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Le Puy de Dôme
et le temple de Mercure

Le Puy de Dôme est le volcan emblématique d’Auvergne et le sommet le plus célèbre de la Chaîne des Puys, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2018. De son sommet, la vue porte à 360° sur le Massif du Sancy, la Limagne, le Forez, et par temps clair jusqu’aux Alpes. Située à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand, une visite au sommet est un incontournable lors d'un séjour en Auvergne.

C’est un volcan de type dôme de lave, ce qui signifie qu’il s’est formé par l’accumulation d’une lave très visqueuse (trachyte) qui n’a pas pu s’écouler loin du cratère. Avec ses 1465 m d'altitude, c'est le plus haut sommet de la Chaîne des Puys, un alignement nord-sud d’environ 80 édifices volcaniques (maars, cônes stromboliens, dômes trachytiques) s’étendant sur 32 km. Son sommet se trouve à 550 m au-dessus du socle granitique formant les Monts Dôme. Sa masse est estimée à 1,2 million de tonnes pour un volume de 1 million de m³.

Le Puy de Dôme est un volcan de type monogénique (une seule éruption) formé d'un dôme constitué de trachyte mis en place aux environs de 11 000 ans en trois phases successives. L'intrusion de magma trachytique sous le volcan "petit Puy de Dôme" le déforma, puis l'extrusion du magma forma un premier dôme de volume inconnu, mais restreint. Après la mise en place de ce premier dôme, le flanc est fut détruit par une explosion de type péléenne accompagnée d’un écoulement pyroclastique limité (500 à 700 °C) et d’un panache de cendre. Par la suite, un deuxième dôme se forma par croissance endogène (gonflements par l'intérieur, le déformant, le craquant et créant des aiguilles). La croissance n'était pas symétrique, elle fut plus importante dans sa partie nord-est, où se trouve aujourd'hui le pylône TDF. Ces trois phases ne seraient espacées que de quelques dizaines d’années. La formation du Puy de Dôme est très similaire à celui de la Montagne Pelée à la Martinique. Enfin, l’explosion du cratère Kilian, il y a 9000 ans, a recouvert le Puy de Dôme d’une épaisse couche de cendre. La roche dominante est la trachyte gris clair à phénocristaux de sanidine (feldspath potassique), biotite et parfois hornblende. Elle a une texture porphyrique, avec pâte vitreuse. On y trouve aussi des dépôts pyroclastiques (ponces, cendres volcaniques) issus de la phase explosive initiale. Une ancienne carrière, ouverte dans le flanc sud-est du dôme, exploitait les cendres des dépôts de la nuée ardente pour l’industrie du verre.

Le nom de Puy de Dôme provient du latin "podium", colline ou en hauteur, et du gaulois "dumio", colline ou sommité. Dumias était également la divinité gauloise assimilée au dieu romain Mercure. Le Puy de Dôme fascina l'homme dès l'antiquité, peut-être même avant, mais aucune preuve n'existe pour l'instant. Pour les Arvernes, peuple gaulois, le sommet était sacré et probablement dédié au dieu Lug. Des fouilles ont mis au jour un temple gallo-romain monumental du II^e siècle, dédié à Mercure Dumias (fusion de Lug et Mercure). Au Moyen-âge, le site était un repère paysager et symbolique, mais peu occupé en raison de l’altitude et des conditions climatiques. Le 19 juin 1648, Blaise Pascal fit réaliser par son beau-frère l'expérience dite du Puy de Dôme démontrant que la pression atmosphérique diminue avec l’altitude. En 1862 pour saluer la venue de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie une éruption artificielle fut organisée en utilisant 600 fagots de bois, 20 chars de bois et une tonne de résine et d'huile. Prévu en tombée de nuit, il n'en résulta qu'une grosse fumée invisible pour le couple impérial. Émile Alluard installa au sommet du Puy de Dôme une station météorologique le 22 juillet 1872. En 1892, Fernand Ladoux fut le premier à atteindre le sommet en vélo. Auguste Fraignac, ingénieur, constructeur automobile et pilote de course, grimpa le Puy de Dôme le 9 mai 1905 au volant de sa 16-HP Buire. En empruntant le chemin des Muletiers, il fit l’ascension en 4 h. Il redescendit par le même chemin, de nuit, en 2 h 30.

En 1906 débuta la construction d'un chemin de fer à rail central reliant la place Lamartine à Clermont-Ferrand à la plateforme sommitale à 1414 m d'altitude. D'une longueur de 14,7 km ce chemin de fer fut exploité entre 1907 et 1926. Le 6 mars 1908, Édouard et André Michelin créèrent le prix Michelin récompensant de 100 000 francs-or le premier pilote qui en partant de Paris poserait son avion au sommet du Puy de Dôme. Le prix fut remporté le 7 mars 1911 par Eugène Renaux avec un vol de 5 h 10. Une route à péage remplaça en 1926 le chemin de fer. Le sommet du Puy de Dôme fut en 1952 pour la première fois l'arrivée d'une étape du Tour de France cycliste. Cette année, l'étape fut remportée par Fausto Coppi. Le sommet du Puy de Dôme sera l'arrivée d'une étape du Tour de France à quatorze reprises entre 1952 et 2023. Télédiffusion de France (TDF) installa, en 1956, un pylône émetteur de 73 m de hauteur au sommet du Puy. Un poste de télécommunication militaire (installation en partie souterraine) compléta par la suite ce pylône. En 1973, Bernard Durris et François Guinard réalisèrent le premier vol en deltaplane depuis le sommet.

