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Le Real Alcazar de Séville

Le Réal Alcazar, classé au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO depuis 1987, est la résidence officielle du roi d'Espagne lors de ces déplacements en Andalousie. La construction de ce palais débuta au cours du Xsiècle et se poursuivit jusqu'au XVIIIsiècle.

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Le palais de Las Doncellas

Après avoir conquis la ville de Séville en 712, les Maures y établirent la résidence du sultan en 720. En 844, l'émir Abd Al-Rahman II, de la dynastie des Omeyyades, débuta les travaux de construction d'une forteresse sur un site préalablement occupé par les Romains et les Wisigoths. Celle-ci aida en 884 à contrecarrer une invasion des Vikings. En 913, Abderraman III ordonna la construction du Dar-Al-Imara, palais du gouverneur, selon les plans d'Abdallah Ben Sinan. Ce palais deviendra l'actuel patio de Banderas. Entre 1184 et 1199, le calife Abou Youssef Yaqub Al-Mansour fit construire la cour des Stucs (patio del Yeso). À cette période furent également construit les bâtiments connus actuellement sous les dénominations de la salle de Justice (sala de la Justicia), la cour de la Croisée (patio del Crucero), les "bains de Doña María de Padilla", la maison du Commerce (casa de Contratacion) et le mur d'enceinte.


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Palais de Las Doncellas

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Palais de Las Doncellas

Après la prise de la ville en 1248 par le roi Ferdinand III de Castille lors de la Reconquista, l'Alcazar devint la résidence royale des rois d'Espagne. Alphonse X le Sage, le fils de Ferdinand III, y fit construire en 1254 le palais gothique à côté de la cour de la Croisée. Les palais furent endommagés par un tremblement de terre en 1356. Pierre 1er de Castille, dit le Cruel, fit alors ériger entre 1356 et 1366 le palais Mudéjar. Le palais Gothique fut alors utilisé comme partie publique et le palais Mudéjar comme partie privée. Après la guerre civile entre Pierre 1er et son demi-frère Henri II qui sévit entre 1366 et 1369 (Pierre 1er décéda en 1369), de nouvelles constructions furent réalisées. Parmi celles-ci se trouvent la chapelle gothique, le hall des Chevaliers (Apeadero) et la cour de la Vénerie (patio de la Montería).

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Palais de Charles Quint

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Palais de Las Doncellas

En 1477, les Rois Catholiques (la reine de Castille Isabelle 1re et son époux le roi d'Aragon Ferdinand II) s’installèrent à l'Alcazar. L'année suivante y naquit leur fils, le prince Jean d'Aragon. En 1503, la reine Isabelle la Catholique décida de créer la maison du Commerce des Indes chargé de régler les relations avec les colonies américaines. Elle était chargée de la réception des marchandises, de prendre des mesures de caractère technique et scientifique et de mener des actions judiciaires, notamment en cas de conflits entre les commerçants. La reine ordonna la construction et l’aménagement de bâtiments à Séville. Ce qui fut fait sur l'ancien palais de la dynastie abbadite et remanié par les Almohades au sein de l'Alcazar, le palais Al Moubarak.


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La cour de la Croisée

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La cour de la Croisée

Le mariage entre Charles Quint et Isabelle de Portugal fut célébré à l'Alcazar en 1526 au sein du salon des Ambassadeurs. En 1717, la maison du Commerce fut transférée à la ville de Cadix, ces dépendances furent intégrées à l'Alcazar en 1793. L'Alcazar fut partiellement détruit par le séisme de Lisbonne de 1755 nécessitant une reconstruction partielle de la cour et du palais Gothique. Lors de la campagne menée par la France pour rétablir le roi Ferdinand VII sur le trône d'Espagne en 1823 la famille royale y résida pendant deux mois. La reine y donna naissance à l'infant Henri de Bourbon auquel le roi Ferdinand VII accorda le titre de duc de Séville.

