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Le 2 août 1914, les Allemands provoquèrent, à l'est du village de Joncherey, un incident de frontière. Une patrouille allemande partie de Bisel ouvrit le feu sur le poste de garde tenu par le caporal Peugeot. L'échange de coups de feu coûta la vie au caporal Peugeot, côté français, et au sous-lieutenant Mayer, côté allemand. Après la déclaration de guerre, l'armée Bonneau pénétra, le 7 août 1914, en Alsace. Elle n'y rencontra aucune résistance et dès le lendemain occupa Mulhouse. La victoire fut de courte durée. Devant l'avancée de la 7e Armée allemande, qui menaçait de les prendre en tenaille, les Français évacuèrent Mulhouse dans la nuit du 9 au 10 août 1914 et battirent en retraite.
Un grand blockhaus entre Spechbach et Galfinque
Le 12 août 1914, des chasseurs alpins ayant passé les Vosges occupèrent Thann et Cernay. Thann restera dorénavant aux mains des Français. Le 13 août 1914, les Français et les Allemands s'affrontèrent au cours de la bataille du Moulin de la Caille (voir le récit à la page "Le cimetière de Chavannes-les-Grands"). Le 16 août 1914, les Français lancèrent une nouvelle offensive au cours de laquelle la 57e division d'infanterie occupa Dannemarie et Gommersdorf alors que le 7e Corps attaqua Altkirch. Le 19 août 1914, l'offensive se poursuivit en direction de Mulhouse. Les Allemands s'étaient retranchés à Lutterbach, Pfastatt, Dornach et Brunstatt. Ils avaient également installé des mitrailleuses sur les hauteurs entre Zillisheim et Flaxlanden. Les combats furent meurtriers notamment pour le 97e régiment d'infanterie alpine qui se heurta aux mitrailleuses à Zillisheim. Ils eurent à déplorer 600 morts. L'artillerie française mit cependant les Allemands en déroute et à 16 h, les Français entrèrent pour la deuxième fois dans Mulhouse.
Blockhaus près de la ferme St-Jacques près de Feldbach
Le 20 août 1914, la 1re Armée française franchit les Vosges en direction de Colmar et la 2e Armée marcha sur Sarrebourg et Morhange. Celle-ci se heurta à une ligne de défense infranchissable et dut se replier sur le Grand couronné de Nancy. Le revers en Lorraine rendit la position de la 1re Armée en Alsace difficile. Le 22 août 1914, la 44e division d'infanterie quitta l'Alsace pour la Lorraine. Le 23 août 1914, les Français quittèrent Mulhouse. Une grande partie de l'armée d'Alsace fut réaffectée en Lorraine et le reste se replia sur un front allant de Manspach à Buethwiller. Le 26 août 1914, le génie de Belfort fit sauter le viaduc de Dannemarie, les ponts ferroviaires d'Illfurth et d'Aspach et les écluses du canal du Rhône au Rhin.
Un blockhaus dans la forêt de Morschwiller
Le 28 août 1914, le général Thévenet, gouverneur militaire de Belfort, abandonné à son sort, élabora une ligne de défense située à 30 km de la place. Durant les mois de septembre et d'octobre, de nombreux combats de patrouille eurent lieu le long de la vallée de l'Ill et de la Largue. Ces combats, où les Français et les Allemands se disputèrent la possession des villages, dessinèrent petit à petit la ligne de front. En novembre, la guerre de position s'installa le long d'une ligne débutant à la frontière suisse au sud-est de Pfetterhouse et finissant sur la crête des Vosges. Le front passa à l'ouest de Mooslargue, Niederlarg, Bisel, Hirtzbach, Carspach, Aspach, Heidwiller, Saint-Bernard, Ammertzwiller, Burnhaupt-le-Bas, Burnhaupt-le-Haut, Schweighouse, Cernay et Steinbach pour monter au sommet du Hartmannswillerkopf. Cette ligne de front ne bougera plus jusqu’à la fin de la guerre.
