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Châteauneuf-en-Auxois

Le village de Châteauneuf avec son château et ses vieilles maisons vous permettra un petit voyage aux temps médiévaux. Outre la visite du château et la promenade dans les rues du village avec la visite de la petite église, vous pourrez faire une excursion à la chapelle Notre-Dame du Chêne et à l’ancien ermitage situé dans la forêt prolongeant le plateau au bout duquel se dresse le château.

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L'entrée est du château

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Le fossé sec

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L'entrée sud du château (pont dormant)

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La tour est

Le château est une enceinte polygonale érigée entre le XIIIe et le XIVe siècle. Cette enceinte haute de 20 m est flanquée de tours rondes. Elle possède un donjon de 10 m sur 12 m et haut de 25 m construit au XIIe siècle et la basse-cour, située du côté de l’attaque, est défendue par deux tours rondes. Les logis furent reconstruits au XVe siècle.

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Le donjon

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Le logis des Hôtes

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Le donjon et la tourelle d'escalier

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Le logis

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Le donjon

C’est en 1132 qu’aurait été érigé par Jean de Chaudenay le premier château à cet endroit. À sa mort, survenue entre 1179 et 1181, son fils aîné, Guy, hérita du château familial de Chaudenay alors que son fils cadet, Jehan, hérita du château de Châteauneuf. Jehan de Chaudenay se fit alors appeler Jean 1er de Châteauneuf. En 1200 fut érigé un donjon au sein du château et en 1281 fut construite la chapelle. En 1456, Catherine de Châteauneuf, née en 1419 du mariage d’Isabelle de Planoy et de Guyot de Châteauneuf, fut reconnue coupable de l’assassinat par empoissonnement de son second mari, Jacques d’Haussonville. Condamnée à mort, elle fut brûlée vive. Le château fut confisqué par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, qui le donna à Philippe Pot en 1457. Celui-ci fut nommé, en 1475, par le roi de France, Louis XI, gouverneur de Bourgogne. Philippe Pot fit d’importants travaux dans le château. Il fit reconstruire le logis, la chapelle, la porterie avec un pont-levis, etc. Il fit également ériger en 1470 le logis des hôtes dans la partie sud de la haute cour. La chapelle fut consacrée en 1481. C’est lui qui en fit la forteresse actuelle, longue de 75 m et large de 35 m, occupant l’extrémité de l’éperon rocheux à 475 m d’altitude et dominant la vallée de la Vandenesse.

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Tour de flanquement de l'entrée est

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La tour flamboyante

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L'accès à la tour flamboyante

puits
Le puits (profondeur 18 m)

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L'entrée de la chapelle

Philippe Pot décéda en 1493 sans héritier. Le château de Châteauneuf devint la propriété de son frère Guy Pot. En 1533, il passa par mariage à la famille de Montmorency. Lors des guerres de religion, devenu un haut lieu des ligueurs, le château fut assiégé sans succès en 1592 par le marquis de Mirebeau. En 1595, le sire de Biron, maréchal du roi, assiégea à nouveau le château. Le sire de Villeneuve, commandant le château, capitula alors à la demande des villageois.

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Le logis des Hôtes

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Le logis des Hôtes

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Le logis des Hôtes où les planchers n'ont pas été reconstruits

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La grande cheminée du logis des Hôtes (peut-être les cuisines ?)

En 1627, Charles de Vienne et son épouse Marguerite de Domprel achetèrent le château pour la somme de 66000 livres. La famille de Vienne réaménagea au cours du XVIIe et XVIIIe siècle les logis du château. Les appartements du XVIIe siècle furent notamment décorés avec un ensemble de sept tapisseries retraçant la vie de Moise. Ces tapisseries furent tissées dans les Flandres vers 1600. Le château fut racheté en 1766 par la famille Paris de Montmartel, des banquiers parisiens qui feront faillite avant la Révolution. Armand Paris étant décédé en 1781 sans héritier, le château fut racheté, en 1782, par Jacques François de Damas, marquis d’Antigny, pour la somme de 370000 livres. Jacques François de Damas était alors également le propriétaire du château de Commarin.