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Le salon des Tapisseries

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Le salon des Ambassadeurs

Le 22 avril 1931, le gouvernement de la Seconde République espagnole céda l'Alcazar à la ville de Séville. Depuis lors, la partie publique et visitable de l'Alcazar sert de décors pour des films et pour des événements mondains comme le banquet du mariage de l'infante Hélène de Bourbon, fille du roi Juan Carlos 1er, avec Jaime de Marichalar qui eut lieu le 18 mars 1995. Parmi les films partiellement tournés à l'Alcazar figurent "La femme et le patin" en 1959, "Lawrence d'Arabie" en 1962, "Le lion et le vent" en 1971, "1492 : Christophe Colomb" en 1992, "Kingdom of Heaven" en 2004, "Nigth and day" en 2010 et les saisons 5 et 6 de "Games of Thrones" en 2015/2016.

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Palais de Las Doncellas

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Palais de Las Doncellas

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Palais de Las Doncellas

plan

La visite de l'Alcazar débute à la porte des Lions (puerta del Leon) qui franchit le mur d'enceinte du XIIe siècle. De style almohade, la porte est surmontée d’un panneau d’azulejos réalisés en 1894 par la fabrique de Mensaque. Cette porte donne accès à la cour des Lions. Sur la gauche se trouve la salle de la Justice (sala de la Justicia) et la cour des Stucs (patio del Yeso). En face, trois grands arcs, restes d’une ancienne façade almohade, donnent accès à la cour de la Vénerie (patio de la Montería).

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La porte des Lions (© Wikipédia)

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La porte des ducs d'Arcos

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Patio del Yeso

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Patio del Yeso

La salle de la Justice, également nommée salle des Conseils, fut construite après 1340 par Alphonse XI, sur les ruines de l’ancien palais almohade. Pierre 1er le Cruel y rendait la justice. Cette salle carrée possède un plafond à caissons constitué de motifs polygonaux s’imbriquant les uns dans les autres pour s’organiser en étoiles. Ce type de plafond, nommé artesonado, est un élément typique de l’architecture mudéjare. Le sol est pavé de tomettes et ponctué d’azulejos, disposés autour d’un joli bassin circulaire en marbre blanc. La salle de Justice se prolonge avec la cour des Stucs, un des rares éléments restants de l’époque almohade. De plan presque carré, elle comporte en son milieu un bassin rectangulaire.

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La salle de Justice


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Plafond de la salle de Justice

La cour de la Vénerie (patio de la Montería) doit son nom aux veneurs (monteros), accompagnant le roi dans ses parties de chasse. De forme trapézoïdale, elle est dominée, côté est, par la façade du palais Mudéjar du roi Pierre Ier le Cruel. Du côté sud se trouve la façade en double galerie d’arcades (baies ouvertes au rez-de-chaussée et vitrées à l’étage) de la maison du Commerce (casa de Contratacion). Le côté nord donne accès à la cour de la Croisée (patio del Crucero) et au palais Gothique.

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La cour de la Vénerie

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Le patio Romero Murube

La maison du Commerce des Indes, chargé de régler les relations avec les colonies américaines, siégeait dans le salon dit de l'Amiral. Ce qui reste aujourd’hui de l'ancienne maison du Commerce ne forme qu'une partie des édifices qu'elle occupait à l’époque, lesquels s'étendaient de l'actuelle cour de la Vénerie jusqu'à la plaza de la Contratación, où se trouvait sa façade principale. La maison du Commerce, transférée à la ville de Cadix en 1717, fut dissoute en 1793. Une bonne partie des bâtiments occupée par cette institution à l'époque furent détruits en 1964.

