De nombreux monuments mégalithiques parsèment la lande à l'est et à l'ouest du village de St Just. On y trouve un alignement, des dolmens, un cromlech, des menhirs isolés et une carrière de menhirs.
L'alignement de Cojoux
Cet alignement est constitué de trois files de menhirs. Deux files sont côte à côte et sont orienté est/ouest. La troisième file est disposée 40 m plus à l'ouest. Elle est orienté nord-est/sud-ouest donc quasiment perpendiculaire aux deux autres. Cette file est longue de 12 m et est constituée d'une demi-douzaine de menhirs. L'orientation des trois files fait qu'en les prolongeant elles se croisent en un point unique.
La file sud
La file nord
Des deux autres files, celle du sud est longue de 30 m. Elle est constituée de douze menhirs en quartz blanc ou en schiste gris. La hauteur de ces menhirs s'accroit puis décroit. Au centre sont disposé un menhir de 2 m de hauteur, deux de 3 m et un de 4 m. Celui de 4 m est légèrement décalé vers le sud et est disposé perpendiculairement aux autres. Le dernier menhir de la file, côté ouest, est également haut de 3 m. La file nord est longue de 60 m et est composée de 19 petits blocs de quartz blanc. Le plus grand bloc de cette file est situé du côté est.
Les fouilles effectuées entre 1978 et 1980 ont permis de retrouver les fosses de calage des menhirs et donc d'en redresser la majeure partie. Malheureusement, un certain nombre de menhirs ont servi à la construction du moulin à vent du Cojoux. Certaines fosses de calage étaient cependant trop petites pour accueillir des menhirs. L'alignement était donc complété par des poteaux en bois. Quatre poteaux occupaient un espace libre dans la file sud et soutenaient peut-être un toit. Un autre vide dans cette file était occupé par un cercle de poteaux ou par une hutte ronde. Au centre de ce cercle se trouvait un foyer. Les tessons de poterie et les silex disséminés autour de l'alignement permettent d'affirmer qu'il existait déjà vers 3800 ans av. J.-C..
Des traces d'utilisation durant l'âge du bronze ont également été trouvées. Vers 1800 av. J.-C., un petit cairn contenant deux cistes fut construit au-dessus d'un menhir abattu de la file nord. Une urne cinéraire, datée de 2000 av. J.-C., contenant les cendres d'un adulte a été découverte le long de la file sud. Cette urne de 55 cm de hauteur est de style d'Eramecourt dans le bassin parisien et est une rareté en Bretagne. Trois gobelets de style campaniforme ont également été découverts. Ces objets appartiennent à une époque où l'alignement était déjà ruiné.
La troisième file
Les blocs les plus au Sud de la troisième file
La signification des alignements n'est pas connue. On peut cependant formuler l'hypothèse de pratique de cérémonie funéraire. Surtout lorsqu'ils sont associés, comme ici à St Just, à de nombreux tertres funéraires. À moins que la pratique inverse se vérifie. Les hommes de l'époque venaient se faire inhumer à proximité des temples dédiés à leurs divinités comme au Moyen-âge où les cimetières étaient accolés aux églises.
Les Demoiselles
Les Demoiselles appelées également les Roches Piquées sont au nombre de trois. Ce sont de gros blocs de quartz de 3 m de hauteur. Deux sont debout distants de 3 m l'un de l'autre. Le troisième git renversé à quelques mètres.
Les deux Demoiselles debout
et celle qui s'est couchée
Le tumulus de Château-Bû
Le monument de Château-Bû est unique en Bretagne. Il combine plusieurs types. Nous y trouvons un dolmen à couloir, un quadrilatère de quatre gros menhirs et un cercle de petites dalles.
L'entrée du dolmen
L'ensemble du dolmen
Le dolmen possède quatre chambres latérales. Les murs sont en maçonnerie en pierre sèche, mais les dalles de couverture sont absentes. Il est enserré dans un cairn ovale de 46 m sur 26 m. Ce cairn est haut de 2 m et il est constitué de petites pierres.
Le dolmen avec les menhirs
Une des chambres latérales du dolmen
Le cercle de petites dalles
Les menhirs vu depuis le côté
Le cairn est surmonté par quatre menhirs en quartz disposé en losange. À l'arrière de ce quadrilatère, sur le côté nord-est du cairn, une série de petites dalles plantées verticalement forment un cercle. L'association de ces trois types de monuments est unique. Il témoigne de l'utilisation des lieux à des époques et pour des pratiques fort différentes.
Une vieille légende raconte que chaque année une jeune fille était sacrifiée à cet endroit. Pour chaque cérémonie, un autel était spécialement construit puis détruit. Le nom du site provient peut-être du vieux breton où le terme Bû signifie la vache. Du temps des Celtes, les bovins avaient une place particulière dans la religion dont le folklore et la toponymie ont conservé de nombreuses traces.
Les menhirs vue depuis l'arrière du tumulus
Les tertres de la Croix St Pierre
De nombreux tertres sont situés à cet endroit. Certains ont été fouillés et restaurés. Ils figurent parmi les plus beaux de Bretagne.
