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Le camp des Allobroges

Le "Camp des Allobroges" correspond à un oppidum celtique. Il a été aménagé par la tribu celte des Allobroges. Les Allobroges sont une des nombreuses tribus celtes qui ont occupé le sol de la Gaule et qui formaient les Gaulois. Les Allobroges occupaient le territoire compris entre le Rhône à l'ouest et les Alpes à l'est.

vue du camp
Une vue de l'intérieur du camp

Le "Camp des Allobroges" est un éperon barré. Les Allobroges ont tiré parti du fait que le sommet du "Petit Saléve" est bordé au nord et à l'ouest par un à pic infranchissable et au sud par une pente très raide. Ils ont donc construit à l'est et sur une partie du flanc sud un rempart réalisant ainsi une enceinte fortifiée. Le rempart est constitué d'une structure réalisée à l'aide de troncs d'arbres entrelacés et espacés de quelques mètres. Les espaces entre les troncs sont remplis de pierre ou de terre. Le côté extérieur forme un mur vertical réalisé en pierre sèche et le côté intérieur est généralement en pente douce. Les troncs disposés verticalement et horizontalement confèrent à l'ensemble une grande résistance. Ces remparts ont généralement de 2 à 3 m de hauteur, mais peuvent être plus importants. Le rempart de l'oppidum de "Murcens" dans le Lot atteint 6 m de hauteur. La hauteur du rempart est encore accentuée par la présence d'un fossé ou de la pente naturelle des flancs du sommet. Le rempart peut également être constitué d'un simple talus en terre de plusieurs mètres de hauteur précédé d'un fossé. Le talus était surmonté d'une palissade réalisée à l'aide de troncs. En l'absence de fouille, il n'est pas possible d'établir si le "Camp des Allobroges" était entouré d'un rempart ou d'un talus.

le rempart
Le rempart entourant le camp

une autre vue du rempart

Dans le rempart étaient aménagées des portes. Les archéologues ont pu déterminer plusieurs plans de portes utilisés dans les différents sites. Le plan le plus utilisé est celui de la porte à ailes rentrantes dite "Zangentor". Dans ce type de porte, le rempart forme un couloir perpendiculaire à son axe. Ce couloir de longueur variable ( 36 m à l'oppidum de Fécamp ), s'enfonce vers l'intérieur du site. La porte est située au bout du couloir. Une telle configuration permet aux défenseurs de prendre facilement sous leur feu ( de flèches et autres projectiles ) les assaillants obligés de passer dans le couloir pour atteindre la porte. Au "Camp des Allobroges", la porte était certainement située à l'endroit où le chemin actuel traverse le rempart. Le plan de la porte n'est malheureusement pas reconnaissable en l'état actuel des vestiges.

la porte
Une vue de la porte

Les oppida qui ont fait l'objet de fouilles ont relevé des dispositions de maisons et de rues démontrant des plans bien établis. Très souvent, l'orientation des voies de circulation a été établie en même temps que les remparts. Toutes sortes de constructions ont pu être reconnues. Les échoppes de marchands et d'artisans étaient souvent disposées de part et d'autre de la voie principale placée dans l'axe de la porte. Les oppida correspondent donc à de vrais centres urbains avec des artisans, des commerçants, des lieux de culte et des habitations.

Les données archéologiques actuelles font remonter l'apparition des premiers oppida aux alentours de 150 av. J.-C. A partir de cette période, les oppida fleurissent dans le monde celte. Les territoires où ont été reconnus des oppida sont la totalité de la Gaule, le sud de l'Angleterre, la Belgique, le sud de l'Allemagne, la Suisse et toute l'Europe centrale le long du Danube. La superficie occupée par les oppida va de quelques hectares à plusieurs centaines d'hectares. L'oppidum du "Heidengraben" à Grabenstetten en Allemagne a une superficie de 1600 hectares. La majorité des oppida a toutefois une superficie de l'ordre des vingt hectares. Les fouilles effectuées ont également démontré que l'ensemble de la superficie disponible était rarement occupé en totalité.

la camp

l'interieur du camp

La conquête de la Gaule par les Romains en 52 av. J.-C. sonne la fin des oppida. La romanisation de la société celte va conduire peu à peu à l'abandon des oppida en faveur des villes nouvelles crées par les Romains dans les plaines. La "Pax romana" qui suit la conquête supprime également le besoin de fortifications pour se protéger. En 15 apr. J.-C, la plupart des oppida sont à l'abandon. La population a migré vers les villes de plaine plus facilement accessible aux marchands. De nombreuses villes ont été créées à proximité des anciens oppida, le long des nouvelles voies romaines. D'autres oppida comme Langres, Metz, Besançon, Paris ou Orléans se sont transformés en ville gallo-romaine.

le flanc sud
Le flanc sud du Petit Saléve

La carte IGN mentionne au sommet du "Petit Saléve", la "Pierre Vieille". J'ai eu beau parcourir le sommet, je n'ai pas vu un quelconque rocher pouvant y correspondre. Par contre, j'ai trouvé sur le flanc sud du sommet un rocher qui pourrait bien correspondre à un menhir couché. Ce menhir a une longueur de 3,50 m et une base large de 1,50 m. Serait-ce la "Pierre Vieille"? La présence d'un menhir en ces lieux n'a rien d'exceptionnel.

la base du menhir
Le menhir du Petit Saléve dénommé la Pierre Vieille

le menhir

Au niveau du sommet, bien exposé au dessus de l'à pic en face du "Grand Saléve" se trouve également une pierre à cupule. Les pierres à cupules sont très fréquentes. Durant de longues périodes protohistoriques et même historiques ces pierres ont été utilisées comme lieux de cultes.

la pierre à cupule
La pierre à cupule faisant face au Grand Saléve

les cupules

Ces photographies ont été réalisées en mars 2007

 

Y ACCÉDER:

D'Annemasse, rendez-vous à Monnetier-Mornex. Après avoir passé la mairie, continuez jusqu'à un embranchement en "Y" où vous prendrez à droite. Au prochain embranchement prendre à droite puis toujours à gauche jusqu'au Crêt du Chable. De là il faut poursuivre à pied. Prendre le 1er chemin à gauche en montant (fléchage panneaux "70") puis le 1er chemin à gauche et ensuite à droite. Le menhir est à droite d'un grand virage à gauche. Pour atteindre le camp des Allobroges, il faut poursuivre le long du chemin et prendre à gauche en haut de la montagne.

Coordonnées GPS du menhir

46 N 10' 00"

06 E 13' 05"

Altitude 853 m

 



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Cette page a été mise en ligne le 6 juillet 2007

Cette page a été mise à jour le 23 février 2015