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L'ancienne église de Saint-Lunaire, destinée à être démolie à la fin du XIXe siècle, fut sauvée par la présence de quatre gisants et du remarquable tombeau de Saint-Lunaire, classés Monuments historiques en 1892.
La première église fut construite au cours du XIe siècle. Il s'agissait d'une simple nef flanquée de deux collatéraux. Le chœur fut reconstruit en 1350 par Alain de Pontual. À la fin du XIVe siècle, Jeanne Le Bouteiller fit ériger la chapelle sud, dite des Pontual. La chapelle nord, dite des Pontbriand, fut érigé au début du XVe siècle par Olivier de Pontbriand. Au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle furent construite la sacristie, un nouveau clocher et de nouveaux collatéraux. Entre 1760 et 1770 fut repris le chœur et la chapelle des Pontual fut agrandie. La jonction entre le collatéral sud et la chapelle des Pontual fut réalisé en 1840. L'agrandissement de la population de Saint-Lunaire dans la deuxième moitié du XIXe siècle conduisit à la construction d'une nouvelle église. Lors de sa consécration en 1884, l'ancienne église fut désaffectée. Les quatre gisants et le tombeau de Saint-Lunaire ayant été classés Monuments historiques en 1892, le projet de démolition de l'édifice fut stoppé. Celui-ci fut également classé en 1913. Une restauration complète fut réalisée en 1954 par l'architecte des Monuments historiques, Raymond Cornon, avant sa reconsécration par le cardinal Roques.
Cette église est dédiée à Saint-Lunaire ou Léonor ou Launeuc ou encore Lormel. Saint-Lunaire serait né vers 509 au Pays de Galles et aurait été le frère de Saint-Tugdual. Il aurait quitté son pays natal avec soixante-douze compagnons et aurait débarqué à la Pointe du Décollé en 535. Ayant suivi un oiseau tenant un épi de froment dans son bec, il aurait défriché un bout de forêt aidé par douze cerfs qui tiraient sa charrue. Dans un des sillons qu'il traça apparut un bélier en or qu'il offrit au roi Childebert. En remerciement, celui-ci lui fit don du lopin de terre qu'il avait défriché pour y fonder son abbaye. Saint-Lunaire, qui aurait également occupé le poste d'évêque d'Alet avant Saint-Malo, serait mort entre 560 et 580.
Le choeur et au fond la chapelle des Pontbriand
Le choeur
Le gisant de Germain Lemoine
Le tombeau de Saint-Lunaire est constitué d'un sarcophage gallo-romain recouvert d'une dalle en haut-relief. Le sarcophage est une auge en granit longue de 2,15 m, large de 0,50 m et haute de 0,38 m. Elle portait autrefois l'inscription "Magister Luneveris". Le sarcophage est recouvert d'une dalle en haut-relief à l'effigie du saint sculptée au début du XIVe siècle. L'évêque d'Alet est revêtu de ses ornements épiscopaux (chasuble antique brodée d'orfrois) et est coiffé d'une mitre basse. Sa tête repose sur un coussin porté par deux anges. Ses pieds foulent un quadrupède symbolisant l'idolâtrie. Ses mains sont croisées sur sa poitrine et sa main gauche tient une crosse. Une colombe tenant un autel portatif dans son bec repose sur le côté droit de la poitrine du saint. Le sarcophage est supporté par un tronçon de colonne portant deux têtes et par deux supports figurant des anges assis lisant chacun un livre. Ces supports ont été commandés par Alain de Pontual en 1350. À cette époque, le tombeau était disposé devant le grand autel du chœur. Il fut déplacé au centre de la nef au cours du XVIIe siècle puis dans l'angle sud-ouest de la nef en 1785. Depuis 1954, il est installé au centre du chœur.
Le gisant de Saint-Lunaire
Le gisant de Saint-Lunaire
Dans la chapelle des Pontual sont placés les gisants de Jeanne le Bouteiller, l'épouse de Jean I de Pontual, décédée vers 1400, et d'Alain de Pontual, décédé vers 1360. Le gisant de Jeanne le Bouteiller occupe un enfeu alors que celui d'Alain de Pontual est placé au centre de la chapelle. Il était précédemment placé au milieu du chœur.
La chapelle des Pontual
Le gisant d'Alain de Pontual
Le gisant de Jeanne Le Bouteiller
Dans la chapelle des Pontbriand se trouvent quatre gisants. Dans des enfeus, le long du mur, sont placés le gisant d'Olivier de Pontbriand et le gisant de son épouse la Dame de la Tendourie. Ces deux gisants ont été réalisés en 1420. Au centre de la chapelle sont placés le gisant de Colin de Pontbriand et le gisant de son épouse Jeanne de Mauny. Ce sont les parents d'Olivier de Pontbriand. Ces gisants ont été réalisés aux alentours de 1380. Placés initialement dans le chœur près du tombeau de Saint-Lunaire, ils avaient été retournés pour aplanir le sol. En 1893, le comte de Palys les fit installer à leur emplacement actuel. Ils ont été classés Monuments historiques en 1971.
Le gisant d'Olivier de Pontbriand
Le gisant de la Dame de la Tendourie
Le gisant de Colin de Pontbriand
Le gisant de Jeanne de Mauny
Ces photographies ont été réalisées en septembre 2022.
Y ACCÉDER:
L'ancienne église de Saint-Lunaire est située au croisement de la rue de la vieille église et de la rue de la grève à Saint-Lunaire.
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Cette page a été mise en ligne le 22 janvier 2023
Cette page a été mise à jour le 22 janvier 2023