La batterie des Roches également appelée fort des Roches a été construite entre 1877 et 1879. Elle était destinée à empêcher le contournement par le sud du fort du Mont-Bart situé à proximité de Montbéliard.
Un des abris-traverses
L'entrée de la batterie
La caponnière de l'entrée
La batterie des Roches constituait avec les batteries annexes du Petit Lomont, de la Pointe des Roches, du Saussis, de la Roche Jella et le fort du Lomont le môle défensif du massif du Lomont. Ces différents ouvrages étaient destinés à empêcher le passage des troupes ennemies dans la haute vallée du Doubs. Ils font partie du réseau des 459 ouvrages construit après la guerre de 1870/71 entre la Mer du Nord et la Méditerranée sous la direction du Général Séré de Rivière.
L'entrée vue depuis une des embrassures de la caponnière
Le fossé sud
Les abris-traverses
Sur une des plates-formes d'artillerie
La batterie des Roches est construite en bord de falaise assurant ainsi l'inaccessibilité sur les côtés nord et ouest. Sur les côtés est et sud ont été creusés deux fossés protégés par une caponnière double disposée à l'angle sud-est. L'entrée est disposée sur le côté est à proximité de la caponnière. Cette entrée était munie d'un pont escamotable. La caponnière était armée de deux canons de "12 culasse" et de deux canons révolvers de 40 mm (voir explication au fort de Mont-Bart).
Dans la caponnière
Les embrassures de tir de la caponnière
Le couloir d'accès à la caponnière
Le couloir couvert entre l'entrée et la rue du rempart
L'armement du fort était composé de douze canons de rempart de 120 et de 155 et de six mortiers de 150 et 220 reparties sur dix plates-formes à ciel ouvert. Les plates-formes de tir sont séparées par dix abris traverses. L'armement était complété par six pièces mobiles.
Le casernement est enterré entre le fossé sud et le chemin couvert central. Il est constitué de deux étages éclairés par des fenêtres ouvertes sur le fossé. Le rez-de-chaussée regroupe les magasins des vivres, les cuisines, la boulangerie, l'infirmerie, le magasin des amorces et des cartouches, le mess des officiers et trois chambres pour les officiers. Au premier étage se trouvent quatre chambrées pour les hommes de troupe, trois chambres pour les sous-officiers et la lampisterie. La batterie recevait une garnison de 224 hommes, 10 sous-officiers et 5 officiers. L'infirmerie était prévue pour quatorze malades.
Une des chambrées au RdC
Chambrée au RdC
Le couloir reliant les chambrées du RdC
Une chambre du RdC
L'escalier d'accès au 1er étage du casernement
Le puits de lumière de la cage d'escalier
Le couloir au 1erétage du casernement
Une des chambrées du 1er étage
Le bâtiment constituant l'entrée abritait le poste de garde, la salle de police et une prison. Un autre bâtiment, aujourd'hui détruit, regroupait la chambre du commandant, son bureau, deux chambrées pour des officiers, une cuisine et une salle à manger.
La
cuisine
Les
vestiges du four
Les latrines
Une chambre au 1er étage
En face du casernement, au centre du fort, est placée la poudrière. Elle est séparée du casernement par une galerie. Elle est recouverte comme le casernement d'une épaisse couche de terre. Un couloir entoure la poudrière et donne accès à la chambre des lampes. L'éclairage de la poudrière était assuré depuis cette chambre par des lampes à pétrole placées derrière des fenêtres. L'entrée de la poudrière est disposée à l'opposé de cette chambre et est accessible par un tunnel débouchant dans la rue du rempart qui dessert les plates-formes de tir.
La poudrière
Le couloir d'accès à la poudrière
Le couloir doublant la chambre de la poudrière
La chambre des lampes de la poudrière
Un abri-caverne profondément enfoui sous le fossé sud permettait un ultime refuge pour les hommes en cas de bombardement. Cet abri est aujourd'hui inaccessible. Deux tunnels partant de la rue du rempart donnent accès à un chemin longeant l'à-pic au nord du fort.
