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Le fort des Hautes Perches

La colline des Perches surplombant la ville de Belfort prit durant la guerre de 1870-1871 une importance stratégique. C'est à cet endroit que le Général Séré de Rivières fit construire, immédiatement après la fin de la guerre, deux forts. Les forts des "Hautes Perches" et des "Basses Perches" furent construits entre 1874 et 1877 à un kilomètre l'un de l'autre. Les deux forts étaient reliés par un chemin couvert (chemin protégé par une levée de terre) permettant un passage à l'abri des tirs ennemis. Ces forts font partie de la première ceinture de défense de Belfort.

le casernement
Le casernement du fort des Hautes Perches

Au centre du fort est placé le casernement. Celui-ci est constitué de deux ensembles de cinq travées disposées en chevron selon un axe nord-sud. Ces travées donnent sur une cour côté ouest. Côté est (côté tourné vers l'ennemi présumé), le casernement est enterré. Les travées sont reliées à l'arrière par un couloir placé au cœur du fort. Les murs des chambres du casernement sont réalisés en maçonneries de moellons grisâtres. Les voutes des chambrées sont constituées à l'aide de briques en terre cuite disposé sur chant. Initialement, ces maçonneries étaient recouvertes de ciment. Le casernement est surmonté de la plate-forme d'artillerie constituée de cinq emplacements pour canons. Les cinq emplacements sont entourés et séparés par six traverses-abris. Les traverses-abris sont destinées à empêcher les tirs en enfilade. La cinquième traverse-abri (celle de droite) fut surmontée durant la Première Guerre mondiale par un observatoire en béton. L'accès à cet observatoire se fait comme au fort des Basses Perches par une échelle depuis l'intérieur de la traverse-abri. Sur chaque côté du casernement et perpendiculairement à son axe est disposée une batterie d'artillerie basse constituée d'une plateforme pour canons entourés par deux traverses-abris.

le casernement Nord
La partie nord du casernement

casernement sud
La partie sud du casernement

une chambrée
Une des chambrées

entrée du poste de garde
Une des entrées du poste de garde

le couloir
Le couloir à l'arrière des chambrées du casernement

autre vue du couloir
Une autre vue de ce couloir

À l'avant de ces emplacements latéraux (côté intérieur) sont placés deux magasins à poudre identique. Ces magasins ont une capacité de 48 t de poudre noire et de 8000 gargousses. Ces magasins s'ouvrent côté ouest vers l'entrée du fort. L'entrée du fort, constitué à l'origine d'un pont-levis, donne sur un passage couvert (ouvrage recouvert de terre) disposé entre les magasins à poudre. Ce passage débouche au centre du casernement. Il se prolonge au-delà pour donner sur la caponnière double assurant la défense du fossé est. Au niveau du début de ce passage couvert est disposé, sur la gauche, le corps de garde et sur la droite la salle du télégraphe à l'arrière de laquelle est placé la prison. À droite de l'entrée de ce passage couvert sont disposées les citernes d'une capacité de 142 m3.

magasin à poudre
L'entrée de la poudrière sud

l'intérieur
L'intérieur de la poudrière (magasin à poudre)

l'entrée du fort
Le passage couvert en entrée du fort

traverse abri
Un des traverse-abri

l'intérieur
L'intérieur de la traverse-abri

Le fort était entouré d'un fossé de forme pentagonal aujourd'hui comblé. Ce fossé était constitué de cinq saillants (angle). Les saillants sont conventionnellement numérotés dans le sens des aiguilles d'une montre. Dans le fort des "Hautes Perches", les saillants II et IV étaient constitués d'une caponnière simple. Une caponnière est un organe de défense situé du côté de l'escarpe et dont les embrasures de tir prennent le fossé en enfilade. Le fossé nord est défendu par la caponnière du saillant II et le fossé sud par celle du saillant IV. Une caponnière double est disposée au niveau du saillant III. Celui-ci est situé au centre du fossé est. L'accès à ces caponnières s'effectue par un la rue du rempart circulaire longeant le fossé (côté intérieur). Au niveau des accès aux caponnières, la rue du rempart est couverte par une voute recouverte de terre.

chemin couvert
La rue du rempart au sud avec l'accès à la caponnière du saillant IV

chemin couvert au centre
La rue du rempart avec l'accès à la caponnière double

caponnière double
Dans la caponnière du Saillant III

plate forme de tir
Une des plateforme de tir de la caponnière du saillant III

embrasure de tir
Embrasure de tir de la caponnière du saillant III

chambre de tir
Deux chambres de tir de la caponnière du saillant III

escalier
L'escalier d'accès de la caponnière du saillant III

passage couvert
Le passage couvert allant du casernement à la caponnière du saillant III

caponniere du saillant II
Dans la caponnière du saillant II

chambre de tir
Chambre de tir de la caponnière du saillant II

En 1879, le fort des "Hautes Perches" était armé de cinq canons de 155 L, de huit canons de 138, de deux canons de 12 et d'un mortier de 32. La défense des fossés était assurée par six obusiers de 16. Le fort était desservi par 216 hommes de troupe, 8 sous-officiers et 4 officiers. En 1886, son armement se composait de six canons de 155 L, de trois canons de 120 L et de deux mortiers de 32. Les caponnières disposaient de quatre obusiers de 16 et de deux canons révolver. En 1906, il y avait deux canons de 155 L, quatre canons de 90, un mortier de 32 et deux mortiers de 27. Les caponnières furent équipées de quatre canons révolver et de deux canons de 12 culasse. En 1914, le fort comme celui des Basses Perches se trouvait en seconde ligne derrière les forts de Bessoncourt et du Vézelois et les ouvrages de Chèvremont et de Méroux. Les canons de 155 cédèrent donc la place à quatre canons de 120 L. Le fort ne connut aucune modernisation mis à part l'installation de l'éclairage électrique en 1913. Sa construction couta 1062780 francs or (2 965 515 €).

au dessus du casernement
La plateforme d'artillerie au dessus du casernement

emplacement de tir
Un des emplacements de tir de la plateforme

plan des hautes perches

Ces photographies ont été réalisées en février 2009.

 

Y ACCÉDER:

Le fort des Hautes Perches est répertorié sur les cartes IGN. Il est en terrain militaire et est interdit d'accès. Il sert de terrain d'exercice au 35e Régiment d'infanterie de Belfort.

 

Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont donnés sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accès au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

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Cette page a été mise en ligne le 05 avril 2009

Cette page a été mise à jour le 13 février 2015