La source du Planey

Nichée en lisière de forêt, la source du Planey est une belle vasque remplie d'une eau bleu turquoise dont les nuances varient tout au long de la journée.

La source est une exsurgence vauclusienne formant une vasque de 90 m de diamètre et profonde de 8 m. L'eau de la source a une température constante de 11 °C et est fortement chargée en sel, en carbonate de calcium, en magnésium et en fer peu oxydé ce qui lui confère une couleur bleu turquoise. L'eau n'est pas potable, car elle est fortement laxative. La source servit en 1797 à l’entraînement d'un moulin construit par le meunier du village. Pour cela, il fit élever une digue afin d'en élever le niveau.

Le Planey, après un parcours de 6,5 km, se jette dans la Semouse à Varigney. La Semouse est un affluant de la Saône. Le débit du Planey, assez régulier, varie entre 0,85 et 2,17 m³/s. L'eau, avant de surgir à la source du Planey également nommé gouffre de Planey, s'est frayé un passage dans une couche de calcaire dolomitique du trias moyen (240 millions d'années) d'une épaisseur de 60 m. La vasque donne accès à une galerie noyée explorée par des plongeurs. En 1969, le SC Dijon (Spéléo Club) explora la galerie jusqu'au sommet d'un puits noyé à 30 m de l'entrée et à -17 m. Le SC Vesoul explora quelques mètres supplémentaires en 1972 et, en 1973, le SMAG explora la salle terminale à 153 m de l'entrée et à - 25 m. Le terminus de la galerie fut atteint à 185 m de l'entrée et à -32 m en 1993. La galerie se termine sur un éboulis instable infranchissable. Suite à un accident mortel de plongée survenu le 20 juin 1976, la plongée dans la source nécessite une autorisation de la mairie d'Anjeux et de la gendarmerie.

La source fut considérée au cours du XV^e et du XVI^e siècle comme un haut lieu de la sorcellerie en Haute-Saône. Entre 1627 et 1632, la justice instruisit 170 procès pour sorcellerie dans les villages autour de la source. Les affaires débutèrent avec l'arrestation de Deslotte Coley d'Anjeux à la suite de rumeurs. Quatre femmes furent ensuite arrêtées à Cuve. Celles-ci dénoncèrent, au cours de leurs interrogatoires (tortures), d'autres personnes. Un quart des habitants d'Anjeux fut accusé de sorcellerie. Les procès conduisirent à l’exécution de 25 femmes.

Le village d'Anjeux possède une petite église construite au cours du XV^e siècle dont la visite vaut le détour. Classé Monument historique en 1944, elle possède un clocher en batère peu courant en Haute-Saône. La partie la plus remarquable se trouve cependant dans la nef. Le 28 janvier 1993, le conseil municipal décida de faire changer les fenêtres vétustes par des vitraux neufs. Ceux-ci furent créés par le peintre Pierre Bussard et les maîtres verriers Christiane Cartignies et Michel Lieby. Les vitraux sont inspirés par l'histoire du village et par des scènes bibliques.

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