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La tour nord et la tour
nord-est
Le château de Suscinio dans la presqu'ile de Rhuis, restauré depuis son acquisition par le département du Morbihan, est un bel exemple de l'architecture militaire du Moyen-âge. L'origine du château remonte au XIIIe siècle où les ducs de Bretagne aménagèrent une réserve de chasse dans la presqu'ile. Le château était alors leur résidence de chasse.
La tour nord et la tour "neuve"
Le côté sud-est du château
La première mention au château date de 1218. La construction fut initiée par Pierre de Dreux, le duc de Bretagne. Son fils, Jean 1er le Roux, poursuivit la construction. Le château, passé aux mains des Anglais, fut pris par le chevalier Bertrand Du Guesclin en 1373. Jean IV de Montfort, vainqueur de la guerre de succession de Bretagne, fit remanier en 1380 le château. L'élargissement du fossé sud réalisé alors, entraina la destruction de la chapelle ducale construite à l'extérieur de l'enceinte. À cette occasion fut également remanié le châtelet d'entrée.
L'entrée du château
Les douves sud
Jean V (1389-1442) fit ériger, sur le côté sud-est, un logis de quatre étages. Un second logis de même nature fut élevé au nord-ouest en 1430. De cette période est également datée la tour "neuve". Entre 1450 et 1480 furent aménagés les jardins pour la duchesse Isabeau d'Écosse. Lors de la guerre de Bretagne, le château fut pris, en 1491, par les troupes françaises. Le roi fit don du château au prince d'Orange, Jean de Chalon. En 1505, la reine de France, Anne de Bretagne (1477-1514), fit halte au château lors de sa visite dans la région. Après la mort d'Anne de Bretagne en 1514, le roi récupéra le château. Il le céda à sa favorite Diane de Poitiers. Celle-ci le donna à sa fille en 1543 à l'occasion de son mariage avec le descendant de la famille de Brézé. Le château devint alors une capitainerie confiée à Guillaume de Montigny. Le roi Charles IX le racheta en 1562.
Le côté sud-ouest du château
Les tours est et nord-est
À la fin du XVIe siècle, le conflit entre Anglais et Espagnols et la mort du roi de France, Henri III, en 1589, conduisirent à une crise de succession. Le domaine de Suscinio fut divisé entre la famille Talhouët et la famille Montigny. En 1599, une tempête emporta les toitures et les cheminées. Le roi Henri IV ordonna alors la remise en état du château. Celui-ci fut démilitarisé en 1626 et mis à la disposition du commerce (?) par un édit royal. En 1641, le cardinal Richelieu nomma son cousin, Jérôme de Camboult, gouverneur du site. Au début du XVIIIe siècle, la princesse de Conti récupéra le château en rachetant les droits du domaine. Le château, laissé alors aux bons soins des agents et des fermiers, se dégrada alors petit à petit. En 1780, le comte de Sérant fut nommé capitaine de la forteresse. Il en sera le dernier. À la veille de la Révolution française, le cout des réparations amena les propriétaires à faire entreposer les récoltes dans les parties "qui ne tombent pas encore et de ne pas s'embarrasser du reste".
Le logis est vu depuis la cour interne
La courtine nord vue depuis la cour interne
En 1798, le château fut vendu comme bien national à Pascal Lange pour 5000 francs pour servir de carrière de pierre. Les ruines et le domaine devinrent la propriété du vicomte Jules de Francheville en 1852. Le château fut classé Monument historique en 1840. Le département du Morbihan en fit l'acquisition en 1965 et le restaura pour l'ouvrir au public. Lors de fouilles, effectuées à l'extérieur de l'enceinte en 1975, furent retrouvés les vestiges de la chapelle ducale détruite par un incendie en 1370. Cet incendie assura la préservation du carrelage, dont les 300 m2, datés de 1330, furent retrouvés presque intacts. Ce carrelage est actuellement exposé dans les salles du château. Entre 1994 et 2001 furent restituées à l'origine les toitures des différents bâtiments.
Le logis ouest
La courtine nord
Le château se présente sous la forme d'un quadrilatère irrégulier flanqué de sept tours. Il est ceint de douves en eau profonde de 4 m. L'entrée se fait par un pont-levis précédé par un pont en pierre. Elle est protégée par deux tours cylindriques de 12 m de diamètre. La base de la tour "neuve" est constituée d'une casemate aménagée pour quatre couleuvrines (petit canon portatif). Le logis est était réservé au logement du duc et de sa famille. Au 1er étage se trouvent la salle des banquets, une chambre à parer, deux chambres de retrait et des latrines. La salle des banquets est une grande salle richement décorée. Les décors sont variés, mais le bestiaire est à l'honneur. C'est dans cette salle qu'étaient reçus les invités. Lors des banquets, deux tables étaient dressées le long des murs. Une autre, placée devant la cheminée, était réservée au duc et à la duchesse. L'espace au centre de la pièce permettait aux domestiques d'amener les plats et était la zone de distraction où les jongleurs et les troubadours exerçaient leur art. La chambre à parer servait d'appartement privé aux hôtes de haut rang. Elle est indissociable de la chambre de retrait qui servait de chambre à coucher. Dans une de ces chambres se trouve un haut relief représentant une statue équestre du connétable Olivier de Clisson.
Le logis ouest vu depuis l'extérieur
Les douves avec le pont d'entrée
Au 2e étage se trouve la salle du duc où celui-ci recevait les hôtes de marque, la chambre à parer et la chambre de retrait de la duchesse, la chapelle et une étuve. Celle-ci se compose d'un petit couloir partant de la chambre à parer et donne sur des latrines et un bain de vapeur servant à la toilette. Dans la salle du duc aboutit un escalier accessible depuis le porche d'entrée du château et exclusivement réservé à son usage et à celle de la duchesse. La chambre de retrait réservé à la duchesse et à sa garde-robière communique avec la chambre de retrait du duc au 3e étage par un escalier privé. Dans la chapelle sont disposés, de chaque côté de l'autel, deux oratoires réservés à gauche à la duchesse et à droite au duc.
Le 3e étage se compose de la salle des gardes, de la chambre à parer et de la chambre de retrait du duc. La salle de garde est une grande salle que les hommes d'armes utilisaient pour manger, dormir ou attendre leur tour de garde. Une loggia, construite au XVe siècle, est attenante à la chambre à parer du duc. À ce niveau, un chemin de ronde couvert relie les deux tours au-dessus de l'entrée du château.
Le dallage de la chapelle ducale
La statue équestre du connétable Olivier de Clisson
Le logis ouest présente un aménagement interne assez similaire. Il était destiné à loger les invités du duc. Les salles au sous-sol et au rez-de-chaussée étaient réservées aux hommes d'armes. La courtine nord, longue de 60 m, est couronnée par un chemin de ronde extérieur qui relie la tour nord-est, la tour nord et la tour "neuve". Le long de cette courtine s'élevaient des bâtiments annexes réservés à la cuisine et aux domestiques. De ces bâtiments, ne subsistent que les fondations et des vestiges de cheminées sur le mur de la courtine.
L'intérieur du logis ouest
L'intérieur du logis ouest
Le logis ouest avec la courtine nord
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2009.
Y ACCÉDER:
Le château de Suscinio est situé au hameau de Kermoizan se trouvant à droite de la D198 reliant Sarzeau à Penvins.
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Cette page a été mise en ligne le 2 mai 2020
Cette page a été mise à jour le 2 mai 2020