Le phare de l'hôpital à Honfleur

Le phare de l'Hôpital, érigé face à l'ancien hôpital du XVII^e siècle, marque, depuis 1853, l'entrée de la vile de Honfleur. Ayant servi de phare pour la navigation côtière pendant une cinquantaine d'année, puis de résidence privée, de tour de guet à l'armée allemande et de résidence d'artistes, il attend une nouvelle affectation.

Le phare de l’Hôpital fut construit en 1853 en complément du phare de Fatouville. Remplaçant une simple tour en bois appelé tour à feu, il fut allumé le 1^er juin 1857. Son feu fixe n'avait pas pour rôle de signaler l'entrée du port de Honfleur, mais formait avec le phare de Fatouville une ligne passant au nord du banc du Ratier et sur laquelle les bateaux entrant en baie de Seine devaient se maintenir pour éviter l'écueil. Construit à l'époque en bord de mer, il possède un socle en granit d'une hauteur de 3 m. Ses murs sont épais de 1,10 m à la base et de 0,60 m au sommet. L'escalier d'accès au sommet possède 111 marches. Son feu était situé à 25,50 m au-dessus du sol et portait à 14 milles. L'évolution du trait de côte poussa, en 1898, le service des Phares et Balises à étudier une modification de la signalisation de l'embouchure de la Seine et, en 1903, une enquête conclut à l'établissement d'un nouveau point au pied de la plage du Butin. Un nouveau phare fut donc construit et en 1908 la coupole abritant la lanterne qui coiffait le phare de l’Hôpital fut déplacée sur le nouveau phare du Butin.

Le phare de l'Hôpital fut mis en vente en 1911. Il fut acheté pour la somme de 300 000 francs par Léo Leforestier, négociant à Honfleur. Entre 1940 et 1944, il fut réquisitionné par l'armée allemande qui s'en servit de tour de guet. Il fut alors peint en noir et la porte en bois fut remplacée par une porte blindée. Durant cette période, quatre mitrailleuses étaient installées sur la terrasse sommitale. Les Allemands l’abandonnèrent, en même temps que Honfleur, lors de leur repli durant la nuit du 24 au 25 août 1944. En 1949, il fut acquis par l'académie Julian qui en fit une résidence d'été pour les artistes lauréats de cette école d'art parisienne. La ville de Honfleur le racheta en 2004 pour 60 000 euros. Ce phare fut peint par de nombreux peintres. Parmi ceux-ci se trouvent, au XIX^e siècle, Boudin, Monet, Jongkind ou Seurat et, au XX^e siècle, Gernez, Driès, Herbo, Hambourg ou Saint-Delis.

À côté du phare de l'Hôpital se trouve l'ancienne chapelle de l'hôpital du XVII^e siècle. L’hôpital fut fondé en 1669 par Gabrielle Orieult, dite Sainte Melaine, et fut tenu par des franciscaines jusqu’en 1977. La chapelle, dédiée à Saint-Firmin, fut construite en 1580 en remplacement d'une chapelle plus ancienne. Lors de grands travaux en 1707 furent rajoutés deux clochetons revêtus d'ardoise et le second corps de bâtiment dit "chœur des Dames" fut reconstruit. En 1730 elle fut considérée "comme en très mauvais état et prête à crouler". Elle fut alors interdite d'accès avant de nouveaux travaux de restauration. Cette chapelle, située à un endroit que les Honfleurais appelaient parfois le "Maudit bout", a longtemps semblé oubliée des hommes et de Dieu. Le sort ne l'a pas épargnée, son cimetière fut emporté par la tempête en 1769 et deux incendies y firent des dégâts au début du XX^e siècle. La chapelle fut vendue en 1991 pour le franc symbolique à la ville de Honfleur. Fermée depuis 1996 pour des raisons de sécurité, la chapelle fait l'objet depuis 2004 de l'attention de l'association Les Racines d'Honfleur qui, depuis 2013, œuvre pour sa restauration. Inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1975, elle sert à des expositions temporaires depuis 2017 et est ouverte lors des journées du patrimoine. Gabrielle Orieult, dite Sainte Melaine, repose au sein de cette chapelle.

Le phare de l'Hôpital se trouve place Jean de Vienne à l'entrée de Honfleur en venant par la D513 en provenance de Deauville.

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