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La salle des gardes du XVe siècle

grande salle 1
La salle des gardes

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La chapelle

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La chapelle avec la reconstitution du tombeau de Philippe Pot
(original au musée du Louvre à Paris)

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Appartement privé du Seigneur

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Appartement privé du Seigneur

En 1793, à la Révolution, les symboles royaux et les armoiries furent dégradés et le château fut vendu comme bien national. Il deviendra vers 1811 la propriété de la famille de Vogüé. Classé monument historique en 1894, le château fut consolidé en 1902 par l’architecte Charles Suisse, le restaurateur du château de la Rochepot. En 1936, le comte Georges de Vogüé fit don à l’État du château. De 1939 à 1945, le château abrita les œuvres du Musée des Beaux-Arts de Dijon, la bibliothèque de Dijon et les archives du département de la Côte-d’Or. Le château est la propriété de la région Bourgogne Franche-Comté depuis 2008.

chambre de vienne 1
La chambre de Vienne

chambre 1
La chambre "verte"

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La chambre "jaune"

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La chambre "jaune"

antichambre
L'antichambre

cabinet de toilette
Le cabinet de toilette

chambre 2
La chambre "verte"

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Dans la tour flamnboyante

cuisine
Les cuisines

La première mention d’un village date de 696. Celui-ci était alors nommé Tavignaco. Il prendra son essor après la construction du "Novum Castrum" (le château) par Jean de Chaudenay en 1132. En avril 1267, Jean III de Châteauneuf affranchit les habitants du bourg en publiant une charte "accordant l’affranchissement de mainmorte, de formariage et serve condition". Il les délivra de ce fait de la taille à volonté. Ils étaient plus que soumis à une redevance annuelle fixe portant sur la terre et non plus sur la personne. Le duc de bourgogne, Eudes IV, octroya, en 1347, à Guyot de Châteauneuf le droit d'organiser deux foires annuelles. En 1459, le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, accorda à Philippe Pot deux foires supplémentaires. À la fin du XIXe siècle avaient lieu au village six foires annuelles, le 2 janvier, le 28 février, le 9 avril, le 8 juin, le 23 août et le 8 novembre. Ces foires amenèrent une grande prospérité au village.

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L'hotel des Mépartistes

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En 1775, le village comptait 86 feux et 270 communiants participaient aux offices religieux. À la veille de la Révolution, le village comptait environ 500 habitants dont 85 % étaient des commerçants et des artisans. Le village porta entre 1792 et 1795 le nom de Mont-Franc. Le village connut son apogée en 1826 avec 524 habitants. Il entama son déclin démographique à partir de 1830. En 1859, il ne comptait plus que 377 habitants et 86 habitants en 1990. En 2017, ceux-ci étaient 93.

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En 1870, le village renoua avec les affres de la guerre. Le 31 octobre 1870, les troupes prussiennes du général Von Werder occupèrent la ville de Dijon. Du 25 au 27 novembre 1870, l'armée des Vosges tenta de reprendre la ville aux Prussiens, mais se trouva contrainte de battre en retraite en direction d'Autun pourchassé par la brigade badoise du général Von Keller. Mis en échec lors de la bataille d'Autun, le 1er décembre 1870, le général Von Keller ordonna une retraite sur Dijon. Le jeune général français Camille Cremer, âgé de 30 ans, décida alors avec sa brigade de lui barrer la route. Cantonnant à Bligny-sur-Ouche, le 2 décembre 1870, Cremer apprit à 2h30 du matin par Paul Bouchard et ses éclaireurs que Von Keller avait divisé ses troupes en plusieurs unités cantonnant à Maconge, Vandenesse et à Sainte-Sabine et qu'il ignorait la présence des troupes françaises lancée à ses trousses. Cremer positionna alors son artillerie à Châteauneuf pour prendre de flanc les unités badoises au moment où elles franchiraient le pont du canal pour accéder à la vallée de Commarin. Il demanda au colonel Poullet de rester en réserve avec le bataillon des Volontaires de la Gironde. Il ordonna au colonel Ferrer, commandant la 2e légion du Rhône, d'attaquer les Badois à Sainte-Sabine puis de rejoindre Maconge pour les prendre en étau. Mais le colonel Ferrer ayant des problèmes pour établir la discipline dans ses troupes arriva en retard. Les Badois étaient déjà partis rejoindre les restes de leurs troupes à Vandenesse. À 7h, le 3 décembre 1870, le général Cremer ordonna l'ouverture du feu à son artillerie qui tira 400 coups de canon. Le colonel Poullet entendant la canonnade depuis Sainte-Sabine rallia alors Vandenesse. Von Keller comprit alors, mais trop tard, le piège tendu par les Français. Les Badois essayèrent de faire taire les canons français, d'abord avec leur propre artillerie puis en lançant une attaque par les 5e et 6e régiments qui se sacrifièrent en vain sur les pentes de Châteauneuf. Von Keller battit alors en retraite poursuivie par la 2e légion qui fit 120 prisonniers et s'empara des bagages des troupes et de cinq à six voitures à pétrole. Les Badois eurent 400 tuées et blessés. Les Français eurent à déplorer 16 tuées et 35 blessés.

