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Le fort du Mont Bart

Le sommet du Mont-Bart au sud de Montbéliard est occupé de manière certifiée depuis l'âge du bronze. Des fouilles effectuées en 1875 par F. Voulot sur le site ont permis de retrouver de l'outillage lithique daté de cette époque. De nombreux sites préhistoriques sont d'ailleurs attestés dans les environs. Mais la période qui nous intéresse est bien plus récente. Le site dominant la vallée du Doubs et de l'Allan a attiré l'attention du Général Séré de Rivière pour son système de défense.

le flanc est du fort
Le flanc nord-est du fort

caponnière double du saillant IV
La caponnière du saillant IV
 

casemate
Une des casemates cuirassées du flanc est

caponnière du saillant II
La caponnière du saillant II

Ce fort a été prévu pour renforcer le camp retranché de Belfort en faisant la liaison avec le môle défensif du Lomont. Il empêche le contournement de Belfort par le sud et surveille la voie de communication avec Besançon. La construction débute en novembre 1875 et s'achève en juillet 1878. Le fort d'une superficie de 3,50 hectares est construit en pierre extraite dans les carrières de Bavans. Les militaires occupèrent en tout un terrain de onze hectares au sommet du Mont-Bart.

plan du fort

Le fort en forme de trapèze donne au sud sur l'à-pic du Mont-Bart. Les côtés est, nord et ouest sont entourés d'un fossé de 8 à 10 m de large et ayant jusqu'à 7 m de profondeur. Ce fossé est actuellement partiellement comblé. L'entrée du fort est située au nord et était équipée d'un pont à bascule. Le fort est architecturé autour du casernement. Celui-ci est constitué de deux bâtiments séparés par une rue à ciel ouvert. Ces deux bâtiments regroupent 28 chambrées sur deux étages. La boulangerie est installée dans le prolongement du bâtiment nord. Son four pouvait fournir 200 rations à chaque fournée. Au-delà de la boulangerie sont situées deux poudrières pouvant contenir 110 t de poudre et 500 000 munitions confectionnées. Les poudrières sont recouvertes de 5 m de terre. Les locaux techniques (cuisines, citernes, etc.) sont disposés sur le côté est au-delà de la rue du rempart.

l'entrée du fort
L'entrée du fort

la cour du casernement
La cour du casernement

une chambrée
Une chambrée du casernement

un couloir du casernement
Un des couloirs du casernement

La rue du rempart circulaire entoure le casernement et dessert neuf abris traverses séparant les quatorze plates-formes d'artillerie. Sur le flanc nord surplombant la caponnière double du saillant V est installée la première casemate Mougin pour canon de 155 long. Cette casemate était blindée par quatre plaques en fonte de 40 t chacune. L'embrasure de tir du canon était protégée par un verrou de 7,5 t manœuvré par un treuil à main. Sur le flanc est sont implantées deux casemates cuirassées armées chacune d'un canon de 138. À proximité de la caponnière du saillant III sont implantées deux caves à canon armées de mortiers. Lors de sa mise en service en 1880, le fort était armé de vingt-deux canons de rempart, de quatre mortiers de 22, de huit mortiers de 15, de quatre canons à balles, d'un canon de 155 long et de deux canons de 138. Deux postes optiques permettant les communications avec les forts de Montfaucon, La Chailluz, du Lomont, du Salbert, du Mont Vaudois et de La Chaux.

rue du rempart
Une vue de la rue du rempart

la rue du rempart de près
La rue du rempart

la rue du rempart
La rue du rempart avec au fond un passage couvert

plate forme de tir
Une des plates-formes d'artillerie

accés à la casemate Mougin
L'accès à la casemate Mougin

la casemate Mougin
La casemate Mougin avec la maquette du canon de 155L

La défense du fort est assurée par une caponnière simple au saillant II et de deux caponnières doubles au saillant III et V. Ces caponnières sont armées par neuf pièces de flanquements. Son effectif était constitué de 13 officiers, 30 sous-officiers et 476 soldats. Les locaux du fort sont complétés par une infirmerie de vingt lits et d'une écurie pour huit chevaux. Son alimentation en eau est assurée par trois citernes de 720 m3. La construction du fort couta 2034970 francs-or (environ 5677600 €).

