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La plâtrière d'Armoy

Les quelques vestiges et pans de murs subsistants témoignent mal de ce que fut en 1865 une des plus importantes plâtrières de France.

la cheminée
La cheminée

Au niveau de la commune d'Armoy existait, le long de la Dranse, un important gisement de gypse. Le gypse est la matière première qui, une fois réduite en poudre et cuite, forme le plâtre. Le gisement d'Armoy fut exploité dans des carrières à ciel ouvert à partir de 1844. La plâtrière d'Armoy fut fondée par le baron Saladin de Lubière à l'aide de capitaux suisses. Il fit construire un petit canal, parallèle à la Dranse, pour alimenter une roue à aubes entrainant les trois meules servant à broyer le minerai de gypse. Le four de cuisson était alimenté par du coke.

le bâtiment principal
Le bâtiment principal

la façade
La façade

De 1844 à 1834, la production était acheminée par une voie ferrée jusqu'à Vongy d'où elle était transférée sur des barques en direction de la Suisse. La construction de la route de Bioge, en 1854, mit fin au transport par voie ferrée. À partir de cette date, la production fut acheminée par des carrioles à chevaux jusqu'aux entrepôts du château de Monjoux à Thonon pour embarquer vers la Suisse.

les ruines

une autre vue

En 1857, la plâtrière changea de propriétaire. Elle fut acquise par monsieur Descombes qui la développa. En 1865, elle produisait cent mille quintaux de plâtres qui étaient vendus de 1,75 à 2 francs le quintal. Cette production était principalement vendue à Genève. À l'époque la plâtrière employait une soixantaine d'ouvriers payés 2 francs par jours.

la carriere
La carrière

les cuves de stockage
Les cuves de stockage

Le 16 avril 1873, les cent ouvriers employés par l'usine se mirent en grève afin d'obtenir une augmentation de 25 centimes par jour ainsi qu'une diminution de la charge de travail. Monsieur Descombes ferma la plâtrière et renvoya tout le monde. Il justifia son action dans un courrier au maire d'Armoy.

"Il s’agit de savoir si les ouvriers imposeront de force leur volonté en quittant le travail, il s’agit de savoir s’ils seront plus maîtres que moi, chez moi, je n’accorderai jamais rien, pas même de reprendre les travaux aux anciennes conditions. Les meneurs de grèves n’auront plus rien à faire avec moi."

La grève se termina le 22 mai. Tous les ouvriers reprirent le travail après avoir signé une déclaration dans laquelle ils acceptaient les anciennes conditions de travail et présentaient leurs excuses au patron de la plâtrière.

le canal
Le canal

l'arriere du bâtiment
L'arrière du bâtiment

La plâtrière fut fermée en 1934 et laissée à l'abandon. Depuis quelque temps les ruines sont, petit à petit, restaurées par le syndicat des communes du Léman.

le pont sur la Dranse
Le pont sur la Dranse

Ces photographies ont été réalisées en mars 2009.

 

Y ACCÉDER:

De Thonon, prendre la D902 en direction d'Abondance et de Morzine. Après la traversée de la Dranse au pont de la Douceur, arrêtez-vous sur l'aire de stationnement sur le côté droit de la route avant le Ball-trap. Traversez à pied le pont métallique au-dessus de la Dranse et prenez le sentier allant vers la gauche. La plâtrière est à une centaine de mètres.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 26 avril 2009

Cette page a été mise à jour le 23 février 2015