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Une première mention d'une église au village fut faite en 1303 dans une reconnaissance de cens (loyer) pour une maison située devant cette église. L'église actuelle, dédiée à Saint-Philippe et à Saint-Jacques, fut construite à la fin du XVe siècle sur ordre de Philippe Pot. La charpente est datée de 1491. En 1494, le curé Mathieu Rousseau y fonda une mépart (communauté de prêtres) pour cinq prêtres originaires du pays. En 1572, l'église devint le chef-lieu de la paroisse. Le clocher de l'église fut frappé le 28 juillet 1779 par la foudre qui y déclencha un incendie. Celui-ci, outre la destruction du clocher, fit fondre les cloches. La chapelle de la Vierge de cette église fut construite en 1890.

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L'église de Châteauneuf

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La nef de l'église

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Le choeur

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Chapelle Notre-Dame du Chêne

En 1627, Charles 1er de Vienne fit planter une allée de tilleuls au nord du village. Cette allée fut nommée allée de la Chaume. Vers 1730 ou 1733, Louis, comte de Vienne, voulut faire abattre un vieux chêne qui dépareillait l'allée de la Chaume. Les bûcherons chargés de la tâche découvrirent dans l'arbre une statue de la Vierge. Le curé, averti de la chose, prit la statue et la porta en son église où il la déposa à côté du tabernacle. Le lendemain en voulant lire la messe, il constata que la statue avait disparu. Elle fut retrouvée à l'endroit exact de sa découverte. Le curé fit donc aménager une niche pour y abriter la statue. Quelques années plus tard, le comte de Vienne, voulant avoir la statue de la Vierge au sein de son château, la fit porter dans la chapelle. Mais à chaque fois elle revint à son emplacement de découverte. La comtesse voyant que la statue ne voulait pas quitter les lieux pressa son mari de faire construire une chapelle.

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La chapelle Notre-Dame du chêne

Voici pour la légende. Selon l'abbé Landrot, les documents historiques sur l'origine de la statue font défaut, mais elle était déjà vénérée avant le 11 avril 1708. Elle était alors placée dans un arbre fort ancien. La chapelle fut construite en 1746 sur l'instance de l'abbé Saulgeot, curé de Châteauneuf entre 1739 et 1750. Elle fut restaurée en 1899 par le comte et la comtesse de Vogüé. La statue de Notre-Dame du Chêne est une statuette de 17 cm de hauteur en bois de buis et est datée du XVIe siècle. Elle fut malheureusement volée le 14 juillet 1970.

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Notre-Dame du Chêne

L'ermitage Saint-Julien fut fondé au XIIIe siècle par le seigneur de Châteauneuf pour deux ermites à proximité d'un cimetière de pestiférés. Au milieu du XVIIe siècle, l'ermite Jérôme de Montbaut avait obligation de dire une messe à la paroisse tous les dimanches. L'abbé Landrot affirma en 1920 qu'en 1671 l'ermitage était occupé par un frère augustin et le prêtre François Berler. En 1730, l'ermitage servait de maison à un jardinier. L'abbé Courtépée signala à la fin du XVIIIe siècle que l'on pouvait y dénombrer six tombes. Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, l'ermitage fut transformé en ferme.

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L'ermitage

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Cave de l'ermitage

plan ermitage

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La chapelle

L'ermitage se composait d'une chapelle, d'un petit bâtiment contigu au sud-ouest, d'un petit bâtiment au nord-est séparé de la chapelle par une cave et un four à pain, d'une maison pour le gardien et d'un petit atelier à l'angle nord. Le 4 décembre 1940, Marcel Commissaire et l'instituteur du village en retraite, monsieur Mayer, constatèrent que la charpente et la couverture en laves étaient encore en place et que les voutes de la chapelle étaient bien conservées. Actuellement, il n'en reste que quelques pans de murs.

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Ces photographies ont été réalisées en juillet 2023.

 

Y ACCÉDER:

Le château de Châteauneuf se trouve au centre du village de Châteauneuf. Sa visite est payante. Il est très visible depuis l'autoroute A6 qui passe dans la vallée de Vandenesse.

La chapelle Notre-Dame du Chêne se trouve au bout de l'allée de tilleuls partant depuis le parking situé au nord du village (accès balisé depuis le village).

L'ermitage est un peu plus difficile à trouver. Il faut prendre la direction de la chapelle Notre-Dame du Chêne puis à la fourche après le parking prendre à gauche. Il faut ensuite guetter l'apparition de mur sur la gauche du chemin. Si vous parvenez à une nouvelle fourche du chemin, c'est que vous êtes allé trop loin.

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 15 octobre 2023

Cette page a été mise à jour le 15 octobre 2023