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Le Puy Pariou et les grottes du Clierzou

Le Puy Pariou

Le Puy Pariou est un volcan strombolien spectaculaire, bien conservé, accessible aux randonneurs et aménagé pour préserver ses pentes fragiles. Il illustre parfaitement la richesse géologique et paysagère de la chaîne des Puys. Surnommé le "Vésuve auvergnat", en raison de la similitude de son aspect, il fut rendu célèbre par la publicité pour l’eau de Volvic.

Puy Pariou (ou Puy de Pariou) est un volcan strombolien situé à environ 10 km à l'ouest de Clermont-Ferrand, à proximité d’Orcines, juste au nord du Puy-de-Dôme. Il culmine à environ 1 209 mètres d’altitude, soit environ 250 m au-dessus du plateau environnant. Son cratère, parfaitement circulaire, d’un diamètre de 200 m et d’une profondeur de 90 m, est exceptionnellement bien conservé. Très apprécié des randonneurs, le Puy Pariou attire près de 120 000 à 130 000 visiteurs par an, ce qui en fait le deuxième site le plus visité de la chaîne des Puys après le Puy de Dôme. En raison de l’érosion causée par cette affluence (on estime que le site perd jusqu’à 10 cm de sol par an),l’accès au fond du cratère est interdit depuis 2022 afin de préserver sa structure fragile. Des chemins balisés et un escalier en bois sur le flanc est ont été aménagés pour canaliser les visiteurs et limiter l’impact sur les pentes.

Le volcan est constitué de deux cônes stromboliens superposés, l’ancien Pariou, avec un anneau de tuf trachyandésitique, et le nouveau Pariou, qui s’est formé plus récemment et a recouvert partiellement l’ancien. Le vieux Pariou est constitué de roche trachytique et trachybasaltique. Ce sont des roches noires contenant de petits phénocristaux d'augite, d'anorthite (types bytownite et labradorite) et d'olivine. Ce premier cône est prolongé vers le nord par l'anneau de tuf trachyandésitique qui a provoqué son obstruction. Ces projections, sombres, sont composées de petits cristaux d'andésine et de hornblende disséminés dans un verre volcanique brun clair. Le Nouveau Pariou est constitué de trachyandésitique. Cette roche gris-bleuté contient de l'anorthite (type labradorite) et des hornblendes emprisonnées dans un verre volcanique composé de microlithes de feldspath, de pyroxène et d'olivine. La lave était très riche en gaz, comme le montrent de nombreuses bulles allongées dans le sens de la coulée. Les datations au carbone 14 sur les charbons de bois piégés dans les dépôts pyroclastiques indiquent que son éruption principale s’est produite vers 6 630 (+/- 350) av. J.-C..

L'édification du Puy Pariou s'est déroulée en plusieurs phases. Le volcanisme de la chaîne des Puys était actif depuis plusieurs millénaires, avec déjà des édifices voisins comme le Puy-de-Dôme et l'ancien Pariou. L'éruption de celui-ci laissa un cône tronqué entouré d’un anneau de tuf. Sa lave trachybasaltique s'était écoulée vers le sud-est sur une longueur de 2 km atteignant l'actuelle ville d'Orcines. Dans un premier temps, une poche de magma trachyandésitique, riche en gaz dissous, remonta lentement. Le magma entra en contact avec des nappes phréatiques résiduelles provoquant une explosion phréatomagmatique (explosions violentes dues à la vaporisation instantanée de l’eau). Des cendres fines et des blocs arrachés au substrat formèrent un nouvel anneau de tuf masquant presque entièrement l’ancien Pariou. Seule une petite partie de l'ancien cône reste visible au nord-ouest délimité par la crête Chaude, la crête d'Argnassou et le plateau de Fraisse. Cette phase produisit des dépôts gris-beige très fins, bien visibles en couches à la base du volcan. La deuxième phase, l'apport en eau diminuant, laissa place à un volcanisme purement magmatique avec des fontaines de lave jaillissant à quelques dizaines de mètres de hauteur, projetant des scories rouges et noires autour du cratère. Les matériaux retombèrent symétriquement, bâtissant un cône quasi parfait légèrement excentré vers le sud. Dans la troisième phase, l’un des flancs du cratère céda sous la pression. La lave s’échappa vers l‘est formant une coulée, sombre et fluide, parcourant 8 km en franchissant même des zones peu pentues. Aux environs de l'actuelle ville d'Orcines, la coulée se scinda en deux, prenant, au nord, la direction de Nohanent et, au sud, la direction de Chamalières. Cette coulée forma une morphologie en “tongue” (langue de lave) encore visible dans le relief. Après la coulée, dans une quatrième phase, l’activité se concentra à nouveau sur le cratère. De petites explosions stromboliennes émettant des lapilli, fines retombées de cendres, formèrent un lac de lave entre le fond du nouveau Pariou et la limite de l'anneau de tuf de l'ancien Pariou. Ce lac se vida par une brèche de 200 m à la limite nord-est de l'anneau formant une petite coulée de trachyandésite. Bloquée au nord par le Puy des Goules, elle se dirigea vers l'est jusqu'à la "Fontaine des Bergers". Le volcan s’éteignit définitivement après quelques semaines ou mois d’activité. Après cette dernière phase, l’érosion commença, mais resta faible grâce à l’altitude modérée et à la solidité des scories. La végétation gagna peu à peu les pentes, d’abord des mousses et lichens, puis des hêtres et bouleaux. Aujourd’hui, le cratère conserve encore 90 % de sa morphologie initiale, ce qui est exceptionnel pour un volcan de cet âge.