la caponnière Nord
La caponnière du saillant III

dans la caponnière
Dans la caponnière double du saillant V

caponniere saillant V
L'intérieur de la caponnière du saillant V

tunnel d'accès
Le tunnel d'accès de la caponnière du saillant V

caponniere du saillant V

caponnière du saillant II
La caponnière du saillant II

Le fort fera l'objet de plusieurs modernisations pour l'adapter aux progrès de l'artillerie. Avant même sa mise en service fut projetée la construction d'une deuxième casemate Mougin pour canon de 155 long. Ce projet n'aboutit pas. En 1889 fut creusé un abri-caverne enfoui à 15 m sous le saillant V. En 1908, l'armement du fort était composé de la casemate Mougin (canon de 155), des deux casemates cuirassées (canon de 138), de huit canons de 120 long, de quatre canons de 155 long, de quatre mortiers de 22 et de huit mortiers de 15. Les caponnières étaient armées de cinq canons revolver et de quatre canons de "12 culasse".

la poudriere
La poudrière

les créneaux à lampes
Les créneaux à lampes de la poudrière

la cartoucherie
La cartoucherie

poudriere profonde
L'accès à la poudrière profonde

Le canon revolver est constitué de cinq tubes entourant un axe central. Ces cinq tubes étaient mis en rotation à l'aide d'une manivelle. Un mécanisme assurait, à chaque tour de manivelle, la rotation des tubes, le chargement d'un tube avec un obus, le déchargement de la douille du tube qui venait de tirer et le tir du tube chargé au tour précédent. Les obus chargés sont disposés dans un distributeur situé au-dessus de l'affût. La cadence de tir atteint les 60 coups par minute. Les cinq tubes sont rayés à des pas différents afin de disperser les mitrailles des obus. Ceci permet sans bouger le canon de balayer toute la largeur du fossé en cinq coups.

abri traverse
Un des abris-traverses

accès à la casemate cuirassée
L'accès à une des casemates cuirassées

poste optique 1
Le poste optique en direction du fort du Lomont

poste optique 2
Le poste optique en direction du fort du Salbert

En 1910, l'armement du fort est modifié pour se constituer de la casemate Mougin (canon de 155 long), des deux casemates cuirassées (canon de 120 long), de quatre canons de 155 long, de huit canons de 120 long, de quatre canons de 90, de trois mortiers de 22 et de huit mortiers de 15. Une batterie annexe armée de quatre canons de 95 est aménagée à proximité du fort. Les canons de "12 culasse" sont supprimés des caponnières.

le four
Le four de la boulangerie

façade du casernement
La façade du casernement

En 1914, à la suite de l'apparition des avions de guerre, le casernement va bénéficier d'un aménagement unique dans les forts Séré de Rivière. La cour va être couverte avec des rails de chemin de fer. Ceux-ci vont ensuite être recouverts, avec le casernement, d'une carapace en béton épaisse de 1,65 m. Le fort ne connut cependant pas les affres des combats. Il sera totalement pillé et ferraillé durant la 2e guerre mondiale. Il restera occupé par l'armée jusque dans les années 1960. Depuis 1986, il est restauré par les membres d'une association.

caponniere nord
La sortie dans le fossé à proximité du saillant III

batterie annexe
La batterie annexe

Ces photographies ont été réalisées en juillet 2009.

 

Y ACCÉDER:

De Montbéliard, prendre la N463 vers Bart. Continuer vers Bavans. À la sortie de Bart, au niveau des usines prendre à droite la route qui grimpe vers le Mont-Bart. Le fort est au sommet.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 01 décembre 2009

Cette page a été mise à jour le 13 février 2015