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Notre-Dame de la Délivrande

Le pèlerinage à la Vierge noire de Douvres-la-Délivrande est le plus ancien pèlerinage de Normandie. Ce pèlerinage fut au Moyen-âge aussi célèbre que celui du Mont Saint-Michel. Au XIXe siècle, une basilique fut construite en remplacement de l'ancienne église romane pour servir d'écrin à la Vierge Noire de Notre-Dame-de-la-Délivrande.

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Sur la delle (terme normand désignant une parcelle d'un champ) Yvrande, près de l'actuelle ville de Douvres-la-Délivrande, les habitants de la région vénéraient une déesse-mère que l'on peut identifier comme la déesse celte Dana. D'autres y virent l'équivalent de la déesse grecque, Déméter, déesse de l'agriculture et des moissons. Regnolet, évêque de Bayeux entre 625 et 666, remplaça ce culte païen par le culte à la Vierge Marie. Il fit construire à cet endroit une première chapelle. Ce sanctuaire fut détruit en 830 par un raid viking et la statue fut perdue. Elle fut retrouvée en 1150 par Baudoin de Reviers, vicomte de Douvres, aidé, selon la légende, par un mouton. Il fit construire, à l’emplacement de la découverte, une nouvelle chapelle. La nef de cette chapelle fut agrandie d'une deuxième chapelle en 1422 et en 1432 la nef reçut un pavage et la voûte fut peinte. Louis XI y vint en pèlerinage, accompagné par Louis de Harcourt, l'évêque de Bayeux, en 1470 et en 1473.

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Côté ouest

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Façade ouest

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Côté sud

Les archives de l'évêché mentionnent en 1526 un premier miracle attribué à la Vierge noire de Douvres. Un marchand normand qui fut capturé par les Turcs et réduit en esclavage fut libéré de ses chaînes après avoir évoqué la Vierge noire de Douvres. C'est probablement à la suite de ce miracle que la vierge reçut le nom de Notre-Dame-de-la-Délivrande. Il ramena les chaînes qui lui entravaient les poignets et les chevilles pour les offrir en ex-voto à la Vierge (visible dans le transept nord). La statue originale fut détruite en 1562 lorsque l'église fut pillée et saccagée par les protestants lors des guerres de religion. Une nouvelle statue (celle visible actuellement) fut offerte en 1580 par le chanoine Legendre. En 1643, Saint-Jean-Eudes (1601-1680), fondateur de la congrégation de Jésus et de Marie dit Eudistes, vint en pèlerinage à Notre-Dame-de-la-Délivrande.

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Lors de la Révolution, la statue fut cachée par les habitants du bourg pour éviter sa destruction par les révolutionnaires. Elle fut ensuite placée dans un oratoire privé situé dans l’hôtel Notre-Dame. L'église fut vendue comme bien national en 1796 à un habitant de Luc-sur-Mer qui la préserva. Elle fut rendue au culte en 1805. Le 5 avril 1826, Élisabeth de Jumilhac, la sœur de Mère Sainte-Marie, fondatrice des religieuses de la Vierge Fidèle, fut miraculeusement guérie après avoir invoqué l'aide de Notre-Dame-de-la-Délivrande. Un autre miracle se produisit le 15 août 1932, lorsqu’une procession avec la statue de la Vierge stoppa une épidémie de choléra. En 1854, le père Saulet relança le pèlerinage. L'ancienne église romane fut alors jugée trop petite et on lui reprocha de ne pas être muni d'un clocher. Des travaux furent alors entamés sous la direction de l'architecte Eugène Barthélemy pour la construction d'un clocher accolé à l'église. Le père Saulet réunit les fonds nécessaires pour la construction d'une nouvelle église. En 1862 débuta la démolition de l'ancienne église et le 5 août fut posée la première pierre de la nouvelle nef. En 1865, Eugène Barthélemy produisit les plans de l'église actuelle. Il s'agit d'une église de style néogothique ayant un plan en croix latine avec une nef de neuf travées, un chevet semi-circulaire avec un déambulatoire et deux tours carrées.

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En 1872, le pape Pie IX accorda à Notre-Dame-de-la-Délivrande le privilège du "couronnement". Celui-ci fut réalisé le 22 août 1872 par le cardinal de Bonnechose, archevêque de Rouen. À partir de 1875, le quartier où se trouvait l'église fut desservi par la nouvelle gare de Chapelle-la-Délivrande sur la ligne reliant Caen à la mer. En 1878 fut achevé et béni le deuxième clocher. Les travaux du chœur furent achevés et les vitraux installés en 1881. En 1885 furent installées des stalles en bois de chêne dans le chœur et la nef reçut un pavage en marbre. Sainte Thérèse de Lisieux fit un pèlerinage à Notre-Dame-de-la-Délivrande en 1887. Le pape Léon XIII accorda le titre de basilique mineure à l'église en 1895. Le maître verrier René Lalique réalisa la décoration de la chapelle Notre-Dame de Fidélité en 1930. Les vitraux, détruits par les bombardements lors de la bataille de Normandie en 1944, furent remplacés en 1950. La rosace du portail central fut réalisée en 1954 par Georges Sagot. Celle du transept sud fut réalisée en 1975 par le maître verrier Lecompte de Caen et celle du transept nord fut réalisée en 1980 par le maître verrier Rollo d'Angers. Notre-Dame-de-la-Délivrande fut classé Monument historique en 1975.

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Vitraux du transept

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Vitraux du transept

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Vitraux du choeur

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Les chaînes du marchand normand

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Un ex-voto en forme de bateau

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Rosace de la façade ouest

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La partie inférieure de la niche où est exposée la statue de Notre-Dame-de-la-Délivrande a été sculptée dans du marbre par le sculpteur parisien Édouard Bisson. Elle symbolise l'église souffrante représentée par les âmes du purgatoire brûlant dans les flammes. La partie supérieure fut sculptée dans du calcaire par Louis Fulconis. Elle est constituée de trois clochetons décorés de personnages. De haut en bas, nous voyons l'Archange Gabriel, seize anges, les saints, douze de chaque côté, les acteurs de l'église et des pèlerins. La statue de Notre-Dame-de-la-Délivrande est, depuis le XVIIe siècle, revêtu d'une robe et d'un manteau. Le sanctuaire possède trente-sept parures, la plus ancienne date de 1872 et la plus récente est de 2018.

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Le tympan de la porte ouest présente dans sa partie inférieure une idole païenne brisée par une bête sauvage symbolisant ainsi le début de la christianisation de la Normandie. Dans sa partie supérieure sont représentées l'invasion viking et la redécouverte de la statue de la Vierge. Le tympan de la porte nord fut sculpté en 1864 par Louis Fulconis. Nous y voyons la guérison miraculeuse, le 5 avril 1826, d’Élisabeth de Jumilhac, la sœur de Mère Sainte-Marie, fondatrice des religieuses de la Vierge Fidèle en 1831. Sur le tympan de la porte sud, Louis Fulconis représenta le miracle de la procession qui arrêta l'épidémie de choléra le 15 août 1832.

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Le tympan de la porte nord

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Le tympan de la porte ouest

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Le tympan de la porte sud

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Côté sud

Ces photographies ont été réalisées en avril 2024.

 

Y ACCÉDER:

La basilique Notre-Dame-de-la-Délivrande se trouve au centre-ville de Douvres-la-Délivrande.

 



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Cette page a été mise en ligne le 03 juin 2024

Cette page a été mise à jour le 03 juin 2024