Les tertres de la Croix St Pierre
Sur le côté est se trouve un cairn renfermant deux chambres funéraires et un coffre. La chambre, située là plus à l'est, est constituée d'une série de dalles plantées de chants et formant un cercle de 4,50 m de diamètre. Sur le côté sud-est, un couloir de 3 m de longueur y donne accès. Un grand menhir (2,75 m de hauteur) est planté à l'est du couloir. Un foyer, retrouvé sous ce menhir, a fourni une date C14 de 5270 ans av. J.-C..
La chambre est du tertre est
La chambre ouest du tertre est
Le coffre du tertre est
À 7 m vers l'ouest est disposée une seconde chambre de même type. La chambre a un diamètre de 2,50 m et le couloir d'accès est plus long (5 m). Un coffre, constitué de trois dalles posées de chants, est situé 3 m plus à l'ouest toujours dans le même cairn.
Le tertre ouest
La chambre de ce tertre
À l'ouest du site, quatorze menhirs délimitent une chambre funéraire circulaire avec un couloir d'accès. Cette chambre est enserrée dans un cairn de 12 m de diamètre constitué de deux murs en pierre sèche concentrique. Les espaces entre les menhirs délimitant la chambre et le couloir sont fermés par des murs en pierre sèche. L'ensemble de ces tertres a été réutilisé durant l'âge du bronze.
Le plan du tertre est
Le plan du tertre ouest
Le Tribunal
À l'ouest des tertres de la Croix St Pierre se trouve un cromlech. Celui-ci est constitué d'un arc de cercle de neuf menhirs. Seul trois de ces menhirs sont encore dressés. Ce sont des pierres ayant une hauteur moyenne de 1,60 m. L'arc de cercle est orienté nord-est/sud-est en s'arrondissant vers l'ouest. Quarante-cinq mètres à l'est se trouve, en position centrale, un dixième menhir. La disposition de cette pierre a donné le nom à ce cromlech. Elle ressemble a un accusé face à ses juges.
Au fond
entre les fourrés vert se trouve l'accusé
Le Four Sarrazin
Dans un grand cairn de 28 m sur 13 m se dressent les ruines d'une allée couverte. Cette allée est orientée est/ouest et possède certainement une entrée latérale située dans le coin nord-est ou sud-est. Sur le côté nord subsistent cinq orthostates et sur le côté sud sept. Le côté ouest est fermé par deux dalles et le côté est par une dalle. Il reste trois dalles de couverture. La chambre a 9 m de longueur pour une largeur de 1,50 m.
D'après la légende des trésors considérables seraient enterrés à proximité. Mais jusqu'à présent, personne ne les a découverts.
L'allée couverte du Tréal
Cette allée couverte connue sous le nom de "Grotte aux Fées" a d'après la légende été délibérément ruinée par les fées.
L'allée couverte de Tréal
Une
vue axiale de l'allée
Une vue de la chambre
L'entrée latérale de l'allée couverte
L'allée est constituée de 24 orthostates et de 15 dalles de couverture. Elle a une longueur de 15 m pour 1,20 m de large. La hauteur de la chambre est de 1,60 m. Elle est orientée est/ouest. Cette allée est munie d'une entrée latérale située du côté sud-est.
L'arrière de l'allée
L'atelier mégalithique de Sévéroué
Un des plus haut menhir de Sévéroué
À l'est de St Just, de nombreux affleurements de schiste existent. Dans le bosquet de Sévéroué, de nombreux menhirs sont visibles. Sur le côté est de ce bosquet, autour d'une croix chrétienne, se dressent neuf menhirs ayant entre 1,30 m et 3 m de hauteur. Nous avons compté au moins treize menhirs couchés, dont un de 5 m de longueur.
Deux autres très beaux menhirs dressés
La
croix ayant servit à la christianisation du site
D'autres menhirs
Des menhirs couchés, ceux la !
Cet emplacement pourrait être une carrière où les tailleurs de pierre néolithique extrayaient les menhirs. Ainsi, les menhirs ne seraient pas renversés, mais n'auraient pas été dressés.
Un autre avec à l'arrière une parcelle clôturée avec des dallettes de schiste
Ces photographies ont été réalisées en juillet 2009.
D'autres informations et théories sur les mégalithes sont consultable sur la page "Les mégalithes".
Y ACCÉDER:
De St Just, suivre le fléchage qui mène vers le parking. De là, suivre à pied le sentier sur la lande. Après le Four Sarrazin, faire demi-tour et revenir au parking. Vous pouvez reprendre le même sentier ou après les tumuli de la Croix St Pierre suivre le chemin allant tout droit et traverser le hameau du Châtaignier qui est face au parking.
Reprendre la route en sens inverse puis suivre le fléchage vers l'allée couverte de Tréal. Après la Rohulais, arrêtez-vous à l'embranchement sur la droite vers Tréal. Suivez le sentier montant dans la forêt.
Pour rejoindre l'atelier mégalithique de Sévéroué, prendre à St Just la direction de Redon/Langon par la D54. Passer le Bois Gévry et à la croix du Bignon, prendre à droite puis à gauche. Les menhirs sont sur la gauche vers la fin du bosquet.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.
Cette page a été mise en ligne le 28 septembre 2009
Cette page a été mise à jour le 16 février 2015