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Le patio del Assistende

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Le patio del Assistende

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Le patio del Assistende


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Le salon de l'Amiral

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Le salon de l'Amiral

Dans le salon de l'Amiral sont exposés plusieurs tableaux importants. On peut y admirer "L'inauguration de l'Exposition ibéro-américaine de 1929", œuvre du peintre sévillan Alfonso Grosso, "Les derniers moments de la vie de San Fernando", de Virgilio Mattoni, aux dimensions imposantes (400 x 750 cm), la "Prise de la Loja par Ferdinand le Catholique", œuvre d'Eusebio Valldeperas et les portraits de Ferdinand VII et de Marie-Christine de Naples, peintes par Carlos Blanco et datés du début du XIXe siècle. Ce salon donne accès à la salle des Audiences qui fut transformée en chapelle au XVIe siècle. Dans cette chapelle, couverte d'un superbe plafond, est exposé le retable de la "Vierge des Navigateurs" peint entre 1531 et 1536 par Alejo Fernández. Sur le panneau central, la Vierge couvre de son manteau le roi Ferdinand le Catholique, l'empereur Charles Quint (à la cape rouge) et, à genoux, les navigateurs Christophe Colomb, Amerigo Vespucci et l'un des frères Pinzón. Les volets du retable représentent saint Sébastien, saint Jacques le Majeur (saint patron de l’Espagne), Saint Elme (patron des marins), et saint Jean l'Évangéliste. Dans cette salle, Christophe Colomb rencontra le roi Ferdinand et la reine Isabelle au retour de son second voyage.

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Le salon de l'Amiral

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Le plafond du salon de l'Amiral

La façade du palais de Pierre 1er ou palais Mudéjar fut construit à partir de 1402 comme l'indique l'inscription figurant sur la façade. Cette façade donnant sur la cour de la Vénerie possède un avant-toit en bois, soutenu par des muqarnas (éléments décoratifs en nids d'abeilles) dorés surplombant une frise d'azulejos portant, en arabe, la devise des Nasrides "Allah seul est vainqueur". Le palais de Pierre Ier le Cruel (1334-1369) est construit autour de la cour des Demoiselles (patio de las Doncellas). Celui-ci fait référence à une légende selon laquelle les Maures exigeaient 100 jeunes filles vierges par an comme hommage de la part des royaumes chrétiens de la péninsule Ibérique. La cour rectangulaire de 21 m sur 15 m est entourée de quatre galeries formées de sept arcs pour les grands côtés et de cinq arcs pour les petits côtés. Un grand bassin rectangulaire occupe le centre de la cour. Il est entouré de promenoirs dallés de briques rouges agrémentés de bordures en céramique verte. Cet aménagement a été réalisé récemment à la suite des fouilles effectuées entre 2002 et 2005 par l'archéologue Miguel Ángel Tabales. Les jardins et le bassin occupant initialement la cour, construits entre 1356 et 1366, furent remplacés entre 1581 et 1584 par un dallage de marbre blanc et noir orné en son centre d'une fontaine d'albâtre réalisé par Juan Bautista de Zumárraga. La partie supérieure des galeries fut réaménagée dans le style de la renaissance italienne sur demande de Charles Quint entre 1540 et 1572.

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Le palais de Charles Quint

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Le palais de Charles Quint


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Le patio de Las Doncellas

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Le patio de Las Doncellas

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Le patio de Las Doncellas

La porte centrale de la façade donne accès à un vestibule, d'où un petit couloir mène, sur la droite, à la cour des Poupées (patio de las Muñecas). Cette partie du palais était probablement réservée à la reine. La cour doit son nom à la présence de minuscules visages, sculptés au niveau des arcs des quatre galeries. Les chapiteaux des colonnes sont en marbre blanc finement ciselé et proviennent de la résidence du calife à Médinat-al-Zahara, près de Cordoue, détruite au XIe siècle. Au XIXe siècle, la cour fut surélevée et l’on y ajouta un entresol de style néo-mudéjar. À cette occasion, elle fut couverte d’une verrière.

