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Les mines de Bethoncourt

Le sous-sol du Doubs présente de nombreux gisements de minerais de fer. Ceux-ci furent exploités dès le XVIe siècle, de manière artisanale, pour alimenter les forges réparties sur le territoire des comtes de Montbéliard. La concurrence étrangère, et notamment écossaise au cours du XVIIIe siècle, puis par les mines exploitées de manière industrielle au XIXe et XXe siècle eut raison de ces exploitations.

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Vestiges d'excavations minières dans la forêt

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Relief karstique exploité par les mines de fer

À l'Éocène (56 à 33,9 millions d'années), des sols d'altérations de type latéritiques, sol rouge riche en fer, se formèrent dans la région. Dans ces sols, des oxydes de fer formèrent des pisolithes (petite bille) de 1 à 20 mm de diamètre ayant une teneur en fer de 40 à 70 %. L'érosion transporta ensuite ces pisolithes emprisonnées dans des calcaires de décarbonatation pour les déposer dans des poches karstiques du calcaire du jurassique supérieur. Ces pisolithes se réduisent entre 850 et 1300° donnant un fer dur qui fond à 1530°. Dans les environs de Bethoncourt, l'extraction se faisait, dès le XVIe siècle, par ramassage des pisolithes à même le sol depuis Champvallon jusqu'au bois de la Bruse, de la Voiranne et de Salignonsal. Il se fit ensuite par des puits pour atteindre les gisements plus profonds où les pisolithes avaient un diamètre allant jusqu'à 30 mm.

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Vestige de puits

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Vestige de puits

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Vestige de puits

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Vestige de puits

En 1590, le comte de Montbéliard autorisa Nicolas et Joseph Morlot à ouvrir une forge à Chagey. La carte établie en 1616 par Heinrich Schickhardt indique la présence d'une mine de fer de nom "Eisen Ertzgrube" au nord de Grand Charmont. La forge d'Audincourt fut créée en 1619. En 1690, les fermiers furent autorisés à extraire le minerai de fer dans le pays de Montbéliard. Le site de Bethoncourt fut exploité à partir de 1704 pour les forges de Chagey puis ceux d'Audincourt. En 1850, l'exploitation se faisait sur une superficie de 300 hectares. En 1883, le gisement avait un rendement de 45 % soit un des meilleurs rendements du département. En 1884 fut atteinte la production maximale du gisement de 43 000 quintaux métriques (environ 2000 t) avec une cinquantaine d'ouvriers. Sous la pression des forges industrielles étrangères, les hauts fourneaux des forges de Chagey et d'Audincourt furent arrêtés en 1886 entrainant l'arrêt de l'exploitation du gisement de Bethoncourt.

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Grotte naturelle exploitée en mine

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L'entrée de cette grotte

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Faille karstique

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Vestiges d'excavations minières dans la forêt

D'abord réalisée par ramassage des pisolithes à même le sol, l'exploitation se fit ensuite par des puits de 1 à 3 m de diamètre et d'une profondeur d'une quarantaine de mètres. Au fond de ces puits, des galeries horizontales étaient ensuite creusées en suivant le filon de minerai. À certains endroits, ces puits étaient remplacés par des excavations de 10 à 15 m de diamètre. Les mineurs exploitaient également les cavités naturelles. La "terre de mine" était transportée dans des paniers (raisottes), des sceaux ou des cuveaux en bois d'une contenance allant jusqu'à 100 kg. Ramenés à la surface par les puits à l'aide de cordes et de treuils à main, les contenants étaient conduits en "charrois" tirés par des chevaux au travers de chemin ferré vers le "patouillet", le lavoir. Celui-ci était situé sur la rivière la Lizaine entre Bethoncourt et Bussurel. Au lavoir, les pisolithes étaient nettoyées de leurs gangues d'argile.

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Gravure ancienne représentant les mines de Bethoncourt

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Puits de mines restauré

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Ces photographies ont été réalisées en avril 2022.

 

Y ACCÉDER:

Un sentier de découverte a été aménagé sur le site des mines dans les bois de la Bruse, de la Voiranne et de Salignonsal. Ce sentier est accessible au bout de la rue de Chatenois située entre le lycée "les Huisselets" et la brigade de gendarmerie. Allez au bout de la rue et après les serres horticoles, prendre à la fourche à gauche jusqu'au parking au début de la forêt.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 30 aout 2023

Cette page a été mise à jour le 30 aout 2023