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Le fort de Chailluz est surtout connu des Bisontins comme le "Fort de la Dame blanche". Selon la légende des apparitions d'un spectre de femme vêtue d'un voile blanc furent signalées à de multiples endroits dans cette forêt et notamment au niveau de la grotte des fées située dans la falaise dominant la vallée de l'Ognon.
L'entrée du fort
Les fenetres de la caserne de guerre
Le fort de Chailluz fut construit entre 1875 et 1878 dans le cadre des fortifications Séré de Rivières. Il fait partie du camp retranché de Besançon et sa mission était d'interdire le passage large de 4 km le séparant de Thise, à l'est de la forêt de Chailluz. Ce fort élargissait vers le nord le camp retranché afin de tenir compte de l’accroissement de la portée des canons à l'époque. Le camp retranché de Besançon se concrétisera entre 1872 et 1880 par la construction ou le remaniement d'une redoute, de dix forts et de sept batteries. Le fort de Chailluz fut nommé, en 1887, fort Kirgener en l'honneur du général de division François Joseph Kirgener, tué par un boulet le 22 mai 1813 lors de la bataille de Reichenbach.
Le fossé au bord de la falaise au saillant I
L'entrée du fort
Caponnière de protection du fossé au saillant IV
Caponnière de protection du fossé au saillant IV
Le fort de Chailluz, comme de nombreux forts Séré de Rivières, ne résista pas à la crise de l'obus-torpille apparue à la suite de l'invention de la mélinite (explosif remplaçant la poudre noire) en 1885. Les nouveaux obus apparus à cette époque rendirent les constructions de défense en pierre de taille et maçonnerie obsolète. À la suite de cette crise, le fort de Chailluz reçut quelques modernisations comme, entre 1890 et 1893, un casernement protégé par une couche de béton. La ligne de front lors de la 1re Guerre mondiale passant très loin de Besançon, il ne connut pas l'épreuve du feu. Il fut désarmé et ses canons envoyés au front, il fut ensuite déclassé. Au cours de la 2e Guerre mondiale, il fut, comme les forts de la place de Besançon, occupé par les Allemands qui en ferraillèrent une grande partie. Actuellement, le fort sert de support à plusieurs émetteurs de télécommunications. Il est la propriété de la commune de Besançon qui ne permet pas sa visite du fait de risques d'éboulement.
Une ouverture sur le fossé
Le débouché du fossé sur la falaise au saillant II
Le fossé vu en direction du saillant IV
Caponnière de protection du fossé au saillant III
Il s'agit d'un fort à massif central et batterie basse construits en maçonnerie au point culminant (619 m) de la crête dominant la vallée de l'Ognon. Son front nord est adossé à la falaise, ce qui fait qu'il n'est entouré de fossés que sur trois côtés. L'entrée du fort se trouve du côté ouest où le fossé est franchi par un pont-levis qui fut par la suite remplacé par un pont dormant. À cet endroit débouche le chemin stratégique venant de la clairière des Petites Baraques. Le fort est de forme rectangulaire de 210 m sur 120 m. Il était prévu pour 580 hommes commandés par 15 officiers. Son armement était composé de 25 pièces d'artillerie, dont 10 mortiers. Le casernement, le magasin à poudre et divers locaux (magasins à vivres et matériel, boulangerie, infirmerie…) occupent la partie centrale de part et d'autre d'une étroite cour, longue de 75 m, orientée est-ouest. Le casernement possède dix chambrées communiquant par galerie à l’arrière. Une caserne bétonnée est aménagée en sous-sol derrière l'escarpe du fossé ouest. Ce casernement "temps de guerre" est accessible depuis le porche d'entrée et ses fenêtres donnent sur le fossé ouest.
