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La cathédrale de Toul

La cathédrale de Toul présente une belle façade de style gothique flamboyant avec une rosace de 9 m de diamètre. Au côté sud de la nef est accolé le deuxième plus grand cloître gothique de France. Fortement endommagée lors de la bataille de France en juin 1940, sa restauration dura plus de 80 ans.

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Une première basilique fut érigée entre 450 et 500 sur les ruines d'un temple romain détruit par le passage des Huns. Il s'agissait en fait de trois édifices, deux églises dédiées à Saint-Étienne et à Notre-Dame et un baptistère dédié à Saint-Jean-Baptiste. Entre 963 et 967, l'évêque Gérard de Toul (évêque de 963 à 994) entama la construction d'une cathédrale romane à la place des trois édifices. L'évêque Pibon (1069-1107) y ajouta un imposant massif occidental. Cette nouvelle cathédrale fut consacrée en 1147 par le pape Eugène III. Cette cathédrale fut progressivement remplacée, entre 1220 et 1497, par un édifice de style gothique. Entre 1220 et 1235 fut construit par l'évêque Eudes II de Soray (1217-1228) un nouveau chœur flanqué de deux tours de chevet. En 1240 débuta la construction du cloître par la galerie est. La construction du cloître se termina à la fin du XIIIsiècle. Entre 1275 et 1297 furent érigés un vaste transept et la dernière travée de la nef. Sous l’épiscopat de l'évêque Conrad Probus (1279-1295), en 1285, furent mises en place sous la charpente de la partie orientale des voûtes hautes. En 1297, le chœur des chanoines fut installé à la croisée du transept.

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En 1336, l'évêque Thomas de Bourlémond promulgua une quête afin de relancer le chantier. La nef romane fut progressivement remplacée par une nef de style gothique entre 1340 et 1400. En 1378, les stalles des chanoines furent remplacées. À partir de 1381, Pierre Perrat entama la reconstruction du cloître dans le style gothique rayonnant. La salle du chapitre fut aménagée dans la galerie nord du cloître contre la nef de la cathédrale. Cette salle du chapitre est fermée par une grande verrière gothique donnant sur le jardin. La guerre entre les ducs de Bourgogne et de Lorraine stoppa les travaux à la cathédrale entre 1406 et 1460. En 1428 eut lieu sur le parvis de la cathédrale le procès matrimonial de Jeanne d'Arc que lui entama le fils d’un nommé Jean Biget, habitant de Domrémy. Le tribunal déclara Jeanne d'Arc libre de tout lien.

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La nef vue vers le choeur

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La nef vue vers l'entrée

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Le choeur

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Détail de la façade

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En 1460, le chapitre s'adressa au pape et au roi pour des dons permettant la reprise des travaux. Le pape Sixte IV fit un don de 1000 livres et le roi Louis XI donna 1500 livres. Le chapitre acheta alors à Tristan de Hattonchâtel le dessin de la façade en se réservant le droit de la faire construire par l'architecte de son choix. Cette façade, jusqu'au niveau de la rosace, ainsi que la première travée de la nef furent construite par Jacquemin de Lenoncourt. La façade de style gothique flamboyant est aux armes de l'évêque de Verdun, Warry de Dommartin, et du duc René II de Lorraine. La construction du portail occidental fut complétée en 1496 par le couronnement fleurdelisé des deux tours. Les cloches furent installées dans la tour nord en 1500 et les vantaux des portes furent mis en place en 1510. Jehan Le Verrier réalisa la verrière du Couronnement de la Vierge dans le croisillon nord du transept en 1503. Comme le chapitre voulut une symétrie parfaite des deux extrémités de l'édifice, les deux tours orientales furent reprises à partir de 1511. Ces travaux s’achevèrent en 1524 par la construction des deux clochers surmontant les tours du chevet.

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L'autel Notre-Dame dans une des absidioles du choeur

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Autel dans le transept nord

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La verrière du Couronnement de la Vierge

Entre 1525 et 1534 furent réalisées les grandes toitures sur une hauteur plus importante qu'initialement prévu. Elles furent coiffées d'une crête métallique en 1547. Cette crête, trop lourde pour la charpente, fut déposée en 1579. L'évêque Hector d'Ailly entama la construction de la chapelle des Évêques dans le collatéral nord en 1533. Cette chapelle possède un plafond unique en France constitué d'une voûte plate de 8 m de large sans aucune structure de maintien intermédiaire. En 1534 fut construit, entre les deux tours de la façade, un campanile de style renaissance. En 1549, le chantre Jean Forget commanda la construction de la chapelle de "Tous les Saints" en style renaissance dans le collatéral sud. En 1561, la partie supérieure de la tour sud du chevet s'effondra dans le chœur. Pour des raisons de sécurité, on fit alors détruire l'étage supérieur de la tour nord. Les deux tours furent coiffées par une toiture en forme de bulbe. Lors de la restauration du chœur, l'évêque Toussaint d'Hocédy (1543-1565) y fit ériger un nouveau jubé. Celui-ci fut détruit en 1794. À la fin du XVsiècle, ou au début du XVIsiècle, fut installé dans le collatéral sud l'autel des reliques. Celui-ci d'un style gothique/renaissance fut financé par Nicolas Le Sane, chanoine de la cathédrale de Toul et archidiacre de Saint-Nicolas-de-Port.