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La cour des Poupées

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La cour des Poupées

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La cour des Poupées

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Palais de las Muñecas


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Palais de las Muñecas


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Palais de las Muñecas

La chambre du Prince (cuarto del Príncipe) est accessible par la galerie nord de la cour des Poupées. Elle servit probablement d'appartement d'été à la reine Isabelle de Castille. Dans cette chambre est né l'infant Jean d'Aragon, le seul fils des Rois catholiques à atteindre l'âge adulte, mais qui mourut à l'âge de 19 ans. La chambre comporte une partie centrale rectangulaire et, à chaque extrémité, une alcôve, couronnée d'une coupole octogonale à caissons mêlant motifs mudéjars et Renaissance.

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L'Alcôve royale (Alcoba real), également nommée chambre des Rois maures, est constituée de deux salles. La salle principale donnant sur la cour des Demoiselles est la chambre du roi. Elle est couverte d'un précieux plafond à caissons et ses murs sont ornés de frises de stuc. La deuxième salle, séparée de la salle principale par trois arcs, est une pièce aveugle et servait de chambre d'été au roi.

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L'Alcôve royale

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L'Alcôve royale

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L'Alcôve royale

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L'Alcôve royale

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L'Alcôve royale

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L'Alcôve royale

De l'autre côté de la cour des Demoiselles, en face de l'Alcôve royale, le salon du Plafond de Charles Quint (salón del Techo de Carlos V) possède des portes de bois à entrelacs mudéjar. Son plafond est composé de 75 caissons octogonaux réalisés entre 1541 et 1543 par Sebastián de Segovia.

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L'accès au salon des Ambassadeurs (salón de Embajadores) se fait depuis la cour des Demoiselles au travers de portes en bois avec des entrelacs géométriques décorés de motifs végétaux datant du XIVe siècle. Le salon des Ambassadeurs, salle la plus somptueuse du palais, servait à la réception des hôtes de marque. Charles Quint y célébra ses noces avec Isabelle de Portugal. De plan carré, le salon est couvert d’une coupole dorée reposant sur un réseau d'alvéoles en bois doré assurant la transition entre la coupole circulaire et le plan carré de la salle. Sous la coupole, une frise gothique aligne les portraits des rois espagnols, des Wisigoths aux Rois Catholiques. Les murs sont décorés d'azulejos et de stucs. Les balcons en bois datent de la fin du XVIe siècle. Le salon est ouvert sur trois côtés sur les salles voisines au travers d'une triple rangée d’arcades. Une de ces arcades dénommées "arc des Paons" (arco de los Pavones) donne accès au salon du Plafond de Philippe II (salón del Techo de Felipe II). Ce salon donne accès au jardin du Prince.

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Salon des Ambassadeurs

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Salon des Ambassadeurs

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Salon des Ambassadeurs

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Salon des Ambassadeurs

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Salon des Ambassadeurs

Le premier étage, le Haut Palais (palacio alto) du palais Mudéjar réalisé au XIVe siècle a été réaménagé par les Rois Catholiques ainsi qu'au XIXe siècle. Réservé à l'usage des monarques, on peut y admirer dans la salle à manger du XIXe siècle, le tableau de Murillo, "Le miracle de Saint-François Solano et du taureau". La pièce qui servait d'oratoire à Isabelle la Catholique présente un retable d'azulejos, réalisé en 1504 par Niculoso Pisano. Cette partie de l'Alcazar sert de résidence au roi d'Espagne lors de ces déplacements en Andalousie.

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Le palais Gothique (Palacio gótico) fut érigé par Alphonse X (1221-1284). Le 22 mars 1254, le roi ordonna la mise en place d'une conduite d'eau permettant l'alimentation de l’Alcazar à partir de l'aqueduc des Caños de Carmona. Ce palais fut construit à côté de la cour de la Croisée existante. Charles Quint fit réaménager le palais, mais conserva la structure gothique du rez-de-chaussée. Les azulejos décorant la base des murs furent réalisés par Cristóbal de Augusta entre 1577 et 1578, durant le règne de Philippe II.


