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Le château de Malain

Les vestiges du château de Malain sont perchés sur un éperon rocheux surplombant le village. Selon la légende, le château, maudit, serait construit au-dessus du Trou du Diable, crevasse réputée mener directement en enfer. Malain est d'ailleurs considéré comme un ancien lieu de pratique de sorcellerie. Depuis 1984, le groupe archéologique du Mesmontois restaure les ruines et les fait visiter.

La tour ronde et le logis

La seigneurie de Malain est attestée dès le XI^e siècle. En 1075, Guy et Hugues de Mediolano, descendants du premier seigneur de Sombernon, en furent les maitres. Le fief de Malain apparut dans les textes pour la première fois en 1230. Appartenant au roi de France, celui-ci le remit à Hervé II de Sombernon. Sa fille, Jacquette, le transmit, en 1250, à Guillaume de Montagu, son époux. Le roi de France, Philippe le bel, céda le fief de Malain en 1285 au duc de Bourgogne Robert II en remerciement pour son aide lors de la croisade d'Aragon. Pierre de Montagu mourut en 1419 sans descendant. Le château fut alors transmis à sa nièce Catherine de Montagu, dame de Sombernon, veuve de Guillaume de Villers-Sexel. Héritage que sa sœur Jeanne de Montagu, dame de Ruffey, épouse de Guy de Rougemont, contesta vivement. Le château fut finalement partagé en 1422 entre les deux sœurs ennemies et un mur de séparation fut érigé. La partie est revint à Jeanne et la partie ouest à Catherine.

En 1433, Oudot Molain, fils d'un chaudronnier, fut anobli par le prince Philippe III le Bon de Bourgogne qui en fit son conseiller. À cette occasion, il changea son nom en Malain. En 1451, il loua aux Rougemont la partie est du château et ses descendants l'achetèrent en 1481 à Thibaut II de Rougemont. La partie ouest passa par mariage à la famille de Bauffremont en 1474 puis en 1576 à la famille Sercey. En 1580, Edme de Malain, baron de Lux, devint seigneur du château. Au cours des guerres de religion, Edme de Malain changea plusieurs fois de camps. Il transforma, avec l'aide du parlement de Dijon acquis à la ligue (duc de Mayenne), le château en place forte en 1590. À cette période, le château subit d'ailleurs la seule attaque de son histoire par les canons des royalistes. Edme de Malain rejoignit le camp royaliste d'Henri IV en 1594. Après son assassinat en 1613, le château revint à Jean II de Malain qui le céda, en 1645, à Jean Catherine, trésorier de France.

Après avoir, en 1641, reconstruit le château de Sombernon en palais plus confortable, le président du parlement de Bourgogne, Nicolas Brulart, seigneur de Sombernon, racheta, en 1653, la partie ouest du château. L'année suivante, il acheta la partie est à Jean Catherine et mit fin au partage du château. Nicolas Brulart délaissa à partir de 1665 le château de Malain qui passa ensuite à la famille de Luynes puis à la famille de Vichy-Champron. Après la Révolution de 1789, le château fut vendu comme bien national à deux propriétaires qui le partagèrent selon le tracé de 1422. Il fut par la suite laissé à l'abandon. Les ruines furent rachetées en 1984 par le groupe archéologique du Mesmontois qui mit cinq ans pour les dégager de la végétation et des décombres avant de pouvoir entreprendre sa restauration.

Le premier château érigé au IX^e siècle fut une structure en bois. Au cours du XII^e et du XIII^e siècle fut construit une tour carrée à trois niveaux, à l'est du promontoire, une cave, une citerne (4,30 sur 3,70 m, voutées en arête), un four à pain, plusieurs bâtiments à l'ouest du promontoire et un mur d'enceinte, long de 250 m, au sud-est. La chapelle fut construite en 1360 et remaniée en 1390 par Pierre II de Montagu. Au XIV^e et au XV^e siècle furent érigé l'entrée médiévale (à quelques mètres au nord de l'entrée actuelle), une "maison de la Poterne" près du donjon, un bâtiment d'habitation accolé au sud du pic rocheux et la cuisine. Le corps de garde fut transformé en cour entourée d'épais murs. Au cours du XVI^e siècle, Guillaume de Malain, petit-fils d'Oudot, fit détruire les constructions de la cour pour ériger un puissant rempart au sud, un corps de logis et une tour ronde. La tour ronde intégrait à sa base deux canonnières. Le corps de logis intégrait la tour de guet du XII^e siècle. Il comprenait deux niveaux accessibles par un escalier en colimaçon coiffé de vastes combles bien éclairé par des lucarnes. Le logis est adossé à la crête du rocher qui le protège des vents du nord. Il est ouvert au sud par de vastes baies à meneaux. Il possède une salle principale dont le plafond culmine à 3,70 m et comprend une cheminée large de 2,40 m. Il comprend de nombreux éléments de confort comme des sols de tomettes émaillés, des plafonds à la française, de vastes cheminées, des fenêtres avec des vitraux et des fourneaux en faïences. Le rempart construit au sud en 1580 fait 110 m de long et 2,40 m d'épaisseur. Il relie la tour ronde au corps de garde qui fut reconstruit et renforcé pour former la nouvelle entrée du château. Le rempart fut doublé par une deuxième enceinte en contrebas de la butte. Une redoute fut aussi construite à l'est autour du rocher du sommet.

Actuellement, il subsiste du château du XII^e et du XIII^e siècle, le plan général, des tronçons de murailles, le cachot et la chapelle. Du XV^e siècle, subsiste la tour ronde et le logis. De la fin du XVI^e siècle, il reste l'enceinte de la basse-cour et l'entrée.

Ces photographies ont été réalisées en décembre 2017.

Y ACCÉDER:

À Malain, prendre la direction de Savigny-sous-Malain. Le parking du château est à gauche de la route à la sortie du village.

Le château est ouvert du 1^er avril au 29 octobre, les samedis et les dimanches de 14 à 18 h. En juillet, il est ouvert tous les jours de 14 à 18 h. L'entrée est payante (3 € en 2017).

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 23 janvier 2018

Cette page a été mise à jour le 23 janvier 2018