Le Puy de Dôme fut classé Grand Site de France en 2008. Le conseil général du Puy-de-Dôme décida alors d'installer un chemin de fer à crémaillère à la place de la route d'accès. Celle-ci fut fermée à la circulation en 2010 et le 26 mai 2012 fut inauguré le train à crémaillère, le Panoramique des Dômes. C'est depuis le seul moyen d’accéder au sommet, mis à part la randonnée pédestre. Depuis 2018, la Chaîne des Puys est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour les sportifs, tous les ans, en septembre, a lieu une course à pied reliant le col de Ceyssat (altitude 1077 m) au sommet (altitude 1450 m) par le chemin des Muletiers. Le parcours, d'un dénivelé de 375 m, comprend quinze virages. Le record masculin est détenu, depuis 2024, par Quentin Meyleu en 10 minutes et 42 secondes. Le record féminin est détenu, depuis 2019, par Constance Parrot en 14 minutes et 2 secondes.

Lors de la construction de l'observatoire météorologique en 1872 furent mises à jour les ruines d'un temple gallo-romain. Louis Clémentin Bruyère de l'académie des sciences de Clermont-Ferrand le fouilla entre 1873 et 1878. Le temple fut classé aux Monuments historiques en 1889. Une nouvelle campagne de fouille fut réalisée par Auguste Audollent et Gabriel Ruprich-Robert entre 1901 et 1906. Ils fouillèrent les abords du site et y découvrirent un temple annexe et une statuette de Mercure en bronze. C'est à partir de cette statuette que le temple fut attribué à Mercure. Une première restauration des ruines fut réalisée en 1978. De nouvelles fouilles furent effectuées entre 2000 et 2004 par Dominique Tardy et Jean-Louis Paillat. Les vestiges devinrent la propriété du conseil général du Puy-de-Dôme en 2007. Un diagnostic archéologique fut réalisé en 2008 avant une restauration partielle des parties basses du temple entre 2012 et 2018. Le mur sud de l'enceinte du temple fut reconstruit entre 2013 et 2014 suivis de la reconstruction de l'angle sud-est de la terrasse du temple puis de plusieurs murs du temple entre 2020 et 2024. En 2008 fut également découverte la carrière, située au niveau du cratère Kilian, exploité pour la construction du temple. La carrière exploitait de la trachyte dans un dôme éventré par une explosion, il y a 9450 ans.

Les différentes recherches ont permis d'établir l'histoire de ce temple. Un premier temple fut construit vers 50 apr. J.-C., mais aucune trace de bâtiments gaulois ne fut trouvée. Les vestiges de ce temple furent détruits lors de la construction du pylône TDF en 1956. En 150 apr. J.-C., le premier temple fut détruit et un nouveau temple fut construit plus bas dans la pente. Il s'agit du temple actuellement visible. Au III^e siècle apr. J.-C. débuta la lente décadence de l'édifice qui semble cependant encore en fonction au cours du IV^e et V^e siècle. Des pièces de monnaie de ces périodes furent découvertes sur le site. Au cours du XII^e siècle, une église romane occupée par un ermite fut construite sur le site.

Le second temple fut érigé sur une forte terrasse carrée de 60 m de côté. Cette terrasse réalisait la mise à niveau de la pente. La façade du temple se trouvait à l'est en direction d'Augustonemetum, la capitale des Arvernes (actuelle Clermont-Ferrand). Au sommet de deux terrasses se trouvait une cella, inspirée des temples gaulois, précédée d'un pronaos de type méditerranéen. Le temple était construit en grand appareil de trachyte local et comprenait un dallage en marbre blanc d'une superficie d'environ 3600 m².

Ces photographies ont été réalisées en juin 2025.

Y ACCÉDER:

L'accès routier au Puy de Dôme est fléché dans tout le département. Pour aller au sommet du Puy de Dôme, vous pouvez emprunter à pied le chemin des Muletiers depuis le col de Ceyssat (45 min à 1 h de forte grimpée) ou emprunter le train à crémaillère, le Panoramique des Dômes. Le chemin des Muletiers est gratuit, mais vous demandera un gros effort. Le Panoramique des Dômes est payant, mais vous conduit en une quinzaine de minutes au sommet avec un minimum d'effort (bien appréciable après avoir gravi le Puy Pariou).

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 2 septembre 2025

Cette page a été mise à jour le 2 septembre 2025