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Le château du Bernstein

Le château du Bernstein, classé Monument historique le 12 décembre 1932, a été construit sur un éperon rocheux offrant d'importants dénivelés sur pratiquement tout le tour. Face à l'attaque, un important donjon pentagonal forme un bouclier masquant les dépendances construites en enfilade.

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Le nom de Bernstein dériverait de Barenstein, le rocher aux ours qui vivaient nombreux dans la région dans les temps reculés. De nombreuses légendes en témoignent comme celle de Ste Richarde à Andlau. Une autre hypothèse serait que le fondateur du château, vivant au IXe siècle, se serait appelé Béron ou Boron. La 1re mention du château date de 1009 où Hugues IV d'Eguisheim, soutenant l'empereur Henri II en guerre contre l'évêque de Metz, y mit à l'abri sa femme Helwige, la mère du futur pape Léon IX. À partir de 1144, le château était une possession de la famille d'Eguisheim-Dabo. À la fin du XIIe siècle, Albert II d'Eguisheim s'allia à Otton IV dans le conflit qui oppose ce dernier à Philippe de Souabe lors de l'élection de l'empereur du Saint-Empire Romain Germanique. En représailles, Philippe de Souabe fit détruire le château du Bernstein. Les deux fils d'Albert II étant morts lors d'un tournoi organisé par le comte Baudouin IV de Flandre, le château revint en 1211 à sa fille Gertrude de Dabo et à son mari le duc de Lorraine Thiébaud 1er. Gertrude de Dabo mourut en 1225 sans héritier. Le château revint alors à son 3e mari Sigismond Von Leinigen qui s'installa au château sous la protection de l'évêque de Strasbourg Berthold de Teck.

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Pour une raison non connue, celui-ci s'empara du château en 1227 après un siège d'un mois. L'empereur Fréderic II attribua définitivement le château à l'évêque de Strasbourg en 1236. De 1354 à 1365, le château fut la résidence officielle de l'évêque Jean de Lichtenberg. À partir de 1374, il fut la résidence de l'évêque Lambert de Burne. En 1421, des mercenaires strasbourgeois, appuyés par les bourgeois de Dambach, prirent possession du château durant la guerre de Dachstein. La paix de Spire, signée en 1422, le rendit à l'évêque, qui en confia la garde à un gouverneur. En 1444, le gouverneur Conrad de Burnang, face à la menace des Armagnacs, fit édifier de nouvelles fortifications. L'évêque Jean de Manderscheidt-Blankenheim transféra, en 1580, le siège du bailliage à Benfeld en délaissant le château. Durant la guerre de Trente Ans, en 1632, le château fut pillé et incendié par les Suédois. Il ne fut pas reconstruit.

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La porte d'accès au château bas

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L'accès au château

Le château, construit en granit, présente trois ensembles, le haut château, le bas château et les ouvrages avancés. Le haut château est la partie la plus ancienne et date du XIIe et du XIIIe siècle. Nous y trouvons le donjon pentagonal agissant comme bouclier face à la montagne. Il est haut de 18 m et possédait encore au XIXe siècle un sommet crénelé. Sa fonction est purement militaire. Les ouvertures se limitent à deux meurtrières sur la face sud et à une porte sur la face est à 11 m du sol. Également à ce niveau se trouvent, sur la face nord, des latrines. Le niveau inférieur du donjon servait de cachot. L'accès au donjon se faisait par une passerelle escamotable depuis les combles du logis seigneurial.

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Vue du château haut depuis la cour du château bas

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La barbacane d'entrée du château haut

Le logis seigneurial (pallas), érigé à l'est du donjon, possédait deux étages. L'étage inférieur était éclairé par quatre meurtrières sur la face sud et six meurtrières sur la face nord. Les meurtrières de la face ouest furent murées lors de la construction de la citerne entre le logis et le donjon à la fin du XVe siècle. L'accès au logis se faisait par un portail sur la façade est. Le niveau supérieur est occupé par une salle d'apparat et une pièce d'habitation. Cet étage possède sur la façade sud quatre fenêtres géminées et cinq fenêtres simples. Sur la façade est se trouve une fenêtre géminée dont le meneau était orné de deux ours sculptés. La façade nord ayant disparu, le nombre de fenêtres y figurant ne nous est pas connu.

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La tour "Romane" et la chapelle

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La tour Ste-Marguerite

Dans l'angle nord-est du haut château a été érigée la tour "romane" comprenant quatre niveaux. Le 1er niveau, situé en contrebas du logis seigneurial, possède un plafond à 5 m de hauteur et correspondant certainement à la chapelle castrale. Elle est éclairée par une meurtrière du côté est. Au 2e niveau, nous trouvons une fenêtre géminée, côté est, une fenêtre simple, côté nord et côté sud, et une porte en plein cintre, côté ouest. Le plafond est une voute d'ogive. L'accès aux trois premiers niveaux se fait depuis le logis tandis qu'au 4e niveau nous trouvons des vestiges de créneaux et une porte vers les combles du logis. L'escalier d'accès entre le bas et le haut château passe au travers d'une barbacane haute de trois niveaux située au sud-est du logis.