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Chapelle du palais Gothique

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Chapelle du palais Gothique

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Chapelle du palais Gothique

La cour de la Croisée (patio del Crucero) est une cour rectangulaire aménagée en jardin. Elle est divisée en quatre par des haies de myrtes entourant des massifs de fusain du Japon, de lilas, de bougainvillées et de jasmin. Cette cour construite à la période almohade fut réaménagée lors de la construction du palais Gothique. Quelques éléments de style maniériste ont été ajoutés au XVIe siècle. Après le tremblement de terre de Lisbonne de 1755, la façade du palais Gothique qui donnait sur la cour de la Croisée fut entièrement reconstruite en style baroque et les autres côtés de la cour furent repris. Le jardin fut enterré, le sol étant ramené au niveau des salons entourant la cour. Les couloirs entourant la cour furent murés et transformés en chambres souterraines. La galerie, érigée par Alphonse X, couverte de voûtes sur croisées d’ogives, contient un bassin qui reçut le nom de "bains de Doña María de Padilla". Doña María de Padilla était la maîtresse de Pierre 1er le Cruel. Ces réservoirs d’eau de pluie sont accessibles depuis le jardin de la Danse.

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La cour de la Croisée

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La cour de la Croisée

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Les bains de Doña María de Padilla

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Les bains de Doña María de Padilla

Le Grand Salon, également nommé salle des Voûtes ou salle des Fêtes, est orné de quatre tentures murales commandées au peintre Gustavo Bacarisas pour le Pavillon royal de l'Exposition ibéro-américaine de 1929 par Alphonse XIII. Elles retracent des épisodes des expéditions de Christophe Colomb. Le salon des Tapis (salón de los Tapices), dont la façade jouxte au sud-est la cour de la Croisée, fut entièrement reconstruit au XVIIIe siècle. Il est décoré de six tapis, réalisés vers 1730, représentant la conquête de Tunis par Charles Quint.

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Le salon des Tapis

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Le salon des Tapis

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Le salon des Tapis


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Le salon des Tapis

Les jardins, constituant une partie importante de l'alcazar, connurent de nombreux réaménagements depuis leurs créations. Ils sont disposés en terrasses agrémentées d’une végétation verdoyante, d'une multitude d’orangers et de palmiers et d'innombrables fontaines et pavillons. La partie la plus proche du palais fut réalisée à l’époque de la Renaissance. Compartimentée par des murs décorés de fontaines et d’ornements maniéristes, on y perçoit l’héritage musulman dans la prolifération des fontaines basses recouvertes d’azulejos et dans les orangers en espaliers dominant les murs. Les jardins de l'Alcazar couvrent une superficie de sept hectares.

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Le bassin de Mercure (Estanque de Mercurio) situé au même niveau que le palais et donc plus élevé que le reste des jardins est dominé par une sculpture du dieu Mercure, œuvre de Diégo de Pesquera et fondue par Bartolomé Morel en 1576. Ces deux artistes ont également réalisé les balustrades entourant le bassin, orné aux quatre coins de lions portant écus et de dix-huit boules reposant sur des pyramides. Sur le côté nord-est de ce bassin se trouve la "galerie du Grotesque" (galeria del Grutesco), qui fut érigée par Vermondo Resta en 1612 à partir d’un ancien pan du mur d'enceinte almohade. Dans les pierres rustiques imitant des roches marines sont aménagées des niches abritant des peintures murales qui semblent avoir été réalisées sur un marbre rougeâtre. Ces œuvres de Diégo de Esquivel, datant du XVIIe siècle, représentent des personnages mythologiques et des oiseaux exotiques. La galerie surmontée d’une tour-fronton crénelée se prolonge au sud-est sur près de 200 mètres. Un petit édifice encastré dans la galerie abrite un orgue aquatique du XVIIe siècle.