Une inscription sur un des blockhaus de la forêt de Heimsbrunn
Sur cette ligne de front et à l’arrière, l'armée allemande va établir toute une série de blockhaus à partir de l'automne 1915. La zone de défense allemande était constituée de trois lignes. La première ligne était directement en contact avec les troupes françaises. Les deux autres étaient espacés de un à deux kilomètres sur l'arrière. Des blockhaus ont même été construits à plusieurs dizaines de kilomètres du front. Les différents blockhaus construits sont des observatoires, des abris à mitrailleuses ou à canons, des abris pour les hommes et des dépôts de munitions. Les Allemands se considéraient dans leur pays qu'il fallait défendre contre l'assaillant français. Ils ont donc construit du solide en bétonnant massivement leurs positions. Nombreux sont les blockhaus allemands encore en parfait état presque cent ans après leur construction. Pour reconnaître un blockhaus allemand, il suffit d'utiliser une boussole. L'entrée est toujours placée entre l'est et le nord.
Le
blockhaus de Riespach
L'observatoire du Kastelberg
Le Kastelberg présente une avancée des contreforts du Jura. Il domine les villages de Moernach et de Koestlach et offre un vaste panorama allant des Vosges au Rhin. Le site est occupé par l'homme depuis la préhistoire et de nombreux vestiges archéologiques y sont visibles (voir la page sur l'oppidum du Kastelberg).
Les Allemands occupèrent le site dès le début de la guerre. Un premier observatoire très rustique a été aménagé sur le côté ouest du sommet. Il s'agit d'une simple construction rectangulaire ouverte à l'arrière et munie d'un seul créneau d'observation.
Au niveau de la partie est du sommet sont visibles les entrées des abris souterrains. Une des salles souterraines communiquait avec les grottes s'ouvrant dans la falaise. Les observations s'effectuaient dans des cheminées verticales accessibles par des échelles. Un long souterrain (112 m de long) a également été aménagé. Il s'ouvrait sur quatre accès dont l'un était constitué d'un large puits sur le bord de la pente. Le souterrain n'est plus accessible actuellement, car sujet à des éboulements dangereux.
Le site dénommé par les Allemands "Die Hindenburg Kanzel" (la chaire d'Hindenburg) reçut, le 8 février 1916, la visite du Kronprinz.
Le dépôt à munitions allemand de Heimersdorf
Ce dépôt de munitions constitué de neuf petits blockhaus est accessible en allant du centre de Heimersdorf vers le camping. Continuez sur cette rue et prenez à gauche à l'embranchement en "Y" puis allez toujours tout droit. Les blockhaus sont à moins de 200 m.
Tranchées bétonnées de Heimersdorf.
Dans un bosquet au nord de Heimersdorf se trouvent les vestiges d'un point d'appui allemand dont les parois des tranchées ont été recouvertes d'un grillage métallique recouvert d'une couche de 5 cm de béton. Ces tranchées forment de nombreux méandres. Les parties les mieux conservées ont une profondeur de 150 cm avec une largeur de 85 cm en haut et de 51 cm en bas. À intervalle régulier sont disposés côté "front" des abris enterrés qui sont tous effondrés. Ce point d'appui est disposé assez loin du front qui passait environ à trois ou quatre kilomètres plus au nord. Il s'agit peut-être d'un site d’entrainement pour les troupes fraiches avant de les envoyer au véritable front.
Pour y accéder, il faut partir du dépôt de munitions d'Heimersdorf. Au croisement des chemins, au centre du dépôt prendre le chemin partant vers le nord. Au sommet de la butte, rendez-vous dans le bosquet sur la droite. Les tranchées sont au nord du bosquet (coordonnée GPS 47 N 34' 49" et 7 E 13' 54").
Carrefour du Steinbach.
Cette petite dépression abrite deux petits abris qui sont certainement les entrées d'un abri souterrain. Pour y accéder, il faut partir du dépôt de munitions d'Heimersdorf. Revenez vers le village et prenez le 1er chemin goudronné partant à droite. Celui-ci va pénétrez dans la forêt et aboutir au carrefour du Steinbach (coordonnée GPS : 47 N 34' 03" et 7 E 13' 32").
