Les églises de Rosheim

La petite ville de Rosheim possédait, depuis le XI^e siècle, deux paroisses et donc deux églises. La "Niederkirch" (église basse,) de style roman, est dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul. La "Oberkirch" (église haute), de style néoclassique, est dédiée à Saint-Étienne.

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L'église Saint-Pierre et Saint-Paul

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Selon une bulle du pape Léon IX de 1051, la "Niederkirch" était une possession de l'abbaye de moniales de Hesse. Le décès sans héritier de l'empereur du Saint-Empire romain germanique, Henri V, en 1125, provoqua une guerre de succession entre les Hohenstaufen et le duc de Saxe, Lothaire II. La ville de Rosheim était à cette époque une possession de l'évêque de Strasbourg Gebhard. Celui-ci ayant montré trop d'attachement à Lothaire II, les Hohenstaufen le punirent en incendiant la ville de Rosheim. L'église fut détruite dans cet incendie. L'église reconstruite fut jugée, en 1150, trop petite. Une nouvelle église fut donc construite. En 1286, la croisée du transept et le clocher le surmontant furent reconstruits et rehaussés en style gothique.

En 1385, la ville et donc l'église furent à nouveau détruites par un incendie. Un autre incendie détruisit le clocher en 1572. Au début du XVIII^e siècle, l'intérieur de l'église fut remis au goût du jour. Classée Monument historique en 1840, une restauration de l'édifice fut entreprise par l'architecte Ringeisen à partir de 1859. Lors de cette restauration, tous les rajouts postromans et le mobilier de style baroque furent supprimés. En 1968, le badigeon recouvrant les murs du chœur fut également supprimé.

L'origine de l'église nous est contée par une légende citée par Louis Schneegans dans "Elsässische Neujahrsblätter" en 1843. Le comte de Salm qui habitait un château fort à Rosheim avait un cœur de pierre. Plusieurs de ces jeunes fils furent dévorés par un loup de la forêt. Il lui restait un dernier fils qui malgré une surveillance permanente tomba également sous les dents du terrible prédateur. Le comte, désespéré, se plaignit de la cruauté de Dieu envers sa personne et sa famille. Il se repentit cependant et reconnut s'être détourné de Dieu par orgueil et alla demander conseil à un ermite. Celui-ci lui promit la rémission de ses péchés et que sa femme lui donnerait d'autres héritiers s'il faisait construire une église à l'endroit que lui désignerait un oiseau. En marchant dans la contrée déserte, le comte atteignit une chapelle d'où un oiseau prit son envol, lui tourna autour et alla se poser non loin de là. Le comte y vit le signe du ciel et fit construire à cet endroit une église en l'honneur de Saint-Pierre et de Saint-Paul. Cette légende est illustrée sur la façade de cette église. Les monstres dévorant chacun un homme représentent les enfants du comte dévorés par le loup qui symbolise Satan, le voleur d'âmes. L'aigle au sommet de la façade représente l'oiseau, symbole de la foi pure descendant du ciel, qui montra la voie au comte. Un des hommes assis au pied de la tour, et qui regarde en direction de l'oiseau, pourrait être le comte.

Théodore de Morville de Rouvois, dans ces "Voyages pittoresques en Alsace" paru en 1844, nous rapporte qu'en 1622 les armées du comte de Mansfeld prirent et incendièrent la ville de Rosheim où seule l'église Saint-Pierre et Saint-Paul resta intacte. Pour la protéger, les anges du ciel s'étaient placés tout autour de l'église en agitant des torches. Dans la nuit, les pillards les prirent pour les leurs et allèrent commettre leurs méfaits ailleurs.

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À l'extérieur de l'abside du chœur sont présents les symboles des quatre évangélistes, l'aigle pour Saint-Jean, le lion pour Saint-Marc, le taureau pour Saint-Luc et l'ange pour Saint-Mathieu (martelé à la Révolution)

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Chapiteau de colonne avec 21 têtes auréolées toutes différentes

L'église Saint-Étienne, l'Oberkirch, était à l'origine une possession du Grand Chapitre de Strasbourg. Cette église primitive fut agrandie en 1137. Détruite avec le reste de la ville par l'incendie de 1385, elle fut reconstruite en style gothique. Les défauts de construction de cette église conduisirent à son remplacement en 1781. La nouvelle construction fut confiée à l'architecte Nicolas Alexandre de Salins de Montfort. Le clocher du XIII^e siècle fut cependant conservé. Cette nouvelle église est de style néoclassique avec une nef unique de 35 m de longueur et de 18,50 m de largeur. Le fronton triangulaire de la façade est soutenu par quatre colonnes doriques. Entre les colonnes gauches se trouve une statue de Sainte-Odile et entre celles de droite, une statue de Saint-Arbogast. L'église fut réceptionnée en 1786.

Lors de la Révolution française, l'église devint Temple de la Raison. Les trois retables détruits à la Révolution furent remplacés en 1800. Ils représentent la lapidation de Saint-Étienne, la nativité de la Vierge et Sainte-Catherine. Le Maitre-Autel, les autels latéraux, la chaire, les confessionnaux et la grille du banc de communion sont eux restés d'origine. Les vitraux ornant l'édifice sont eux du début du XX^e siècle. Entre 1872 et 1873, l'architecte Albert Brion rajouta à l'édifice une nouvelle sacristie. L'ensemble fut classé Monument historique en 1990.

L'église Saint-Pierre et Saint-Paul et l'église Saint-Étienne sont situées rue du Général de Gaulle à Rosheim.

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