Suivez les Lieux-Insolites en France sur INSTAGRAM logo instagram

Le sanctuaire du Mont Roland

Situé sur le chemin de Compostelle, le sanctuaire de Notre-Dame du Mont Roland (343 m d'altitude) fait l'objet d'un pèlerinage les 2 août. Depuis 1967, le sanctuaire fait également l'objet d'un pèlerinage de la part de la communauté portugaise, le 2e dimanche de mai, et, depuis 1991, de la communauté des gens du voyage, en avril.

mont roland 1

Selon la légende, la première chapelle dédiée à Notre-Dame fut fondée au IVe siècle par Saint-Martin de Tours (316-397). Au cours du VIIIe siècle, elle fut remplacée par une autre chapelle associée à un prieuré fondé par Roland le Preux (736-778), le neveu de Charlemagne, rendu célèbre par son sacrifice à Roncevaux. C'est également lui qui donna son nom à la colline sur laquelle se trouve le sanctuaire. La chapelle et le prieuré furent rattachés à l'abbaye de Baume-les-Messieurs en 1078. La possession du sanctuaire du Mont Roland fut confirmée par une bulle du Pape Urbain II en 1089. En 1184, Béatrice 1re de Bourgogne (1145-1184), comtesse de Bourgogne et épouse de l'empereur du Saint Empire romain germanique, Frédéric Barberousse, fonda le prieuré de Jouhe, voisin du Mont Roland auquel fut rattaché le sanctuaire.

mont roland 17

mont roland 23

Le sanctuaire acquit une importante renommée et fut richement doté par les puissants. Le comte de Bourgogne, Othon IV, légua, en 1302, au sanctuaire deux calices de onze marcs d'argent. En 1324, Jeanne de France, fille de Philippe V et comtesse de Bourgogne, instaura la lecture de trois messes hebdomadaire. Le comte d'Auxerre, Jean II de Chalons, instaura, en 1354, une lampe ardente brûlant jour et nuit. En 1357, Marguerite, comtesse de Bourgogne, fonda une messe dotée d'une rente annuelle de 10 livres. Détruit et pillé par les raids des "Grandes Compagnies", le sanctuaire fut reconstruit par Jean de Vienne (1325-1396) et Guy de Pontailler (1348-1392), Maréchal de Bourgogne, entre 1362 et 1365. Guy de Pontailler y fonda, en 1386, une chapellenie avec messe quotidienne et perpétuelle qu'il dota d'une rente pour l'entretien de trois chapelains. Le site accueillit en 1395 la visite de la duchesse Marguerite de Flandres. Le prieur bénédictin Jean de Coigny fit reconstruire le chœur de la chapelle en 1439. Le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, instaura, en 1454, une lampe ardente qu'il dota d'une rente de deux marcs d'or pour qu'elle brûle jour et nuit et à perpétuité.

mont roland 3

mont roland 16

Au cours de la Guerre de Dix ans en 1636, lors du siège de Dole, le sanctuaire fut saccagé par les troupes françaises commandées par le Prince de Condé (1588-1646). Celui-ci sauva cependant la statue de Notre-Dame qu'il fit transférer à Auxonne. Le prieuré fut réinvesti par le bénédictin en 1644. À l'époque, un ermitage en ruine fut mentionné. La statue de Notre-Dame fut rendue au sanctuaire en 1649 après une intervention des princes espagnols et du roi de France Louis XIV.