Les blockhaus de Bisel
De Bisel, prendre la D463 en direction de Feldbach. Presque à la sortie du bosquet sur la droite de la route, le "Neuallmendwald", se trouve un grand abri bien conservé. Laissez la voiture à cet endroit. Suivre ensuite le chemin longeant la lisière est du bosquet. À la fin de ce bosquet, prendre le chemin partant sur la gauche vers le bosquet situé à l'est, le "Bannwald". À l'entrée de ce bosquet se trouve une position d'artillerie avec deux emplacements de canon bétonnés.
L'abri du Neuallmendwald
Position d'artiilerie du Bannwald
Position d'artillerie du Bannwald
Position d'artillerie du Bannwald
Abri dans le Bannwald
Position d'artillerie du Bannwald
Depuis cette position d'artillerie, suivre les sentiers s'enfonçant dans le bois pour rejoindre, plein est, un abri bien conservé. Traverser ensuite le bois pour rejoindre le bord sud/ouest de ce bois où se trouvent d'autres abris enterrés.
Abri dans le Bannwald
Abri du bord sud/ouest du Bannwald
De cet endroit, suivre le chemin logeant ce bois pour rejoindre le bois situé au sud/ouest, "l'Altenbrunnwald". Suivre le chemin longeant la lisière de ce bois en direction du sud. Un autre abri se cache sur la gauche du chemin à quelques dizaines de mètres avant la fin de ce bois.
Abri dans le Altenbrunnwald
Abri dans le Altenbrunnwald
Poursuivre vers le bois suivant, le Fiechtenhag, et prendre au bord du bois le chemin partant à gauche. Au prochain virage se cache sous les arbres une autre position d'artillerie. Celle-ci possède de nombreux emplacements de canons bétonnés entourés de soutes à munitions.
Position d'artillerie du Fiechtenhag
Position d'artillerie du Fiechtenhag
Position d'artillerie du Fiechtenhag
Position d'artillerie du Fiechtenhag
De cette position d'artillerie, traversez le bois en direction du sud. Sur le côté sud/est de l'étang se trouve un "village" d'abris. La ligne d'abris s'étirant le long de l'étang présente le même style architectural que les abris de la position d'artillerie cachée dans la forêt du "Hag" à Mooslargue (voir la page sur le KM0).
Le "village" d'abris
Abri dans le "village"
Abri dans le "village"
Abri dans le "village"
Le poste de commandement du "village"
Le poste de commandement du "village"
Abri dans le "village"
Abri dans le "village"
Revenir ensuite sur vos pas pour rejoindre la lisière du bois précédent, le "Altenbrunnwald". Prendre à travers champ en longeant le bord de ce bois vers l'ouest, puis longez le bord du bois vers le nord/ouest. Un observatoire se cache le long du bord ouest du bois. Poursuivre ensuite le long de la lisière de ce bois pour rejoindre, après être sorti du bois, un chemin forestier. Empruntez ce chemin vers la droite ce qui vous ramènera au point de départ.
L'observatoire du Altenbrunnwald
L'observatoire du Altenbrunnwald
Les blockhaus de Largitzen
À Largitzen, prendre la direction de Seppois-le-Bas. Après l'embranchement pour Ueberstrass, prendre la rue partant à gauche (en direction du stade). Suivre cette rue, en allant toujours tout droit, jusqu'à dépasser le troisième étang puis prendre le chemin partant à gauche. Se garer au bord de la forêt. De là, suivre le sentier longeant, à flanc de coteau, le ruisseau. Les blockhaus se cachent dans la pente et sur le plateau surplombant le Largitzenbach. Après avoir passé à nouveau trois étangs, il faudra remonter sur le plateau et s'enfoncer dans la forêt pour rejoindre le chemin traversant cette forêt. Ce chemin en provenance de Bisel (à droite) rejoint la "Sennhuette" (à gauche). En suivant ce chemin vers la gauche, on trouve, en lisière de forêt avant les étangs de "Frau Annaweilher", un bel observatoire/poste de mitrailleuse. Derrière cet observatoire se trouvent de nombreux abris enterrés. Revenir en arrière pour rechercher un étang situé sur le côté droit du chemin. Derrière cet étang se trouvent deux remarquables abris/poste de commandement. De là, le sentier permet de revenir au point de départ.
