La chapelle du Rosaire

La petite ville vinicole de Bruley possède un important ensemble religieux constitué d'une reproduction de la grotte de Lourdes, d'une chapelle du Rosaire, de l'ancienne église romane et d'une grande église néogothique. L'ensemble fait l'objet d'un pèlerinage très prisé au début du XX^esiècle.

Le pèlerinage à Lourdes prit de l'ampleur à partir de 1880. En 1883, 1600 Lorrains firent ce pèlerinage. Parmi les pèlerins se trouvaient les époux Bovée de Bruley qui se rendirent à Lourdes en remerciement d'une guérison. Ils avaient emmené avec eux un jeune prêtre, l'abbé Migot. Le 9 septembre 1882 lors d'un prêche celui-ci lança l'idée d'une "photographie vivante" de la grotte de Lourdes. Très rapidement, des loteries et des quêtes furent organisées pour financer le projet. La réalisation fut confiée à l'architecte Hippolyte Ratinel de Poissy qui se rendit à Lourdes pour y faire une maquette de la grotte. Les travaux débutèrent en mars 1884. Les 103 m³ de pierres nécessaires furent extraits des carrières du plateau de Bruley, 20 m³ de moellons vinrent de Menil-la-Tour et 10 m³ des bords de la Moselle. Le sable, la chaux et le ciment nécessaire vinrent de Boulogne-sur-Mer. Le 25 mai, l'évêque de Nancy-Toul, monseigneur Turinaz, visita le chantier et promit de revenir pour consacrer la réplique de la grotte. Le 14 juin arriva la statue de la Vierge offerte par l'abbé François Jules Demange. La statue est une œuvre de Martin Pierson et fut réalisée par les forges de Tusey. La grille fermant la grotte fut réalisée par le serrurier Drouart de Baccarat d'après une photo de celle de la grotte de Lourdes.

La grotte de Lourdes de Bruley fut inaugurée le 27 juillet 1884 lors d'une grande fête où assistaient quatre mille personnes dont quatre-vingts ecclésiastiques et cinquante religieuses de la Doctrine chrétienne. Devant la grotte étaient dressées cinquante oriflammes sur des mâts de 10 m de hauteur. La procession fut conduite par huit chanoines précédant monseigneur l'évêque, revêtu de la chape d'or et portant la crosse et la mitre. Dans cette procession se trouvait également le jeune abbé Joseph Modeste Demange qui avait dit sa première messe le matin même. Le premier ex-voto, en forme de croix de Lorraine, apposé à la grotte de Lourdes de Bruley, fut celui de deux jeunes gens reçus à l'école de Saint-Cyr.

À l'initiative de l'abbé François Jules Demange et de son frère l'abbé Joseph Modeste Demange fut construit, entre 1892 et 1894, à l'avant de la grotte de Lourdes de Bruley, la chapelle du Rosaire. Le plan de cette chapelle, inspiré de la basilique du Rosaire à Lourdes, fut conçu par l'architecte Rémy Jacquemin. La chapelle est constituée de trois alvéoles formées chacune de cinq fenêtres et de cinq tableaux. Ces alvéoles symbolisent trois groupes de mystères du Rosaire : les mystères joyeux, les mystères douloureux et les mystères glorieux. Les mystères joyeux sont l'Annonciation de l'Ange Gabriel à la Vierge Marie, la visite de la Vierge Marie à sa cousine Élisabeth, la naissance de Jésus dans la grotte de Bethléem, la présentation de Jésus au temple par Marie et Joseph et Jésus retrouvé dans le temple. Les mystères douloureux sont l'agonie de Jésus à Gethsémani, la flagellation de Jésus, le couronnement d'épines, le portement de la Croix et la crucifixion et la mort de Jésus sur la Croix. Les mystères glorieux sont la Résurrection de Jésus, l'Ascension de Jésus au ciel, la descente du Saint-Esprit au Cénacle, l'Assomption de Marie au ciel et le couronnement de Marie.

Les tableaux en céramique furent réalisés par la faïencerie de Toul Bellevue d'après des dessins de Ferdinand Jean Nicolas Caye (1828-1902). Les céramiques façon vitrail et les carrelages furent réalisés par la faïencerie de Sarreguemines. Les éléments en fer forgé sur le thème de la rose sont des œuvres du serrurier Drouart de Baccarat. La chapelle fut classée Monument historique en 2005. Dans cette chapelle ont été inhumé l'abbé Migot, décédé en 1923 et fondateur du pèlerinage, l'abbé François Jules Demange, décédé en 1893, et le chanoine Segault, décédé en 1944.

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L'Ascension, la descente du Saint-Esprit et l'Assomption

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La flagellation, le couronnement d'épine et le portement de la croix

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La flagellation, le couronnement d'épine, le portement de la croix
et la crucifixion

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La visitation, la naissance et la présentation au temple

La chapelle Saint-Martin située dans le cimetière de Bruley est l'ancienne église paroissiale. Construite au cours du XII^esiècle, elle devint à la fin du XIX^esiècle trop petite pour accueillir tous les pèlerins affluant à la grotte de Lourdes de Bruley. Après la construction de la nouvelle église, la nef fut détruite ne laissant subsister que la tour-clocher surmontant la croisée d'un petit transept prolongé par un chœur formé d'une abside semi-circulaire.

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La chapelle Saint-Martin

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L'abside de la chapelle Saint-Martin

La nouvelle église fut érigée en 1895 sous l’impulsion du curé Loevenbruck. De style néogothique, elle possède une nef rectangulaire avec un chœur octogonal d'un côté et l'avancé du portail surmonté du clocher de l'autre côté. La nef est complétée par deux bas-côtés très étroits (3,75 m de largeur). La nef est longue de 50 m et large de 16 m. La hauteur sous voûte de la nef est de 17 m. Le chœur est éclairé par des fenêtres hautes de 10 m. Les vitraux de ces fenêtres ont été endommagés par les bombardements allemands en juin 1940. Ils furent remplacés dans un style contemporain par les ateliers Benoît de Nancy. Sous l'autel de gauche, offert par l'abbé Migot, se trouvent les reliques et le corps en cire de Sainte-Marguerite, martyre des catacombes de Rome. Les reliques, placées dans un coffret disposé sous la tête, furent données à la paroisse de Bruley par le pape Pie IX. Sous l'autel de droite se trouve le gisant en pierre d'Augustin Schoeffler, missionnaire lorrain mort décapité en martyr au Tonkin.

La chapelle du Rosaire et la grotte de Lourdes sont situées derrière l'église du village de Bruley.

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