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Patio los Levies

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Patio Romero Murube

Au sud-ouest du bassin de Mercure un peu en contrebas se trouve le jardin de la Danse qui donne accès aux "bains de Doña María de Padilla". Devant l’entrée des bains est placée une fontaine décorée d’azulejos datés du XVIe siècle.

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Les bains de Doña María de Padilla

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Le jardin de Troya, adossé au palais est d'origine musulmane. Également nommé cour du Labyrinthe, son sol était composé, jusqu’au début du XXe siècle, de carreaux dont les motifs formaient un labyrinthe. La vasque de la fontaine centrale est datée du Xe siècle. Le jardin est fermé par une galerie de style maniériste réalisée en 1606 par Vermondo Resta. Le peintre Joaquín Sorolla (1863-1923) a peint ce jardin à plusieurs reprises et s'en est inspiré pour sa maison de Madrid.

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Le jardin de Troie

Dans le jardin des Fleurs (Jardín de las Flores) se trouve un bassin dont les bords sont ornés d’azulejos datant de 1561. Derrière la fontaine centrale, une niche abrite un buste de Charles Quint.

Du jardin des Fleurs, une petite porte et un escalier d’azulejos donnent accès au jardin de la Croix (Jardín de la Cruz) dont les allées bordées de haies de thuyas et de cyprès forment une croix. Ce jardin est également appelé jardin de l’Ancien Labyrinthe (jardín del Laberinto Viejo), car il abritait jusqu'en 1910 un labyrinthe. De l’ancien jardin ne subsiste qu'un bassin orné d’un monticule représentant le mont Parnasse et percé de quatre ouvertures donnant à apercevoir deux figures féminines adossées l’une à l’autre, des seins desquelles jaillissaient l’eau. Le sommet et les côtés du monticule portent des ruines de statues représentant entre autres Apollon et les Muses, le tout étant couronné par Pégase.

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Le jardin des Dames, situé au nord-est du jardin de la Croix, de forme rectangulaire, s’étend sur 4 000 m². Divisé en huit secteurs délimités par des haies par Vermondo Resta, le centre du jardin accueille la fontaine de Neptune. Ce jardin était jadis orné par les sculptures des déesses Héra, Athéna et Aphrodite et de la reine Hélène.

Le jardin du Pavillon de Charles Quint (Jardín del Cenador de la Alcoba ou de Carlos V) fut construit en 1526 à l’occasion du mariage de Charles Quint et d’Isabelle du Portugal à partir d’une qoubba musulmane. Réaménagé entre 1543 et 1546 par Juan Hernández, il mêle des éléments Renaissance à ceux de l'héritage mudéjar, tels les murs intérieurs entièrement recouverts d’azulejos réalisés par Diégo et Juan Pullido. L'oranger visible près du pavillon aurait été planté par Charles Quint.

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Le jardin Anglais aménagé au début du XXe siècle occupe une grande partie des anciens jardins de l’Alcoba. Il comprend de vastes pelouses ombragées de grands arbres d’espèces variées et entrecoupées de chemins au tracé courbe. Le jardin du Marquis de la Vega Inclán (Jardín del Retiro) a été aménagé au début du XXe siècle par José Gómez Millán sur les anciens jardins du Retiro. Ceux-ci avaient déjà été amputés d'une partie pour former les jardins de Murillo. Ce jardin à la française doit son nom au marquis de la Vega-Inclán, conservateur de l’Alcazar à l’époque.

Réalisé sous l’impulsion de Joaquín Romero Murube et conçu par Javier Winthuysen, le jardin des Poètes (Jardín de los Poetas) s’articule autour d’une pièce d’eau et recrée le jardin type de Séville, synthèse d’influences islamiques, Renaissance et romantiques.


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Ces photographies ont été réalisées en septembre 2023.

 

Y ACCÉDER:

L'Alcazar se situe Plaza del Trunfo et Calle Joaquim Romero Murube à Séville. Sa visite est payante.

 



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Cette page a été mise en ligne le 23 février 2024

Cette page a été mise à jour le 23 février 2024