Le Puy de Clierzou appartient à un alignement nord-sud de volcans récents de type monogénique (chaque édifice ne connaît qu’une seule éruption) dans la chaîne des Puys. Celle-ci constitue la phase finale du volcanisme quaternaire auvergnat, daté entre 13 000 et 6 500 ans av. J.-C.. Sa formation postérieure au Puy des Goules et au Puy Pariou en fait un des derniers volcans de la région.

Le Puy de Clierzou est un dôme extrusif de trachyandésite (ou benmoréite), une lave très visqueuse, pauvre en silice, mais riche en alcalins (sodium, potassium). Contrairement aux cônes de scories ou aux maars, il ne présente pas de cratère, car la lave n’est pas projetée, mais poussée lentement en surface, formant une protubérance rocheuse massive, semblable à un bouchon. Il est constitué de trachyandésite à benmoréite de couleur gris clair à gris bleuté. Cette roche est typique des laves différenciées alcalines, riches en potassium, ce qui la distingue des basaltes plus fluides. Elle correspond à un stade intermédiaire entre la trachyte et l’andésite. D'une texture microlitique à porphyrique, souvent vacuolaire, elle se compose principalement de plagioclases (andésine, labradorite), de clinopyroxènes (augite), d'amphiboles, de biotite avec parfois de la magnétite ou ilménite. On note également la présence de xénolithes (fragments de roche exogène inclus dans la lave).

La forme actuelle du Puy de Clierzou est due à l’érosion combinée à l’extraction par l'homme de la roche. Les versants sont raides (notamment sud-est), recouverts de pierres volcaniques fragmentées (éboulis de trachyte) et de mousses. Le substrat très compact résiste bien à l’érosion, expliquant la conservation du relief.

Le Puy de Clierzou vu du col entre le Puy de Clierzou et le Puy Pariou

Les grottes du Clierzou sont des carrières antiques taillées dans la trachyandésite. Elles ont été exploitées par les Gallo-Romains pour construire des monuments comme le temple de Mercure sur le Puy de Dôme. Ces carrières ont été réutilisées aux époques mérovingienne et médiévale, notamment pour la taille de sarcophages trapézoïdaux. On observe encore les traces d’extraction (blocs débités, parois taillées, rigoles). Ces carrières montrent la bonne aptitude à la taille de cette roche malgré sa dureté. Elle est compacte, résistante, mais se travaille par blocs. La grande arche du porche, très connue pour les vues sur le Puy de Dôme, ouvre sur de multiples salles communicantes et partiellement comblées par les déchets de taille.

Ces photographies ont été réalisées en juin 2025.

Y ACCÉDER:

D'Orcines, prendre la direction de Pontgibaud par la D941. Après La Fontaine du Berger, s’arrêter au parking des Goules sur la droite de la route. De là, le sentier de randonnée mène au sommet du Puy Pariou. Le sentier nord-est monte à travers la forêt, la descente se fait par l’escalier vers le col entre le Puy Pariou et le Puy Clierzou. Du col, le sentier grimpe vers les grottes du Clierzou.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 2 septembre 2025

Cette page a été mise à jour le 2 septembre 2025