Un abris-traverses
L'abri-traverse au fond de la rue du rempart
Le couloir d'accès au fossé nord
La rue du rempart
Le fort des Roches communiquait par appareil optique (héliographe) avec le fort du Salbert à Belfort, le fort du Vaudois à Héricourt et avec le fort du Mont-Bart au sud de Montbéliard. Le fort des Roches fut rapidement dépassé par les progrès de l'artillerie. Il ne fut pas modernisé comme nombre d'autres forts le furent à partir de 1888. Ce fort ne servit jamais, aucun combat ayant eu lieu ici durant la 1re Guerre mondiale. Abandonné par l'armée, il fut racheté en 1977 par la ville de Pont de Roide qui le restaura.
L'accès à la poudrière
La rue du rempart
Le bâtiment des latrines
Une des parties couvertes de la rue du rempart
La Tour Carrée est un poste avancé dont le rôle était la surveillance du chemin reliant la batterie des Roches au fort du Lomont. Le poste fut construit en 1884 et pouvait abriter une vingtaine d'hommes. L'intérieur du bâtiment est séparé en deux parties symétriques. Il est équipé d'embrasures de tir dont certaines possèdent toujours leurs volets métalliques d'obturation.
La Tour Carrée
La Tour Carrée a fait l'objet le 22 août 1944 d'âpres combats entre la résistance et l'armée allemande. La tour servant d'observatoire à la résistance, les Allemands l'attaquent à 7h30. La tour fut prise et reprise jusqu'à 15h. Là, les Allemands y installent une mitrailleuse lourde qui prend sous son feu l'ensemble du plateau de la ferme Jonathan. L'armée allemande en pleine retraite se retire de la Tour Carrée à la tombée de la nuit. D'après la plaque d'information figurant sur place, 117 Allemands trouvèrent la mort durant la bataille. Les FFI eurent 8 morts et 12 blessées dans leurs rangs.
Une des façades de la Tour Carrée
L'autre façade de la Tour Carrée
Lors de ma visite, le 22 août 2009, j'y ai rencontré un ancien combattant ayant participé à cette bataille. Cet homme (19 ans en 1944) m'a dit qu'il venait tous les ans se recueillir à l'endroit où 8 de ses copains ont perdu la vie. Il m'a raconté la bataille en m'expliquant que le nombre officiel de morts du côté allemand était très exagéré. Pour lui, la réalité est d'une quarantaine de morts.
L'intérieur de la Tour Carrée
Les embrasures de tir
La batterie de la Roche Jella est l'ouvrage Séré de Rivière le plus proche de la frontière suisse. Elle était constituée de trois pièces d'artillerie desservies par vingt hommes. Le côté sud de la batterie donne sur l'à-pic de la Roche Jella et les autres côtés sont protégés par un fossé creusé dans la roche. Dans ce fossé sur le côté nord/ouest a été construit un petit bâtiment de 9 m sur 7 pour le casernement des hommes. L'alimentation en eau était confiée à une citerne disposée sous le bâtiment. Actuellement, seuls le fossé et ce bâtiment sont encore visibles. Le reste a été arasé et disparait sous la végétation.
Le
fossé de la batterie de la Roche Jella
Le bâtiment de la batterie de la Roche Jella
Dans le
bâtiment de la Roche Jella
Ces photographies ont été réalisées en août 2009.
Y ACCÉDER:
À Pont de Roide, prendre après le passage sur le Doubs la direction de Roide / Autechaux. Prendre la 1re à droite et suivre la route en montant qui mène vers la batterie des Roches.
Suivre ensuite le chemin en face de l'entrée de la batterie (le seul ouvert à la circulation) qui après huit lacets conduit vers la Tour Carrée.
Continuez sur ce chemin qui débouche sur la D121. Prendre à droite puis à gauche sur la D147 vers Chamesol. Prendre ensuite la 1re à gauche vers la ferme du Lomont. Suivre la route à droite de la ferme et prendre le 1er chemin à gauche. Suivre ensuite le sentier prolongeant le chemin. Le sentier part vers la droite et mène à la Roche Jella.
Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.
Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.
Cette page a été mise en ligne le 01 décembre 2009
Cette page a été mise à jour le 13 février 2015