Observatoire dans un des vallons transversal
Observatoire/poste de mitrailleuse surplombant le Largitzenbach
Abri effondré sur le plateau
Entrée de sape sur le plateau
Observatoire/poste de mitrailleuse caché dans un bosquet de sapins
Observatoire en bordure du plateau surplombant le Largitzenbach
L'entrée de cet observatoire (attention pente presque verticale)
Les vestiges d'un grand abri/poste de commandement en retrait sur le
plateau
Abri sur le plateau
L'observatoire près de "Frau Annaweilher"
Le poste de commandement près de l'étang au centre du plateau
L'abri à côté du poste de commandement
Abri sur le plateau
Abri sur le plateau
Abri sur le plateau
Abri sur le plateau
Les blockhaus de Hirtzbach
Un groupe de blockhaus est situé à proximité de l'étang du Grantzeleweiher à gauche de la route allant de Hirtzbach vers Largitzen (juste avant le centre équestre). Suivez le chemin passant devant l'étang. Trois blockhaus sont situés sur la gauche du chemin.
Au croisement, prenez le chemin allant tout droit (barrière). Au prochain croisement (devant la profonde dépression), prenez à droite. Le chemin passe au-dessus du blockhaus qui se trouve sur la gauche (coordonnée GPS : 47 N 34' 14" et 7 E 13' 13").
Ce blockhaus possède une entrée en arc de cercle
L'intérieur de ce blockhaus
D'autres blockhaus sont accessibles le long de la route allant de Hirtzbach vers Largitzen. Garez-vous sur l'aire de repos à droite de la route (dans la forêt), puis suivez la route à pied. Les blockhaus sont des deux côtés de la route à moins de 100 m.
La villa Bismarck
Au fronton figure "Wir Deutschen fürchten Gott sonst nichts in der Welt"
(Nous autres Allemands craignons Dieu mais rien d'autre)
L'effigie de Bismarck au fronton de ce blockhaus
L'intérieur de ce blockhaus
Un autre blockhaus à proximité
L'intérieur de ce blockhaus en cours d'effondrement
Au sud de la villa Bismarck se situe une importante ligne de blockhaus (abris et observatoires) constituant la 1re ligne allemande. Poursuivez sur la route allant de Hirtzbach vers Largitzen et garez-vous au niveau du chemin partant à gauche après la villa Bismarck. Quelques petits blockhaus sont visibles le long de ce chemin.
En nous enfonçant dans la forêt en face de ce chemin, nous trouvons une ligne de blockhaus suivant une direction sud/nord. Le terrain est encore truffé de trous d'obus de gros calibre. Après avoir passé un petit ruisseau, nous rejoignons une grande position fortifiée présentant plusieurs abris et des restes de tranchées en bon état (coordonnée GPS : 47 N 34' 25" et 7 E 11' 51").
Cratère d'obus
Au sud de la route, la lisière de la forêt présente une concentration d'observatoires et de blockhaus à mitrailleuses parmi les plus intéressants du front du Sundgau. Sur la route allant de Hirtzbach à Largitzen, après la sortie de la forêt, prendre le 1er chemin à gauche. À la ferme, prendre à gauche jusqu'à la forêt et l'étang. De cet endroit, revenir en arrière et suivre la lisière de la forêt (chemin) sur la droite pour trouver trois observatoires dont une intéressante tour transformée en mirador de chasse (coordonnée GPS : 47 N 33' 55" et 7 E 12' 19").