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La chapelle de "Tous les Saints"

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Vestiges de fresques dans le choeur

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Le choeur

Entre 1625 et 1725, l'abside du chœur fut décorée avec des statues en marbres et des tableaux représentant les saints patrons de la cathédrale (Saint-Étienne, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Gérard-de-Toul), les saints évêques de Toul (Saint-Mansuy, Saint-Amon, Saint-Gauzelin), les Pères de l'Église (Saint-Ambroise, Saint-Grégoire, Saint-Jérôme, Saint-Augustin), des saints très vénérés dans le Toulois (Saint-Joseph et Sainte-Ursule, Saint-Léon IX, Sainte-Aprône) et des apôtres Saint-Pierre et Saint-Paul. Certains de ces tableaux sont attribués à Rémond Constant et les sept tableaux de Claude Charles sont classés Monuments historiques. L'évêché de Toul fut démembré en 1776 pour former l'évêché de Nancy et l'évêché de Saint-Dié. L'évêché de Toul fut finalement supprimé en 1790 au profit de celui de Nancy. Les statues ornant les portails de la façade et du cloître, le jubé et les stalles furent supprimés (détruite ?) en janvier 1794 en application d'un arrêté municipal pris sur instance des autorités révolutionnaires. L'évêché de Nancy fut rebaptisé évêché de Nancy-Toul en 1824.

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Le dôme au-dessus de la croisée du transept

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La nef

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Le cénotaphe de Saint-Mansuy et l'entrée de la salle du trésor

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Cénotaphe de Saint-Mansuy le 1er évêque de Toul

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Enfeu reliquaire

La cathédrale fut inscrite en 1840 sur la première liste des Monuments historiques. Le cloître le sera en 1889. À cette période furent réaménagés les absidioles de part et d'autre du chœur amenant la dépose des verrières du XIIIsiècle. Ces vitraux commandés en 1235 par l'évêque Roger de Mercy représentent des scènes bibliques et de la vie des saints. Ils seront placés dans les absidioles et remplacés, entre 1874 et 1876, par des vitraux, hauts de 26 m, conçus par Casimir de Balthazar de Gachéo. Sur celui du centre figurent quatorze scènes de la vie du Christ. Sur celui de gauche sont représentées des scènes de l'Ancien Testament et celui de droite comporte des scènes clefs de la vie de l'église. En 1863 fut posée dans le croisillon sud du transept la verrière de Saint-Étienne créé par Casimir de Balthazar de Gachéo. Avec ses 26 m de hauteur et sa surface de 216 m², il s'agit de la plus vaste ouverture gothique de France. Y sont représentées l'invention des reliques de Saint-Étienne et la vie des quatre évêques de Toul (Saint-Mansuy, Saint-Epvre, Saint-Gérard et Saint-Léon IX).

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La verrière de Saint-Étienne dans le transept sud

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Les vitraux du choeur

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Ensemble d'ostensoirs

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Ensemble de calices

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Reliquaire du Saint-Clou

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Autel aux reliques

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Les cranes de Sainte-Aprône, de Saint-Gérard
et d'une suivante de Sainte-Ursule

La façade et les côtés de l'édifice ainsi que les vitraux renaissance du chœur furent endommagés par des tirs prussiens en 1870. Émile Boeswillwald procéda à la restauration des dégâts à partir de 1874. Lors de la campagne de France, le 19 juin 1940 les Allemands prirent la cathédrale comme cible. Un obus de 210 mit le feu à la toiture. Durant trois jours, le feu ravagea la cathédrale et les quartiers sud de la ville. Une toiture provisoire fut par la suite posée sur la cathédrale. Après la 2Guerre mondiale fut entamée, sous la direction de Dominique Bartoluzzi, la restauration de la tour sud et de la rosace de la façade et de la tribune d'orgue. Mais l'absence de restauration de la toiture conduisit, en 1978, à la fermeture au public de l'édifice. Ce n'est qu'à partir de 1981 que la toiture commença à être reconstruite selon la configuration d'avant 1940. La restauration des extérieurs, mis à part la façade, se termina en 1995. Celle-ci ne fut restaurée qu'en 2003. En 2004 et 2005 fut réalisée la restauration de la polychromie des travées de la nef. Celle du chœur et du transept fut réalisée entre 2006 et 2008. Après avoir été recouvert par des tôles pendant 60 ans, le cloître reçut sa nouvelle toiture en 2009 et 2010. La chapelle des Évêques fut restaurée entre 2017 et 2020 et les toitures des collatéraux furent installées en 2020.

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Le cloitre

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L'accès extérieur du cloitre

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La cathédrale a une longueur de 100 m avec une façade large de 32 m. Les deux tours de la façade ont une hauteur de 65 m. Elles devaient initialement être coiffées de flèches pour atteindre une hauteur de 90 m. La nef, longue de 52,58 m, comprend huit travées avec une hauteur sous voûte de 30 m. La hauteur des bas-côtés est de 16,77 m. Le transept a une largeur de 56 m et une longueur de 17 m. La hauteur sous voûte du transept atteint 32 m. Le cloître gothique a une forme trapézoïdale avec une galerie est longue de 65 m (dix travées), une galerie sud longue de 40 m (six travées) et une galerie ouest longue de 52 m (huit travées). Dans le sol de la cathédrale et du cloître sont disposées de nombreuses stèles mortuaires dont quarante-trois sont classées Monuments historiques.

plan

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Ces photographies ont été réalisées en aout 2024.

Y ACCÉDER:

La cathédrale est située au centre-ville de Toul.

 



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Cette page a été mise en ligne le 28 septembre 2024

Cette page a été mise à jour le 28 septembre 2024