Les Bonettes

Les Bonnettes

Les Bonnettes sont un mystère. Elles coiffent un tumulus du néolithique, mais ne lui seraient pas contemporaines. Le lieu porte plusieurs noms. Le plus connu est celui de Mont des Sept Bonnettes. Le terme bonnette désignerait une petite borne ou une méchante fille en patois. Le lieu est également nommé Sept-Fillettes ou Sept-Marconnettes qui fait référence à un élément de marquage.

La légende parle de six jeunes filles qui préféraient suivre un violoniste et aller danser plutôt qu'aller aux vêpres du dimanche malgré les mises en garde du curé. Et un jour, ce qui devait arriver arriva. Après avoir grimpé au sommet de la butte, les jeunes filles formèrent une ronde autour du musicien qui entama une mélopée diabolique. Dès les premières notes, leurs têtes se figèrent et leurs bras et leurs jambes se collèrent au corps. Tous les sept furent transformés en statues de pierre. Une autre version dit que les jeunes filles et le musicien furent avalés par la terre sans qu'on puisse les sauver. Leurs familles élevèrent alors les pierres visibles actuellement à l'emplacement de la disparition.

Le site est un grand tumulus ovoïde d'environ 38 m sur 28 m et d'une hauteur de 5 m. Le sommet présente une surface aplatie d'environ 10 m sur 9 m. Sur ce sommet sont dressés actuellement cinq menhirs. Un sixième a glissé en contrebas. Ces menhirs sont disposés en cercle et sont espacés d'environ 2 m les uns des autres. Ces menhirs ont une hauteur de 0,70 m, une largeur de 0,30 m et une épaisseur de 0,20 m. Ils sont calés sur une faible profondeur par de petits blocs en grès. La partie supérieure est taillée en angle droit formant ainsi un "L" inversé. De petites cavités se trouvant à leurs extrémités supérieures font penser à des yeux, ce qui a dû inspirer la légende. Il semblerait qu'un septième menhir occupait le centre du cercle. Des témoignages du début du XIX^e siècle parlent d'une pierre couverte d'inscriptions mystérieuses, ce qui pourrait expliquer qu'elle ait disparu.

Le site a été fouillé en 1877 par monsieur Brean de la société des sciences de Douai. Il mit à jour dans une terre sablonneuse mélangée à des cendres et des débris de charbon des ossements humains, dont un crâne, des fragments de poteries, des outils et des armes en silex. Un autre témoignage parle de la découverte à la base du tumulus d'une galerie donnant sur différentes cavités remplies d'ossements. Ce qui ressemble fortement à une allée couverte ou à un dolmen. La composition du tumulus n'est pas identique à la terre des alentours démontrant que la terre du tumulus a été apportée depuis un lieu lointain ce qui était une pratique courante au néolithique. Un deuxième tumulus de taille supérieure aurait existé à proximité, mais il a été arasé pour laisser passer un chemin.

Dès le XIX^e siècle, les historiens et les archéologues estiment que les menhirs ne sont pas contemporains du tumulus. La mise en forme par une taille régulière et à angle droit des pierres fait penser à une mise en place à l'époque médiévale. Les pierres seraient un support pour une structure supportant le foyer d'un ancien fanal. La mention sur une carte ancienne de la région d'un "signal à feux" vient appuyer cette théorie. Une autre théorie parle d'une table d'orientation. Les différentes pierres seraient alignées avec les autres mégalithes de la région. Groupées deux par deux, elles pointeraient vers trois sources légendaires de la région, la source de Bronne à Rémy, la source St-Jean à Monchy-le-Preux et la "cuisine des fées" à Hamel. Ces théories de "table d'orientation" ne sont cependant pas vérifiées.

De Sailly, prendre la D43 en direction d’Hamblain-les-Près. Après l'embranchement pour Etaing, prendre le premier chemin à gauche. Le suivre jusqu'au chemin partant à droite avant le passage au-dessus de l'autoroute. Suivre ce chemin à pied (chemin privé). Les Bonnettes sont sur la droite à environ 200 m.

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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