Dans la forêt, derrière le petit étang et de part et d'autre de la suite du chemin sont visibles de nombreux abris enterrés. Plusieurs ont été détruits soit par les obus français soit après guerre à l'explosif (coordonnée GPS : 47 N 33' 39" et 7 E 12' 39"). Pour les curieux, en suivant les sentiers à l'arrière de l'étang vers le nord, sont visibles d'autres abris en tôle cintrés à flanc de ravin et un abreuvoir.
Abri en tôle cintrée
L'abreuvoir
Depuis l'étang, suivre ensuite le chemin longeant la lisière de la forêt en direction du sud. Le chemin rejoint deux autres étangs. En bord de forêt se cachent différents blockhaus à mitrailleuses (coordonnée GPS : 47 N 33' 36" et 7 E 12' 35"). En poursuivant le long du chemin, on parvient à la Sennhuette
Abri allemand à Heidwiller
Les Allemands ont occupé le château d'Heidwiller durant toute la guerre. Le village a servi de lieu de garnison à l’arrière du front. De nombreux abris ont été aménagés dans les caves des maisons et aux alentours. Aucun de ces vestiges n'est plus visible actuellement. Un seul reste librement accessible. Il s'agit d'un souterrain constitué d'un couloir de 1,60 m de large et haut de 2,50 m creusés dans le lœss d'une carrière. Ce souterrain est disposé parallèlement à la falaise au fond de la carrière. Trois couloirs perpendiculaires, longs de 11 m, y donnent accès. Un de ces accès est disposé à chaque extrémité et un autre est situé au centre. Le souterrain a une longueur de 27,50 m.
L'entrée centrale de l'abri souterrain
Le couloir d'accès central
Dans le couloir principal
Le couloir principal
Le couloir d'accès est
Le couloir d'accès ouest
Un parcours de découverte botanique débute au niveau de la mairie de Heidwiller. Le souterrain est situé au niveau du point d'arrêt n° 5.
Les blockhaus de Wittersdorf
Sur les hauteurs de Wittersdorf a été installé en 1918 un poste de signalisation optique. Comme les liaisons par téléphone filaire étaient à la merci des coupures des fils, les armées utilisaient également des transmissions par signaux lumineux. La communication se faisait en morse à l'aide d'appareils spéciaux (Blinkgerat pour les Allemands) utilisant soit une lampe avec une flamme ou une ampoule électrique alimentée par une batterie. Ces appareils projetaient un éclat lumineux qui n'était visible que par une personne située exactement dans l'axe en direction et en élévation. Les postes optiques avaient donc des ouvertures situées dans les différentes directions de communication. Les postes optiques étaient dans l'armée allemande occupés jusqu'en 1917 par les Signaltruppen (troupes de signalisation). Celles-ci furent dénommées après 1917 Blinkertruppen. Ces unités étaient incorporées aux Nachrichten Division Truppen.
Le blockhaus ouest
Le blockhaus ouest
L'inscription
Autre vue du blockhaus ouest
Le blockhaus est
Vue de l'entrée du blockhaus est
En vue de l'offensive générale prévue au printemps 1918 (Kaiserschlacht), le grand quartier général allemand établit un programme de renforcement par le béton des infrastructures de communication. Celui-ci fut mis en œuvre dès le printemps 1917 sur l'ensemble de la ligne de front. De nombreux postes optiques furent alors créés ou reconstruits en béton. Le poste optique de Wittersdorf, dénommé "Stolsenfels", fut construit en 1918 par l'Armierung, des troupes auxiliaires spécialisées dans la fortification de campagne. Sa construction fit l'objet d'un soin particulier avec un parement extérieur en pierre de taille, des murets encadrant les directions des signaux et une monumentale inscription frontale. Cette inscription "Blinkstelle Stolzenfels 3 Komp. Arm. Btl. 145 1918" peut être traduit par "position de signalisation optique Stolzenfels, 3e compagnie du 145e bataillon de construction, 1918". Le poste optique est constitué de deux blockhaus, est et ouest, constitués chacune d'une chambre avec une issue et deux ouvertures pour les signaux. Entre les deux blockhaus est située une chambre souterraine creusée dans la roche calcaire et accessible par une descenderie boisée à très forte pente (45°). L'issue du blockhaus ouest peut-être considérée comme étant une issue de secours alors que celle du blockhaus est serait l'entrée principale. Les blocs de calcaire extrait lors du creusement de la chambre souterraine ont été utilisés pour le parement des blockhaus en surface économisant ainsi le béton dont le volume nécessaire pour cette construction est relativement faible. Le poste optique Stolzenfels communiquait avec le poste optique du Schweighof au sud-ouest (distance 2,2 km), avec l'abri Wittersdorf au sud-ouest (distance 2,3 km), avec l'abri Schwoben au sud-est (distance 2,1 km) et la gare de Hundsbach au sud-est (distance 6,7 km). Chaque direction avait son propre appareil de signalisation.
