La colonne de la bataille de Champaubert

La bataille de Champaubert est une des dernières victoires de Napoléon 1^er. Elle a été commémorée par une colonne érigée à la demande de Napoléon III sur les lieux mêmes de cette victoire.

Malgré les victoires durant la campagne de Russie fin 1812, l'hiver russe et 55 000 morts français marquèrent le début de la fin pour l'Empire. En 1813, l'Autriche, la Russie, la Prusse, l'Angleterre, le Portugal et la Suède formèrent une nouvelle coalition et engagèrent la campagne d'Allemagne où les troupes françaises furent défaites. Les armées coalisées marchèrent ensuite sur la France entamant la campagne de France où, de janvier à avril 1814, Napoléon 1^er essaya d'empêcher l'envahissement de la France. Le 10 février 1814 à Champaubert, les 1800 cavaliers et 4111 fantassins commandés par Napoléon 1^er affrontèrent les 4500 hommes de l'armée russe commandés par le général Olsoufiev. Les Français ne purent cependant opposer aux 24 canons des Russes que 6 canons. Les troupes françaises se composaient, sur le flanc gauche, de la division du général Lagrange avec la cavalerie du général Doumerc, sur le flanc droit, de la division du général Ricard et des cuirassiers du général Bordesoulle, et, au centre, les fantassins du général de Marmont. À l'arrière se tenaient les deux divisions de la "Jeune Garde" du général Ney. Les troupes russes se concentraient autour des villages de Champaubert, de Baye et de Bannay. Au petit jour, les hommes du général de Marmont, arrivant du sud, traversèrent le Petit Morin à Talus-Saint-Prix. Les Russes envoyèrent à ce moment quatre régiments et six canons pour prendre le pont et empêcher le passage des Français. Ils arrivèrent trop tard, les Français avaient déjà passé la rivière et s'étaient déjà déployés. Les Russes furent donc contraints au repli sur le village de Baye. Le général Olsoufiev y envoya deux brigades et des canons en renfort. Après l'arrivée, à midi, des troupes du général Ney et de Napoléon 1^er lui-même, le général de Marmont attaqua le village de Baye qui fut pris à 13 h 30. Malgré ce revers, le général Olsoufiev ne se retira pas et ne prévint pas le général prussien Kleist von Nollendorf et le général russe Kapzewitsch dont les troupes se trouvaient à proximité. Les Russes se positionnèrent alors sur une ligne du bois de Baye, à l'ouest, jusqu'au bois de Malet, à l'est, pour faire face aux Français. Ceux-ci débordèrent cette longue ligne par les côtés et délogèrent les Russes de Bannay. À 15 h, Napoléon 1^er envoya la cavalerie provoquant le repli des Russes sur le village de Champaubert. Ce repli fut coupé du côté est et du côté ouest par les Français. Les Russes dispersés s'enfuirent en direction du nord. Les rescapés défendirent le village de Champaubert, maison par maison, par des combats au corps à corps. À la tombée de la nuit, les Russes se regroupèrent et marchèrent vers Etoges. Le général de Marmont les poursuivit avec l'infanterie et la cavalerie provoquant la panique. Les Russes tombèrent par centaines entre les mains des Français. Les Français eurent à déplorer 650 tués, dont le général Lagrange, et blessés. Les Russes eurent 3000 tués ou prisonniers. Ils perdirent également 21 canons et six drapeaux. Le général Olsoufiev fut fait prisonnier par le chasseur à pied Pierre Christophe Christille.

La construction du monument commémoratif débuta en 1865. Construite en pierre d'Euville, la colonne est l'œuvre des architectes Louis Visconti, l'auteur du tombeau de Napoléon 1^er aux Invalides, et Claude Bigault de Granrut. L'aigle sommital est une œuvre d'Henri Alfred Jacquemart. Le monument, financé par une souscription nationale lancée en 1839, fut inauguré en 1867. Les canons entourant la colonne sont une donation personnelle de Napoléon III.

Le monument de Champaubert se trouve au centre du village au croisement des routes D933 et D951.

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