. Il servait au stockage des denrées alimentaires. Ses dimensions hors normes sont en rapport avec le nombre de repas servis à l’abbaye qui pouvait atteindre jusqu’à 2000 repas par jour. Il comprend en partie inférieure le cellier voûté d'ogive de l'abbaye. Dans la partie haute, couverte d'une charpente en chêne en forme de coque de bateau retourné, sont présentés huit chapiteaux du rond-point du chœur de la "Maior ecclesia" avec au centre une table d'autel du XIe siècle. Le farinier est accolé à la Tour du moulin érigé à la même époque.

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Le farinier

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Le cellier du farinier

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Le farinier

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Le farinier

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Le farinier et la tour du moulin

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La tour du moulin

L'abbaye de Cluny était enserrée par une enceinte fortifiée qui semble avoir existé dès la fin du Xe siècle. D'une longueur de 1350 m, elle clôturait plus de 15 hectares. Son rôle principal était la défense, mais elle contribuait au prestige de Cluny. Dans sa plus grande longueur, elle séparait l’enclos abbatial du bourg médiéval. À partir du XIIsiècle, l’accès à l’abbaye se faisait par une double porte, la porte d'honneur, qui marquait, comme un arc de triomphe, l’entrée dans "la sainte cité" des moines.

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La porte d'honneur

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Le mur d'enceinte de l'abbaye

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L'enceinte de l'abbaye

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La tour Buttevaux

L'hostellerie de l'abbé Hugues est un des plus grands bâtiments de la fin du XIe siècle conservés. Accueillant à l'époque les hôtes, dans les étages, et leur monture, en partie inférieures, il est aujourd'hui un théâtre.

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L'hostellerie de l'abbé Hugues

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L'hostellerie de l'abbé Hugues

La Tour des Fromages, appelée autrefois tour des fèves, est une des tours de garde de l'enceinte abbatiale. Située à l’angle sud-ouest de l'enceinte de l'abbaye, son soubassement date du début du Xe siècle sous l’abbatiat d'Odilon, les étages supérieurs furent modifiés au XIe siècle. Elle tire son nom du fait qu'au XIXe siècle, une dame y faisait sécher les fromages qu’elle fabriquait. Depuis son sommet accessible en gravissant 121 marches la vue englobe un vaste panorama.

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La Tour des Fromages

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La Tour des Fromages

Ces photographies ont été réalisées en mai 2025.

 

Y ACCÉDER:

Les vestiges de l'ancienne abbaye de Cluny sont situés au centre-ville de Cluny. La visite est payante.

 



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Cette page a été mise en ligne le 15 juillet 2025

Cette page a été mise à jour le 15 juillet 2025