mont roland 6

mont roland 8

Après le retour de la statue de Notre-Dame au Mont Roland plusieurs miracles eurent lieu. Nicolas Largeot, "bossu dans la poitrine et le dos" après une chute, fut guéri le jour de la Saint-Michel après que son père eut offert à Notre-Dame un flambeau. L'abbesse de Notre-Dame d'Ounans fut guérie d'un bourdonnement d'oreille qui durait depuis trois décennies après avoir invoqué Notre-Dame du Mont Roland. Une sœur converse du même monastère fut guérie après s’être ceinte d'un linge qui avait touché la statue de Notre-Dame. Claudine Patornay souffrant de plusieurs maladies, dont des fluxions de poitrine, fut guérie au 5e jour d'une neuvaine voué à Notre-Dame du Mont Roland. Ces miracles furent reconnus par les autorités ecclésiastiques après une enquête de l’archevêque Claude d'Achey les 26 et 27 août 1650. Le procès-verbal rédigé à cette occasion signale également des cas de guérisons par applications d'un linge ayant touché la statue, de délivrance lors d'accouchement compliqué, de réanimation de nourrissons qui semblaient sans vie après l'accouchement, de guérison de maux de dents, etc. Le château de Parthay fut délivré de la présence de mauvais esprits et une femme ayant eu une mauvaise pensée lors de la communion vit l'hostie se coincer dans sa gorge durant plusieurs jours et ne fut délivrée qu'après s'être vouée à Notre-Dame.

mont roland 11
La statue de Notre-Dame

mont roland 15
La statue de Notre-Dame

Le sanctuaire fut reconstruit entre 1717 et 1721 par Jean Ragozzi selon les plans de Dom Vincent Duchene, un bénédictin de l'abbaye Saint-Vincent de Besançon. Un clocher surmonté d'un dôme fut érigé en 1722. Les bénédictins furent chassés des lieux lors de la Révolution en 1792 et les bâtiments furent vendus comme bien national. La statue de Notre-Dame, une vierge en majesté portant l'Enfant Jésus sur ces genoux en bois de chêne et datée du XIe ou du XIIe siècle, fut alors transférée dans l'église paroissiale de Jouhe. Cette statue qui possède dans son dos une cavité pour l'insertion d'une relique est toujours dans l'église de Jouhe. Le site fut racheté par les Jésuites en 1843. À partir de 1851, la chapelle fut reconstruite selon les plans de l'architecte bisontin Alfred Ducat. La nouvelle chapelle (l'actuelle) fut consacrée en 1859 par monseigneur Charles Fillion l’évêque de Saint-Claude. Le sanctuaire fut profané en 1870 par les troupes prussiennes puis reconsacré par monseigneur Louis-Anne Nogret, évêque de Saint-Claude. La nouvelle statue de Notre-Dame fut couronnée par cet évêque en 1872.

mont roland 25
Le chemin de croix le long de la route d'accès

mont roland 26
Le chemin de croix le long de la route d'accès

À la suite de la loi de Jules Ferry, les Jésuites furent expulsés de France en 1880. Après l'installation d'un chemin de croix le long de la route d'accès en 1893, le sanctuaire fut rouvert en 1896. En 1901, les Jésuites durent à nouveau quitter le sanctuaire. Celui-ci fut alors vendu aux enchères. Il fut racheté en 1909 grâce à la générosité des fidèles dont le baron Henri Picot de Moras d'Aligny, le général Henri Geay de Montenon et les sœurs de la Providence. Ce rachat permit aux Jésuites de rester dans les lieux jusqu'en 1961 où le sanctuaire fut pris en charge par le diocèse de Saint-Claude. La croix de pierre du clocher fut endommagée en 1930 par la foudre et les vitraux furent brisés en 1944 par les bombardements des ponts de Dole par les Américains. Les vitraux furent également endommagés par une tempête en 1957. En 1962, la maison des chapelains fut agrandie avant la construction en 1967 de la chapelle-crypte dédiée à Sainte-Colette. Le sanctuaire fut restauré entre 1974 et 1976.

mont roland 21

mont roland 20

Ces photographies ont été réalisées en janvier 2020.

 

Y ACCÉDER:

De Dole, prendre la D905 en direction de Monnières et Auxonne. Au niveau de l'embranchement pour Monnieres, prendre à droite vers le Mont Roland.

Vous pouvez également de Dole suivre l'avenue de Landon jusqu’à l'embranchement pour le Mont Roland.

 

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 13 novembre 2020

Cette page a été mise à jour le 13 novembre 2020