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L'église des Jésuites dédiée à Saint-Georges, le patron de la ville de Molsheim, est la plus grande église en Alsace après la cathédrale de Strasbourg.
Le collège des Jésuites de Molsheim fut fondé en 1580 par l'évêque de Strasbourg, Jean de Manderscheid-Blankenheim. Il appela les jésuites en Alsace pour contrer la réforme protestante notamment à Strasbourg. Pour son implantation, il leur céda gratuitement les locaux et les dépendances de l'ancien hôpital de Molsheim, propriété de l'évêché. Le collège se développa rapidement et fut agrandi en 1608 sous l'impulsion de l'archiduc Léopold de Habsbourg, évêque de Strasbourg et frère de l'empereur Ferdinand II. C'est l'archiduc Léopold qui décida, le 15 novembre 1614, la construction de l'église. La première pierre fut posée en février 1615 et l'église fut consacrée le 26 aout 1618 par l'évêque de Bâle, Guillaume Rinch de Baldenstein. La construction couta 140 000 florins financés par des dons, des collectes et la générosité de l'archiduc Léopold qui régla la dernière dette de 20 000 florins sur ces propres deniers.
La nef
La nef vue en direction du choeur
En 1683, le collège et l'église des Jésuites reçurent la visite du roi de France Louis XIV lors de son passage en Alsace. Après l'interdiction en France de la Compagnie de Jésus (les jésuites) en 1765, le collège fut mis entre les mains du clergé séculier. Après la Révolution française, en 1791, l'église devint église paroissiale en remplacement de l'ancienne église de 1530 qui tombait en ruine. L'église fut classée Monuments historiques en 1939. En 2013 fut installé, à l'entrée du chœur, un nouveau maitre-autel en grès des Vosges conçu par l'atelier François Keller.
La chapelle de la Vierge
La chapelle Saint-Ignace
Le maitre d'œuvre de l'église était Christoph Wamser de Aschaffenbourg et la direction des travaux fut assurée par le jésuite Jean Irfording, recteur du collège. Elle a 82,50 m de longueur et une largeur de 25 m. La nef a une longueur de 70 m et une hauteur de 20 m et possède huit portes de style renaissance. Elle possède deux clochers dont le plus grand, situé sur la façade ouest, a une hauteur de 45 m. Dédié à Saint-Michel, son sommet peut être atteint par un escalier de 159 marches. Initialement, il était coiffé d'un toit rond surmonté d'une statue de la Vierge.
La nef de dix travées est séparée des deux collatéraux surmontés de tribunes par des rangées de piliers. Les statues ornant les niches des tribunes ont disparu à la Révolution française. À l'origine, la voute de la nef était peinte en bleu et parsemée d'étoiles avec des anges portant des fleurs.
Le chœur, de 11 m sur 19,50 m, est surélevé de quatre marches. Il est séparé de la nef par un arc majestueux. L'autel primitif fut remplacé, en 1865, par un maitre-autel de style néogothique. Au centre de ce maitre-autel trône une statue de Saint-Georges terrassant le dragon. De part et d'autre du tabernacle se trouvent les statues de Saint-Materne, de Saint-Sébastien, de Saint-Roch et de Saint-Arbogast (1er évêque de Strasbourg). Derrière le maitre-autel se trouve un vitrail représentant Sainte-Odile, patronne de l'Alsace, Saint-Leger, le pape alsacien Léon IX et Sainte-Richarde.
Le choeur
Une fresque en haut de la nef
Sur le côté sud du chœur se trouve la chapelle de la Vierge. Elle occupe l'emplacement de l'ancienne chapelle de l'hôpital médiéval Sainte-Marie. Cet hôpital fut érigé durant l'épidémie de peste de 1316 par Jean de Dirpheim, évêque de Strasbourg de 1306 à 1328. Il fit également construire à Molsheim un château dont il fit la résidence épiscopale et fit renforcer les remparts de la ville. Son tombeau prend place dans la chapelle. La dalle funéraire fut abîmée durant la Révolution française où la statue du gisant fut retirée de son lit de pierre et décapitée. Au pied de la statue sont couchés deux lions symbolisant la magnanimité de l'homme d'Église. Les fresques ornant la chapelle racontent la vie de la Vierge et sont datées de 1748.
