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L'enclos paroissial de Saint-Thégonnec

La Bretagne est célèbre pour ces enclos paroissiaux. L'enclos paroissial est un ensemble architectural entouré d'un mur d'enceinte et comprenant l'église, un calvaire, un ossuaire, une porte triomphante, une chapelle reliquaire et le cimetière. Ils datent pour la plupart des XVI^e et XVII^e siècles et témoignent de la prospérité économique de la commune où ils sont implantés. Le décret royal d'avril 1695, confirmé par le parlement de Bretagne sept ans plus tard, interdisant toute nouvelle construction d'édifices ou dans les édifices religieux mis un terme à la construction d'enclos paroissiaux. L'interdiction d'inhumer au sein des églises proférées en 1719 par le Parlement de Bretagne et la loi de 1765 et le décret impérial de 1804 interdisant les cimetières en ville mit un terme à la présence des cimetières au sein des enclos. Actuellement, soixante-dix enclos subsistent en Bretagne. Les plus célèbres se trouvant dans le Finistère.

L'enclos de Saint-Thégonnec est le plus important du pays de Léon. Classé Monument historique en 1886, il témoigne de la prospérité que la culture et le tissage du lin apportèrent au village. Sa construction s'étala sur presque deux siècles. Elle débuta en 1563 par la construction de l'église dédiée à Saint-Thégonnec avec un clocher gothique et une tour de style renaissance. En 1599, le clocher, érigé en 1563, fut jugé trop petit. La construction d'un porche surmontée d'une tour majestueuse haute de 43 m fut donc entreprise. Son achèvement ne se fit qu'en 1626. Le porche abrite des niches dans lesquelles prirent place les statues des douze apôtres. Entre 1640 et 1650 fut élargi le bas-côté nord et un nouveau bas-côté sud fut érigé entre 1652 et 1656. Le chœur fut reconstruit entre 1667 et 1669. En 1675 fut installé le baptistère monumental. L'abside du chœur fut ouverte et la nef rehaussée entre 1714 et 1716. Un pardon s'y déroule le 2^e dimanche de septembre.

Le 8 juin 1998, un incendie détruit le bas-côté nord et le retable de Notre-Dame du Vray-Secours. La nef est sérieusement endommagée. Un grand élan de solidarité et les financements du ministère de la Culture, des assureurs, de la région et de plus de 700 donateurs permirent une reconstruction et une restauration de l'ensemble de l'église, de l'enclos et du mobilier endommagés. Les travaux coutèrent plus de 5 millions d'euros et les travaux durèrent sept ans.

Saint-Thégonnec vécut au cours du VI^e siècle. Originaire du Pays de Galles, il était un disciple de Saint-Pol-Aurélien. Il aurait apprivoisé un cerf qu'il attela à une charrette pour transporter les pierres servant à la construction de son église. Mais un jour, un loup dévora son cerf. Saint-Thégonnec sermonna alors le loup qui accepta de remplacer le cerf pour tirer la charrette jusqu’à la fin de la construction de l'église.

L'Arc de Triomphe donnant accès à l'enclos fut construit en 1587 dans le style renaissance par les tailleurs de pierre de l'atelier du château de Kerjean. Il est classé Monument historique depuis 1914. Quatre piliers massifs supportent une décoration foisonnante constituée de niches, de volutes, de lanternons et de statues.

Le calvaire fut réalisé en 1610. Les différentes scènes sont signées par le Maitre de Saint-Thégonnec sauf pour le Christ aux outrages qui est attribué au sculpteur Roland Doré.

L'ossuaire de style renaissance fut construit entre 1676 et 1682 par l'architecte Jean Le Bescont. Mais contrairement à son nom, il n'accueillit jamais d'ossements. Il servait de lieu de prière pour les défunts attendant leur inhumation dans le cimetière. En son sein, nous pouvons admirer un retable de 1685 dédié au patron de la bonne mort : Saint-Joseph. Dans la crypte de l'ossuaire est installée une mise au tombeau sculpté par Jacques Lespagnol entre 1699 et 1702.

Ces photographies ont été réalisées en juin 2023.

Y ACCÉDER:

L'enclos se trouve au centre du village de Saint-Thégonnec.

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Cette page a été mise en ligne le 23 aout 2023

Cette page a été mise à jour le 23 aout 2023