Le blockhaus est
Le blockhaus est
Dans le blockhaus ouest
La descente vers la chambre souterraine du blockhaus ouest
La descente vers la chambre souterraine dans le blockhaus est
Ce poste optique aurait communiqué avec un tunnel de 400 m de longueur débouchant à proximité de l'église de Wittersdorf. Ce tunnel a été détruit par dynamitage à moins qu'il ne se soit effondré de lui-même. L'abri souterrain du poste optique est encore en partie accessible, mais uniquement en prévoyant un moyen (corde ou échelle) pour être en mesure de remonter la pente abrupte y donnant accès. L'escalier originel (probablement en bois) a disparu depuis longtemps. Pour y accéder, il faut de Wittersdorf vous rendre à Emlingen. À l'entrée du village, prendre à gauche puis à droite. Suivre ensuite le chemin sur la gauche et monter tout droit (ne pas suivre le sentier botanique). Ce chemin (balisage anneau vert) mène à un bassin d'orage avant de déboucher dans un champ. Le poste optique est situé légèrement en contrebas sur le côté droit (coordonnée GPS : 47 N 37' 27" et 7 E 16' 51"). Vous pouvez ensuite poursuivre le chemin en prenant au bassin d'orage à gauche (balisage rond vert), après le calvaire et l'aire de jeu, prendre à droite le chemin (balisage anneau vert ou rouge) qui passe devant un poste de mitrailleuse. En poursuivant sur le chemin balisé, il est possible d'atteindre un autre blockhaus. Celui-ci se cache cependant en lisière de forêt sur la droite après le pré (voir sur la carte IGN). De nombreux trous d'obus et des effondrements d'abris souterrains sont visibles à proximité de ce blockhaus.
Le poste de mitrailleuse
Le poste de mitrailleuse
Le deuxième blockhaus
Un trou d'obus
Au sud de Wittersdorf sur les hauteurs séparant ce village de Hirsingue au lieu-dit "Im Ried" se situe un autre blockhaus érigé par les Allemands. Au-dessus de l’hôpital d'Altkirch dans le Klosterwald subsiste un imposant abri semi-enterré.
Le blockhaus au lieu-dit "Im Ried"
L'abri du Klosterwald
Cratère de mine d'Ammerzwiller
Sur le front, passant à côté de ce village, eut lieu entre avril et juillet 1915 une guerre des mines. Le village trop proche de la 1re ligne fut évacué le 1er janvier 1915. Ammerzwiller fut la cible d'une grosse offensive française exécutée le 27 janvier 1915, jour anniversaire du Kaiser Guillaume II. Après une sérieuse préparation d'artillerie, les hommes du 244e et du 260e régiment d'infanterie s’élancèrent à l'aube. La défense allemande les cloua rapidement au sol. Les différentes attaques effectuées jusqu'à la nuit se soldèrent toutes par des échecs. La guerre des mines fut ensuite engagée par les Allemands en vue de bousculer les lignes françaises. Un des cratères est toujours visible. Il fut creusé par une mine allemande mise à feu le 11 juillet 1915. Entre 20 h et 21 h, cinq tonnes de cheddite explosèrent à une profondeur de cinq mètres, creusant un cratère de 30 m de profondeur. Malheureusement pour eux, les mineurs allemands avaient mal évalué les distances. La charge se trouvait une vingtaine de mètres en avant des lignes françaises et l'explosion fut sans effet. Ce fut la dernière mine du front du Sundgau.
