La Bretagne est célèbre pour ces enclos paroissiaux. L'enclos paroissial est un ensemble architectural entouré d'un mur d'enceinte et comprenant l'église, un calvaire, un ossuaire, une porte triomphante, une chapelle reliquaire et le cimetière. Ils datent pour la plupart des XVIe et XVIIe siècles et témoignent de la prospérité économique de la commune où ils sont implantés. Le décret royal d'avril 1695, confirmé par le parlement de Bretagne sept ans plus tard, interdisant toute nouvelle construction d'édifices ou dans les édifices religieux mis un terme à la construction d'enclos paroissiaux. L'interdiction d'inhumer au sein des églises proférées en 1719 par le Parlement de Bretagne et la loi de 1765 et le décret impérial de 1804 interdisant les cimetières en ville mit un terme à la présence des cimetières au sein des enclos. Actuellement, soixante-dix enclos subsistent en Bretagne. Les plus célèbres se trouvant dans le Finistère.
La prospérité que la culture et le tissage du lin apportèrent au village de Guimiliau se traduisit dans le faste apporté au grand calvaire de l'enclos paroissial. Érigé entre 1581 et 1586, il relate la vie du Christ à l'aide de 200 personnages sculptés en bas-relief. Sur le soubassement octogonal auquel sont adossés quatre contreforts se dresse une croix, dite "croix de peste", dont le fût a un aspect de tronc ébranché. Ce fût soutient la croix du Christ avec, d'un côté, les statues de la Vierge et de Saint-Pierre et, de l'autre côté, les statues de Saint-Jean et de Saint-Yves. Dans le pan occidental du soubassement se trouve la statue de Saint-Pol-Aurélien, le premier évêque du Léon.
Les scènes de la vie du Christ et de sa passion sont relatées en deux frises superposées. Sur la face ouest en partie basse est relatée l'entrée dans Jérusalem et la Cène. En partie haute se trouve racontée la résurrection avec, sur la gauche, une piéta et, sur la droite, une goule, symbolisant l'enfer, engloutissant les damnés. Au-dessus d'elle, un diable y entraine une femme nue qu'il tient par les jambes alors qu'un autre la pousse avec sa fourche. Cette scène conte une légende populaire racontant les pêches de Katell Gollet (Catherine perdue), la personnification de la luxure. Elle déroba pour un de ces amants une hostie consacrée. Comme celui-ci était le Diable, Katell fut condamnée aux supplices infernaux.
Sur la face nord (côté église), on peut reconnaitre Saint-Pierre coupant l'oreille de Malchus, l'arrestation de Jésus, sa présentation à Ponce Pilate, la flagellation et son agonie.
Sur la face est se trouve Ponce Pilate sur son trône, l'ensevelissement de Jésus et les saintes femmes. En partie basse se trouve la nativité de Jésus, les rois mages et la fuite en Égypte.
Sur la face sud en partie basse se trouvent représentés la visitation, le lavement des pieds et l'annonciation. En partie haute le baptême de Jésus, le portement de la croix, la descente aux limbes et Véronique et la sainte face.
L'église, dédiée à Saint-Miliau, fut construite entre 1530 et 1550. Saint-Miliau fut décapité en 792 sur ordre de son frère. Il est invoqué pour la guérison des ulcères et des rhumatismes. L'entrée dans l'église se fait par le grand porche construit entre 1606 et 1617. Presque aussi grand que l'église, il est de style gothique/renaissance. La voussure du porche est richement ornée de scènes de l'Ancien Testament. L'intérieur du porche présente dans des niches les statues des douze apôtres.
Le porche
Les statues des Apotres dans le porche
Les statues des Apotres dans le porche
La chaire de 1677
Le baptistere
Les retables de Saint Miliau (à gauche) et de Saint Joseph
Le retable du Rosaire (XVIIe siècle)
L'église possède un exceptionnel mobilier qui peine à trouver sa place sous les lambris de la voute. L'église fut complétée en 1683 par une luxueuse sacristie circulaire surmontée d'une coupole ronde avec un toit conique.
La sacristie
La sacristie
L'ossuaire primitif, implanté à côté du porche, fut remplacé en 1648 par une chapelle funéraire munie d'une chaire extérieure. Cette chapelle servait au dépôt du corps des défunts en attendant leur inhumation dans le cimetière.
L'ossuaire primitif
La chapelle funéraire
Ces photographies ont été réalisées en juin 2023.
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L'enclos se trouve au centre du village de Guimiliau.
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Cette page a été mise en ligne le 23 aout 2023
Cette page a été mise à jour le 23 aout 2023