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La Liese et le camp celtique

la Liese

Au col séparant le petit et le Grand-Wintersberg se trouve une étrange jeune fille immortalisée dans un gros rocher. La Liese, qui a donné son nom au col, attend immobile depuis la nuit des temps. Cette sculpture remonte à la période gallo-romaine voire à la période celte. La sculpture a été restaurée dans les années 1970 et n'a malheureusement plus grand-chose à voir avec l'œuvre originale dont il existe encore quelques dessins.

Liese vue d'ensemble

Des fouilles effectuées à la fin du XIXe siècle ont mis à jour, au pied de la Liese, de nombreux charbons de bois ainsi qu'une dalle comprenant un bassin. Ce bassin recevait probablement l'eau qui ruisselait sur la statue. Un culte de la fertilité y était certainement pratiqué. La tradition orale parle de la Liese comme d'un rocher à glissade, un "Rutschfelsen". Les jeunes femmes montaient (ou montent encore) sur le bloc et se laissaient glisser jusqu'au sol. Celles qui y parvenaient voyaient leurs désirs d'enfanter se réaliser. Les cultes celtes et gallo-romains aux divinités de l'eau sont attestés de longue date dans la région. En 1592, le curage des sources de Niederbronn-les-Bains, ordonné par le comte Philippe V de Hanau-Lichtenberg, mit à jour plus de 300 pièces de monnaie romaines datées entre 48 et 400 apr. J.-C.. Les Romains avaient pour habitude de jeter des pièces de monnaie dans les sources afin de remercier les dieux de leur guérison. Les sources de Niederbronn-les-Bains sont réputées pour soulager les maladies de l'estomac, du foie, la goutte, les rhumatismes, l'obésité, etc. Une de ces sources est actuellement mise en bouteille.

Le chercheur Charles Mathis de Niederbronn-les-Bains dit de la Liese "qu'il s'agit de l'image d'une déesse dont la tête est couronnée et qui porte sur ces genoux une vasque. Ici la jeunesse venait rendre hommage à la déesse Astarté".

le côté droit de la Liese
Le côté droite du rocher de la Liese

le dos
La face arrière du rocher de la Liese avec ses nombreuses gravures

La Liese a donné lieu à quelques légendes. Celles qui sont connues ne sont malheureusement que des légendes récentes.

La Liese était une belle jeune fille aux yeux bleus et à la belle chevelure rousse. Un jeune noble en était amoureux. Quand la belle Liese lui préféra un simple artisan, il ne le supporta pas. Il fit assassiner l'artisan et le fit jeter au fond d'un puits profond. La Liese en mourut de chagrin.

Une autre légende nous raconte qu'un berger était amoureux de la belle Liese. Durant l'été, alors qu'il faisait paître son troupeau au col, il grava le visage de sa bienaimée sur le rocher.

la belle Liese

Un légionnaire de Jules César stationné en Égypte y épousa une fille du pays. Ils eurent une fille qu'ils nommèrent Isis. Après la mort de ses parents, Isis fit la connaissance d'un jeune homme qu'elle suivit par delà les mers jusqu'en Alsace. Le mal du pays fut cependant plus fort que l'amour et Isis retourna en Égypte. Le jeune homme, éperdu de tristesse, sculpta sa belle Isis sur un rocher pour ne jamais l'oublier.

la mystérieuse Liese

Une autre version nous conte que la belle Isis privée du soleil de l'Égypte, tomba malade. Afin de guérir, elle vient boire l'eau de la source du Nil situé près du col de la Liese. Elle y fut recueillie par des éleveurs de chèvres. Un chasseur de Dambach-Neunhoffen en tomba amoureux. À la mort d'Isis, il grava son image sur un rocher à côté du chalet qu'il habitait au col.

une enceinte bien mystérieuse
Un mur de pierre bien mystérieux

le camp celtique
Le camp celtique

Au sud du Grand-Wintersberg, dominant la vallée du Falkensteinerbach et Niederbronn-les-Bains se dresse l'éperon du Ziegenberg (le mont de la chèvre). Sur cet éperon se trouve le "Camp celtique". Le côté nord et ouest de l'extrémité du plateau est clos par un mur de pierre sèche surmontant les différents rochers. Les côtés sud et est présentent une pente très abrupte difficilement franchissable. Une porte, située sur le côté nord-ouest, permet l'accès au sein de l'enceinte. Celle-ci occupe très peu de surface. À l'intérieur, quelques dalles plates présentent des cupules et quelques rares gravures. À l'extrémité sud-ouest un grand rocher forme un petit abri sous roche.

l'abri sous roche
L'abri sous roche

le mur
Le mur de l'enceinte

Charles Mathis procéda au relevé des sites antiques de la région vers la fin du XIXe siècle. Il nota avoir trouvé à cet endroit un dolmen, des tables à sacrifice et des menhirs. Actuellement aucun de ces monuments n'est plus visible dans les amas de rochers éparpillés tout autour du "Camp celtique". Cependant, de nombreux rochers filiformes couchés le long du chemin d'accès me font penser à des menhirs abattus. De nombreux radiesthésistes qui font des mesures au-dessus de ces pierres ont également cette impression.

le mur
L'entrée dans le camp celtique

des dalles mystérieuses
Une dalle mystérieuse

une gravure
Les gravures d'une des dalles du camp

dalle à cupules
Une autre dalle avec des cupules

Durant les fouilles effectuées par Charles Mathis, ni ustensiles ni armes n'ont été retrouvés sur le site. Ce qui lui fait dire que ce site n'était pas un lieu servant d'habitat. Les dimensions du site excluent également l'hypothèse d'un oppida celte ou d'une enceinte militaire. Le site a probablement été un sanctuaire dédié aux divinités solaires. Plusieurs sites similaires existent sur les hauteurs environnantes. Ces sites sont les vestiges de la culture des sommets vosgiens, qui occupait la région entre le 1er siècle av. J.-C. et le IIe siècle apr. J.-C. et dont le site le mieux connu est le Wasserwald à Saverne. De nombreux toponymes des Vosges du Nord trouvent leur origine au sein des peuples celtes qui résidaient ici avant notre ère.

un des menhirs
Un des menhirs qui parsème le chemin d'accès

une porte
Une porte d'accès pour le monde des mystères

le bout du camp
L'extrémité du camp dominant la plaine

Un amas de menhir ?
Le mur, constitué de menhirs abattus ?

Ces photographies ont été réalisées en mai 2009.

 

Y ACCÉDER:

À Niederbronn-les-Bains, prenez la direction de la source Celtic. De là, suivez la route grimpant au Grand-Wintersberg. Arrêtez-vous au col de la Liese. Après la visite à la Liese, vous pouvez vous rendre au "Camp celtique" en faisant à pied le tour du Grand-Wintersberg par le sentier balisé. Vous pouvez aussi reprendre la voiture et monter au sommet du Grand-Wintersberg où vous attend la tour du Club Vosgien. De là, un sentier descend en pente raide vers le "Camp celtique".

la tour du club vosgien
La tour du Club Vosgien

Coordonnées GPS du camp celtique
48 N 58' 11"
07 E 37' 11"
Altitude 516 m

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 23 août 2009

Cette page a été mise à jour le 21 février 2015