Le cratère est devenu un étang, que la population locale dénomma le Minenloch. Il est situé dans la rue du 11 juillet 1915 à Ammerzwiller.
La forêt de Heimsbrunn/Galfingue
La forêt de Heimsbrunn abrite un important camp allemand. Les blockhaus y sont nombreux et très souvent en bon état. Le point de départ de la visite se situe au pèlerinage de Notre-Dame du Chêne sur la route allant de Heimsbrunn à Brunhaupt-le-Bas. Les deux premiers blockhaus sont situés derrière la chapelle le long du parcours sportif.
En suivant, depuis la chapelle, le sentier balisé d'un cercle jaune, nous atteignons un 1er blockhaus situé entre le sentier et la route. Le sentier rejoint ensuite la route au niveau d'un ruisseau. Suivre la route vers la gauche jusqu'au 2e chemin à gauche et suivre ce chemin qui part vers le sud.
Un 1er blockhaus se trouve sur la droite, suivi d'un autre à gauche. Ce dernier est "explosé".
Le chemin va ensuite passer sur un petit ruisseau. Pour les curieux, deux autres blockhaus sont situés à une cinquantaine de mètres le long du ruisseau à gauche du chemin. L'accès est cependant très difficile.
En poursuivant le long du chemin nous atteignons un autre blockhaus puis, après un croisement, le "village". À cet endroit se trouve un groupement de six blockhaus dont cinq ont la forme d'un demi-tonneau avec une porte et une fenêtre.
Le chemin se perd après le "village", mais continuez tout droit vers le sud jusqu'à un ruisseau qu'il faut franchir puis longer en direction de l'est pour rejoindre deux autres blockhaus.
De là, prendre vers le sud pour rejoindre un nouveau chemin balisé d'un cercle jaune. À quelques mètres au sud du chemin se trouve un grand blockhaus à deux entrées et trois chambres.
Suivre le chemin vers le sud. Sur la gauche se trouvent deux blockhaus détruits puis, au niveau du croisement, se découvre un petit blockhaus à mitrailleuse.
Poursuivre tout droit sur le chemin pour atteindre au prochain croisement un nouveau groupe de blockhaus. Sur la droite se trouvent deux imposants abris dont l'un porte le nom de "Villa Joséphine". Sur la gauche se trouvent trois abris presque invisibles sous la végétation.
Depuis la Villa Joséphine, en poursuivant sur le chemin en direction du sud, on peut accéder à d'autres blockhaus. Au croisement de chemin, prendre à gauche pour trouver en lisière de forêt de part et d'autre du chemin des soutes à munitions et sur la droite un étrange blockhaus muni d'une tour observatoire. Ce blockhaus est accompagné par un autre blockhaus enterré.
Un peu plus au sud, au bord de la D18-2 Galfingue/Bernwiller, se trouvent trois autres gros blockhaus (malheureusement partiellement remblayé).
Revenez à la Villa Joséphine et suivez le chemin sur la gauche jusqu'à la lisière de la forêt et prenez à gauche. Au croisement, prenez le chemin, à gauche, qui mène vers le "village" vu précédemment. De là, rejoignez la route. Sur la route en direction de Notre-Dame du Chêne, prenez le 1er chemin à gauche (après le ruisseau). Un blockhaus se trouve à quelques mètres du côté gauche du chemin.
Revenez sur la route et poursuivez vers le pèlerinage. Un autre blockhaus se trouve à droite du prochain chemin à gauche de la route. Rejoignez ensuite le parking de la chapelle. D'autres blockhaus sont décrits sur la page du "Sentier des bunkers".
Ces photographies ont été réalisées en octobre 2008, novembre 2009, mai 2012, juillet 2014, février 2019, avril 2024 et décembre 2024.
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Cette page a été mise en ligne le 11 janvier 2009
Cette page a été mise à jour le 6 janvier 2025