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Le cap de Carteret

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Le cap de Carteret est à la limite entre la côte des havres sablonneux au sud et la côte rocheuse au nord de la presqu'ile du Cotentin. Il est constitué de schistes et de grès d'âge cambrien. Classé espace naturel sensible, il est la propriété du conseil général de la Manche et est géré par le Syndicat mixte des espaces littoraux de la Manche (Symel) depuis 2003. Depuis cette date, les murets de pierre ont été reconstruits afin de protéger les abords et les sentiers ont été restaurés pour canaliser les 80 000 visiteurs annuels. Le cap est recouvert d'une lande formée de fougères, de bruyères, de genets et d'ajoncs. L'endroit est un des rares lieux de reproduction en Normandie du grand corbeau. Parmi les oiseaux, on peut y observer le goéland, le fou de Bassan, le fulmar boréal, le cormoran huppé, la fauvette pitchoue, le pipit maritime, le merle noir, le troglodyte mignon, le pigeon ramier, l'alouette, le rouge queue noir ou l'accenteur mouchet. S'y trouvent également des vipères péliades et des couleuvres à collier et un petit troupeau de chèvres des fossés. Si vous avez de la chance, vous verrez dans l'eau des phoques gris, des veaux marins, des requins-bleu ou taupe et autres petites roussettes, des Grands Dauphins, des marsouins et autres dauphins communs.

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Le cap est un lieu naturel d'observation. Le regard porte sur le sud du Cotentin et sur les iles anglo-normandes de Sercq et de Jersey (distant de 22 km). À la préhistoire, lorsque le niveau de la mer était plus bas, l'ile de Jersey était reliée au continent. Plusieurs stations préhistoriques ont été situées aux alentours du cap. Le chemin des douaniers qui permettait la surveillance des côtes et des contrebandiers fut créé au cours du XVIIIe siècle. En 1745, une plateforme d'artillerie avec casernement, poste de guet et magasin à poudre fut aménagée au point le plus à l'ouest du cap. Il en subsiste quelques murs. Le phare, qui surplombe la mer de 84 m, et le sémaphore furent eux construits en 1830.

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Au nord et en contrebas du sémaphore subsistent les ruines de l'ancienne église dédiée à St-Germain le Scot (mort en 480). Construite au début du XIIe siècle, elle fut agrandie d'une chapelle au XVe siècle. En mauvais état et menacée par la mer, elle fut abandonnée entre 1686 et 1689. Elle fut alors partiellement détruite et ses pierres furent utilisées pour l'agrandissement de l'église St-Louis de Carteret. À la fin du XIXe siècle avec l'essor de la mode des bains de mer, Carteret devint une station balnéaire très prisée. De nombreux visiteurs empruntèrent alors le sentier des douaniers pour venir flâner dans les ruines. Devant l'affluence, la commission départementale des monuments naturels et des sites demanda, en 1937, le classement de l'église et du cap. Le classement fut prononcé en janvier 1942. Selon une légende, cette église fut construite près du village primitif de Carteret détruit en 709 par un raz de marée et dont nulle trace ne fut jamais retrouvée.

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Une autre légende nous parle de la grotte du Dragon ou trou du Serpent. L'irlandais Germain qui vécut au cours du Ve siècle, devenu prêtre, voulut rejoindre son parrain en Gaule. Il se rendit donc au port le plus proche, mais n'y trouva aucune barque ni pécheur. Il pria Dieu de lui fournir une embarcation et vit une roue de char descendre du ciel (plutôt une barque circulaire irlandaise nommée coracle ou Curraghs en irlandais constitué d'une ou deux peaux de bœuf tendu sur une armature en osiers). Dans les représentations moyenâgeuses, Germain est montré debout sur une roue posée à plat. Germain embarqua donc et échoua à Dielette (au nord de Carteret) au cours d'une réunion de justice. Son arrivée détournant la foule, le juge, en colère, le traita alors de magicien et blasphéma sur le dieu des chrétiens. Aussitôt, il fut frappé par la colère divine. À cette époque, de gigantesques serpents (ou dragons) s'étaient établis dans les grottes des caps de Flamanville, de St-Germain-sur-Ay, de Carteret et de Querqueville. Toutes les semaines, ces monstres dévastaient les villages à la recherche d'enfants à dévorer. Afin de les calmer, les villageois avaient décidé de leur sacrifier un enfant par semaine. Lors d'un de ces sacrifices, la foule vit un homme debout sur la mer. Il se tenait debout avec une crosse d'évêque, mitre sur la tête, sur une grande roue de charrue. Il s'agissait de Germain le Scot ou la Rouelle. Il se dirigea droit sur le serpent qui se recroquevilla et tenta de retourner dans sa grotte. Germain lui assena alors un coup de crosse sur la tête. Le serpent se contorsionna puis se figea avant de devenir un bloc de granit. Germain se retourna alors vers la foule qui se convertit en masse à la nouvelle religion. La foule demanda ensuite au saint de les débarrasser des autres monstres infestant la côte et notamment celui de Carteret. En dévotion, les habitants érigèrent une église entre la Roche Briard et les dunes d'Hatainville.

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Une des failles dans la falaise faisant penser à une grotte

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Ces photographies ont été réalisées en juin 2017.

 

Y ACCÉDER:

À Carteret, rendez-vous au phare/sémaphore. L'ancienne église se trouve à droite du phare et est accessible par les sentiers. Depuis l'église, vous pouvez descendre sur la plage et, à marée basse, faire le tour du cap par la plage pour rechercher la grotte du Dragon.



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 24 septembre 2017

Cette page a été mise à jour le 24 septembre 2017