La chapelle de la Vierge
Le tombeau de Jean de Dirpheim
Une partie des fresques de la chapelle de la Vierge
Du côté nord du chœur se trouve la chapelle Saint-Ignace initialement nommée chapelle de la croix et dédiée à Léopold de Habsbourg. Elle fut rebaptisée en 1622 et dédiée à Saint-Ignace, le fondateur des Jésuites à l'occasion de sa canonisation. Les fresques racontant sa vie furent peintes à cette occasion. Dans cette chapelle se trouvent les fonts baptismaux érigés en 1624. Le socle et la cuve en pierre sont richement décorés par des représentations des sacrements de l'église à l'exception du baptême, symbolisé par la cuve elle-même.
La chapelle St-Ignace
Les fonts baptismaux
Une partie des fresques de la chapelle St-Ignace
Le plafond devant la chapelle St-Ignace
L'église possède un des derniers orgues construits par Jean-André Silbermann, célèbre facteur d'orgues. Cet orgue fut construit en 1781 en remplacement d'un instrument de 1618. Il est le seul orgue en Alsace à posséder un clavier d'écho complet de quatre octaves.
Dans l'entrée nord fut installée, en 1970, la grande croix des Chartreux de Koenigshoffen. Cette croix fut sculptée en 1480 par Conrad Seyfert à partir d'un bloc de 20 t. Elle a 4,50 m de haut et est large de 2,10 m. Exposée durant deux siècles à la Chartreuse de Molsheim, elle fut transférée à la Révolution française au cimetière de Molsheim.
La croix des Chartreux de Koenigshoffen
Mont des Oliviers du XVIe siècle en provenance de la Chartreuse de Molsheim.
À proximité de l'église des Jésuites se trouve la chapelle des chanoinesses dédiée à Notre-Dame. Cette chapelle, classée Monuments historiques en 2002, est un des fleurons de l'architecture néogothique en Alsace. Les chanoinesses de Saint-Augustin, en provenance de Dieuze en Moselle, fondèrent en 1836 un pensionnat pour jeunes filles à Molsheim. L'ordre des chanoinesses de Saint-Augustin fut fondé en 1597 par Saint Pierre Fourier et la bienheureuse Alix le Clerc. En 1861 elles formulèrent le projet de construire une chapelle. Les chanoinesses se montrèrent difficiles dans leur choix et refusèrent dix-sept projets. La construction débuta le 3 mai 1864 par la bénédiction de la pierre angulaire. La chapelle, initialement dédiée au Sacré-Cœur, fut consacrée le 4 avril 1867 par Mgr Raess, évêque de Strasbourg. Sa construction couta 221 462 francs de l'époque.
La chapelle Notre-Dame
La nef de la chapelle Notre-Dame
La chapelle fut construite par l'architecte lorrain Vautrin, l'auteur de l'église Saint-Léon à Nancy. La chapelle de style gothique du XIIIe siècle a une forme de croix. La façade principale a un portail à colonnettes et une rosace monumentale. La nef possède quatre travées et est soutenue par des contreforts. La nef possède deux bas-côtés séparés par deux rangées de piliers supportant les voutes. Les piliers sont constitués d'une simple colonne en partie basse se transformant à mi-hauteur en quatre colonnettes. La nef est prolongée par un transept avec un cœur polygonal. Les murs du transept sont ornés de deux grandes rosaces. La chapelle possédait, à l'arrière des bâtiments conventuels, un clocher qui fut supprimé en 1973.
En 1954, les chanoinesses fermèrent leur pensionnat et quittèrent la ville. Elles cédèrent les bâtiments à la ville de Molsheim. La chapelle fut fermée et laissée à l'abandon. En 1980, madame Ernestine Grasser créa l'association "Les amis de la chapelle Notre-Dame" ayant pour but la restauration de la chapelle. La chapelle restaurée fut rendue au culte en 1984.
Ces photographies ont été réalisées en 2016.
Y ACCÉDER:
Au centre-ville de Molsheim.
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Cette page a été mise en ligne le 7 avril 2020
Cette page a été mise à jour le 7 avril 2020