Le porche d'entrée
Embrassures de tir dans le porche d'entrée
Partant du massif central, cinq longues traverses rejoignent les deux rues du rempart qui desservent les plateformes d'artillerie orientées essentiellement vers le sud et l'est. Ces plateformes sont séparées par six abris-traverses. Deux batteries annexes extérieures, à gauche de l'entrée et à l'est du fort, sont dirigées vers la plaine au nord. Une banquette d'infanterie est aménagée sur le massif central. En plus des plateformes d'artillerie, il existe dans le fort une casemate à tir direct et deux casemates à tir indirect. Le fort possède également un magasin à poudre, et diverses casemates, situé sur la gauche de la cour, abritant des magasins pour les vivres, l'infirmerie, une lampisterie, un four à pain et les latrines.
Vue aérienne du fort en 1940 (© IGN)
Vue aérienne du fort en 1951 (© IGN)
Vue aérienne du fort en
2017 (© IGN)
Afin de communiquer, le fort était équipé de deux postes optiques (communication par signaux lumineux). Celui de l'ouest possède quatre directions permettant la communication avec le fort du Cognelot à Langres, avec les forts de la Motte-Giron et de Mont-Afrique à Dijon, avec le relais de secours vers Dijon à Auxonne et avec le fort de Bregille à Besançon. Celui de l'est possède deux directions permettant la communication avec le fort du Salbert à Belfort et avec le fort du Mont-Bart à Montbéliard.
Batterie externe devant l'entrée du fort
Batterie externe devant l'entrée du fort
Batterie externe devant l'entrée du fort (abri-traverse)
Batterie externe devant l'entrée du fort
Le flanquement des fossés était assuré par deux caponnières doubles réalisées en maçonnerie comme les murs des fossés. Ces deux caponnières possèdent un pilier central et leurs embrasures sont ouvertes sur l'angle et les deux fossés qu'elles sont chargées de protéger. À l'avant de l'entrée du fort, côté ouest, se trouve une batterie annexe avec ses deux plateformes de tir et son abri voûté recouvert de terre. Une postion d'infanterie ou un autre batterie annexe se trouve sur le côté est du fort.
Caponnière de protection du fossé
au saillant IV
Caponnière de protection du fossé
au saillant IV
Lors de la création du chemin stratégique à travers la forêt de Chailluz, le Génie militaire a emprunté en partie des voies forestières déjà existantes et en a créé d'autres afin de respecter la contrainte d'une pente ne dépassant pas 12 %. Partant des Montarmots, la route forestière du "Fou du Carré" mène aux Petites Baraques. De là, le chemin stratégique escalade "La Côte" en faisant quatre lacets qui permettent de grimper les 90 m de dénivelé. Il suit ensuite la ligne de crête pour aboutir à l'entrée du fort. Depuis les Montarmots, le chemin parcourt 7,5 km. Le long de ce chemin sont aménagés trois magasins à poudre et deux batteries complémentaires. Le magasin sous roc des Montarmots fut construit, en1889, en contrebas du chemin des Relançons. Le magasin sous roc de la Fourche fut creusé, en1889, à la sortie du dernier lacet avant d'atteindre la crête. L'abri-caverne de la Charrière fut construit en deux fois en 1886 et 1892 le long du chemin de la Charrière à 400 m de l'entrée du fort. La batterie de la Fourche fut aménagée vers 1890 à proximité du magasin de la Fourche. La batterie de la Charrière fut terrassée vers 1890 à proximité du magasin de la Charrière.
Position d'infanterie sur le côté est du fort
Position d'infanterie sur le côté est du fort
Le magasin sous roc de la Fourche
Le magasin sous roc de la Fourche
Galerie d'accès du magasin sous roc de la Fourche
Le magasin sous roc de la Fourche
Ces photographies ont été réalisées en février 2020.
Y ACCÉDER:
Depuis Besançon, se rendre au village de Tallenay et se garer près de l'église. Depuis l'église et le cimetière, suivre la rue en direction de la crête. Un sentier (sentier du facteur) entre deux propriétés permet d'accéder au chemin de la Dame Blanche qu’il faut suivre en allant vers la gauche. Au débouché sur le chemin de crête (route forestière Saint-Jean Gulf), prendre à gauche. Le chemin même au fort (environ 4 à 5 km).
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Cette page a été mise en ligne le 14 novembre 2020
Cette page a été mise à jour le 14 novembre 2020