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Les grottes de Perrier

Les grottes de Perrier, également appelées village troglodytique de Perrier ou village des Roches, constituent l’un des ensembles d’habitations troglodytes les plus spectaculaires du Puy-de-Dôme.

Le coteau de Perrier est un des plus beaux empilements de Lahars du monde. Un lahar, mot d’origine indonésienne, est une coulée boueuse d’origine volcanique. À Perrier, cet empilement représente une épaisseur de plus de 120 m. À la fin de l’oligocène, la Limagne était parcourue par l'Allier, qui coulant du sud au nord y déposa des sédiments en provenance de la Margeride. Il y a 2,4 millions d'années (Ma), l'éruption des Monts Dore recouvrit la région de 50 cm de roches volcaniques. Le lahar d'une épaisseur de 35 m qui suivit cette éruption repoussa l'Allier vers l'est. Durant les millénaires suivants, revenu dans son lit, l'Allier déposa une nouvelle couche de sédiments épaisse de 10 à 20 cm. Une nouvelle éruption des Monts Dore, il y 2 Ma, provoqua un nouveau lahar qui recouvrit la région sur 70 m d'épaisseur. Depuis, le Couze Pavin creuse son lit dans ces sédiments formant à Perrier une falaise d'une centaine de mètres de hauteur.

L'homme est présent dans la région depuis au moins 2,6 Ma comme en témoigne la découverte d'outils en pierre taillés sur le flanc est du plateau de Perrier. À l'époque romaine, deux grands domaines agricoles occupaient le fond de la vallée, l'un au lieu-dit Siorac et l'autre à Binazat. Un pont à Pont-Estrade permettait la traversée du Couze Pavin. Les premiers habitants aménagèrent des abris sous roche que l'on nomma Perrières. Au Moyen-âge, le village des Roches, s'étant développé, se protégea derrière un rempart. Une des cheminées de Fées du site fut aménagée en tour de guet. Cette tour, appartenant probablement à un certain Morin Folet, prit le nom de tour Maurifolet. L’accès au village se fit alors au travers d'une porte cavalière. En 1403, la tour de guet, le four banal et quelques maisons troglodytes furent vendus au seigneur de Tourzel. Au XVI^e siècle, alors qu'Issoire était ravagée par 60 ans de guerre de religion, le village des Roches resta épargné. Selon le registre paroissial de 1585, le village abritait alors plusieurs centaines d'habitants. Vers 1630, alors que la peste et la famine dévastaient la région, les habitants descendirent peu à peu de la falaise pour s'installer aux villages de Coudert, à l'ouest, de l'Orme, à l'est, et au quartier du Ruisseau, au centre. Ces trois villages formèrent le village actuel qui prit le nom de Perrier en souvenir des Perrières creusées par les premiers habitants.

Au XIX^e siècle, 17 familles vivaient encore au village des Roches. Dans les années 1930, il en restait cinq. En 1930, madame Coudert, surnommée "la sablette", habitant la maison dite de la Sablette, récoltait après les orages le sable à un endroit très précis du coteau. Ce sable était tellement fin et pur qu'il servait à faire briller les cuivres. Madame Coudert vendait ce sable au marché d'Issoire. La dernière habitante, Marie Pierrette Planissard, quitta le village en 1945. Le site a ensuite été laissé à l’abandon, envahi par la végétation et fragilisé par l’érosion. Le site bénéficie aujourd'hui de travaux de consolidation et de nettoyage effectués par la commune et une association locale. Certaines parties ont été sécurisées pour la visite libre, d’autres sont fermées pour raisons de sécurité. Des sentiers de découverte permettent d’approcher la falaise et d’observer l’architecture troglodytique.

Au fil des siècles, les habitants ont creusé environ 300 cavités dans la falaise, reliées par des escaliers taillés dans la roche, des passerelles et des sentiers suspendus à flanc de falaise. Les cavités sont disposées sur plusieurs niveaux, formant un réseau vertical et horizontal unique. Des terrasses naturelles servaient d’espaces de vie extérieurs. Ces cavités ont été aménagées comme habitats permanents, caves, ateliers, granges ou silos. D'autres servirent de refuges en période de troubles. Certaines de ces cavités possèdent encore des banquettes, niches, auges et cheminées ainsi que des portes et fenêtres sculptées. Des murs en maçonnerie, souvent blanchis à la chaux, fermaient les entrées. Des traces de peintures murales médiévales ont été signalées dans certaines salles. Une chapelle troglodytique aurait existé dans la partie haute du site.

Les grottes ouest

Les cavités font au maximum entre 3 et 4 m de large afin d'éviter les risques d'effondrement. Il s'agit de cavités uniques avec parfois une petite annexe formant une arrière-salle plus étroite et au plafond plus bas ayant une fonction de cave ou de débarras. Des cloisons maçonnées pouvaient individualiser certaines cavités. Le village des roches est circonscrit entre la tour Maurifolet à l'ouest et la porte cavalière à l'est. Il se poursuit légèrement au-delà de cette porte. Les cavités furent creusées, en partie basse, dans les alluvions fluviatiles, en partie intermédiaire, dans le tuf volcanique contenant des blocs de lave et des blocs de granite et, en partie haute, dans les brèches volcaniques massives plus résistantes à l'érosion. La visite des cavités permet donc une bonne observation de la géologie de l'empilement de lahars de Perrier.

Ces photographies ont été réalisées en juin 2025.

Y ACCÉDER:

Un sentier permet la visite du site des grottes de Perrier. Le départ du sentier se fait au niveau de l'église du village de Perrier. Il faut compter une bonne heure pour la visite des cavités du site.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

Cette page a été mise en ligne le 2 septembre 2025

Cette page a été mise à jour le 2 septembre 2025