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La tour "Romane" et la barbacane d'entrée du château haut

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Les fenêtres du logis du château

Le bas château, situé à l'est du haut château, occupe une surface longue de 40 m (est/ouest) et large de 13 m (nord/sud). Il subsiste peu de vestiges médiévaux. Dans l'angle nord-est, Félix de Darstein fit ériger, en 1830, un pavillon de chasse. Dans l'angle nord-ouest se trouve la tour Ste Marguerite qui assure la défense de la porte d'entrée. Cette tour rectangulaire est percée sur ses faces sud et est de meurtrières adaptées aux armes à feu. L'accès à cette tour se faisait, côté sud, par une porte avec un pont-levis situé à 6,50 m de hauteur ou côté ouest, depuis la barbacane du haut château. À côté de la tour une poterne donne accès aux remparts nord du château. Au mur nord et sud du bas château étaient adossés des corps de logis à deux étages.

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Le côté sud du logis

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La façade sud du château haut

Sur le côté sud-ouest du château se trouvent les ouvrages avancés avec notamment un bastion construit au XVe siècle et présentant un mur incurvé vers l'extérieur. Ce bastion complète une tour située à son angle sud-est et qui protégeait le puits. Celui-ci se trouve, depuis la construction du bastion, au bout d'une galerie couverte de 9 m de longueur. L'accès à cette galerie se fait par un portail roman depuis le jardin. Le jardin relie le bastion à l'entrée du château. Un passage du côté ouest donne accès au rempart nord. À l'est du jardin se trouve la cour avant qui constitue l'entrée du château. Celle-ci se fait par un portail roman avec un pont-levis doublé d'une poterne du côté sud. La cour avant est séparée du jardin par un mur percé d'une porte que défend une meurtrière. Depuis le portail, un couloir, long de 20 m et large de 5 m, mène au portail du bas château.

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L'entrée de la galerie d'accès au puits

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Le jardin

Le château possède également son lot de légendes comme celle du frère félon. Lors de la 2e croisade (1147-1149), le comte de Dabo, seigneur du Bernstein, accompagna Conrad III. Il confia donc son fief et sa fille à la garde de son frère. À peine parti, le frère chassa du château sa nièce qui trouva refuge comme servante à l'auberge de Dambach. Le comte revint de la croisade tel un miséreux et s'arrêta à l'auberge. En vertu de la compassion envers les indigents édictés par le comte avant son départ à la croisade, l'aubergiste refusa que le miséreux s'acquitte de son repas. Ayant, au cours du repas, pris connaissance de la situation au château, le comte se fit alors connaitre. Les habitants de Dambach l'aidèrent ensuite à reprendre ses biens et à se débarrasser du frère félon.

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Le mur d'enceinte

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Le jardin

Une autre histoire nous conte l'aventure d'une épouse fidèle et de son mari. Voulant éprouver la fidélité de son épouse, un seigneur de Bernstein prétexta un voyage. En réalité, il se cacha dans les environs et au cours de la nuit, déguisé, il escalada le mur du château jusqu'à la fenêtre de la Dame croyant la surprendre dans les bras de son amant. Mais la Dame sentant son honneur en danger se saisit d'une épée et occis l'intrus. Se rendant compte de la terrible méprise la Dame, culpabilisante et désespérée de la mort de son mari, ne tarda pas à mourir de chagrin. Certaines nuits, très silencieuses, il est possible de surprendre près du château, le passage d'une calèche de cristal renfermant le couple malheureux poursuivit par une meute de chiens diabolique.

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La façade nord du château

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L'entrée du château

Ces photographies ont été réalisées en août 2014.

 

Y ACCÉDER:

De Dambach, prendre la direction de Blienschwiller puis la D203 vers Hohwarth. Juste avant le col prendre le chemin à gauche (panneau indicateur). Suivre le chemin jusqu'au parking du Schulwaldplatz. De là, suivre à pied la route vers le château (20 min de marche).

 



Les indications pour accéder à ce lieu insolite sont données sans garantie. Elles correspondent au chemin emprunté lors de la réalisation des photographies. Elles peuvent ne plus être d'actualité. L'accés au lieu se fait sous votre seule responsabilité.

Si vous constatez des modifications ou des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part.

 

 

Cette page a été mise en ligne le 10 avril 2015

Cette page a été mise à jour le 10 avril 2015