Les arènes de Ronda

Les arènes de Ronda (Plaza de Toros de la Réal Maestranza de Caballería), classées bien d’intérêt culturel du patrimoine historique d'Espagne, sont parmi les plus anciennes d'Espagne (seules celles de Vejar datant de 1711 sont plus anciennes). Elles sont également considérées comme les plus belles.

L'école d'équitation de Ronda (Real Maestranza de Caballería) est devenue royale par décret du roi Philippe II le 22 septembre 1572. Elle entreprit dans le dernier quart du XVIII^esiècle la construction d’arènes monumentale à Ronda situé dans une région montagneuse et sauvage d'Andalousie. La construction, confiée à l'architecte Martin de Aldehuela, débuta en 1779 et dura jusqu'en 1785. Les arènes, d'une capacité de 6 000 spectateurs, ont des gradins disposés dans deux galeries superposées formées par 136 colonnes de style toscan avec 68 arcs. Le toit est couvert de tuiles arabes. La piste a un diamètre de 66 m.

Au cours de la construction fut organisée, le 11 mai 1784, une première corrida au cours de laquelle un soldat déplaça une colonne provoquant l'effondrement d'une partie des tribunes. L'accident provoqua la mort de dix personnes et en blessa douze autres gravement. L'inauguration des arènes eut lieu le 1^ermai 1785 avec une corrida où l'estocade fut portée à une trentaine de taureaux. En tête d'affiche de cette corrida se trouvait le torero Pedro Romero Martinez (1754-1839), originaire de Ronda, et le torero José Delgado Guerra dit Pepe Hello (1754-1801), originaire de Séville. Pedro Romero Martinez donna durant sa vie l'estocade à plus de 5 000 taureaux sans recevoir la moindre blessure. Les arènes furent ensuite le terrain de jeu de deux dynasties de toreros de Ronda : les familles Romero et Ordóñez.

Lors de leur passage en Andalousie en 1810 les soldats de Napoléon 1^er utilisèrent les arènes comme forteresse. Le dimanche 21 mai 1820, un taureau de Cabrera encorna mortellement le torero Curro Guillen. Il est le seul torero mort dans cette arène et ses restes y reposent. Un taureau fut également honoré dans cette arène. Le 21 mai 1864, le taureau Marismeno de l'éleveuse Dolorès Monje combattit dans l'arène. Après avoir reçu 51 varas (piques) et tué quatre chevaux, le public demanda sa grâce. Ayant succombé à ses nombreuses blessures, on fit faire à son cadavre le tour des arènes en hommage.

La façade de style baroque et la porte principale, construite en 1788, munie d'un balcon en fer forgé orné de motif taurin, œuvre de Juan Llamas, situées face au Pont neuf (Puento nueva) furent cachées par la construction d'un théâtre (détruit depuis). En 1923, cette entrée principale fut déplacée dans la rue principale, la Calle Virgen de La Paz. Initialement en bois, la porte fut reconstruite en pierre en 1962. À la fin de la guerre d'Espagne (1936-1939), entre février et septembre 1939, les arènes furent utilisées par les nationalistes de Franco pour emprisonner des républicains.

Le 16 septembre 1954, lors du 200^eanniversaire de Pedro Romero, eut lieu la première corrida goyesque. Cette corrida, organisée par Antonio et Cayetano Ordóñez, se fit dans des costumes rappelant l'époque du peintre Goya, le XVIII^esiècle. Depuis cette forme de corrida se répète tous les ans au début de septembre. Les arènes servirent de cadre du clip "Take a Bow" que Madonna tourna avec le torero Emilio Muñoz.

Rénové en 1997, le site des arènes abrite l'école d'équitation de la Réal Maestranza de Caballería, organisation présidée par le roi d'Espagne, avec son manège et son écurie. On y trouve également un musée de la tauromachie et le musée de la sellerie royale de la maison d'Orléans. Celle-ci produisait les harnachements pour le duc de Montpensier, cinquième fils du roi de France Louis Philippe qui vivait depuis 1846 en Andalousie.

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La veste de Manolette, l'habit de Cayetano Ordonez "Nino de la Palma", l'habit de Rafael Gomez "el Gallo", un coleto de picador et une veste landesa (de gauche à droite)

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